EXODE
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JOSUÉ
JUGES

LIVRE DEUXIÈME.

LOCUTIONS TIRÉES DE L'EXODE.

 

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LIVRE DEUXIÈME.

LOCUTIONS TIRÉES DE L'EXODE.

CHAPITRE I.

CHAPITRE II.

CHAPITRE III.

CHAPITRE IV.

CHAPITRE V.

CHAPITRE VI.

CHAPITRE VII.

CHAPITRE VIII.

CHAPITRE IX.

CHAPITRE X.

CHAPITRE XI

CHAPITRE XII.

CHAPITRE XIII.

CHAPITRE XIV.

CHAPITRE XV.

CHAPITRE XVI.

CHAPITRE XVII.

CHAPITRE XVIII.

CHAPITRE XXI.

CHAPITRE XXII.

CHAPITRE XXIII.

CHAPITRE XXIV.

CHAPITRE XXV.

CHAPITRE XXVI.

CHAPITRE XXVII.

CHAPITRE XXVIII.

CHAPITRE XXIX.

CHAPITRE XXX.

CHAPITRE XXXII.

CHAPITRE XXXIII

CHAPITRE XXXIV.

CHAPITRE XXXV.

CHAPITRE XXXVI.

CHAPITRE XXXVIII.

CHAPITRE XXXIX.

CHAPITRE XL.

 

CHAPITRE I.

 

7, 12. Et invalescebant valde valde (1).

21. Quel est le sens de ces paroles relatives aux sages-femmes d'Égypte : « Elles établirent leurs maisons, parce qu'elles avaient agi avec la crainte de Dieu? » On lit au verset précédent: « Dieu combla les sages-femmes de ses faveurs ; » et ce qu'on voit ensuite, « qu'elles établirent leurs maisons, en agissant avec la crainte de Dieu, » ne paraît être que la conséquence de ce qui précède : les faveurs de Dieu auraient donc eu précisément pour objet l'établissement de leurs maisons. Est-ce pour cela qu'avant ce moment elles n'avaient pas de maison ? Ou ne faut-il pas plutôt entendre par ce mot les richesses, ou mieux encore certains avantages qui font la prospérité des familles? Il semble en effet que ce terme a la même signification que dans ce passage, où Jacob, après avoir servi pendant quatorze ans son beau-père, qui voulait le retenir plus longtemps encore, lui dit: « Quand donc pourrai-je, moi aussi, établir ma maison (2) ? » Or il venait de dire que les troupeaux de Laban s'étaient considérablement multipliés par ses soins ; et Laban lui-même l'avait reconnu par ces paroles : « Le Seigneur m'a béni à ton arrivée (3). » En disant donc : « Quand pourrai-je, moi aussi, établir ma maison?» c'est comme s'il eût ajouté Ainsi que tu t'as fait toi-même ; car telle est, ce semble, la portée de ces mots : « Et moi aussi. » Par là-même le salaire que Laban est prié de fixer, parait se rapporter à l'établissement de la maison de Jacob.

22. Et omne femininum vivificate illud (4) : ainsi s'exprime le texte grec : les versions latines ne mettent pas illud.

 

CHAPITRE II.

 

1, 2. Erat autem quidam de tribu Levi, et sumpsit sibi de feliabus Levi (5); uxorem est sous-entendu, et même quelques interprètes latins on jugé à propos de l'exprimer. On lit ensuite: Et habuit eam, et concepit (6).

 

1 Et ils se multipliaient prodigieusement. — 2 Gen. XXX, 30. — 3 Gen. XXX, 27. —  4 Ne réservez que les filles. — 5 Il y avait.: un homme de la tribu de Lévi, qui épousa une des filles de sa tribu. — 6 Il l'épousa, et elle conçut.

 

3. La signification de thibin est difficile à découvrir, parce que l'interprète grec n'a pas traduit ce mot de l'hébreu, ni (interprète latin du grec ; mais chacun l'a reproduit comme il l'a trouvé.

14. Timuit autem Moyses et dixit : Si sic divulgatuln est verbum hoc (1). Il y a deux choses à remarquer dans cette locution: la première, c'est que la pensée n'est pas entièrement exprimée et que la phrase reste inachevée; la seconde, c'est que verbum est mis pour factum.

25. Et respexit filios Israël, et innotuit illis (2). Innotuit marque ici ce que Dieu fit pour prouver aux Israëlites qu'ils étaient l'objet de sa sollicitude.

 

CHAPITRE III.

 

7. Videns vidi vexationem populi mei,qui est in Egypto (3).

11, 12. Et dixit Moyses ad Deum: Quis sum, quia ibo ad Pharaonem regem Aegypti, et quia educam flios Israël de terra Aegypti ? Dixit auteur Quoniam ero tecum (4) ; ainsi porte le texte grec. Mais le texte latin met : Et quis ego ? il ne dit pas non plus :Quia ibo, et quia educam, mais ut eam et educam. Quant à ces paroles du texte grec : Dixit autem quia ero tecum, on comprend sans peine que Dieu les adresse à Moïse; ce que marque expressément la version latine : Dixit autem Deus ad Moysen.

16. Dieu charge Moïse de dire de sa part aux enfants d'Israël : Visitans visitavi vos, et quaecumque contigerunt vobis in Egypto (5). On lit dans le grec: Visitatione visitavi vos.

18. Dieu dit à Moïse, en parlant des enfants d'Israël: Et audient vocem tuam (6). Le grec porte : Et exaudient vocem tuam; par où l'on voit que le verbe exaudire s'applique aussi à l'homme.

22. Là où le latin met : Poscet mulier a vicina et ab in quilina sua vasa argentes et aurea et vestem (7), on lit dans le grec : a cohabitatrice sua, du mot

 

1 Moïse eut peur, et dit : Si le public connaît ainsi cette action. — 2 Le Seigneur regarda les enfants d'Israël, et se déclara en leur faveur. — 3 J'ai vu l’affliction de motu peuple qui est en Egypte. — 4 Moïse dit à Dieu : Qui suis je, pour me présenter à Pharaon, roi d'Egypte ? Et Dieu lui répondit: Je serai avec toi. — 5 Je suis venu vous visiter, et j'ai été témoin de tout ce qu'on vous a fait en Égypte. — 6 Ils écouteront ta voix. — 7 Chaque femme demandera à sa voisine et à son hôtesse des vases d'or et d'argent et des vêtements.

 

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suskenou que plusieurs traducteurs latins rendent par a concellaria sua.

 

CHAPITRE IV.

 

1. Dans ces paroles de Moïse : Quid si non crediderint mihi, neque exaudierint vocem meam (1) ? la version latine s'est servie du mot audierint.

4. On lit dans le grec : Extende manum et apprehende caudam (2) ; ce qui est rendu en latin par manum tuam, et caudam ejus. On lit ensuite : Et extendens manum, apprehendit caudam,et facta est virga in manu ejus (3).

5. « Et Dieu ajouta : Afin qu'ils croient, que le Seigneur, le Dieu de leurs pères, t'a apparu.» Le grec ne met pas: « Et Dieu ajouta; » mais aussitôt après le récit du miracle, il reprend les paroles mêmes de Dieu : « Afin qu'ils croient ; » comme si Dieu parlait encore, et achevait seulement d'exprimer sa pensée. Car voici l'ordre des paroles : « Etends ta main, et

saisis la queue du serpent, afin qu'ils te croient. » Mais on a intercalé le récit du fait miraculeux, pour compléter ensuite le discours par ces mots : « Afin qu'ils te croient. »

6. On lit dans les versions latines : Et facta est manus ejus leprosa tanquam nix (4). Le grec ne met pas leprosa, mais seulement facta est tanquam nix.

8. Quod si non audierint vocem signi primi (5) ainsi porte le texte grec ; mais on lit dans le latin : vocem tuam signi primi. Même remarque que pour la phrase suivante: Credent tibi in vote signi sequentis (6).

9. Et erit aqua, quam sumes de flumine, sanguis super aridam (7). Il faut plutôt mettre super aridum, qui veut dire : en un lieu sec. L'interprète latin a mis: sanguis super terram.

10. Moïse dit à Dieu : «Je vous prie, Seigneur, de considérer que je n'ai jamais été un homme éloquent, ni hier ni avant-hier.

17. Et virgam hanc sumes in manum tuam, in qua facies in ea signa (8). On pouvait dire simplement : in qua facies signa ; ou du moins Virgam hanc sumes ira manum tuam et facies in ea signa. Mais ces deux formes sont employées en même temps, comme on le voit souvent dans les Écritures.

