XLI. - LA PEUR

     C'est une sensation qui tout d'abord paraît irraisonnée, mais qui est bien souvent la perception intérieure d'une dette à payer, d'une souffrance à endurer.
     C'est quelquefois l'appréhension qu'éprouve celui qui n'a pas encore oeuvré, quand il sent en face de lui l'effort à accomplir.
     C'est aussi l'angoisse du criminel qui sent les gendarmes à ses trousses...
     C'est parfois l'approche de l'Inconnu pour l'être qui ne sent pas encore la Main de la Divine Providence.
     C'est très souvent le Doute qui met des ténèbres devant nos yeux (de l'âme).


XLII. - LE PÉCHÉ MORTEL

     C'est le péché qui conduit à la triple inertie.
     C'est celui contre lequel il n'y a plus de recours du moins sur nos plans.
     C'est l'état du malheureux qui a tout nié, qui s'est renfermé sur lui-même, ou que l'égoïsme et l'orgueil ont amené à une révolte complète.
     C'est encore autre chose... Mais, ceci ne peut pas être totalement compris en ce temps heureusement grâce à la Bonté du Père qui n'a pas voulu nous exposer avant que nous ayons assez de force pour résister...

     Dieu est infiniment miséricordieux, mais n'oublions pas qu'Il nous a créés libres et que nous pouvons diriger nos pas vers les abîmes de souffrances infernales, ou vers les sublimes régions de l'Idéal. (1)
     Celui qui n'a pas aimé a le coeur comme mort quand les passions l'abandonnent. La meilleure explication ne sert de rien, si l'on n'a pas déjà en soi la conception de cette Idée : prépare la voie...


 

XLIII. - L'ENTRAÎNEMENT MAGIQUE

     « Quand un homme a réussi à chasser de son corps : l'esprit impur, celui-ci s'en va dans le désert, et de là il ramène sept esprits plus forts que lui, et tous rentrent dans le corps de cet homme, de sorte que cet état devient pour lui pire que le précédent » (Évangile).
     Les sept génies des sept planètes infusent leurs vertus au magicien, celui-ci se sent fort parce qu'il réussit dans ses opérations magiques, il finit par se croire un Dieu. D'où orgueil... chute.

XLIV. - LES GÉNIES

     Tous les êtres que vous admirez, ou qui vous font peur, tous les êtres qui, à vos yeux, semblent marqués du sceau du Génie, sont des créatures qui ont changé de guides tutélaires, ou des envoyés.

     Il y a la cohorte, le troupeau, puis il y a les êtres en marge.

     Pour faire partie de cette dernière catégorie d'êtres, il faut avoir mis sous ses pieds, comme l'Archange, soit le Vice, soit la Vertu.
     Les Bienfaiteurs et tous ceux qui élèvent vos âmes vers l'Amour, la Lumière, l'Idéal sont serviteurs de l'Harmonie Divine.
     Les autres qui sont couverts de sang, soit en rut, soit en délire de Mort, ceux-là sont serviteurs du Destin, et ce qu'ils font ne peut être que justice, car tout en servant le Destin, ils relèvent de Dieu qui les arrête quand ils vont trop loin.
     Pas plus les uns que les autres ne peuvent nous atteindre, ils n'ont aucun pouvoir sur celui qui n'est pas de leur maison. Le Bien, le Beau, le Vrai n'atteignent que celui qui les cherche.

Prépare le Chemin par lequel ton maître doit venir.


XLV. - LA FOI

     La Foi n'est pas une croyance absurde, ni une hypothèse.
     C'est une confiance que donne la Lumière divine à celui qui l'a sentie en lui-même, et cela sur tous les plans, depuis le spirituel céleste jusques en,nos lieux inférieurs.
     Il faut l'avoir vécue pour la comprendre, au reste.. il en est de même pour toutes choses.
     La Foi est essentiellement intelligente.
     La Science ne peut pas la comprendre, car celle-ci ne dépasse guère la matière et les fluides, que du reste elle ne connaît même pas. Voyez les savants, ne se contredisent-ils pas ?

