LA REDEMPTION RESUME DE LA DOCTRINE
« Au cours des siècles, l'Église s'éloigne du bien de la charité, et en même temps tombe dans les faussetés de la foi, et meurt. « Jéhovah Dieu, par conséquent, par Son Avènement dans le monde, ôta cette damnation complète, et racheta ainsi les hommes sur la terre et les anges dans les cieux. CE QU'EST LA RÉDEMPTION « La Rédemption même a été la subjugation des enfers et l'ordination des cieux, et par l'une et l'autre la préparation à une nouvelle Église Spirituelle. » - Vraie Religion Spirituelle, n° 115. « Racheter signifie délivrer de la damnation, exempter de la mort éternelle, tirer de l'enfer et arracher de la main du diable les captifs et les enchaînés ; c'est ce qui a été fait par le Seigneur en ce qu'Il a subjugué les enfers, et fondé un nouveau Ciel. Si l'homme n'aurait pas pu être sauvé autrement, c'est parce que le monde spirituel et le monde naturel sont tellement liés, qu'ils ne peuvent être séparés, surtout en ce qui concerne les intérieurs qui sont appelés âmes et mentals ; ceux des bons sont liés aux âmes et aux mentals des anges, et ceux des méchants aux âmes et aux mentals des esprits infernaux. Il y a une telle union, que si les anges et les esprits se retiraient de l'homme, l'homme tomberait mort comme une souche ; et de même les anges et les esprits ne pourraient subsister, si les hommes leur étaient soustraits. D'après cela on voit pourquoi la Rédemption a été faite dans le Monde spirituel, et pourquoi le ciel et l'enfer doivent être mis en ordre, avant que l'Église puisse être instaurée dans le monde : que cela soit ainsi, on le voit clairement dans l'Apocalypse, en ce que la Nouvelle Jérusalem, qui est la Nouvelle Église, est descendue du Ciel, après que le Nouveau Ciel eut été formé. XXI, 1, 2. » - Vraie Religion Chrétienne, n° 118. LA DECADENCE DE LA VIE SPIRITUELLE
« La Très-Ancienne Église, nommée Homme (Adam), fut de toutes les Églises la plus céleste ; par laps de temps elle dégénéra du bien de l'amour jusqu'à ce qu'il ne lui restât plus rien de céleste ; et alors ce fut pour elle la consommation, laquelle est décrite par l'état des hommes de cette Église avant le Déluge. L'Église Ancienne qui exista après le Déluge et fut nommée Noë, a été moins céleste : elle aussi par laps de temps s'éloigna tellement du bien de la charité, qu'il ne lui resta plus rien de la charité, car elle se changea, partie en magie, partie en idolâtrie, et partie en une sorte de dogmatique séparée d'avec la charité ; et alors ce fut pour elle la consommation. À cette Église succéda une autre Église qui fut appelée Hébraïque ; celle-ci fut encore moins céleste et moins spirituelle, plaçant dans les rites externes une sorte de sainteté du culte, elle fut par laps de temps diversement déformée, et ce culte externe se changea en culte idolâtrique, et ce fut pour elle la consommation. Une quatrième Église fut ensuite restaurée chez les descendants de Jacob ; elle n'eut rien de céleste ni rien de spirituel, mais elle eut seulement le représentatif de l'un et l'autre, aussi cette Église était-elle une Église représentative des célestes et des spirituels, car ils ignoraient ce que les rites représentaient et signifiaient ; mais elle fut instituée pour qu'il y eût toujours entre l'homme et le ciel quelque lien, tel qu'il en existe entre les représentatifs du bien et du vrai et le bien et le vrai eux-mêmes. Cette Église tomba enfin dans les faussetés et dans les maux, au point que tous les rites devinrent idolâtriques, et alors ce fut pour elle la consommation. Lors