 

1 Que ferai-je, s'ils ne s'en rapportent pas à moi, et s'ils :n'écoutent pas ma voix? — 2 Étends ta main, et saisis la queue du serpent. — 3 Alors étendant la main, il prit la queue du serpent, qui se changea en verge dans sa main. — 4 Et sa main fut couverte d'une lèpre aussi blanche que la neige. — 5 S'ils résistent au premier miracle. — 6 Ils te croiront après le second miracle. — 7 L'eau que tu prendras dans le fleuve, étant versée sur la terre, se changera en sang. — 8 Tu tiendras en ta main cette verge, avec laquelle tu feras des miracles.

 

17. Postdies autem illos multos, mortuus est rex Aeyypti ; dixit autem Dominus ad Moysen in Madian : Vade, perge in Aegytum, mortui sunt enim omnes qui quaerebant animam tuam (1). On remarque ici plusieurs locutions d'espèces différentes. La première : Vade, perge in Aegyptum; il suffisait de dire seulement vade, ou bien perge. La seconde : « Tous ceux qui veulent t'ôter la vie sont morts ; » cependant l'Écriture ne parle que de la mort du roi d'Égypte, et n'a jamais attribué qu'à lui seul le dessein de faire mourir Moïse. Faut-il entendre qu'il mourut après tous les autres ennemis du prophète ? Alors ce ne serait plus une simple locution,mais le sens serait changé. Enfin ces paroles: Qui quaerebant animam tuam, sont employées dans l'Écriture en bonne comme en mauvaise part: en mauvaise part, comme dans ce passage des psaumes : Confundantur et revereantur qui quaerunt animam meam (2). C'est en bonne part dans cet autre passage : Periit fuga a me, et non est qui requirat animam meam 3. Je ne suppose pas, en faisant cette remarque, qu'on cherche la différence des acceptions dans la différence des verbes quaerere et requirere, comme si le premier devait être pris en mauvaise part et le second en bonne part.

 

CHAPITRE V.

 

10. Et dicebant ad populum dicentes : Haec dixit Pharao (4). Le traducteur latin n'a pas jugé à propos de reproduire cette locution.

21. Videat Deus vos et judicet, quoniam exsecrabilem fecistis odorem nostrum palam Pharaone et palam servis ejus, dare gladium in manus ejus ut occidat nos (5) ; ainsi s'exprime le texte grec. L'interprète latin, que nous avons suivi de préférence à tous les autres, traduit de cette manière : ut daretis gladium in manibus ejus ; c'est là un solécisme, que ne justifie pas même un scrupule de traducteur, puisqu'il n'existe pas dans le grec.

 

CHAPITRE VI.

 

4. Statui testamentum meum ad illos, ita ut darem illis terrant Chananoeorum, et terram quam incoluerunt, in qua et incoluerunt in ea (6) ; ainsi porte le texte grec, quoique cette forme, même en grec, paraisse contraire à

 

1 Longtemps après,le roi d'Égypte mourut, et le Seigneur dit à Moïse qui habitait Madian : Va et retourne en Egypte, car ceux qui voulaient t'ôter la vie sont morts. — 2 Que ceux qui en veulent à ma vie soient couverts de honte et de confusion. (Ps. XXXIX, 16.) — 3 Je ne puis plus trouver mon salut dans la fuite, et je ne vois personne qui veuille me sauver la vie. (Ps. CXLI, 5.) — 4 Ils disaient au peuple: Voici les ordres de Pharaon. — 5 Que Dieu voie et te juge : c'est toi qui as rendu notre nom odieux à Pharaon et à ses serviteurs, et lui as mis le glaive en main pour nous faire mourir — 6 J'ai fait alliance avec eux, et je me suis engagé à leur donner la terre de Chanaan,la terre où ils ont demeuré comme étrangers.

 

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toutes les règles. Et pourtant grande est l'autorité des Septante qui n'ont pas craint de parler ainsi. Quoi donc ? Se cacherait-il un sens sous ces paroles? Si ce sens n'existe pas, il faut prendre note de cette locution, afin que, dans le cas où elle se représenterait, le sens véritable n'en fût pas obscurci, ou qu'on ne se fatiguât pas à faire des recherches inutiles.

5. On lit dans la version latine : Exaudivit gemitum filiorum Israël, quemadmodum Aegyptii affligerent eos (1). Dans le grec on employé le verbe katadoulountai, qui se rend en latin par in servitutem redigunt eos (2) ; car le latin n'a pas de mot unique pour exprimer cette idée.

9. Et locutus est Moyses sic ad filios Israel, et non exaudierunt Moysen a defectione animi et  ab operibus duris (3) ; on voit ici exaudierunt, au lieu de audierunt.

12. Dans ces paroles de Moïse au Seigneur : Ego enim ineloquens sum (4), le grec se sert du mot alogos (5) , qui ne signifie pas, comme amathes, un homme dépourvu de connaissances.

26. Hi sunt Aaron, et Moyses, quibus dixit eis Deus, ut educant filios Israel de terra Aegypti 5. Ainsi s'exprime le texte grec.

30. Ecce ego gracili voce sum, et quomodo exaudiet me Pharao (6). Remarquez l'emploi de exaudiet pour audiet.

 

CHAPITRE VII.

 

7. Fecit autem Moyses et Aaron, sicut praecepit illis Dominus, ita fecerunt (7). Le sens eût-il été moins complet, sans les mots ita fecerunt ?

9. Si loquetur vobis Pharao dicens : Date nobis signum out portentum, et dices Aaron fratri tuo: Sume virgam (8). Les règles ordinaires de la langue latine et, jusqu'à un certain point, l'intégrité du sens exigeaient que la phrase fut construite ainsi: Si loquetur vobis Pharao dicens : Date vobis signum aut portentum, dices Aaron fratri tuo : Sume virgam. Pourquoi a-t-on ajouté la conjection et, si ce n'est pour rendre en latin une locution familière à la langue hébraïque ? car cette locution n'est pas reçue en grec.

11. Les traducteurs latins ne me paraissent pas

 

1 J'ai entendu les cris des enfants d'Israël; que les Égyptiens accablent de maux. — 2 Ils les réduisent en esclavage — 3 Moïse raconta tout ceci aux.enfants d'Israël, et ils ne l'écoutèrent point à cause de leur extrême abattement, et des travaux pénibles auxquels ils étaient assujettis. — 4 Car je n'ai pas le talent de la parole. — 5 Ce sont Aaron et Moïse, à qui Dieu donna mission de faire sortir les enfants d'Israël de la terre d'Égypte. — 6 J'ai la voix trop faible : comment Pharaon m'entendra-t-il? — 7 Moïse et Aaron firent exactement ce que le Seigneur leur avait ordonné. — 8 Si Pharaon vous dit: Montrez-nous quelque signe ou quelque prodige, tu diras à ton frère Aaron : Prens ta verge.

 

savoir été heureux, en rendant sophistas par sapientes, les sages de Pharaon; c'est le mot sophoi, qui est synonyme de sapientes. Ils auraient pu très bien mettre sophistas, puisque le latin n'a pas d'autre mot offrant le même sens. Aussi cette expression est-elle passée en usage dans notre langue, de même que le mot philosophie, philosophie, également emprunté aux grecs, et nos meilleurs écrivains ne font pas difficulté de l'employer (1).

12. « Et la verge d'Aaron dévora leurs verges; » c'est comme s'il y avait : « Le serpent  d'Aaron. »

15. Dans cette phrase relative à Pharaon Ecce ipse exiit ad aquam (2), le grec met super aquam.

16. Dimitte populum meum ut serviat mihi in deserto, et ecce non exaudisti usque adhuc (3). On peut juger combien de fois le mot exaudire est appliqué aux hommes.

22. Fecerunt autem similiter et incantatores, Aegyptiorum veneficiis suis. Et induratum est cor Pharaonis, et non exaudivit eos, sicut dixit Dominus (4). Preuve nouvelle que l'Écriture emploie souvent le verbe exaudire lors-même qu'il s'agit de l'homme.

 

CHAPITRE VIII.

 

1. Dimitte populum meum, ut serviant mihi (5) ; on ne lit pas ut serviat. Cette manière de parler s'emploie à peu près exclusivement, quand un substantif singulier offre à l'esprit l'idée d'une pluralité. Ainsi le mot peuple se dit au singulier, mais il désigne une multitude d'individus. On dit de même : Omnis terra adorent te (6), parce que omnis terra est mis ici pour la totalité des hommes qui sont sur la terre.