     Quant aux magistes, leur science ne dépasse pas le Spiritus mundi, qui est la sphère du Serpent Vital, et le Prince de ce Monde ne laisse rien sortir de chez lui, sinon ceux qui ne lui appartiennent plus, et cela, même en pensées, en désirs...
     C'est pourquoi certains ne peuvent penser plus haut que tel ou tel point.

     Le Christ a dit : « je suis la porte, et celui qui veut passer ailleurs est un voleur... »
     Pour les petits enfants : la Foi est une confiance logique qu'a le serviteur en son Maître devenu pour lui un Ami.
     On a la Foi lorsque l'externe de notre être, s'unissant à l'interne, celui-ci, par une parcelle plus ou moins grande, communique avec Dieu.
     Il faut avoir commencé à naître à l'Esprit, pour avoir la communion avec les plans supérieurs sans cela on ne peut ni comprendre, ni croire.

XLVI. - LE MIRACLE

     Il ne donne pas la Foi, mais c'est plutôt un de ses fruits.
     Ce n'est pas toujours le miraculé qui en profite le plus, mais ceux qui ont préparé leur être à te comprendre.
     Le miracle ne peut avoir lieu que s'il se trouve, parmi les témoins, quelqu'un qui ait depuis longtemps oeuvré dans le sens divin.      
     Les autres ne s'en souviennent plus ou donnent sur ce phénomène des raisons humaines qui leur sont plus ou moins personnelles.

     Pour que la parole agisse, il faut qu'elle soit vivante, et pour cela, il faut l'avoir vécue.
     Peu de mots d'un vivant font plus que les plus beaux discours des morts...

XLVII. - L'ADORATION

     Dieu n'a jamais demandé ni commandé que les créatures se prosternassent devant Lui.
     Ce sont les prêtres, qui ayant senti en leur être intérieur la Grâce, la Grandeur, la Bonté, la Puissance de Dieu, ont ordonné à leurs fidèles de se prosterner devant Lui en adressant leurs louanges.

     Alors les fidèles sans bien comprendre, firent ce que leur disaient les prêtres, pensant que c'était là le vrai moyen de toucher Dieu et d'en obtenir quelque chose.
     Puis, peu à peu les prêtres devinrent comme les fidèles.
     Voilà pourquoi il y a tant de genres de cultes, tant de sortes de prières, et surtout tant de pauvres gens qui font les hypocrites devant les Autels, s'imaginant que la Divinité l'exige à l'exemple des dieux païens.

     Il n'y a, en vérité, qu'un seul genre d'êtres qui puissent se courber devant Dieu, et encore, ne les laisse-t-il pas dans cette attitude, car Il leur ouvre ses bras : ce sont ceux qui par leur être spirituel, ont vu, entendu et senti la présence de l'Ineffable. Si tu veux sentir en toi, voir, entendre et comprendre un peu le Divin, suis la voie qui y conduit, dirige-toi continuellement vers la Bonté. Si quelqu'un, en te voyant, rit, laisse-le faire, prie pour lui et continue ta route.

XLVIII. - L'ÊTRE HUMAIN

     L'homme et la femme ne sont pas deux êtres distincts, mais seulement les deux pôles d'un être appelé à une si haute destinée que notre langage ne peut en traduire l'Idée. Chacun d'eux a un rôle assigné et doit rester dans ce rôle.
     L'Homme est l'interprète de la Vérité !
     La Femme celui de la Bonté !
     L'Homme doit diriger l'ensemble.

     La Femme doit régler l'intérieur des deux, car c'est à elle que cette tâche est échue . aussi, dans ce but, a-t-elle reçu toutes les Vertus nécessaires. Son travail particulier c'est de faire grandir. Elle doit, avant tout, être bonne et cela « simplement », sans affectation.

