LETTRE CCLX
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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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LETTRE CCLX.

 

Audax se plaint d'avoir trop peu reçu de saint Augustin et voudrait recevoir davantage; les louanges qu'il lui donne sont pour nous le témoignage du sentiment des contemporains.

 

AUDAX A SON SEIGNEUR ET VÉNÉRABLE PÈRE AUGUSTIN, SI DIGNE DE TOUTE LOUANGE , SALUT DANS LE SEIGNEUR.

 

Je vous rends grâces d'avoir si bien accueilli ce que j'ai essayé de vous écrire: les encouragements du père donnent du coeur aux enfants qui ont de la bonne volonté. En m'adressant à vous, doux pontife, ce n'était pas pour recevoir une petite goutte de ce qui s'échappe d'une âme comme la vôtre; c'était pour puiser abondamment dans les eaux du grand fleuve. Je soupirais après les trésors de votre sagesse, mais ,j'ai obtenu bien moins que je n'aurais voulu, si toutefois on peut jamais appeler petit ce qui vient d'Augustin, l'oracle de la loi, le consécrateur de la justice (1), le restaurateur de la gloire spirituelle, le dispensateur du salut éternel. Le monde entier vous est connu comme il vous connaît; vous y tes autant connu qu'estimé. Je désire donc être nourri des fleurs de votre sagesse et m'abreuver à vos eaux vives; remplissez mes souhaits; j'y trouverai grand profit. L'arbre dépouillé pourra reverdir, si vous daignez l'arroser vous-même. Je n'attends qu'un mot de votre vénérable personne pour me rendre auprès d'elle. Que la bonté de Dieu vous garde bien longtemps, vénérable seigneur.

 

« Pourquoi celui qui est une source pour le monde entier ne laisse-t-il arriver vers moi que peu de paroles? Me croit-il moins disposé que le reste des hommes à recevoir ces flots si purs? Pendant que tout esprit s'ouvre pour vous entendre vous qui êtes l'appui de la Religion, répandez au loin vos douces paroles; les fidèles amis du Christ les attendent (2). »

 

1. Sacrator justitiae. - 2. Cette fin de lettre est en vers latins.

 

 

 

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