XXI. - LES MIRACLES
ET LES JONGLEURS ASTRAUX

     À côté du Vrai, coexiste le Faux !

     Si le faux n'avait l'apparence du vrai, personne ne s'y tromperait.

     Donc pour reconnaître si un miracle est réel ou s'il est illusoire, il importe d'en rechercher le principe.

     Il s'agit, en l'espèce, de rechercher l'origine de la Force employée dans ce but. Si elle provient de la mise en action de la volonté personnelle : « cette farce prend sa source dans le Spiritus Mundi ».

     Pour faire une telle oeuvre, il suffit de se mettre en rapport, conscient ou non, avec l'Esprit recteur des forces de la Nature. La voie magique en donne les moyens ; mais sachez que le chef de ces forces ne donne rien pour rien, et que l'imprudent ou l'ambitieux qui se livre à ces pratiques dangereuses, se trouvera un jour endetté vis-à-vis de ce chef. Or, quand viendra le moment de payer cette dette, avec quoi se libérera-t-il ?

     Il en sera de même pour l'imprudent qui a fait appel à ces forces ; impatient de jouir, il ne sera soulagé ou dégagé que pour un temps, car toutes douleurs étant justes, nul ne peut échapper à la justice.

     Le vrai miracle ne s'obtient pas à volonté ; celui qui l'accomplit, se considérant comme un tout petit enfant, au regard de l'Idéal qu'il conçoit, ne tente rien par lui-même. Il se contente de s'adresser au Père par le Verbe et humblement, lui soumet sa prière.

     Tout ceci n'est pas « malin », et ne paraît guère satisfaire l'orgueil humain, mais celui qui aime mieux la vérité que l'apparence, se contentera de se soumettre et d'essayer de mériter.

     Il ne s'affublera pas du titre de « maître », car il sait bien que Dieu seul est maître et que son Fils, le Verbe, ne fait rien Lui-même qui ne soit conforme aux Lois et à la volonté du Père.

     Le Prince de ce Monde, non plus, n'est pas « maître », car le Père ne permet que ce qui est juste. Donc, la maîtrise, même dans ce que nous nommons le Mal, n'existe pas absolument, elle n'est que relative, puisque tout est régi par des lois, même l'enfer.

     Si le Père a toléré l'existence d'un chaos, c'est afin que les êtres qu'Il a fait libres puissent choisir, sans quoi nous n'aurions pas eu de liberté.

     Ouvrons donc les yeux et regardons !... afin de ne plus jouer aux « maîtres » ; nous verrons alors que nous sommes encore enlisés dans la Nature, dont les charmes nous retiennent en esclavage, pour la plupart, et ce que nous nommons inconsciemment nos désirs, nos aspirations, n'est bien souvent que le souffle de l'Esprit d'En-bas qui agite nos frêles âmes.
 

XXII. - L'HOMME , LE SERVITEUR
ET LES « MAÎTRES »

     Nous avons vu dans une précédente brochure (1) que l'homme n'était qu'un appareil récepteur, à trois compartiments : « Tête pour concevoir, coeur pour désirer, organiser, et centre récepteur de la Vie réelle pour oeuvrer. »

     Il a son « moi », son âme attachée par des dettes, des passions. - Les dettes : il les paye ici, au fur et à mesure qu'il avance sur sa route, mais il peut également en contracter d'autres. - Les passions : il peut s'en dégager, s'il ne subit pas le charme enivrant des diverses attirances de la vie inférieure.

     Quand un homme est parvenu à nettoyer sa maison, il lui est alors demandé s'il veut devenir un ami des créatures? S'il opte dans ce sens le Ciel lui envoie l'Intelligence (rayon du Saint-Esprit). l'Amour (rayon du Verbe), et aussi la Puissance réalisatrice (grâce du Père). Cet homme, à ce moment, devient un « missionné », c'est un ami !Les créatures de tous ordres ici-bas, le pressentent et vont à lui pour être aidées.
 

     On pourrait nommer cet être « Temple de Dieu ». S'il persévère, il grandit en vertu, en puissance, et quand il a atteint le but définitif de son évolution dans le plan cyclique où il se trouve, il en est retiré, c'est-à-dire qu'il entre dans le repos. « Son activité quitte le plan de la Douleur pour celui de la joie », à moins qu'il ne demande une croix à porter pour une famille ou un pays ; dans ce cas, il part, redescend accomplir sa mission et devient, de ce fait, un disciple du Verbe.

     Au contraire, celui qui est parvenu à dompter sa nature pour en obtenir la « maîtrise », dans un but orgueilleux et toujours égoïste, se trouve ainsi en contact direct avec le Prince de ce Monde ; ce dernier, pour le récompenser, place en lui les rayons des sept esprits d'En-bas, qui lui insufflent leurs vertus et l'incitent à marcher dans leur sens.