    L'Homme doit arriver à regagner la communication avec le Père, en suivant la Voie du Christ, par l'inspiration que lui donne le Saint-Esprit. Conduisant lui-même sa compagne dans cette Voie car c'est à l'homme que le Père parle.
     Toute femme qui avilit un homme est châtiée en la personne de cet homme, ou de son propre fils.

     Tout homme qui laisse sa femme dans les ténèbres, en se contentant de la « forme » de cette femme, la retrouvera dans le cloaque, et elle ne le reconnaîtra plus.

XLIX. - LE CHRÉTIEN

RÉCAPITULATION

     « Le chrétien est un être que nous pourrions qualifier d'Universel », je n'attache à cette dénomination que ce qui suit : 
     Étant donné qu'un chrétien est un être de Bonté à l'image de son maître le Christ, il doit porter avec lui ce rayonnement divin, qui se répandra sur toutes les créatures aptes à le recevoir.

     Ce n'est pas à lui de juger à qui il doit donner, car pour cela il faudrait qu'il sût toutes choses, et nul ne sait tout, que Dieu seul ; et puis le Christ a dit : « Ne jugez pas ! ... » Il a dit pour Lui-même « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. »

     Donc le chrétien doit prier et agir dans le sens de son Maître, et non autrement.
     Toutes nos souffrances ont pour cause une infraction aux lois de l'Équilibre établies par le Père ; la réaction se fait par suite du déséquilibre de nos âmes ; c'est ce qui est la cause de nos maux ; le chrétien, qui est serviteur de l'équilibre (que seul peut produire le Verbe, Amour), doit, à l'exemple de son Maître, travailler à rétablir cet équilibre partout sur sa route.

     Le Rayon peut tout remettre en place, mais il faut préparer la Voie par laquelle Il viendra jusqu'à nous.
     Il y a dans chaque créature, placé par le Christ, le moyen d'arriver à ce but ; c'est pourquoi la méditation est nécessaire, car dans le silence de notre âme, notre Ange Gardien peut mieux nous faire comprendre, puisque nous sommes plus attentifs.
     Le grand moyen que possède le Chrétien, c'est de demander au Père par les mérites du Fils et dans un but fraternel, tout ce dont il a besoin pour accomplir sa tâche.

     La Prière, c'est le désir qui s'élance du coeur et que l'être formule selon son type plus ou moins développé. Pour qu'elle monte vers la Vie, vers Dieu, il faut qu'elle soit empreinte d'Amour, qui est le Rayon du Verbe, car le Verbe est Lui-même le coeur du Père. Alors le Coeur (verbe) sentant venir vers Lui un besoin de Sa créature, se tourne vers ta Vie (le Père) et Lui en demande la réalisation. Le Père (la Vie), ne refusant rien au Verbe (Fils-Coeur), envoie son Saint-Esprit par le rayon duquel la créature qui a prié est touchée.

     Si, au contraire, le Désir-prière est marqué du sceau de l'ego, du moi inférieur, son poids, ou plutôt son attraction l'empêche d'arriver au But, c'est-à-dire au Coeur-Verbe, car elle se porte d'elle-même vers l'objet de son élan. « Dis-moi où est ton trésor, je te dirai où est ton coeur ». Si donc ton trésor est dans les jouissances que peuvent te donner les créatures matérielles, ton coeur s'y trouve aussi enchaîné. Comment feras-tu donc pour l'arracher à ce qui le préoccupe tant, pour l'élever jusqu'à Celui qui a tout donné et qui a dit aux hommes d'en faire autant.

     Pour avoir le droit de demander au nom du Christ, il faut au moins avoir essayé de faire ce qu'Il a enseigné.

« Celui qui vit pour les autres, le Christ vit pour lui ; 
« Celui qui n'est pas avec Lui, est contre Lui ;
« Celui qui n'amasse pas, avec Lui, dissipe ».