donc qu'après les Églises qui décroissaient ainsi successivement, le lien entre le genre humain et le ciel eut été rompu entièrement dans la dernière, à tel point que le genre humain aurait péri, puisqu'il n'y avait plus aucune Église pour former le lien et la chaîne, le Seigneur vint alors dans le Monde, et par l'union de l'Essence Divine et de l'Essence Humaine en Lui-Même, Il conjoignit le ciel avec la terre, et en même temps Il instaura une nouvelle Église qui fut appelée Église Chrétienne. » - Arcanes Célestes, n° 2243. « Le genre humain sur cette terre aurait péri, au point qu'aujourd'hui il n'existerait pas un seul homme, si le Seigneur ne fût pas venu dans le monde, et n'eût pas sur cette terre revêtu l'Humain et ne l'eût pas fait Divin, et même s'Il n'eût pas donné ici une Parole qui servît de base et de conjonction pour le Ciel angélique. » - Jugement Dernier, n° 10. « Tel était l'état d'esclavage où les hommes étaient maintenus parl'enfer, que sans la Rédemption Divine les hommes n'auraient pu être sauvés, et les anges eux-mêmes n'auraient pu rester dans un état d'intégrité. Voyez dans les Évangiles ce qui est dit des hommes possédés par des démons. LA REDEMPTION A ETE UNE OEUVRE
« Celui qui sait ce qu'est l'enfer, et à quel point il s'était élevé et avait inondé le monde des Esprits (où viennent tous ceux qui. meurent dans le monde) au temps de l'avènement du Seigneur, et par quelle puissance le Seigneur a abaissé l'enfer, et l'a ensuite remis dans l'ordre en même temps que le ciel, ne peut s'empêcher d'être dans le plus grand étonnement, et de s'écrier que toutes ces choses ont été une oeuvre purement Divine. Le combat du Seigneur contre l'enfer peut être comparé, mais néanmoins très peu, avec un combat entre les armées de toutes les nations du monde, pourvues de lances, de boucliers, d'épées, de fusils et de canons, et commandées par des chefs et des généraux adroits et astucieux ; je dis adroits et astucieux, parce que dans l'enfer la plupart excellent dans des artifices inconnus dans notre monde, et s'y exercent entre eux sur la manière d'attaquer, de surprendre et d'assaillir ceux qui sont du Ciel. Il peut aussi être comparé, quoique la comparaison soit faible, avec un combat contre les bêtes féroces de toute la terre, et avec la subjugation de ces bêtes, au point qu'il n'y en ait pas une qui ose sortir et attaquer aucun des hommes qui sont dans le Seigneur, d'où il résulte que si l'un d'eux montre un visage menaçant, la bête féroce se retire aussitôt. Les esprits infernaux sont mêmes décrits dans la Parole par les bêtes féroces ; ce sont aussi eux qui sont entendus par les bêtes avec lesquelles le Seigneur a été pendant quarante jours. - Marc, I, 13. - Ce combat du Seigneur peut encore être comparé à une résistance contre tout l'Océan faisant irruption avec ses flots dans les plaines et les villes, après avoir rompu des digues ; la subjugation des enfers par le Seigneur est aussi entendue par la mer qui se calma, quand il eût dit : « Tais-toi, deviens muette - Marc, IV, 38, 39 ; Matt., VII, 26 ; Luc, VIII, 23. Car là, comme dans beaucoup d'antres passages, par la mer est signifié l'enfer. « Le Seigneur, par une semblable puissance Divine, combat aujourd'hui contre l'enfer chez tout homme qui est régénéré, car l'enfer les attaque tous avec une fureur diabolique ; et si le Seigneur ne lui résiste et ne le dompte, il est impossible que l'homme ne succombe pas : l'enfer, en effet, est comme un seul homme monstrueux, et comme un lion féroce, auquel même il est comparé dans la Parole ; si