2. Ecce ego ferio omnes fines tuos ranis (7). La locution grecque est très-élégante ; elle nous représente les grenouilles elles-mêmes comme une plaie, dont la terre d'Egypte est frappée.

3.Et eructabit flumen ranas, et adscendentes intrabunt in domos tuas et in promptuaria cubiculorum tuorum, super lectos tuos, et in domos servorum-tuorum et populi tui, et in conspersis tuis, et in clibanis tuis, etsuper te, et super populum tuum,

 

1 D'autres éditions offrent le sens suivant: On désigne, sous le nom de sophistae, les auteurs qui ont excellé dans les lettres latines. — 2 Il est sorti pour aller sur l'eau. — 3 Laisse aller mon peuple, afin qu'il me rende ses devoirs dans le désert ; et jusqu'alors tu ne m'as pas écouté. — 4 Les magiciens d'Égypte firent la même chose par leurs enchantements ; et le coeur de Pharaon s'endurcit ; et il n'écouta point les envoyés de Dieu, selon que le Seigneur l'avait prédit. — 5 Laisse aller mon peuple, afin qu'il me rende ses devoirs. — 6 Que toute la terre vous adore. (Ps. LXV, 4.) — 7 Je frapperai toutes tes terres; en les couvrant de grenouilles.

 

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et super servos tuos ascendent ranae (1). Remarquez qu'en disant in domos etc, l'écrivain sacré se sert de l'accusatif, et qu'en disant et super lectos etc, avec super, il emploie également l'accusatif ; mais qu'étant arrivé à in consperis et in clibanis, il prend l'ablatif. Cela vient de ce que le grec change la préposition, ce que ne fait pas la version latine. Car on lit d'un côté eis tous oikous , in domos, et de l'autre en tois phuramasin , in consperis, ce qui ferait croire à un sens particulier, plutôt qu'à une simple locution, de telle sorte que, dans la pensée de l'écrivain sacré, les grenouilles auraient pris naissance au milieu des aliments et dans les fours, sans venir de l'extérieur ; et comme il est dit qu'elles devaient sortir du fleuve, elles seraient parties de là pour remplir toute l'Égypte.

6. Et extendit Aaron manum super aquas Aegypti et eduxit ranas, et educta est rana et operuit terram (2). On voit que dans la répétition de rana l'écrivain sacré est allé du pluriel au singulier; car le singulier rana est mis pour une multitude de grenouilles. Je ne m'explique pas comment l'esprit humain a pu s'habituer à cette manière de parler, et trouver une signification plus étendue dans le singulier que dans le pluriel. Ainsi on indique plus, en disant: Le soldat est là, que si l'on disait: Les soldats sont là; en disant: Le poisson est là, que si l'on disait : Les poissons sont là.

14. Et colligebant eas acervos acervos (3). La répétition de acervos exprime le grand nombre des monceaux : l'Écriture emploie volontiers cette forme.

16. On lit dans les versions latines : Extende manu virgam tuam, et percute terra (4), au lieu de percute terrain. Le grec porte aggerem terrae, un amas de terre, si toutefois ce mot rend fidèlement le sens de to khoma tes ges (5).

18. « Les magiciens firent la même chose par leurs enchantements, afin de produire des moucherons, et ils ne purent y réussir. » L'expression « ils firent » est mise pour « ils voulurent faire: » car, s'il est vrai qu'ils ont fait la même chose, ils ont dû produire des moucherons; or, comme

 

1 Le fleuve produira une multitude de grenouilles; elles en sortirent pour se répandre dans votre maison, dans les meubles de vos chambres où sont renfermées vos provisions, sur votre lit, dans les maisons de vos serviteurs et de votre peuple, dans vos aliments et dans vos fours; et ainsi les grenouilles vous accableront par leur nombre, vous, votre peuple et vos serviteurs. — 2 Aaron étendit la main sur les eaux de l'Égypte et en fit sortir une grande quantité de grenouilles ; et les grenouilles, étant sorties; couvrirent toute la terre. — 3 On les amassait en une multitude de monceaux. — 4 Etends ta verge, et frappe la terre.

 

on lit, immédiatement après, qu'ils ne purent y réussir, il en résulte qu'ils n'ont pas fait la même chose, mais seulement qu'ils ont essayé. Ou bien si l'on suppose que, tout en se servant d'enchantements, ils étendaient une verge, et faisaient en apparence ce que faisait Aaron, bien que l'Écriture se taise là-dessus, c'est dans ce sens qu'il faudra entendre : « ils firent la même chose. »

21, 22. Et in terram super quam sunt super eam. Et gloriosam faciam in die illa Gessen, in qua populus meus inest super eam (1).

29. « Moïse répondit: Quand je serai sorti d'auprès de vous, je prierai le Seigneur ; et tous les moucherons se retireront de Pharaon et de ses serviteurs ; » comme si celui à qui il est dit « Quand je serai sorti d'auprès de vous, » n'était pas le même Pharaon, de qui les moucherons devaient se retirer.

 

CHAPITRE IX.

 

1. Dimitte populum meum, ut mihi serviant (2).

18. 24. Ecce ego pluam, hannc horam, crastinam diem, grandinem multam. Grando autem multa valde valde (3).

29. Et desinant voces et grando (4). Il est à remarquer que l'Écriture emploie le mot voces, pour désigner le tonnerre. C'est de ce même terme que Pharaon s'est servi précédemment, quand il a dit : Orate pro me ad Dominum, ut desinant fieri voces Dei (5) ; où l'on voit une seconde locution dans ces paroles : Desinant fieri voces.

 

CHAPITRE X.

 

2. Ut narretis in aures filiis vestris et filiis filiorum vestrorum quaecumque illusi Aegyptiis (6). Remarquez ici le sens de illusi; car il a peut-être la même signification dans ce passage des psaumes : Draco hic quem finxisti ad illudendum ei (7); et dans cet autre de Job: Hoc est initium figmenti Domini, quod fecit ad illudendum ab angelis ejus (8).

4. Ecce ego induco, hanc horam, crastino die, locustam multam (9). On peut faire ici la même remarque que nous avons faite plus haut sur le

 

1 Et dans tous les lieux qu'ils habitent. Et ce jour-là je ferai éclater la gloire de la terre de Gessen, où demeure mon peuple. — 2 Laissez aller mon peuple, afin qu'il me rende le culte qui m'est dit. — 3 Demain à cette même heure, je ferai tomber une horrible grêle. Or la grêle était d'une violence extraordinaire. — 4 Et le tonnerre et la grêle cesseront. — 5 Priez le Seigneur pour moi, afin que le tonnerre ne se fasse plus entendre. — 6 Afin que vous racontiez é vos enfants et aux enfants de vos enfants de quelles plaies j'ai frappé les Egyptiens. — 7 Ce monstre que vous avez formé pour se jouer des mers. (Ps. CIII, 26.) — 8 Il est le premier parmi les ouvrages du Seigneur, qui l'a créé pour être un jouet dans la main de ses anges. (Job. XI, 14.) — 9 Demain à cette même heure, je ferai venir une immense quantité de sauterelles.

 

 

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mot rana, c'est-à-dire, que les mots ont souvent une signification plus étendue au singulier qu'au pluriel. On voit clairement en effet que l'expression locustam multam dit plus, que s'il y avait locustas multas.

8. Qui autem et qui sunt qui ibunt (1). Nous disons tous les jours, dans le style très-familier, quam qui et qui ibunt?

15. Non est relictum   viride nihil in lignis (2). Il fallait dire, suivant les règles de notre langue: Non est relictum viride aliquid in lignis.

16, 17. Peccavi ante Dominum Deum vestrum et in vobis; suscipite ergo delictum meum (3): ainsi parlait Pharaon à Moïse. Nous avons vu cette même locution employée parles frères de Joseph, lorsqu'ils lui dirent : Accipe iniquitatem servorum Dei patris tui (4).

23. Cette phrase de la version latine : Et nemo vidit fratrem suum tribus diebus (5), est exprimée ainsi dans le texte grec : Et non vidit nemo fratrem suum. Remarquons encore le nom de frère donné à tout homme en géneral.

24. Cette phrase de Pharaon à Moïse et à Aaron est tirée mot pour mot du grec : Ite et servite Domino Deo vestro: praeter oves et boves, relinquite (6). C'est une locution tout-à-fait inusitée; à moins qu'on ne rapporte à la proposition précédente les objets exceptés, et qu'on ne fasse de relinquite une préposition à part, ayant pour complément sous-entendu ista, en sorte que l'ordre naturel serait : Ite, praeter oves et boves, et relinquite ista ; ce serait alors une ellipse, dont l'usage est si fréquent dans les locutions de l'Écriture.

