XI. - RÉACTIONS

     Toi qui pleures aussi sur la douleur des animaux, sache : que l'animal qui a mordu, sera mordu à son tour ; que l'animal qui a tué, sera tué également ; que celui qui a agi, recevra la réaction de ses actes. Et ceci non seulement pour l'homme et l'animal, mais encore pour les végétaux, pour toutes les créatures.

     La Loi est pour tout ce qui a vie. En ne demandant pas justice pour toi, mais le pardon pour ceux qui t'ont fait souffrir, tu acquiers le droit au pardon pour toi-même, parce que le Christ l'a promis ainsi et qu'Il l'a mérité pour nous tous.
 

Si l'on savait tout ... Hélas, cela est impossible sans la flamme du Saint-Esprit.

XII. - LE BUT SUPRÊME

     Le But suprême est pour l'homme, d'arriver à la connaissance de ce qu'il est.
Quand il le saura ce sera fini. Finis pour lui la douleur, le doute, l'angoisse, etc. : « Car Dieu n'exige rien de nous ». Il faut seulement que l'homme arrive à savoir qu'il n'est rien, et ne peut rien par lui-même, afin d'abandonner ses chimères pour aller vers la Vérité qui l'attend.

     Tout est illusion en dehors du royaume de Dieu. Pour y parvenir, il faut renoncer à soi-même. C'est là le plus difficile, car nous sommes dans le domaine de l'égoïsme et l'on est plus porté, ici-bas, à croire à « soi » qu'à une Puissance rectrice de tout, et en Laquelle on pourrait s'abandonner.

     « Vous passez votre eau pour ne pas avaler des « moustiques, et vous avalez des chameaux. » (Évangile).
     Vous faites avec minutie toutes les cérémonies prescrites par (la loi, et vous manquez à la plus grande des règles qui est la Charité, c'est-à-dire la Bonté, la condescendance, l'aide, l'assistance que vous devez, selon vos aptitudes et vos intelligences, à tout ce qui a vie sous le soleil, et qui est, comme vous, une créature de Dieu.

     On n'adore pas tant Dieu avec des oraisons, qu'en appliquant tous ses instants et son savoir au développement de la Vie enfermée en chaque être de tous les règnes.

     Vous ne pouvez être plus agréable à notre Père qu'en donnant la main à vos frères en création, qui sont plus jeunes. Si vous les frappez, si vous leur faites du mal ou si vous êtes indifférents, vous ne pouvez Lui être agréable.


XIII. - L'INITIATION SPIRITUELLE

     La naissance nouvelle « la purification » se fait de Haut en Bas.
     La tête commence à baigner dans l'Amour (pensées d'altruisme), puis vient le coeur (désirs d'altruisme) et ensuite le corps (réalisation), et, tant qu'il reste encore une seule partie de l'être à recevoir la bienfaisante influence, il semble qu'il n'y a presque rien de fait. Quoique le Bas se ressente bien un peu des gouttes d'Amour qui ruissellent sur lui, il se produit comme une résistance, sans compter les réactions de l'animalité.

     Les premières épreuves font paraître, à celui qui les subit, qu'il rétrograde au lieu d'avancer, alors on souffre parce qu'on est orgueilleux et égoïste, et qu'on s'étonne de se voir, soi, aussi en retard, tandis qu'on se croyait beaucoup plus en avant.

     Si l'on accepte, on marche, et le Ciel fait le reste. Peu à peu l'on se sent vivre d'une autre vie ; c'est le Rayon divin qui descend en nous. Ce même Rayon, passant en nous, se répandra sur d'autres et produira des phénomènes en dehors de la raison humaine, quelquefois même à l'insu de celui qui en est le serviteur.


XIV. - RAPPROCHEMENT 
OU COMMUNION AVEC LE DIVIN

     Pour bien se rendre compte de la signification de ces mots, il faut d'abord jeter un coup d'oeil sur la constitution de l'homme.

     Voyez, l'homme a un Cerveau par lequel il pense, puis un Coeur par lequel il désire, et enfin un Ventre et des Membres qui lui servent de moyens d'action.
     La Pensée lui vient d'En-Haut, du Spiritus Sanctus, s'il communie avec Lui ; ou d'En-Bas, c'est-à-dire du Spiritus Mundi si ses aspirations convergent vers ce dernier.

     Les pensées viennent donc de deux côtés : « car toujours le malin cherche à se mêler au Divin ».
     C'est alors que dans son Coeur (siège des désirs altruistes ou égoïstes) vont s'accepter ou se refuser les unes ou les autres. Puis, lorsque le Coeur aura choisi, le corps va se mettre en mouvement et réaliser l'Idéal pour lequel le coeur aura opté.
     C'est pour cela que les Prophètes, puis le Christ, ont fait intervenir la Religion, qui sert à relier les créatures au Créateur, pour en recevoir les pensées (lumières), les faire accepter par le Coeur (désirs), afin de les faire réaliser par le Corps (actes).

