XXXI. - LA DOULEUR

     La douleur est une nécessité (réaction) de l'âme qui la subit, ayant pour but une purification, soit pour elle, soit pour un des membres de sa famille spirituelle.
     C'est aussi un avertissement, une sensation de déséquilibre de notre être.
     Donc, lorsque tu te trouveras en face d'un être qui souffre ; sache te mettre à sa place, à sa portée pour que tu puisses le comprendre et qu'il te comprenne aussi.
     Encore une fois, prie, et que ton coeur demande la Grâce, le rayon Divin pour ne pas pénétrer seul.

     Alors, sentant la Bonté en toi, comme un chirurgien sent sa trousse dans sa poche, commence le plus simplement que tu pourras à causer avec lui, peu à peu son coeur s'ouvrira. C'est le moment de chercher à faire pénétrer en lui l'Espérance en Jésus-Christ ; puis, petit à petit, t'aidant des choses physiques auxquelles le malade semble le plus tenir, par le véhicule de ces choses, fais, si Dieu le permet, descendre en lui la Bonté qui est le Rayon du Christ et le seul harmonisateur de toutes choses.

     Il y a des personnes qui sembleront n'en pas bien profiter, mais patience...

     Il faut donc que le Triple Rayon de l'Éternel pénètre cet être qui souffre dans son corps, dans ses affections, ou dans ses concepts. Il faut que son cerveau accepte la Lumière, son coeur la Bonté et son être la Force de réalisation (qui est la grâce du Père), après, s'il oeuvre en ce triple sens, il sera délivré c'est-à-dire guéri.
     La maladie que subit le corps de l'homme vient de son âme (intermédiaire entre son Esprit et son corps). Il n'est pas plus aisé de dire à un malade : « Va, tu es guéri, que de lui dire, va, tes péchés te sont remis », c'est pareil. Aussitôt l'ordre rétabli dans le principe (âme), la manifestation physique s'en ressent.

     Ceux qui pratiquent la suggestion, violent une loi qu'ils ne connaissent pas...
     Quant aux remèdes, ils ne peuvent avoir d'effets durables que si Dieu le permet.
     (Une purgation te purgera bien, mais le principe morbide restera jusqu'à l'acquittement complet de la dette, jusqu'à, ce que l'Harmonie règne dans l'âme.)
     Le Christ a donné un moyen sûr et rapide : « Celui qui pardonne sera pardonné ». Le remède, hélas, est trop simple pour ceux dont l'esprit est embrouillé par la complexité des sciences d'En-Bas (sciences humaines).


 

XXXII. - LA COLÈRE

     La Colère est une révolte de l'être, contre les événements, soit : parce qu'il ne croit pas en la Toute-Puissante Bonté du Père, soit, parce qu'il ne veut pas s'incliner, l'orgueil l'en empêchant.
     Toutes douleurs, humiliations, refus, découragements, sont les fruits de nos oeuvres ; au lieu d'en accuser ceux qui servent d'instruments à la Loi de l'Équilibre, nous ferions mieux de faire amende honorable, puisque ce sont nos dettes que nous payons.
     Un être quelconque peut s'oublier un instant, plus ou moins long ; mais ne jugeons pas !


 

XXXIII. - LE MÉRITE

     Le Mérite et le Démérite sont des mots bien humains.
     En effet, si l'on considère un agité, il est toujours en mouvement.
     Le paresseux, au contraire est toujours inerte. Quel sera donc pour chacun d'eux le mérite ?
     Ce sera de mettre en jeu une force appelée Bonne volonté qui devra rétablir l'ordre!
     Mais si l'un de ces êtres, ou même tous les deux, n'ont pas ce courage, que devront-ils faire ?...

     Je ne crois pas en la vertu des créatures, mais seulement en Dieu, qui dispense toutes choses et les donne à tous ceux qui veulent s'en servir. Aujourd'hui vous pouvez, dans une heure, peut-être., vous ne pourrez plus ! Qui sait où en est son frère ? Savons-nous nous-mêmes où nous en sommes ? Évitons donc de juger, soit en bien, soit en mal; c'est plus sage.

     N'attendons pas d'être parfait pour commencer à bien faire, ni d'être riche pour donner. Mettons-nous à l'oeuvre de suite, et peu à peu avec les besoins, viendront les moyens.
     Il n'est demandé à personne de réussir sans retour, mais, nous devons faire tout notre possible pour arriver au but assigné, « sans toutefois avoir recours aux moyens qui ne sont pas du plan dans lequel nous agissons » (magie, etc.).
     Le Mérite ne sera donc pas la réussite, mais la somme d'efforts, de bonne volonté, que nous aurons mis en mouvement soutenu pour bien faire.

     Nul ne peut juger : sauf Celui seul qui lit dans le passé, le présent et l'avenir, qui connaît les forces avec lesquelles les créatures luttent, qui sait leurs résistances, leurs côtés faibles, et qui peut aussi apprécier tous les mouvements (célestes, spirituels, astraux et ambiants) qui se sont produits autour de l'être, lorsqu'il a accompli l'acte qu'on veut juger

     Celui qui peut tout cela, c'est Dieu !

     Les appréciations elles-mêmes ressemblent au jugement, or l'homme ne peut apprécier juste.