26. « Nous ne laisserons pas la corne de leurs pieds, » comme si les troupeaux pouvaient partir sans la corne de leurs pieds. Que signifie donc cette phrase, sinon: Nous ne laisserons rien, pas même la corne d'un pied?

28. Ces paroles de Pharaon à Moïse : Attende tibi ultra apponere faciem meam (7), sont mises pour : Attende tibi ne ultra videas faciem meam.

 

CHAPITRE XI

 

2. Et petat unusquisque a proximo suo et mulier a proxima vasa argentea et aurea et vestem (8). Remarquez la qualification de proximus donnée aux Égyptiens eux-mêmes à l'égard des Hébreux.

 

1 Qui sont ceux qui doivent y aller ? — 2 Il ne reste plus aucune feuille sur les arbres. — 3 J'ai péché contre le Seigneur votre Dieu et contre vous; pardonnez-moi ma faute. — 4 Oubliez l'injustice de ceux qui servent le Dieu de votre père. (Gen. L, 17.) — 5 Et pendant trois jours personne ne put voir son frère. — 6 Allez rendre vos devoirs au Seigneur votre Dieu ; et laissez seulement ici vos brebis et vos boeufs. — 7 Garde-toi de paraître désormais devant moi. — 8 Chaque homme demandera à son voisin, et chaque femme à sa voisine, des vases d'or et d'argent et des vêtements.

 

6, 7. « Il s'élèvera un si grand cri dans toute l'étendue de l'Égypte, que jamais on n'en a entendu, et que jamais à l'avenir on n'en entendra de semblable; mais parmi les enfants d'Israël, depuis les hommes jusqu'aux bêtes, on n'entendra pas même un chien pousser la moindre plainte. » Rien de plus élégant que cette locution désignant sous le nom de chien, le dernier des hommes et des animaux; elle exprime très-bien le calme profond dont jouissaient les Hébreux, tandis que le deuil le plus amer arrachait de grands cris à tous les Égyptiens.

 

CHAPITRE XII.

 

3. Accipiant singuli ovem per domos patriarum (1). II est difficile de déterminer l'idée qu'il faut attacher à patriarum. Veut-on désigner par là les villes habitées par un certain nombre d'Hébreux? ou ne s'agit-il pas plutôt des familles nombreuses descendant d'un même père ? Cette dernière signification résulte plus clairement du texte grec.

4. Si autem pauci sint qui in domo, ita ut non sint idonei ad ovem (2); c'est comme s'il y avait: ut ipsa paucitas non sit idonea ad ovem consumendam. Dans la proposition suivante : Assumet secum vicinum proximum suum (3), assumet, a pour sujet domus; proximum est mis pour hominem, et le singulier est employé pour le pluriel : car on devait prendre non pas un homme seulement mais autant qu'il en fallait. Enfin en parlant de manger l'agneau, l'Écriture dit : Secundum numerum animarum unusquisque quod sufficiat  (4), où l'on voit anima mis pour homo, la partie pour le tout.

7. Sument a sanguine et ponent super duos postes, et super limen in domibus, in quibus manducabunt illas in eis (5). Après avoir dit in quibus, on ajoute encore in eis : c'est une locution très-commune. Maintenant à quoi se rapporte illas? Évidemment à carnes, puisqu'on lit au verset suivant : Et manducabunt carnes hac nocte assatas igni (6). Ce qui confirme notre assertion, c'est que le synonyme grec du mot latin carnem, kreas, étant du genre neutre, les exemplaires grecs ne mettent pas illa mais illas : in domibus, in quibus manducabunt illa in eis. Cette locution, en vertu de laquelle l'écrivain sacré a mis illas, avant d'indiquer à quel mot de la phrase

 

1 Que l'on prenne un agneau par maison. — 2 Mais si les personnes de la maison sont en trop petit nombre, pour pouvoir manger l'agneau. — 3 Chacun appellera son frère, qui habite près de lui. — 4 Autant de personnes qu'il en faudra. — 5 Ils prendront de ce sang, et en marqueront les deux poteaux et le linteau des portes des maisons où l'agneau sera mangé. — 6  Et cette même nuit ils en mangeront la chair rôtie au feu.

 

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se suivante il le faisait rapporter, est la même que celle qu'il emploie quand il nous apprend qu'un ange voulait faire mourir le fils de Moïse. Nous en avons donné l'explication dans les Questions sur l'Exode (1), et à cette occasion nous avons rapporté l'exemple suivant tiré des psaumes: Fundamenta ejus in montibus sanctis,diligit Dominus portas Sion (2), où l'on ne sait de quelle cité sont ces fondements, que par les paroles qui suivent. De même dans cette phrase

in quibus manducabunt illas in eis, qui équivaut à celle-ci: in quibus domibus manducabunt illas, on ne voit que plus tard, quand le mot carnes est exprimé, le sens qu'il faut attacher à illas.

22. «Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui sera placé à l'entrée de votre maison, et vous teindrez de ce sang le linteau et les deux poteaux de chaque porte. » En disant « un bouquet d'hysope, » on veut sans doute signifier plusieurs bouquets, comme nous avons vu plus haut « la grenouille » mise pour une multitude de grenouilles, et « la sauterelle » pour une multitude de sauterelles. Il faut avouer cependant que cette figure rend la pensée bien obscure, quand on l'emploie sans y être autorisé par la coutume.

26, 27. Et erit cum dicent ad vos ilii vestri Quae est servitus ista ? Et dicetis eis : Immolatio pascha hoc Domino (3); il suffisait de dire : dicetis eis, sans la conjonction et.

28. Et advenientes fuerunt filii Israël, sicut praecepit Dominus Moysi et Aaron, ita fecerunt (4); l'addition de ita fecerunt n'est qu'une locution familière à l'Ecriture.

52. Et factum est, in die illa eduxit Dominus filios Israël. de terra, Aegypti 5.

 

CHAPITRE XIII.

 

1. Ait autem Dominus ad Moysen dicens (6).

12. Omne adaperiens vulvam, masculine (7). Ici le pluriel est joint au singulier; c'est qu'en effet omne adaperiens ne s'applique pas à un seul, mais à plusieurs.. On voit une locution semblable dans ces paroles: Attendite, popule meus (8). La même chose se remarque encore dans la suite du verset qui nous occupe : Omne quod aperit vulvam de armentis et de pecoribus, quoecumque tibi

 

1. Liv. II, quest. II. — 2 Ses fondements sont posés sur les saintes montagnes; le Seigneur aime les portes de Sion. (Ps. LXXXVI, 1, 2.) — 3 Et quand vos enfants vous diront: Quel est ce culte religieux ? vous leur répondrez: C'est la victime du passage du Seigneur. — 4 Les enfants d'Israël, étant sortis de lit, firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse et à Aaron. — 5 Et en ce même jour le Seigneur fit sortir de l’Egypte les enfants d'Israël. — 6 Dieu dit à Moïse. — 7 Tous les mâles premiers-nés. — 8 Ecoutez, ô mon peuple. (Ps. LXXVII, ). — 9 Tous les mâles premiers-nés que vous donneront vos bêtes de somme et vos troupeaux,

 

data erunt (9), où les mots omne, quaecumque tibi nata erunt, ne sont que la répétition de la locution précédente.

13.Omne adaperiens vulvam asinae (1), le grec porte asini et cela en vertu d'une locution que nous avons. déjà signalée dans la Genèse. Nous avons vu, en effet, le masculin employé pour le féminin, quand il est dit à l'occasion de la mort de Sara : Surgens Abraham a mortuo (2), au verset suivant : Sepeliam mortuum meum (3). De semblables expressions reviennent souvent dans ce chapitre.

15. Propter hoc ego immolo Domino omne quod aperit vulvam, masculine (4) : cette locution ne diffère pas de celle que nous avons vue plus haut.

16. Et erit signum super manum tuam (5); c'est comme s'il y avait super opera tuas: peut-être est-ce un sens particulier, plutôt qu'une locution.

 

CHAPITRE XIV.

 

27. Et excussit Dominus Aegyptios in medium maris (7) : on lit dans le grec : Et excussit Dominus Aegyptios medium maris.

31. Vidit autem Israël manum magnant, quae fecit Dominus Aegyptiis (8).

 

CHAPITRE XV.

 

1. Tunc cantavit Moyses et filii Israël canticum hoc, et dixerunt dicere (9) ; c'est la reproduction du grec kai eipan legein.