     Cet homme croit qu'il accomplit sa volonté personnelle, tandis qu'en réalité, il ne fait qu'obéir au Prince de ce Monde. L'Adversaire a pris la place du « triple rayon divin », et cet homme, au lieu de redevenir un enfant de Dieu, s'est mis au rang des êtres élémentaires pour servir son propre ennemi.

     Ce soi-disant « maître », n'est donc ni plus ni moins que l'instrument d'un génie qui correspond à la mesure de son égoïsme et de son orgueil !..
 

XXIII. - LES SCIENCES OCCULTES

     Les sciences occultes enseignent très certainement des arts fort curieux !

     1° - D'abord le maniement des forces secrètes de la Nature ;

     2°- Les différents moyens de se mettre en rapport avec les êtres du plan astral (états intermédiaires entre le plan physique et le plan spirituel) ;

     3°- Les moyens de communiquer avec les dieux, génies, etc., du Spiritus Mundi ; certains nomment cette science « théurgie ».

     Ici, nous devons nous souvenir des paroles du grand initié et serviteur du Père qu'était Moïse . « un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement ». Pourquoi ? Parce que l'homme ne relève par son essence primordiale ni des dieux ni des génies, mais seulement de l'auteur de toutes choses qui est le Père avec le Verbe et le Saint-Esprit.

     Certes, depuis notre descente en ces lieux inférieurs, nous avons dû, maintes fois avoir recours à certaines forces ou puissances qui sont de ces domaines ; mais le Christ leur a payé nos dettes, donc gardons-nous de faire appel à leur intervention si nous ne voulons pas, en demandant des faveurs, leur être redevables et à nouveau nous rattacher à elles.

     Le Père, par son Verbe Jésus-Christ, nous tend les bras ; allons donc vers Lui, plutôt que de nous remettre en esclavage chez ses fermiers.

     Le Christ nous a affranchis, mais aussi nous a laissés libres de redevenir esclaves !

     Pour ce qui est du domaine des forces secrètes de la Nature régies par des génies sous-fermiers du Père, adressons-nous au Père et non à eux ; quant à leur commander n'y songeons pas, car ces êtres ne relèvent pas de la Volonté humaine mais de leurs différents chefs. 
     Quant à ceux qui veulent dérober des forces au Grand Laboratoire de la Nature (2) , S'ils comprenaient cette folie, ils trembleraient d'y avoir pensé.

     En ce qui Concerne l'évocation des défunts, cette pratique est d'autant plus dangereuse que nous n'avons dans ce domaine aucune sorte de contrôle réel, tandis que les êtres de l'au-delà ont tous les moyens pour nous abuser. Mais, direz-vous, pourquoi supposer qu'ils nous tromperont ? je ne suppose rien, je sais que très souvent, les communications que nous recevons d'eux ne sont pas d'un grand poids dans l'avancement des humains, tandis que les dangers sont sans nombre et effrayants pour ceux qui écoutent ces voix inconnues, que bien souvent un ardent désir ou une douleur aveuglante leur fait prendre pour leurs chers disparus.

     Je ne nie pas qu'il existe des êtres marqués par le Ciel pour servir de trait d'union entre nous et les divers états par lesquels doivent passer nos âmes, et aussi pour nous relier à nos familles spirituelles. Mais ceci est sans utilité pour nos besoins physiques, ou pour éclairer notre conduite. Le doux rayon que la sollicitude du Père n'a pas voulu que nous perdions et qui parle à nos âmes dans les moments pénibles de la vie : c'est l'Espérance, Ange trois fois béni, car il est né du coeur de Jésus, alors qu'Il soupirait pour notre race.

     L'homme doit arriver à se contenter du pain que le Père lui envoie quotidiennement sans chercher à prendre celui des autres, qui du reste, ne peut que lui être indigeste ou l'arrêter dans sa route.

     Si je connaissais un Sage possédant la Science intégrale, ne croyez pas que j'irais la lui demander, car je sais bien qu'il ne me la donnerait pas. Pour l'obtenir, il faut que le cerveau la reçoive peu à peu et l'assimile, que le coeur la désire afin que le corps puisse en devenir l'instrument sur notre plan.

     C'est ce qui a lieu pour les êtres de bonne volonté le Père, par le Fils et le Saint-Esprit, nous donne chaque jour ce qui est nécessaire pour faire notre route ; si nous l'utilisons pour la Bonne cause (et non égoïstement ni orgueilleusement), peu à peu la Vérité passant par nous, dissipera les ténèbres de nos âmes, et s'y reflétera purement et simplement. Mais ceux qui La veulent sans L'avoir gagnée, ni vécue, ceux-là sont des voleurs, et l'Ange qui veille les repousse en leurs lieux. Cet obstacle est encore une manifestation des sollicitudes du Père, car si ces ambitieux pouvaient dérober cette Lumière sans être préparés à La recevoir, ils subiraient une mort, contre laquelle il n'y a plus de retour.