     Celui qui n'est pas l'ami de tous, celui qui ne vit pas pour tous, mais seulement pour lui-même (égoïste), n'est pas chrétien.
     Celui qui n'amasse pas de bonnes oeuvres perd son temps.

     L'adorateur de Dieu « en Esprit et en Vérité selon la Parole du Christ, est celui qui applique à ses pensées, à ses désirs, à ses actions, et pour toutes les créatures, cette loi sublime, qui, pour nous, est la loi de Rédemption, pour tous la loi de Vie et se manifeste par la Bonté (Amour-Charité).
 
 

L. - A CEUX QUI SOUFFRENT

dans leurs Coeurs, dans leurs Pensées, 
dans leurs Corps, ceci est dédié.


     La vieille Magie est sortie de l'ombre où l'avait reléguée la Venue du Christ dans notre plan ; avec elle est venue son escorte de Devins, de Nécromants, d'Évocateurs des Puissances Occultes ! De Guérisseurs plus ou moins occultes, etc...

     Vous tous qui êtes aiguillonnés par toutes les formes de la nécessité, sachez bien que : toute la mise en oeuvre de cette science est basée sur la Volonté humaine.
     Sachez bien qu'à la naissance du Christ, les Mages de différents pays, représentants et chefs des puissances de l'humanité, sont venus faire leur soumission au Rédempteur et depuis : on ne veut plus , on demande avec soumission, sinon on se révolte. Attention ! ...

     Vos misères physiques ou morales vous font chercher un adoucissement à vos maux, et vous avez oublié la Promesse du Christ : « Celui qui demandera au Père en Mon nom... »
     Alors vous allez n'importe où, pourvu que l'on vous promette un mieux, voire même, quelquefois le bonheur!
     Vous ne vous préoccupez pas de savoir si les moyens que l'on vous propose sont bons, s'ils ne sont pas une révolte contre les lois qu'a établies le Père.
     Vous avez oublié !...

     Et pourtant si cela vous arrivait, voudriez-vous devenir des révoltés en acceptant les moyens de révolte ?
     Réfléchissez !....

     Voyez le ch. XIII de l'Apocalypse, (glorification de la Bête-homme-animal).
     Je ne veux pas faire peur à mes frères, mais mon devoir est de hurler à la mort, quand je les y vois aller sans le savoir !
     Je sais d'avance que certains diront que je suis un éteignoir, mais à Dieu ne plaise que je veuille forcer ou empêcher quelqu'un.

     Vous êtes libres, allez où vous voudrez ; mais au moins renseignez-vous sur le pour et le contre ; ne buvez à la coupe que l'on vous présentera qu'avec connaissance de cause, ne soyez ni des moutons de Panurge, ni des girouettes, ni des entêtés, je vous souhaite la Lumière et pour l'obtenir, ce n'est pas aux créatures qu'il faut la demander, mais à Dieu par le Christ, non par des oraisons banales ou apprises de mémoire, mais par une prière sortie de la plénitude de votre coeur. Que vos désirs qui sont comme la vitalité de votre prière, soient clairs et non honteux, généreux et non égoïstes.

... J'ai personnellement, chaque jour, l'occasion de voir une foule de cas où la Promesse du Christ se réalise, et cela depuis de nombreuses années, malades guéris, coeurs désespérés reprendre leur tâche avec joie, gens débauchés s'amender, incrédules croire, etc.... et cela sans magnétisme, ni suggestion, ou autres : mais tout simplement par la Grâce du Père que le Christ a promise à tout homme de Bonne Volonté.

     Pour voir, il faut ouvrir les yeux et regarder. Pour entendre, il faut écouter.

     Si nous voulons percevoir le Haut, détournons donc un instant nos sens d'En-Bas.

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(1) Voir Lueurs spirituelles, T. III. Libre-arbitre, p. 75.