22. « Et ils ne trouvaient point d'eau pour boire; » il n'était pas nécessaire de dire « pour  boire. »

24. Et murmuravit populus adversus Moysen, dicentes; on a mis dicentes (10); au lieu de dices, parce qu'un peuple est la réunion de plusieurs individus.

 

CHAPITRE XVI.

 

1. Et venerunt omnis synagoga filiorum Israël in eremum (11); on n'a pas mis venit, attendu qu'il y a plusieurs personnes dans une multitude.

2. Murmurabunt omnis synagoga filiorum Israël adversus Moysen et Aaron (12); c'est encore la même locution.

4. « Le Seigneur dit à Moïse: Je ferai tomber pour vous du pain venu du ciel. » Dieu devait donner la manne, et il promet du pain; c'est une locution qui désigne sous le nom de pain toute espèce d'aliments. Remarquez encore comme

 

1 Tout premier-né de l'âne. — 2 Abraham ayant cessé de pleurer son mort. (Gen. XXIII, 3.) — 3 Que j'ensevelisse mon mort. — 4 C'est pourquoi j'immole au Seigneur tous les mâles premiers-nés. — 5 Ce sera pour vous un mémorial en votre main. — 6 En vos actions. — 7 Et le Seigneur renversa les Egyptiens au milieu des flots. — 8 Israël vit alors les effets prodigieux, que la main du Seigneur avait opérés contre les Egyptiens — 9 Alors Moïse et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique au Seigneur et ils dirent. — 10 Le peuple murmura contre Moïse, en disant. — 11 Et toute la multitude des enfants d'Israël entra dans le désert. — 12 Toute la multitude des enfants d'Israël murmurait contre Moïse et Aaron.

 

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l'Écriture se plaît à dire « des pains » au pluriel, au lieu d'employer le singulier.

7. 8. Moïse dit: Mane videbitis gloriam, dum exaudiet murmurationem vestrum super Deum (1), comme s'il y avait quia murmuratis super Deum; et ces derniers mots équivalent à adversus Deum. II faut remarquer ensuite la nouvelle acception donnée au mot exaudire, qui a pour objet ici, non plus des prières, mais des murmures, et des murmures que l'Écriture condamne. Moïse veut dire que Dieu a eu connaissance des murmures des Israëlites, et c'est cette connaissance qu'il exprime par le mot exauditio.

9. Accedite ante Deum; exaudivit enim murmur vestrum (2). Le verbe exaudire s'entend encore ici, non des prières ou des demandes, mais des murmures des méchants. Un peu plus loin, Dieu répète la même expression : Exaudivi murmur filiorum Israel (3).

14. Et ecce in facie eremi minutum tanquam coriandrum (4). Quand l'Écriture dit si souvent facies terrae, comme ici facies eremi, on s'étonne que certains esprits en entendant le mot facies, puissent encore se représenter la face d'un homme ou de quelque être animé.

16. Secundum numerum animarum vestrarum unusquisque cum commanentibus vobis colligite (5). On ne saurait dire combien de fois le mot animae dans l'Écriture, sert à désigner des personnes ; c'est la partie prise pour le tout. Le mot carnes ne pouvait guère avoir cette acception; mais il en est autrement du singulier taro; comme dans ce passage des psaumes : Non timebo quid mihi faciat caro (6); ce qui est rendu plus clairement dans le même psaume : Quid mihi faciat homo. L'écrivain sacré n'aurait donc pas mis: Secundum numerum carnium vestrarum, comme il a pu mettre : Secundum numerum animarum vestrarum.

21. Et collegerunt illud mane urane (7); mane mane présente la même locution que puteos puteos, et acervos acervos.

29. Nullus vestrum egrediatur unusquisque de loco suo die septimo (8); on pourrait se dispenser d'intercaler unusquisque.

 

1 Demain vous verrez éclater la gloire du Seigneur, lorsqu'il vous montrera qu'il a entendu vos murmures contre lui. — 2 Approchez de Dieu, car il a entendu vos murmures. — 3 J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël. — 4 On vit paraître sur toute la surface du désert quelque chose de menu comme la graine de coriandre. — 5 Que chacun en recueille en proportion du nombre des personnes qui, sont dans sa maison. — 6 Je ne craindrai point ce que les hommes pourront faire contre moi. (Ps. LV, 5.) — 7 Ils la recueillirent de grand matin. — 8 Que personne d'entre vous ne sorte de sa tente le septième jour.

 

CHAPITRE XVII.

 

1. Non erat autem populo aqua bibere (1); il fallait ad bibendum.

2. Et maledicebat populus ad Moysen (2), comme s'il y avait maledictis agebat Moysen, ou simplement maledicebant illi, ainsi qu'on le voit dans la réponse de Moïse : Quid maledicitis mihi (3) ?

3. Et murmuravit populus ad Moysen dicentes (4).

5. Et virgam, in qua percussisti flumen, accipe in manu tua (5) : ces paroles : in qua percussisti, équivalent à la forme ordinaire, de qua percussisti; c'est une locution très commune dans l'Écriture.

 

CHAPITRE XVIII.

 

12. Et sumpsit Jothor socer Moysi holocautomata et sacrificia Deo (6) ; sumpsit est mis pour obtulit. Voudrait-on trouver ici non une simple locution, mais un sens particulier, comme si Jothor avait présenté les victimes offertes en sacrifice par Moïse? Jusqu'alors cependant on n'a pas vu qu'aucun sacrifice ait été offert soit par Moïse, soit par Aaron, soit par quelque autre d'entre les Hébreux sortis de la terre d'Égypte; on lit seulement que Moïse dressa un autel, et qu'il l'appela d'un nom qui signifie: « Le Seigneur est mon refuge (7). » Au contraire l'Écriture nous a déjà appris que Jothor était- un prêtre de Madian, c'est-à-dire de la nation des Madianites. Il serait donc étrange que, à l'arrivée de son beau-père, Moïse eût commencé à exercer l'office de sacrificateur, au lieu de laisser cette fonction à Jothor, qui était déjà prêtre.

18. Grave tibi verbum hoc (8); le verbe est est sous-entendu.

20. Et demonstrabis illis vias, in quibus ambulabunt in eis (9).

26. Verbum autem grave referebant super Moysen (10) : ainsi s'exprime le texte grec; les versions latines ont mis ad Moysen. Cette locution super Moysen est très-propre à exprimer la sollicitude de Moïse, ou à marquer le fardeau qui lui était imposé. Verbum autem grave est mis pour quaestio gravis, comme on le voit par ce qui suit: Omne autem verbum leve judicabant ipsi (11).

 

CHAPITRE XX.

 

24. Le mot du texte grec eponomaso (12), est rendu dans toute sa force par supernominavero, ou adnominavero; mais

 

1 Il ne se trouva point d'eau à boire pour le peuple. —  2 Et le peuple maudissait Moïse. — 3 Pourquoi me maudissez-vous ? — 4 Le peuple murmura contre Moïse en disant. — 5 Prends en ta main la verge qui t'a servi à frapper le fleuve. — 6 Jothor, beau-père de Moïse, offrit à  Dieu des holocaustes et des sacrifices. — 7 Exod. XVII, 15. — 8 Ce travail est au-dessus de vos forces. — 9 Vous leur montrerez la voie par laquelle. ils doivent marcher. — 10 Mais ils renvoyaient à Moïse les affaires les plus difficiles. — 11 Pour eux, ils décidaient seulement les questions les plus faciles — 12 Je fixerai mon nom.

 

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l'expression la plus usitée est cognominavero, choisie par quelques traducteurs. Ce verbe ne répond pas entièrement au mot grec, toutefois il est préférable à nominavero, que l'on trouve dans d'autres traductions.

Ibid. « Je viendrai à toi, et je te bénirai. » Tout-à-l'heure Dieu employait le pluriel en disant « Vous ferez et vous immolerez; » maintenant il emploie le singulier: « Je viendrai à toi, » comme si ce qu'il dit au peuple s'adressait à la personne même d'Israël.

 

CHAPITRE XXI.

 

1, 2. « Voici les lois concernant la justice que tu leur proposeras : Si tu achètes un esclave hébreu, etc. » Remarquez ce genre de locution. Dieu dit à Moïse : « Voici les lois concernant la justice que tu leur proposeras. » Puis, il dit au peuple, comme s'il continuait de parler à Moïse lui-même : « Si tu achètes un esclave hébreu. » Ce n'est pas à Moïse cependant que s'adressait la suite du discours, mais au peuple, à qui il était chargé de répéter ce qu'il avait entendu.