donc le Seigneur ne tenait ce lion ou ce monstre enchaîné, il serait de toute impossibilité que l'homme, quand il est arraché à un mal, ne tombât pas de lui-même dans un autre mal, et ensuite dans plusieurs maux. » - Vraie Religion Chrétienne, n° 123. D'APRÈS SON AMOUR « Le Seigneur, étant l'Amour Même, ou l'Essence et la Vie de l'amour de tous dans le Ciel, désire communiquer tout ce qui est Sien pour le genre humain ; c'est ce qui est entendu par ces paroles du Seigneur : « Le Fils de l'Homme est venu non pour être servi, mais pour servir, et donner Sa vie pour racheter un grand nombre - Matt., XX, 28 : Marc, X, 45 - Arcanes Célestes. n° 1419, car le jour de la vengeance est dans mon coeur et l'année de mes rachetés est venue. J'ai regardé, et il n'y avait point d'aide ! Alors mon bras m'a apporté le salut, et mon courroux m'a soutenu. J'ai foulé des peuples dans ma colère
Je publierai les bontés du Seigneur, pour tout le bien que le Seigneur nous a fait et pour l'abondance des biens qu'il a faits à la maison d'Israël, dans ses compassions et dans la grandeur de ses bontés. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu'Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » JEHOVAH DIEU EST DESCENDU ET A PRIS L'HUMAIN « Il est démontré d'après la Parole que Jéhovah Dieu est Lui-Même descendu et s'est fait Homme et aussi Rédempteur. Voici, la Vierge concevra, et elle enfantera un Fils qui sera appelé Dieu avec nous. - Esaïe VII, 14 ; Matt. I, 22, 23. « On voit clairement dans Luc que Jéhovah Lui-Même est descendu et a pris l'Humain : « Et dans Matthieu : « Qu'un Fils né de toute éternité soit descendu et ait pris l'Humain, c'est là une complète erreur qui est dissipée par les passages de la Parole, dans lesquels Jéhovah Lui-Même dit qu'il est, Lui, le Sauveur et le Rédempteur ; voici ces passages : N'est-ce pas Moi, Jéhovah, et y a-t-il d'autre Dieu que Moi ? Y a-t-il d'autre Dieu juste et SAUVEUR que Moi ? - Esaïe, XLV, 21, 22. « D'après ces passages et beaucoup d'autres, tout homme qui a des yeux, et dont le mental a été ouvert au moyen de ses yeux, peut voir que Dieu, qui est Un, est descendu et a été fait Homme, dans le but d'opérer la Rédemption. Est-il un homme qui ne puisse voir cela, comme dans la lumière du matin, lorsqu'il fait attention à toutes ces déclarations Divines qui viennent d'être rapportées ? Mais quant à ceux qui sont dans l'ombre de la nuit, d'après leur confirmation, pour la naissante d'un autre Dieu de toute éternité, et pour sa descente et sa Rédemption, ils ferment les paupières devant ces déclarations Divines, et sous les paupières ils pensent à la manière d'appliquer ces déclarations Divines à leurs faussetés et de les pervertir. » - Vraie Religion Chrétienne, nos 82, 83. D'où il est évident que Dieu a pris l'Humain dans le monde pour opérer la Rédemption ; et qu'en Dieu Incarné il y avait deux natures distinctes, à savoir, le Divin incarné, appelé le Père, et l'Humain qui l'incarnait, appelé le Fils. LE FILS DE L'HOMME « Le Seigneur est appelé Fils de l'Homme lorsqu'il s'agit de la Rédemption, de la Salvation, de la Réformation et de la Régénération ; on le voit par ces passages : Le Fils de l'Homme est venu pour donner Sa vie pour racheter un grand nombre. - Matt. XX, 28 ; Marc X, 45. « Le Seigneur est appelé Fils de l'Homme lorsqu'il s'agit de la Passion, du jugement, de son Avènement, et en général de la Rédemption, de la Salvation, de la Réformation et de la Régénération parce que le Fils de l'Homme est le Seigneur quant à la Parole ; et que Lui-Même comme