LETTRE CCI
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

LETTRE CCI. (Année 419.)

 

Cette lettre, adressée à Auréle de Carthage, et dont une copie spéciale fut envoyée à saint Augustin , est un témoignage de l'intervention directe des empereurs chrétiens dans les affaires chrétiennes; on y trouve à la fois la soumission au jugement des évêques en matière ecclésiastique et le zèle pour le maintien de l’unité catholique. La cause de la religion était devenue celle de l’Etat.

 

LES EMPEREURS HONORIUS ET THÉODOSE, AUGUSTES, A L'ÉVÊQUE AURÈLE, SALUT.

 

1. Depuis longtemps il a été ordonné que Pélage et Célestins, inventeurs d'une doctrine exécrable et corrupteurs de la vérité catholique, seraient expulsés de Rome, de peur que leurs funestes discours ne pervertissent l'esprit des ignorants. Notre clémence a suivi en cela le jugement de votre sainteté par lequel, après un sérieux examen, ils ont été condamnés. Leur criminelle opiniâtreté dans l'erreur nous oblige à renouveler notre prescription, et nous venons de décider que ceux qui, sachant en quel endroit de l'empire se trouvent Pélage et Célestins, auront négligé de les chasser ou de les signaler, seront punis de la même peine comme complices.

2. Il importerait surtout, père très-cher et très-affectionné, que votre sainteté pût opposer son autorité à l’attitude de certains évêques qui, persistant dans l'erreur; viennent en aide aux deux novateurs par un consentement tacite, ou refusent de les attaquer publiquement. Il faudrait que le dévouement chrétien de tous ces évêques proscrivit cette . hérésie funeste, jusqu'à ce qu'il n'en restât plus aucune trace. Que votre religion s'adresse donc à eux tous par écrit et. porte à leur connaissance le décret suivant : Ceux d'entre eux qui négligeront, par une obstination impie , de souscrire la condamnation de Pélage et de Célestins, et de faire ainsi connaître la pureté de leur foi , seront dépouillés de la dignité épiscopale , chassés pour toujours de leurs Cités et retranchés de la communion de l'Eglise. Tandis que, fidèles au concile de Nicée, nous adorons sincèrement Dieu créateur de toutes choses et fondateur de notre Empire, votre sainteté ne souffrira pas que les partisans d'une secte détestable , méditent contre la religion des nouveautés injurieuses, défendent, par des écrits secrets, une doctrine sacrilège que l'autorité publique a une fois condamnée. On favorise autant le mal par une complicité muette que par l'impunité : vous le savez, très-cher et très-affectionné père.

Et d'une autre main : Que Dieu vous conserve durant longues années ! Donné à Ravenne, le 5 des ides de juin, sous le consulat de Monaxius et de Plinta. Une lettre semblable fut adressée su saint évêque Augustin.

 

 

 

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