 

XXXIV. - LES VOIES

     Cherche en toi les aptitudes que le Ciel y a placées, afin de les développer et de t'en servir pour rendre, durant ta vie, le plus de services à tes frères (toute la création).
     Il n'y a pas de voies qui soient inaccessibles (mais méfie-toi de l'orgueil).
     Le germe qui est dans un bon terrain se développe.
     Ton travail n'est pas de mettre tels ou tels germes en toi, mais bien de préparer ton être, pour faire croître ceux que tu as reçus.
     Celui qui possède une faculté quelconque peut, avec l'aide d'En-Haut, la faire grandir jusqu'au Génie.
     « Il n'y a pas que celui qui étonne par ses oeuvres. qui fait quelque chose ; c'est parfois le contraire . c'est presque toujours l'Egoïsme-Orgueil qui nous fait envier ce qui brille.

     Spirituellement : Il y a deux voies véritables . La première consiste à se dépouiller de tout, pour retourner à l'État primitif. La deuxième, à prendre tout ce que les autres rejettent, purifier ces choses, et s'en faire une fortune spirituelle. Ces derniers sont les soldats, partis dès le début pour la conquête ! Les premiers, c'est le troupeau !

     N'oublions pas qu'il y a plusieurs Demeures dans la Maison du Père.


 

XXXV. - L'ÉGOÏSME - ORGUEIL

     N'oublions pas que nous avons tous en nous un peu de ces ferments infernaux et qu'ils ont été les causes de toutes nos tribulations, depuis que l'homme a essayé d'égaler Dieu...

     Écrasés comme nous le sommes actuellement, l'égoïsme ne vise plus si haut ; c'est l'ego (le moi) qui, dominé par le doute et les passions ou forces de la Nature inférieure, pousse l'être à les satisfaire, à jouir et pour cela à posséder. C'est ainsi que prend naissance cette lutte terrible que chacun connaît.

     « Celui qui veut garder sa vie pour soi la perdra ». Car le grand courant ne trouvant plus en lui de débouché, passe ailleurs.


XXXVI. - L'AMOUR DIVIN - UNIVERSEL

     C'est ce qui fait battre nos coeurs pour tous, c'est ce tressaillement douloureux que nous ressentons en nos coeurs, quand nous voyons que d'autres êtres souffrent, c'est aussi, cette joie que nous éprouvons, quand nous apprenons qu'ils sont heureux.

     C'est aussi cette agitation qui nous pousse à chercher le mieux pour en faire profiter tous.

XXXVII. - L'INTELLIGENCE

     C'est le flambeau, l'étincelle de l'Esprit-Saint; Il montre à celui qui l'accepte, les êtres et les choses tels qu'ils sont, « non pour juger, mais pour aider ».


 
XXXVIII. - LA SCIENCE

     J'ai cru reconnaître que par la science des hommes, on ne pouvait à peu près rien savoir.
     Il y a deux moyens employés pour arriver à savoir quelque chose : ils consistent à développer en soi la perception des Causes.
     L'un réside dans l'entraînement magique qui déchire le Voile et viole les lois de la Nature et du Ciel ; par ce moyen, on ne dépasse pas la « sphère du Prince de ce monde » ou Astral supérieur des occultistes.
     L'autre, le seul vrai à mon idée, consiste à se rapprocher de Celui qui sait tout, et de s'éclairer à Sa Lumière ; ce moyen-là, c'est la voie du Christ.
     La Science des créatures ne peut prouver la Religion, car il y a dans le « Relie-à-Dieu » une fibre que, ni le scalpel, ni l'alambic, ni aucune opération humaine ne peuvent atteindre, parce que tout le savoir humain a pour base le Bas, le muable et non le Haut, la manifestation et non le Principe, le costume et non son entité spirituelle, l'effet et non la Cause.
     Et comme la Cause par excellence n'est pas d'Ici-Bas, rien d'Ici-Bas ne peut la prouver ; sinon de déduire que puisque l'on voit une maison il doit y avoir un habitant, et puisque l'on voit le costume s'agiter, il doit y avoir quelqu'un dedans.


 

XXXIX. - LA MÉMOIRE

     C'est une faculté que possède notre nature inférieure de garder les choses vues ou entendues, fausses ou vraies indistinctement.
     La Mémoire n'est plus nécessaire à celui qui a reçu la Lumière, car lorsqu'il veut savoir quelque chose, avec cette Lumière comme avec un flambeau, comme avec une longue-vue, comme avec un microscope, il peut voir de loin comme de près ce qui l'intéresse.
     La Lumière est Intelligente. La Mémoire n'est que réceptrice.
     Nettoie ton cerveau (ta lampe), si tu veux que la Lumière y vienne.
     Heureux celui qui n'a pas la mémoire pour retenir l'expérience des autres, car ne pouvant se servir de leur acquis, il sera obligé lui-même d'acquérir (en pensées, désirs et actes) ce qu'il voudra posséder, et de ce fait il aura réellement acquis. Quant aux autres, c'est-à-dire ceux qui se servent de l'opinion de leurs frères pour parler et agir, ils ne sont pas encore nés, et ce qu'ils paraissent savoir leur sera ôté un jour comme ne leur appartenant pas, parce qu'ils ne l'auront pas conçu, désiré et réalisé eux-mêmes.

     Les livres ne font que montrer des manières de voir différentes, éveiller en nous des idées, ou plutôt leur préparer la place pour que celles-ci puissent être conçues.


 
XL. - LA RUSE

     Ce n'est autre chose que la contre-façon de l'Intelligence, c'est une grossière parodie ; elle appelle à son aide la mémoire pour le mieux possible profiter de l'occasion, en jouir et s'en glorifier.
     C'est aussi l'art de se servir des penchants inférieurs que peuvent avoir nos semblables pour en tirer parti pour soi-même.

     C'est, en général, l'art de paraître, de tromper et d'exploiter ses frères.