     Ceux qui ne sont pas reliés En-Haut, le sont En-Bas, alors, dans ce dernier cas, les pensées, les désirs et par suite les actions, seront purement animales.
     Dans ce dernier cas, si l'homme a développé en lui certaines forces psychiques, il deviendra un révolté, en cherchant à attirer pour lui ces forces, pour lutter contre les lois qu'a établies le Créateur (Magie, etc. ).

     Les oeuvres d'un tel individu, bien qu'étant présidées par l'égoïsme, conservent même une apparence de beauté, car il n'y a rien qui soit parfaitement mauvais, puisque toutes les créatures viennent plus ou moins directement de Dieu, sans qui rien ne saurait être.
Il n'existe que l'être créé par Dieu et qui tire sa vie de Lui. Le non-être c'est-à-dire l'enfant du péché, n'est pas viable : c'est une chimère, qui pour vivre suce la vie de celui qui l'a enfantée ; mais le Père ne permet pas qu'elle attaque la source de la vie de son enfant, même pécheur ! Cette chimère qui vit d'ombres, est appelée à disparaître ; elle fait souffrir celui qui l'a enfantée jusqu'à ce que ce dernier reconnaisse son erreur et retourne à son Père.

     Pour qu'une oeuvre soit durable, il faut qu'elle ait un principe qui ne se dissolve point, sans quoi elle s'efface, elle a beau nous sembler belle, elle n'est pas viable puisque c'est une ombre faite d'ombres.

     Nul ne connaissant la Source de la vie Réelle, nul ne peut transmettre la vie à rien, sinon en en prenant à un autre être (magie-goétie). Il y a bien le « réservoir, le serpent », mais là encore, pour y puiser, il faut mettre l'équivalent à la place, sans quoi on déséquilibrerait le monde. Et puis, là encore, n'est pas le Principe. Tout ce que l'on peut faire en magie c'est de soutirer des forces à la Nature, donc à des êtres, pour les mettre où le foi orgueil le suggère au magicien. Celui-ci dérange l'Harmonie, et, comme rien ne peut rester sans chercher à se rééquilibrer, finalement ce sera le magicien lui-même qui paiera de ses propres forces correspondantes à ce qu'il aura dérobé (enfer).

     « Celui qui fait le Bien a déjà en lui la Vie éternelle. » En effet, pour faire le Bien, il faut déjà en avoir en soi le Principe, qui est un triple rayon de l'Éternel, et qui vient par son Verbe en l'homme de Bonne Volonté. Si celui par qui a passé le Rayon Divin a oeuvré, il se trouve relié à son Auteur ; et c'est cela qui constitue le « Relie à Dieu », que la Religion préconise.


XV. - LA RELIGION

     La seule Religion qui relie ses fidèles au Père, c'est celle du Christ, parce qu'elle a comme base l'Amour, qui unit.
     L'Amour protège tout ce qui est vivant, l'Amour a pitié de l'erreur, Il organise, harmonise, réchauffe, c'est par Amour qu'on fait le Bien.
     Donc celui qui a « aimé réellement en pensées, en désirs et en actions, a mérité de vivre éternellement », car pour qu'il ait pu faire cela, il a fallu que le Rayon du Verbe soit venu en lui. Or, celui qui L'a reçu en Esprit, et L'a accompli en Vérité, ne peut plus mourir, puisque ce rayon même est la Vertu du Verbe qui donne la Vie éternelle.

     Celui qui a fait oeuvre de vie (en aidant les êtres à accomplir leur évolution) vivra !
Pour servir le Père, dans la Création, il faut L'aimer et aussi Le comprendre ; il faut donc le Triple Rayon pour oeuvrer réellement.
Le reste se fait par intérêt...


XVI. - LE BUT DE LA VIE TERRESTRE

     Le but de la vie est d'abord de se dépouiller du Vieil homme, puis de se rapprocher de plus en plus de Dieu, par les moyens qui sont donnés à chacun de nous en « toutes circonstances », enfin d'accomplir le Devoir Fraternel (universel).
     Toutes les créatures doivent se réunir par l'Amour et non par la « Nécessité ».
     Au début, et inférieurement, c'est la nécessité qui réunit les êtres et les fait marcher vers un but égoïste « quoique paraissant fraternel ».

     Ensuite, lorsque l'Amour Divin est accepté, c'est Lui qui les conduit vers la délivrance des chaînes de la Nécessité, mais non plus cette fois dans un but « personnel », mais dans le but d'être de plus en plus « utile » à ceux qui sont en retard.