Parole faite chair a souffert, juge, est venu dans le monde, rachète, sauve, réforme et régénère. » - Doctrine du Seigneur, n° 23. DANS LA NATURE HUMAINE QUE S'ADJOIGNIT LE SEIGNEUR « Il est évident que le Seigneur n'a jamais pu être tenté quand Il était dans le Divin même, car le Divin est infiniment au-dessus de toute tentation, mais Il a pu l'être quant à l'Humain ; c'est à cause de cela que, pour subir les tentations très graves et intimes, Il s'adjoignit l'humain, savoir, le rationnel et le naturel humain. Que le Divin Même et le Divin Humain ne pussent jamais être tentés, c'est ce que chacun peut voir par cela seul que les anges ne peuvent pas même s'approcher du Divin ; à plus forte raison les esprits qui introduisent les tentations ne peuvent-ils pas s'en approcher, et à plus forte raison encore les enfers. On voit par là avec évidence pourquoi le Seigneur est venu dans le monde, et s'est revêtu de l'état humain même avec ce qu'il a de plus faible, car ainsi il a pu être tenté quant à l'humain, et par les tentations subjuguer les enfers, replacer toutes choses en général et en particulier dans l'obéissance et dans l'ordre, et sauver le genre humain qui s'était éloigné du suprême Divin. » - Arcanes Célestes, n° 2 795 Afin que s'accomplît ce qui avait été dit par Esaïe le prophète : Il a pris nos langueurs, et s'est chargé de nos maladies. - Matt., VIII, 17. Il y a deux natures héréditaires par la naissance chez l'homme ; l'une venant du père, et l'autre, de la mère. La nature héréditaire qui venait du Père chez le Seigneur était Divine ; celle qui venait de la mère était entachée de toutes les tendances au mal, et c'est quant à cette nature qu'Il subit des tentations. Cependant, le Seigneur n'avait point de mal actuel en Lui, n'ayant jamais cédé dans aucune tentation. Il n'eut même plus aucun mal héréditaire dérivé de la mère, après qu'Il eut, par, des combats de tentations, vaincu l'enfer. » - Arcanes Célestes, n° 1444. « Le mal héréditaire provenant de la mère avait été chez le Seigneur dans Son homme externe ; il suit de là que le faux de ce mal a été aussi chez le Seigneur ; car où le mal héréditaire est, le faux y est aussi ; le faux naît du mal, mais le faux ne peut naître, du mal avant que l'homme ait été imbu des scientifiques et des connaissances ; le mal, en effet, ne peut opérer ou influer sur autre chose que sur les scientifiques et sur les connaissances ; ainsi le mal qui appartient à la partie volontaire se change en faux dansla partie intellectuelle, c'est pourquoi, ce faux a aussi été héréditaire, parce qu'il était né de l'héréditaire ; mais il était dans l'homme externe, et l'homme interne a pu voir qu'il était le faux. » « Qu'Il ait tiré de la mère le mal héréditaire, c'est ce qu'on voit clairement en ce qu'Il a subi des tentations ; nul ne peut être tenté s'il n'y a en lui aucun mal ; c'est le mal qui tente chez l'homme, et c'est par le mal qu'on est tenté. Il est certain aussi que le Seigneur a été tenté ; qu'Il la subi de grosses tentations telles que jamais aucun, homme n'en pourrait soutenir la dix millième partie, qu'Il les a soutenues seul, et que par Sa propre puissance Il a vaincu le mal et tout l'enfer. Il est ainsi parlé de ces tentations dans Luc : Et dans Marc « Là, les bêtes sauvages signifient l'enfer. Outre cela, Il fut tenté jusqu'à la mort, au point que ses sueurs étaient des gouttes de sang « Jamais l'enfer n'aurait pu approcher le Seigneur s'Il fut né Divin, c'est-à-dire, sans le mal adhérent par la mère. Les prédicateurs ne disent-ils pas aussi selon leur