6. Pertundet ei dominus auriculam de subula, et serviet ei in sempiternum, ou bien in aeternum (1); le grec porte eis ton aiona. Les mots latins sempiternum, aeternum, traduction de cette expression grecque, ont souvent, dans l’Ecriture, le même sens qu'ici aeternum. Ils ne désignent pas cette éternité durant laquelle des biens immuables nous sont promis, tandis qu'un feu éternel y est réservé aux méchants. En effet, cet esclave qui ne pouvait vivre* éternellement, ne pouvait non plus servir éternellement. L'expression aeternum s’applique donc à une chose dont on ne voit pas la fin. Tout au plus pourrait-on dire, qu'elle renferme un sens mystérieux relatif à l'éternité.

13. Dabo tibi locum, in quem fugiat ibi qui occiderit (2).

20. Si quis percusserit servum suum aut ancillam suam in virga (3); il fallait mettre de virga. 28. Lapidibus lapidabitur taurus (4), comme si l'on pouvait lapider autrement qu'avec des pierres. Cette locution diffère un peu de celle où l'on dirait›en imitant le style de l'Ecriture : lapidatione lapidabitur; cependant ces deux formes ont beaucoup de ressemblance.

29. « Mais si, la veille et l'avant-veille, le taureau frappait de la corne. » L'Ecriture a coutume

 

1 Son maître lui percera, l'oreille avec une alène, et il demeurera son esclave pour toujours. —  2 Je te désignerai un lieu de refuge pour celui qui aura donné la mort à quelqu'un. — 3 Celui qui aura frappé son serviteur ou sa servante avec une verge. — 4 Le taureau sera lapidé

 

de désigner ainsi un temps passé, quelle qu'en soit la durée; c'est la partie prise pour le tout.

33, 34. « Si quelqu'un ouvre ou creuse une fosse sans la couvrir, et qu'un veau ou un âne vienne à y tomber, le maître de la fosse restituera. » C'est une locution, où la partie est prise pour le tout : car si un cheval ou une brebis tombait dans la fosse, on ne serait pas sans doute dispensé de restituer, par la raison que le cas n'est pas mentionné.

34. Quod autem mortuum fuerit, ipsi erit (1), il fallait ipsius erit.

 

CHAPITRE XXII.

 

5. Si autem depaverit quis agrum ant vineam, et admiserit pecus suum dépascere agrum alium (2); alium est mis pour alienum.

26. « Si tu reçois pour gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. » Ici le genre est mis pour l'espèce. Au premier abord, on croirait qu'il rit question de tout vêtement donné en gage; mais cette loi est faite exclusivement en faveur de l'homme, qui aurait engagé le seul objet qu'il ait pour se couvrir pendant la nuit, comme la suite du texte le fait voir.

 

CHAPITRE XXIII.

 

20, 21. Ecce ego mitto angelum meum ante faciem tuam,ut servet te in via, et indueat te in terram quam paravi tibi; ante te ibit et exaudi eum (3). En recommandant au peuple d'écouter cet ange, Dieu emploie le mot exaudi, quoique ce soient des ordres, et non des prières, que l'ange doive adresser au peuple.

28. Et mittam vespas ante te, et ejiciet Amorrheeos  (4). Ainsi l'écrivain sacré passe du pluriel au singulier. C'est comme s'il l`avait : Ejiciet Amorrhoeos vespa. Vespa est donc employé de la même manière que rana et locusta, non pour désigner un seul frelon, mais pour exprimer la pluralité par un nom singulier.

30. Per partes ejiciam illos a te (5).

32, 33. Non dispones illis et diis eorum pactum, et non consident in terra tua, ne peccare te faeiant ad me (6); on ne lit pas in me, mais le sens est le même.

 

1 Quant à l'animal qui aura péri, il lui appartiendra. — 2 Si quelqu'un cause du dommage dans un champ ou dans une vigne, en y laissant aller sa bête pour manger ce qui n'est pas à lui. — 3 Voici que j'envoie mon ange devant toi, pour te garder pendant le chemin, et te conduire dans la terre que je t'ai préparée; il marchera devant toi sois fidèle à l'écouter. — 4 J'enverrai devant toi des frelons qui mettront en fuite les Amorrhéens. — 5 Je les chasserai peu à peu de devant toi. — 6 Tu ne feras point d'alliance avec eux ni avec les dieux qu'ils adorent ; ils ne demeureront point dans ta terre, de peur qu'ils ne te portent à m'offenser.

 

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CHAPITRE XXIV.

 

3. Respondit autem omnis populus voce una, dicentes (1).

10. Et viderunt locum ubi steterat ibi Deus Israël (2); il suffisait de mettre ubi steterat; mais ces sortes de locutions sont admises en. hébreu.

 

CHAPITRE XXV.

 

13. Et inoerabis illa auro (3); c'est une locution du même genre que lapidibus lapidabitar (4).

29. Cyathos in quibus immolabunt in eis (5).

 

CHAPITRE XXVI.

 

19. Duas bases columnoe uni in ambas partes ejus, et duas bases columnoe,in ambas partes ejus (6). Au lieu de parler de toutes les colonnes en général, l'Écriture ne parle que de deux, en répétant ces mêmes mots, par une locution qui lui est très-familière; c'est ainsi qu'elle dit puteos puteos, acervos acervos, generationes et generationes, et autres expressions semblables.

29. Et columnas inaurabis auro, et inaurabis seras auro (7).

 

CHAPITRE XXVII.

 

6. Et inaurabis ea oeramento (8); cette locution est la même que la précédente inaurabis auro.

21. Extra velum, quod est super Testamentum (9). Ainsi s'exprime l'écrivain sacré, en parlant des lampes qu'on devait allumer. Il veut dire que ces lampes devaient brûler au dehors dans le Saint, et non pas à l'intérieur du voile placé devant l'arche, dans le lieu appelé le Saint des Saints. Il ne faut donc pas, jà propos du mot super, se figurer ici quelque chose de semblable à un toit, à une voûte, au firmament du ciel, ou à un couvercle pour l'arche : ce mot indique ici une séparation tenant lieu. d'un mur. Nous disons de même qu'un supérieur se couche ou se tient debout, sans prétendre affirmer qu'il soit supporté par un autre.

Ibid. Legitimum sempiternum in progenies vestras (10). Il faut prendre sempiternum dans le sens que nous avons longuement expliqué plus haut.

 

CHAPITRE XXVIII.

 

21. Et sumet Aaron nomina filiorum Israël super rationale judicii super pectus introeunti sanctum (11). Les règles de la grammaire demandaient introiens in sanctum, puisque introiens se rapporte à Aaron ; c'est ainsi que plusieurs traducteurs latins se Sont exprimés, afin

 

1 Et le peuple répondit tout d'une voix. — 2 Et ils virent le lieu où le Dieu d'Israël s'était manifesté. — 3 Et tu les couvriras d'or. — 4 Il sera lapidé (Gen. XXI, 28). — 5 Des tasses devant servir aux libations. — 6 Tu feras pour chaque colonne deux bases, qui en soutiendront les deux: angles. — 7 Tu couvriras d'or les colonnes ainsi que les barres. — 8 Et tu les couvriras de lames d'airain. — 9 En dehors du voile qui est devant l'arche d'alliance. — 10 Ce rit sera perpétuellement observé par tes descendants. — 11 Aaron. gravera les noms des enfants d'Israël sur le rational du jugement, qu'il portera sur sa poitrine pour entrer dans le sanctuaire.

 

d'éviter le solécisme. Mais comme le datif introeunti, se trouve dans le grec, et qu'il a même passé dans quelques versions latines, j'ai mieux aimé signaler cette locution, que de la corriger.

24. Et pones super rationale judicii fimbrias catenata. (1). Quelques traducteurs latins, pour éviter le solécisme, ont mis fimbrias catenatas; mais le grec porte tous prossous ta alusidota . Nous appellons locution absolue cette sorte de locution qui joint le genre neutre au genre masculin ou féminin, comme dans cette phrase : Justitiae terrenae non sunt stabilia (2).

35. Et Aaron cum coeperit fungi sacerdotio, audietur vox ejus intranti in sanctum in conspectu Domini et exeunti (3). Sonus ejus, eut été mieux; choisi que vox ejus pour exprimer le bruit des sonnettes. Intranti et exeunti est mis pour instrantis et exeuntis, c'est le datif en place du génitif.

 

CHAPITRE XXIX.

 

13. Et duos relies et adipem quae super eos (4), il faut sous-entendre est, que plusieurs traducteurs ont exprimé.

27. Et separabis illud separatione (5).

 

CHAPITRE XXX.

