V. - LA VÉRITÉ
Pour nous, c'est ce qui tombe sous nos sens, c'est ce qui réalise nos désirs « réels », sans molester personne, sans enfreindre les lois temporelles, mais en suivant la Loi éternelle, celle du véritable progrès. Il est beau de chercher à découvrir les lois divines, mais il est mieux de pratiquer la loi qui nous rend bons et utiles à nos frères. Tous les êtres vivants sont pour nous des frères en création. « Vous qui avez été fidèles dans les petites choses, « je vous établirai dans les grandes ». (Évangile) La Science des hommes étant basée sur des phénomènes et non sur des principes, nous chercherons donc la Vérité, non dans le phénomène, mais dans ce qui en est la cause. Au lieu de chercher dans la Nature, nous partirons d'elle pour remonter à son Auteur. La Vérité, c'est la Vie ; elle vient de Dieu, et se manifeste en tout ce qui est animé, depuis le génie le plus grand, jusqu'à l'humble âme qui gît dans la pierre. Ce Verbe, c'est la Vie centrale ; cette vie étant clouée d'Amour, oeuvre dans un but déterminé et de ce fait donne naissance à l'Intelligence, qui conduit l'être à la perfection, c'est-à-dire au but pour lequel il est créé. L'Erreur, c'est la négation du Principe Supérieur qui relie et harmonise. L'être qui le refuse se voit donc un jour désharmonisé et ses éléments constitutifs n'étant plus reliés entre eux, se répandent dans la création : c'est ce qu'on nomme la réelle mort !...
« Si tu sais quelque chose de bon et d'utile, fais-en profiter le plus grand nombre possible ; mais respecte la liberté de chacun ». Nous nous devons tous assistance mutuelle. L'Esprit de Charité, c'est la Bonté du Coeur. C'est bien ici que se trouve l'application des paroles du Christ : « Le plus grand sera le serviteur de l'esclave ». La loi de Vie exige que chacun apporte sa pierre à la construction de l'édifice du Bonheur Universel, et celui qui manque à cette loi prouve qu'il est indigne de ce bonheur. Le but de la vie n'est pas ici-bas, car l'heure vient pour tous où il faut partir ! Le but que nous poursuivons est double : d'abord payer nos dettes au Prince de ce Monde ; puis ressusciter en nous tout ce qui s'y trouve de mort par suite de notre cristallisation dans la matière. Pour comprendre ceci il faut avoir déjà travaillé pour cette résurrection. Cette oeuvre a été commencée par le Christ. C'est un rayon qui vient du Verbe ; il éclôt dans le coeur de l'homme de Bonne Volonté : il s'étend sur tout ce qui a vie, sans faire état des opinions, des lieux, des races, ni des êtres vers lesquels il porte un peu de joie ou d'Espérance. Ô Sphinx terrible, qui tues celui qui ne te comprends pas! Ô homme qui ne comprends pas ta destinée, qui ne sais pas déchiffrer l'Énigme de tes souffrances, ni la Voie qui mène à ta libération ; que tu es malheureux ! Le Sphinx est le mystère de la Vie de l'homme c'est le « pourquoi de ses souffrances », c'est aussi le moyen d'en sortir ; c'est le courage de se dire : il faut que je réagisse contre moi-même ; c'est aussi lorsqu'on se découvre, la peur de ne pouvoir se vaincre. Souviens-toi donc de la promesse du Christ « Aide-toi, le Ciel t'aidera ». On devient fou lorsqu'on veut dépasser les limites des pouvoirs qui nous ont été donnés en concepts, en désirs ou en actes (lorsqu'on veut changer d'appartement). Le plus terrible des obstacles, c'est L'Égoïsme-Orgueil, qui se croit toujours au-dessous de ce qu'il envie d'être (le moi, ou dragon qu'il faut vaincre...). Heureux l'homme qui oeuvre pendant le jour ; car la nuit venue, il ne le peut plus ; le cauchemar le travaille (heure de souffrance). Heureux celui qui profite de son heure, pour penser à ses frères (heure de repos). |