     Personne, Ici-bas, ne peut dire qu'il a la « connaissance intégrale », même sur un seul sujet, car elle lui donnerait la clef de tout et il n'aurait plus raison de vivre sur notre plan ; « on ne reste plus à l'école quand on a appris ce qui s'y enseigne » ; si quelqu'un arrive à ce résultat, il faut qu'il oublie, sinon il part.

     Ceci explique la raison du point obscur de tous les enseignements, un seul en est exempt, c'est l'Évangile ; encore cette révélation divine est-elle, elle-même, voilée et fermée à l'orgueil, seule une grande clef « l'Humilité », en permet l'accès et en donne la juste vision.

     À mesure que l'homme avance vers le But suprême, il perçoit des vérités qui sont sur sa route, elles lui montrent des choses sublimes, mais le principe n'est révélé qu'à celui qui a franchi la Porte qui ferme le domaine de l'Illusion.

     Si un être vit sur nos plans avec cette connaissance, il doit souffrir de la façon la plus épouvantable, et pour y rester, il faut que son amour pour nous soit tel, que Seul, le Berger Lui-même ou un être bien près de Lui, en sont capables... C'est pourquoi, tous, même les missionnés, ont oublié, ou ne savent pas encore !

     Nous allons, nous venons, nous discutons et nous nous agitons, mais personne n'a les yeux complètement ouverts, même sur nos plans, nous sommes tous plus ou moins endormis et n'avons pas la pleine conscience de notre lieu, de notre état ; heureusement, sans quoi il faudrait un héroïsme extraordinaire pour supporter seulement la vue réelle de ce qui se passe autour de nous.

XXIV. - LES ENVOYÉS D'EN- BAS,
LES ÉMANATIONS INFERNALES

     Et je vis comme des vapeurs s'élever du sol ; elles étaient de différentes couleurs, mais n'avaient qu'un seul but.

     Alors ces différentes fumées s'en allèrent dans diverses directions, et comme attirées par quelques affinités mystérieuses.

     J'en suivis une et j'eus la surprise de la voir absorbée par un être qui en éprouva un violent frisson. Aussitôt, il se mit à la recherche de quelqu'un pour le tourmenter afin que, comme lui-même, il aspirât cette fumée, c'est ce qui arriva ; ce dernier s'en étant nourri à son tour entra dans une grande colère contre celui qui était venu le troubler dans sa quiétude ; cette colère luttant contre la malice de l'autre, donna naissance à un être visqueux et je compris que cet être était la haine ; je la vis se placer entre eux et les exciter jusqu'à les faire se menacer de mort.

     Ces deux enfants de la terre, qui tout d'abord ne se connaissaient pas, finirent par se haïr avec tant de force, qu'ils s'entr'égorgèrent ; durant la lutte, je voyais l'être de haine grandir, se développer et devenir fort par la force même qui s'échappait des combattants !

     Quand des deux adversaires il n'en resta qu'un seul, cet être étrange s'enfuit.

     Alors, du fond des abîmes une voix s'éleva, et cette voix était celle de l'Ange de la Mort, elle s'écria : « O fils qui viens de naître, désormais on t'appelera la Haine, et ceux qui t'ont enfanté et envoyé en ce lieu, se nomment le chaos et la mort. Va ! désunis tout ! sème la discorde, prépare le règne de la mort et du chaos. Aidé par d'autres qui sont partis avec toi, vous allez travailler à la gloire du maître de l'Envers.

     Et je vis que les diverses fumées avaient aussi été absorbées par d'autres êtres qui, comme la Haine, avaient réussi à prendre naissance chez les humains, afin d'exercer contre les habitants de la terre, toutes les malices qui se trouvent dans leurs essences. Toutes ces émanations infernales concouraient au même but d'empêcher les hommes marqués de boire à la coupe d'Amour qui vient de la Source même de la Vie, afin que ces derniers n'aient pas la force de cohésion nécessaire pour s'échapper des emprises de la mort. Car la puissance de l'homme ne repose que sur cette Force attractive qui, unissant ses diverses essences, en fait un être complet. Tandis que la haine qui, à l'extérieur, divise les êtres entre eux, en désagrège à l'intérieur les diverses puissances et, de ce fait, les maintient dans le domaine du Chaos. je compris alors que ceci était juste, quoique terrible, car pour entrer dans le Pays de la Vie, il faut avoir oeuvré en son sens, et gagné le droit de vivre.

     Or, ceux qui étaient empêchés de boire à la Coupe d'Amour, étaient justement les mêmes qui avaient desservi la Vie, en l'exploitant dans toutes ses manifestations pour en jouir égoïstement.
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(1) Voir Lueurs Spirituelles, T. 1.
(2) Voir Lueurs Spirituelles, T. 1.