formule ordinaire, que le Seigneur a même porté les iniquités et les maux du genre humain ? Mais Lui aurait-il jamais été possible de faire venir sur Lui les iniquités et les maux autrement que par la voie héréditaire ? Le Divin ne peut être affecté par le mal ; afin donc de vaincre le mal par Ses propres forces, ce que jamais aucun homme n'a pu, ni ne peut, et afin de devenir ainsi Lui Seul la justice, le Seigneur a voulu naître comme un autre homme. Autrement, il n'eût pas été besoin qu'Il naquît ; car le Seigneur eût pu prendre l'Essence Humaine sans naissance, comme Il l'avait, même prise quelquefois, quand Il fut vu par la Très-Ancienne Église, ainsi que par les prophètes. Mais Il est venu dans le monde pour prendre sur Lui le mal contre lequel Il devait combattre et qu'Il devait vaincre, et pour conjoindre ainsi en Soi l'Essence Divine et l'Essence Humaine. Toutefois, il n'y eut dans le Seigneur aucun mal actuel ou propre, comme Il le dit aussi Lui-Même dans Jean : - Arcanes Célestes, n° 1573. Car nous n'avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités, puisqu'Il a été tenté de même que nous en toutes choses, si l'on en excepte le péché. - Héb. IV, 15. PORTER NOS INIQUITES « On sait dans l'Église que le Seigneur a porté les péchés pour le genre humain ; mais néanmoins on ne sait pas ce qui est entendu par porter les iniquités et les péchés ; quelques-uns croient que c'est qu'Il a pris sur lui les péchés du genre humain, et qu'Il s'est laissé damner jusqu'à la mort sur la croix, et qu'ainsi, comme damnation pour les péchés a été jetée sur lui, les mortels ont été délivrés de la damnation ; et même que le Seigneur a détruit la damnation par l'accomplissement de la loi, puisque la loi avait damné quiconque ne la remplirait pas ; mais ce n'est point là ce qui est entendu par porter les iniquités, puisque les oeuvres restent chez chaque homme après la mort, et qu'alors selon la qualité de ces oeuvres, il est jugé ou pour la vie ou pour la mort ; la qualité des oeuvres provient de l'amour et de la foi, car l'amour et la foi constituent la vie de l'oeuvre ; et c'est pour cela que les oeuvres ne peuvent pas être enlevées Par une translation sur un autre qui les porterait. Il est donc évident que par porter les iniquités il est entendu autre chose : mais qu'est-il entendu ? C'est ce qu'on peut voir d'après la manière même dont le Seigneur porte les iniquités ou les péchés ; en effet, le Seigneur les porte quand Il combat pour l'homme contre les enfers, car l'homme par lui-même ne peut pas combattre contre eux ; le Seigneur seul combat, même continuellement pour chaque homme, mais avec différence selon la réception du Divin Bien et du Divin Vrai. Quand le Seigneur était dans le monde, Il a combattu contre tous les enfers, et Il les a entièrement subjugués ; c'est de là aussi qu'Il a été fait la justice ; Il a ainsi délivré de la damnation ceux qui reçoivent le Divin Bien et le Divin Vrai procédant de Lui. Si cela n'eût pas été fait par le Seigneur, aucun homme n'aurait pu être sauvé, car les enfers sont continuellement chez l'homme et dominent sur lui, en tant que le Seigneur ne les éloigne pas ; et autant l'homme s'abstient, des maux, autant le Seigneur les éloigne. Celui qui une fois est vainqueur des enfers, en est vainqueur pour l'éternité ; pour obtenir cette victoire, le Seigneur a fait Divin son Humain. Lui donc qui combat seul pour l'homme contre les enfers, (ou, ce qui est la même chose, contre les maux et les faux, car les maux et les faux viennent de l'enfer), est dit porter les