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VIE DE SAINTE HILDEGARDE



SES AUTEURS : LES MOINES


GODEFROID & THÉODORIC




Acti SS.Bolland.Sept.tom.V.die  17,  ex édit, Coloniensi et Surii, collata cum ms, Bodecensi.

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PRÉFACE DE THÉODORIC

sur toute la Vie.



Théodoric, humble serviteur des serviteurs de Dieu, envoie ses salutations et ses dévotes supplications aux vénérables seigneurs, abbés Ludovic et Godefroid.

Après la mort de Godefroid, homme d'un esprit remarquable, j'ai reçu de votre autorité l'ordre de rédiger la Vie de la vierge Hildegarde, la sainte aimée de Dieu, que sans achever son œuvre, il avait commencé d'écrire en un style pur; et de rassembler en un seul corps d'ouvrage, comme un bouquet de fleurs odoriférantes, les visions de la Sainte, éparses dans ses autres écrits. Il m'a semblé que c'était une œuvre très pénible pour mes forces ; et j'étais tout confus de paraître m'établir l'arbitre et le juge de l'ouvrage d'autrui. Lorsque dans mon âme anxieuse surgit la pensée que ce que l'expérience dénie, la charité le donne et qu'il est préférable de supporter avec quelque honte le ridicule des hommes, que de s'exposer au danger de la désobéissance. C'est pourquoi dans mon obéissance, j'ai fait en sorte que le livre de Godefroid, occupant la première place, ne souffrît en rien de sa disposition ; que le second livre contînt le texte merveilleux et très beau des Visions  et le troisième, les écrits ordonnés, divisés et disposés par nous des Prodiges que le Dieu admirable a opérés par Elle.

Ainsi, la gloire du premier écrivain ne sera pas diminuée, et l'esprit des lecteurs, dans la contemplation des célestes visions, découvrira les horizons de la vraie sagesse et de la divine vertu. Quel est en effet l'homme bon qui ne sera pas encouragé à tendre par plus d'amour, de piété et de justice, vers la vie éternelle, en contemplant cette perle admirable resplendissant de mille feux, par l'éclat des vertus de patience et de sagesse, et le parfum de sa virginité ? C'est pourquoi nous avons fait en sorte que cette lumière embrasée du Christ, ne fût pas tenue cachée sous le boisseau, mais posée sur le candélabre pour resplendir aux yeux de tous ceux qui habitent dans la maison de Dieu ; afin que dans leur vie, dans leurs paroles et leurs moeurs, ils imitent ses illustres exemples. Que si dans cet acte de soumission, ma téméraire ignorance a été cause de quelques défauts, que la charité bienveillante de ceux qui l'ont ordonné, les excuse. Je mets le tort sur le soin qu'on a mis à faire peser sur mes faibles épaules, une si lourde charge.


On pourrait mettre à la suite de cette préface les titres des chapitres selon ancienne division, donnés dans l'édition de Cologne, mais omis par Surius. Ils augmenteraient inutilement le volume sans rien ajouter à l'histoire.