     À ce moment a lieu la Naissance Spirituelle, la créature devient semblable au Maître, à Jésus, en ce qu'elle se donne pour tous. Tous les élans de son être (pensées, désirs, mouvements) ont pour objet le bonheur de la Création tout entière.
« Quand ce rayon sera en toi, ton coeur battant pour tous, tu souffriras de la douleur des autres, et leurs joies te réjouiront, malgré toi, tu chercheras à faire plaisir, à faire pardonner, à remettre droit ce qui ne l'est plus »...

XVII. - LES DISCIPLES

     On reconnaît un disciple du Christ à ce qu'il est comme une incarnation, une manifestation de Sa Vertu.
     Si vous creusez un petit canal communiquant avec la mer, l'eau qui passera par ce canal, sera celle de la mer, la mer étant salée, l'eau du canal le sera aussi.
     Le disciple est semblable à un petit canal communiquant avec son Dieu.

     Ce que manifeste le disciple, c'est la Vertu de son Maître.
     L'homme est instrument d'En-Haut ou d'En-Bas, c'est tout ! « le reste c'est de l'orgueil ».

     L'Âme étant illuminée par l'Esprit du Verbe (Saint-Esprit) est conduite jusqu'à ce qu'elle rencontre son « Esprit-Principe », et leur union reconstitue l'Être primordial, tel que le Créateur l'avait fait.
 

« il faut acquérir l'abnégation parfaite sur la terre pour pouvoir suivre le Verbe qui mène à la vie Éter-
« nelle, et qui transforme l'enfant prodigue en enfant du Père ».

« On te donnera une petite pierre sur laquelle ton Nom est gravé, et nul autre que toi ne pourra le
« lire. » (Apocalypse).

XVIII. - LE VIEIL HOMME

     C'est ce qui enveloppe l'âme, c'est l'entité inférieure. Elle est devenue tellement prédominante chez nous, que nous ne savons presque plus rien de notre vraie personnalité ; il s'est formé autour de nous, ce que certains ont appelé « coques », et c'est ce qui constitue cette fausse personnalité. C'est le type factice des classes de la société...

     Enfin, cette personnalité irréelle, infernale, faite de larves, a toujours soif de tout ce qu'elle voit, sans pouvoir se rassasier, et quand elle y parvient, c'est pour faire place à un écoeurement intérieur.
     Cet écoeurement c'est le gémissement de l'âme qui hurle dans sa géhenne...
     Le Vieil homme, c'est enfin cet animal égoïste et orgueilleux qui nous traîne avec lui, qui dévore et écrase tout, « à peine nous laisse-t-il le temps de penser à autre chose qu'à lui ».

     S'en dépouiller, c'est l'amener peu à peu à aider les autres, afin qu'étant devenu Serviteur, il ne soit plus Tyran.


XIX. - LES PETITS ENFANTS

     Les petits enfants dont parle le Maître, ne sont pas ceux qui sont jeunes par leur âge, mais bien ceux que les « épreuves et les tribulations » ont assagis.

     Ceux-là comprennent enfin qu'ils ne peuvent rien par eux-mêmes, leurs illusions de « fausse puissance » étant évanouies ; après avoir bu à la coupe amère de la révolte, de l'orgueil qui veut se faire Dieu, ils reviennent au Père comme l'Enfant prodigue.

     Alors moralement et spirituellement, ils ne sont plus ces « grands, ces êtres fiers qu'ils étaient au départ ».

     Ayant fait le tour du Monde et usé ces forces qu'ils croyaient inépuisables ou qu'ils avaient cru pouvoir renouveler par eux-mêmes, ils n'ont plus rien que quelques loques boueuses que les Serviteurs du Ciel leur arrachent, pour les laver de toutes souillures ; ils les revêtent ensuite de la robe des Enfants de la Maison, et le Père alors les admet à sa Table (Vie éternelle).

     Ils n'ont plus ce sceptre infernal, emblème de l'Orgueil et de l'Égoïsme d'En-Bas.
     Ils sont simplement soumis, mais ils resplendissent d'une Gloire que le Christ leur a préparée pour leur retour.


XX. - LES OUVRIERS DU CIEL

     Nous devons arriver à incarner un rayon de génie, et ne pas oublier qu'il vient d'En-Haut.
     C'est pourquoi l'homme doit se tenir devant l'Être Suprême, en l'écoutant dans son âme afin de traduire, pour les autres hommes et selon son genre, ce qu'il a reçu de Lui.
     Ensuite, il ira, partant, chantant, écrivant, oeuvrant en un mot, selon ses aptitudes, pour le bonheur du plus grand nombre, sans rechercher la gloire ni la fortune, mais se contentant de ce qu'il rencontrera sur sa route.

Chacun de nous doit vibrer selon son type, afin de concourir à l'Harmonie Universelle.