CHAPITRE VIII.
 

La vie en Christ


 

     1. La vie est dans le sang, aussi en versant son sang pour nous, Christ nous donne-t-Il la vie. Comme un sérum est souvent employé dans le traitement des maladies, ainsi en nous donnant son sang, le Christ nous guérit de la maladie meurtrière du péché et de la mort.
Le monde entier forme un corps dont tous les membres sont unis de sorte que si l'un d'eux souffre, le corps entier en est affecté. Le sérum n'est injecté qu'à un seul endroit, mais le corps tout entier en ressent les effets.
De même, bien que Christ ait été crucifié sur la terre,qui n'est qu'une partie de l'univers connu et inconnu, sa mort affecte l'univers entier. Bien qu'Il n'ait été crucifié qu'en un seul endroit, Jérusalem, le monde entier jouit des fruits de son sacrifice. Comme l'esprit est à l'oeuvre dans le corps tout entier, de même Dieu est présent dans l'univers tout entier. Saint Bonaventure écrivait, en parlant de l'influence exercée par le Christ: « Son centre est partout, mais il n'est circonscrit par rien.

     2. Christ. a été traité comme un pécheur à cause de nous, c'est pourquoi Il mourut de la mort du pécheur. On raconte l'histoire d'un homme de bien qui s'en alla vivre au milieu d'une bande de malfaiteurs afin de les sauver de leur mauvaise vie. Ceux qui ne le connaissaient pas pensèrent que cet homme de Dieu faisait partie de la bande, aussi lorsqu'un grand crime fut commis, le soupçonna-t-on d'avoir trempé dans l'affaire. Il fut arrêté, jugé, condamné. Mais il apprit avec joie sa condamnation à mort. Les membres de la bande sachant que l'homme de Dieu était innocent, furent si affectés par la nouvelle de son exécution qu'ils abandonnèrent leurs mauvaises actions et leurs chemins ténébreux. Jésus agit de cette manière. Sa puissance est toujours à l'oeuvre. Lorsque les pécheurs font l'expérience de Son merveilleux amour, ils se repentent et Lui donnent leurs coeurs. Il arrache le mal de leurs âmes, les fait participer à une vie nouvelle et les modèle à Sa ressemblance.

     3. En 1921, un incendie éclata dans une forêt de l'Himalaya. Pendant que la plupart des gens étaient occupés à l'éteindre, je vis plusieurs homme arrêtés. Ils avaient abandonné leur travail pour contempler quelque chose au haut d'un arbre. je leur demandai ce qu'ils regardaient. Ils me montrèrent alors un nid rempli d'oisillons et les branches de l'arbre étaient déjà en feu. Au-dessus du nid voletait un oiseau en proie à une grande angoisse. Les témoins de ce drame disaient : « Combien nous aimerions sauver ce nid, mais cela est impossible. Le feu est trop intense pour que nous puissions nous en approcher.» je restai là à regarder, impuissant comme les autres spectateurs, et bientôt je vis le nid entouré de flammes prendre feu à son tour. je pensais que la mère oiseau allait s'envoler. Mais non, au contraire, elle se précipita dans les flammes, étendit ses ailes sur ses petits pour les protéger et, en un instant, elle fut réduite en cendres, victime de son amour. Je n'avais jamais rien vu de semblable, aussi me tournant vers ceux qui regardaient, je leur dis :« Cet amour merveilleux nous étonne, mais pensez que s'il nous est donné d'être les témoins d'un tel dévouement chez une si petite créature, combien plus grands seront l'amour et le dévouement que nous rencontrerons chez le Créateur d'un être capable de s'oublier aussi parfaitement. Le même amour infini L'a amené à quitter le ciel pour prendre la forme humaine et pour donner sa vie afin de nous sauver et de nous préserver de mourir dans nos péchés. »

     4. La preuve de la réalité du don de Christ est apportée par les expériences d'une multitude de croyants. Tout chrétien expérimenté témoigne de la nécessité qu'il y a pour chacun de nous de réaliser la présence du Christ, seul capable de communiquer la plénitude de la vie.
     En 1922, alors que je voyageais en Palestine avec un ami, j'allai voir le puits de Jacob et je m'y rafraîchis et m'y désaltérai de sa bonne eau fraîche. Une ou deux heures plus tard, j'eus de nouveau soif ; les paroles du Sauveur se présentèrent alors à mon esprit avec une force toute particulière: « Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jean IV, 13, 14).
     Après m'être désaltéré au puits de Jacob, j'eus de nouveau soif, mais je peux dire en toute humilité et avec reconnaissance que depuis vingt ans que j'ai donné mon coeur à Jésus et que j'ai bu de l'eau qu'Il m'a donnée, mon âme n'a jamais été altérée, car Il est bien la source de la vie.

     5. Le Dr Parker, en parlant de l'Esprit et de la Vie qui se trouvent dans la personne et dans les paroles du Christ (Jean VI, 63), a dit : « Mesurez la doctrine religieuse de Jésus au moyen de celle du temps et du lieu où Il vivait ou au moyen de celle de n'importe quel temps ou de n'importe quel lieu. Considérez quelle oeuvre ses paroles et ses actions ont accomplie dans le monde. Souvenez-vous que les plus grands esprits, les coeurs les plus riches ne se sont pas proposé de but plus élevé, n'ont pas eu de méthodes plus vraies que les siennes et cela, grâce à Son amour parfait pour Dieu et les hommes. Devons-nous nous laisser dire qu'un tel homme n'a jamais vécu, que toute son histoire est fausse ? Supposez que Platon et Newton n'aient pas existé. Mais alors qui a accompli leurs oeuvres merveilleuses et quel est l'auteur de leurs pensées ? Quel est l'homme qui pourrait avoir inventé un Jésus ? Personne d'autre que Jésus lui-même. »

     Une pure morale philosophique comme la métaphysique, l'intellectualisme et la civilisation sont bien impuissants dans la lutte contre le péché et les passions. Si la grâce et la puissance de Dieu ne nous sont pas communiquées, alors une éducation et une culture mondaines, au lieu de nous venir en aide ne serviront qu'à imaginer de nouveaux moyens et de nouvelles méthodes de commettre le péché et ne serviront qu'à nous détruire les uns les autres. Ainsi donc, afin que nous soyons sauvés de la puissance du péché et de ses conséquences, il est de toute nécessité que nous nous placions entre les mains du Christ qui donne un salut complet et gratuit.