 

8. Et cum accendet Aaron lucernas, sero incendet super illud (6). Sero est mis pour vespere, c'est encore une locution empruntée au grec, où on lit : opse. Le mot sero, dans le sens propre, ne se dit guère que d'une action, qui se fait postérieurement au temps- où elle aurait dû s'accomplir.

12. Si acceperis computationem filiorum Israël in visitatione eorum, et dabunt singuli redemptionem animae suae Domino, et non erit in eis ruina in visitatione eorum, et hoc est quod dabunt tibi (7). Il y a ici une locution qui n'est pas suffisamment déterminée, parce que l'intercalation de la conjonction et jette de l'incertitude sur le sens. Tout deviendrait clair, si on la supprimait de l'un ou l'autre des trois membres de phrase où elle se; trouve. D'abord dans ce passage: Si acceperis computationem filiorum Israël in visitatione eorum, et dabunt singuli redemptionem animae suae Domino; si l'on mettait simplement dabunt, au lieu de et dabunt, on aurait le sens unique et bien

 

1 Tu adapteras au rational du jugement des franges en forme de chaînes. — 2 La justice des hommes est changeante. — 3 Et lorsqu'Aaron, pour exercer les fonctions de grand-prêtre, entrera dans le sanctuaire devant le Seigneur, ou qu'il en sortira, on entendra le son des sonnettes. — 4 Et les deux reins et la graisse qui les couvre. — 5 Et tu le sépareras. — 6 Et quand Aaron allumera les lampes, il brûlera le soir de l'encens sur l'autel. — 7 Si tu passes en revue les enfants d'Israël pour en faire le dénombrement, chacun donnera quelque chose au Seigneur pour le rachat de son âme, et il ne leur arrivera aucun malheur à l'occasion de ce recensement; or voici ce qu'ils devront te donner.

 

 

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déterminé que voici : « Si vous passez en revue les enfants d'Israël pour en faire le dénombrement, chacun donnera quelque chose au Seigneur pour le rachat de son âme. » Préfère-t-on laisser ici la conjonction et, alors qu'on la retranche de ta dernière proposition, et l'on aura ce sens « Quand vous passerez en revue les enfants d'Israël pour en faire le dénombrement, et que chacun donnera quelque chose au Seigneur pour le rachat de son âme, et qu'il ne leur sera arrivé aucun malheur à l'occasion de ce recensement, ils donneront ceci. » Si l'on maintient la conjonction dans ces deux cas, du moins faudra-t-il le retrancher de la proposition intermédiaire : et non erit in eis ruina, pour obtenir ce sens qui n'a plus rien d'incertain : « Quand vous passerez en revue les enfants d'Israël pour en faire le dénombrement, et que chacun donnera quelque chose au Seigneur pour le rachat de son âme, il ne leur arrivera aucun malheur. » Mais comme la conjonction est exprimée devant chacune des propositions, il y a une sorte de suspension, et la phrase reste inachevée. Voilà pourquoi nous avons cru devoir signaler cette sorte de locution.

 

CHAPITRE XXXII.

 

1. Consurrexit populus in Aaron, et dixerunt ei (1). ; c'est là une locution très-commune, qui s'explique facilement, si l'on considère que le peuple se compose de plusieurs individus. Il faut remarquer encore que le tout a été mis pour la partie; car l'Apôtre rapportant ce fait comme il s'est passé, ne rejette pas sur le peuple tout entier la responsabilité de cette faute, mais seulement sur quelques Israëlites, puisqu'il dit : « Ne soyons pas adorateurs des idoles, comme l'ont été plusieurs d'entre eux (2). »

Ibid. « Lève-toi, et fais-nous des dieux qui marchent devant nous. » Aaron aurait-il été assis, lorqu'on lui parlait ainsi? ou ne faut-il pas plutôt voir dans ces mots une simple locution ? On en rencontre souvent de semblables .dans l'Écriture, par exemple : « Levez-vous, Seigneur (3), » et encore : « Levez-vous, ô Dieu, et jugez la terre (4). »

10. Et nunc sine me, et iratus ira (5); c'est la même locution que morte morietur (6) : cette forme plaît à l'écrivain sacré.

24. Cui sunt aurea demite (7) : On ne dit pas à

 

1 Le peuple s'éleva contre Aaron, et lui dit. — 2 I ad Cor. X, 7. — 3 Ps, XLIII, 26. — 4 Ib. LXXXI, 8. — 5 Et maintenant laisse-moi faire, il faut que je fasse éclater ma colère. — 5 Il sera puni de mort. — 6 Si quelqu'un a de l’or, qu'il le donne.

 

quels objets se rapporte aurea,: aussi les interprètes latins ont mis : qui habet aurum demat. 26. Quis ad Dominum, veniat ad me (1).

31. « Ils se sont fait des dieux d'or; » et cependant il n'y avait qu'un veau d'or : le pluriel est donc mis pour le singulier. C'est dans le même sens qu'il faut prendre ces autres paroles: «Voici, ô Israël vos dieux, qui vous ont tiré de l'Egypte (2). » Ce genre de locution, où le pluriel est mis pour le singulier, n'est reçu que quand il peut y avoir ou qu'on peut se représenter plusieurs objets semblables à celui dont on parle. Ainsi, de ce que les Israëlites n'aient fait qu'un veau d'or, il ne s'ensuit pas, ni qu'ils n'aient pu en faire plusieurs, ni que ce veau ne ressemblât pas à un grand nombre d'idoles. Il est dit pareillement que les voleurs insultèrent le Seigneur (3), tandis qu'il est certain, d'après un autre évangéliste, qu'un seul a blasphémé (4); mais ce voleur n'était pas non plus le seul de son espèce. Même, quand cette locution s'applique à des noms propres, ce dont nous n'avons pas encore trouvé d'exemple dans l'Ecriture, il faut que ces noms puissent désigner plusieurs personnes : ainsi certains auteurs ont pu dire « les Phèdres et les Médées, » bien que l'on ne connaisse qu'une femme du nom de Phèdre, et une du nom de Médée, parce que sous ces deux noms ils entendaient toutes les personnes semblables à Phèdre et à Médée. On le voit, ces sortes de locutions ne s'emploient pas sans motif et sans discernement, comme des écrivains dépourvus de talents pourraient le faire contrairement au bon goût; mais elles sont soumises à certaines conditions et à des règles précises.

 

CHAPITRE XXXIII

 

1. Vade, adscende hinc tu, et populus tuus, quos eduxisti de terra Aegypti 5; on n'a pas mis quem eduxisti ; cette locution revient si souvent, que la forme régulière est devenue l'exception,

5. Et dixit Dominus : Deponite stolas gloriarum vestrarum et cultum, et ostendam quid facturus sum tibi (6). La phrase commence avec le singulier et se termine avec le pluriel, parce qu'il s'agit en même temps de plusieurs personnes et d'un seul peuple, comme le montrent ces paroles du même verset : Vos populus dura cervice (7); où l'on dit vos populus, au lieu de tu populus,

 

1 Si quelqu’un est au Seigneur, qu'il se joigne à moi. — 2 Ibid. 4. — 3 Matt. XXVII, 44. — 4 Luc, XXIII, 38. — 5 Va, sors de ce lieu, toi et ton peuple, que tu as tiré de l'Egypte. — 6 Le Seigneur dit : Quittez vos habits de fête et tous vos ornements, et je vous montrerai quelle conduite je vais tenir. — 7 Vous êtes un peuple d'une tête dure.

 

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quoique vos soit au pluriel et populus du singulier.

 

CHAPITRE XXXIV.

 

1. Excide tibi duas tabulas sicut et prima (1); il faut sous-entendre fuerunt, aussi, nos traducteurs ont-ils jugé à propos de l'exprimer, parce que la langue latine n'admet pas une ellipse de cette nature.

9. « Si j'ai trouvé grâce devant vous, que mon Seigneur veuille bien toujours marcher avec nous; » comme si l'on parlait d'une tierce personne : cette locution est très-commune. Mais comme c'est à Dieu que Moïse s'adresse, on doit penser qu'il parle du Fils au Père. Au contraire, quand nous avons trouvé, en maint endroit de l'Écriture, la même forme de langage employée à l'égard de Pharaon et de Joseph, et d'autres encore, nous l'avons regardé comme une simple locution.

15. Nequando ponas testamentum iis qui sedent super terram (2) ; c'est comme s'il y avait sedes habent, ou habitant.

17. « Tu ne feras point des dieux jetés en fonte; » c'est une locution, où la partie est prise pour le tout. Car en ne nommant que les idoles coulées dans le moule, Dieu ne permettait pas pour cela d'en fabriquer qui soient sculptées, battues au marteau, ou faites d'argile, ni d'avoir aucune espèce de simulacres ou de divinités faites demain d'homme.

19. Omne adaperiens vulvam masculina (3); c'est comme s'il y avait ; omne adaperiens vulvam mihi erit, ex iis quae sunt masculina.

20. « Tu rachèteras avec une brebis le premier-né de l'animal qui porte le joug; » ici encore la partie est prise pour le tout. Car, si parmi les bêtes de somme dont la chair réputée immonde, ne peut être offerte en sacrifice, il en est qui ne soient pas assujettis au joug, il ne s'ensuit pas qu'on ne doive point les racheter, ou qu'on doive les racheter autrement qu'avec une brebis.

25. Non occides super fermentum sanguinem immolatorum meorum (4). Il y a certainement une locution dans ces paroles : occides sanguinem, qui équivalent à celles-ci: occidendo effundes.

Ibid. Et non dormiet usque in mane immolatio solemnitatis Paschae (5) ; dormire, dormir, est mis pour manere, rester ; comment en effet la chair

 

1 Fais-toi deux tables qui soient comme les premières. — 2 Ne contracte pas d'alliance avec les hommes qui habitent cette terre. — 3 Tous les premiers-nés d'entre les mâles. — 4 Tu n'offriras point avec du levain le sang des victimes immolées. — 5 Et pour le lendemain matin il ne rotera rien de la victime de la fête solennelle de Pâques.

 

d'un animal tué et rôti pourrait-elle dormir ? Ce passage des psaumes: Quare obdormis, Dome (1), présente donc une locution semblable dont le sens est: Pourquoi demeurez-vous en repos ? c'est-à-dire, pourquoi ne prenez-vous pas notre défense?

28. L'Écriture, parlant du jeûne de quarante jour observé par Moïse, s'exprime ainsi : « Il ne mangea point de pain et ne but point d'eau : » elle prend la partie pour le tout, désignant par le pain toute espèce de nourriture, et par l'eau toute espèce de boisson.

CHAPITRE XXXV.

 

4. Et ait Moyses ad omnem synagogam filiorum Israel, dicens (2) ;le sens eut été complet indépendamment de dicens:

21. Et attulerunt unusquisque quod afferebat cor eorum (3); on pouvait employer la forme ordinaire et dire : Et attulit unusquisque quod afferebat cor ejus.

Ibid. Et quibus visum est anima eorum., attulerunt demptionem Domino (4) ; il fallait dire : Et sicut visum est animae eorum.

23. Et omnis cui inventum est apud eum coris arietum rubricata (5); les règles ordinaires demandaient : omnes apud quos inventa sunt coria rubricata.

24. Omnis afferensdemptionem argentum et aes attulerunt demptiones Domino (6). Omnis attulit eut été plus conforme à l'usage, que omnis attulerunt.

Ibid. Et apud quos inventa sunt apud eos ligna imputribilia (7); apud eos pouvait être supprimé sans nuire au sens, mais, on trouve fréquemment de ces sortes d'addition dans l'Écriture.

25. Et omnis mulier sapiens mente, manibus nere (8), comme si l'on pouvait filer autrement qu'avec la main. Sapiens nere est une locution nouvelle, et pleine d'élégance. Quant à celle-ci

Omnis mulier attulerunt, qui commence par le singulier pour finir par le puriel, nous en avons vu précédemment des exemples. La forme régulière demandait : Omnis mulier attulit.

26. Et omnes mulieres quibus visum est sensu suo, in sapientia nerunt pilos caprinos (9).1'Ecriture désigne souvent par sapientia. en grec, sophia, l'habilité dans ces sortes de travaux.

 

1 Seigneur pourquoi paraissez-vous dormir (Ps. XLIII, 23). — 2 Moise dit encore à toute l'assemblée des enfants d'Israël. — 3 Chacun apportait des dons suivant la disposition de son coeur. — 4 Et ils se privèrent, pour l'offrir au Seigneur, suivant leur bon plaisir, d'une partie de leurs biens. — 5 Tous ceux qui avaient des peux de béliers teintes en rouge. — 6 Chacun apporta ce qu'il put d'argent et d'airain, et s'en priva pour l'offrir au Seigneur. — 7 Et ceux qui avaient du bois incorruptible. — 8 Et toutes les femmes qui étaient habiles dans l'art de filer. — 9 Et toutes les femmes de bonne volonté filèrent avec beaucoup d'art des poils de chèvres.

 

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28. Et compositiones et oleum unctionis et compositionem incensi (1). Il ne faut pas supposer d'autres compositions que celles qui sont exprimées ici; car, en mettant la conjonction et après les mots et compositiones, on n'a pas voulu désigner des objets nouveaux, mais seulement expliquer le mot précédent, et nous apprendre quelles étaient ces compositions c'était dit l'écrivain sacré, « de l'huile pour les onctions et.de l'encens. » On a donné à ces choses le nom de compositions, parce qu'elles étaient formées de plusieurs matières.

29. Et omnis vir et mulier, quorum afferebat sensus eorum, ut intrarent et facerent omne opus quodeumque praecepit Dominus fieri illud per Moysen, attulerunt filii Israël demptionem Domino (2). Omnis vir et mulier est donc la même chose que filii Israël. Les autres locutions, contenues dans cette phrase, ressemblent aux précédentes.

32. Facere aurum et argentum et aes (3), revient à facere ex auro et argento et aere ; car on ne faisait pas l'or, mais on le travaillait. La même locution se voit encore dans le verset suivant, où nous lisons et operari ligna (4), pour ex lignis.

35. « Faire des tissus de tout genre pour le Saint, faire différents ouvrages de broderie avec l'écarlate et le fin lin, et exécuter toute espèce de travaux d'architecture. » Ainsi on parle d'architecture lorsqu'il est question d'ouvrages à l'aiguille ; c'est, sans doute, parce que le tabernacle qu'il s'agissait de construire, ressemblait

 

1 Et des compositions, c'est-à-dire de l'huile pour les onctions et de l'encens. — 2 Ainsi tous les enfants d'Israël, hommes et femmes, s'offrirent d'eux-mêmes à contribuer à l'exécution des ouvrages que le Seigneur avait commandés à Moïse. et donnèrent au Seigneur une partie de leurs biens. — 3 Travailler l'or, l'argent et l'airain. — 4 Travaillait en bois.

 

à un édifice et était bâti comme une maison ? Que faut-il entendre encore par« le Saint?» Est-ce le prêtre saint? car il s'agit aussi de travailler à sa robe ou à ses robes. Veut-on parler de Dieu saint dont le culte était la cause de tous ces ouvrages ? Ou enfin ce mot désignerait-il ce qu'on appelait le Saint, et le Saint des saints Ce n'est pas chose facile à voir.

 

CHAPITRE XXXVI.

 

11. Humeralia continentia ex utrisque partibus ejus (1). L'écrivain sacré n'a pas mis ex utrisque partibus eorum, quoiqu'il ait dit humeralia et non pas humerale qui lui est cependant plus familier; il a donc employé, pour désigner cet objet, le pluriel humeralia, comme le mot stolas pour désigner une robe.

 

CHAPITRE XXXVIII.

 

23. Et Eliab filius Achisamach de tribu Dan qui, architectonatus est textilia et consutilia, et diversicoloria, texere de cocco et bysso (2). L'expression architectonari est une nouvelle manière de parler. Dans cet autre membre de phrase : « faire des broderies d'écarlate et de fin lin, » la partie est prise pour le tout : car, sous ces deux noms, nous entendons encore les autres étoffes, comme la pourpré et l'hyacinthe.

 

CHAPITRE XXXIX.

 

31. Et fecerunt filii Israël sicut praecepit Dominus Moysi, ita fecerunt (3); le sens eut été complet sans les mots ita fecerunt.

 

CHAPITRE XL.

 

14. Et fecit Moyses omnia, quae praecepit ei Dominus, ita fecit (4). Même remarque que pour la phrase précédente, relative aux enfants d'Israël.

 

1 Des rideaux qui pouvaient s'attacher des deux côtés. — 2 Et Eliab, fils d'Achisamach, de la tribu de Dan, qui excellait dans l'art de tisser, de coudre, de faire des étoffes aux couleurs variées et des broderies de fin lin. — 4 Les enfants d'Israël firent tout ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse.

 

 

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