péchés, car seul Il soutient ce fardeau. Si porter les péchés signifie aussi l'éloignement des maux et des faux de chez ceux qui sont dans le bien, c'est parce que cela en est la conséquence ; car, autant les enfers sont éloignés de l'homme, autant sont éloignés, les maux et les faux, car les maux et les faux, comme il vient d'être dit, viennent des enfers. Les maux et les faux sont les péchés et les iniquités, - Arcanes Célestes, n° 9.937. L'OPERATION DU DIVIN ENTERNE « Il est notoire que le Seigneur est né comme un autre homme, et que, lorsqu'Il était enfant, Il a appris à parler comme un autre enfant, et qu'ensuite il a crû en science, puis en intelligence et en sagesse. De là il est bien évident que Son Humain n'a point été Divin à partir de la naissance, mais que Lui-Même l'a fait Divin d'après Sa propre puissance. S'il l'a fait Divin d'après Sa propre puissance, c'était parce qu'il a été conçu de Jéhovah : de là l'intime de Sa vie était Jéhovah Même ; car l'intime de la vie de chaque homme, qu'on nomme âme, vient du père ; et ce qui enveloppe cet intime, et qui est appelé corps, vient de la mère. » - Arcanes Célestes, n° 6.716. « Jésus lui répondit : LA GLORIFICATION DU SEIGNEUR A CONSISTE « Lorsque les cupidités de l'Homme externe eurent été repoussées de manière à ne plus faire obstacle, l'Homme Interne, ou Jéhovah, fit Un avec l'Externe, ou avec l'Humain du Seigneur. Ce sont seulement les externes discordants qui empêchent que l'Homme Interne, quand il agit dans l'Externe, ne fasse un avec lui. L'homme externe n'est autre chose qu'une sorte d'instrument ou d'organe, n'ayant en soi aucune vie ; il reçoit la vie de l'homme Interne, et il semble alors que l'homme ex terre a de soi-même la vie. Mais chez le Seigneur, après qu'Il eut chassé le mal héréditaire et qu'Il eut ainsi purifié les organes de l'Essence Humaine, ces organes reçurent aussi la vie de sorte que le Seigneur de même qu'Il a été la Vie quant à l'Homme Interne, est devenu aussi la vie quant à l'Homme Externe. C'est là ce que signifie la Glorification, dans Jean : Dans le même, Jésus dit : - Arcanes Célestes., n° 1.603. L'UNION DU DIVIN ET DE L'HUMAIN « Quant à la Glorification, par laquelle est entendue l'union du Divin Humain du Seigneur avec le Divin du Père, union qui a été pleinement achevée par la Passion de la Croix, le Seigneur Lui-Même en parle dans les Évangiles : « Quand donc judas fut sorti, Jésus dit : Ici la Glorification se dit et de Dieu le Père et du Fils, car il est dit : Dieu a été glorifié en Lui, et Il Le glorifiera en Soi ; que ce soit là être uni, cela est évident. Il est dit ainsi, parce que l'union a été réciproque ; comme lorsqu'il est dit : Le Père est en Lui et Lui dans le Père. « Maintenant mon âme est troublée
Et il dit : Cela a été dit, parce que l'union s'est opérée successivement. La gloire dans la Parole, quand il s'agit du Seigneur, signifie le Divin Vrai uni au Divin Bien. L'HUMAIN GLORIFlE SUCCESSIVEMENT « L'union de l'Essence Humaine du Seigneur avec Son Essence, Divine s'est faite non pas en une seule fois, mais successivement, pendant tout le cours de sa vie, depuis l'enfance jusqu'au dernier moment de sa vie dans le monde ; ainsi Il s'est continuellement élevé vers la Glorification, c'est-à-dire vers l'union. - Arcanes Célestes, n° 2.033. « Et, s'approchant, Jésus leur parla, disant : LA VIE DU SEIGNEUR FUT UNE CONTINUELLE « On voit par plusieurs passages de la Parole de l'Ancien Testament que la vie du Seigneur, depuis Sa première enfance jusqu'à la dernière heure de sa vie dans le monde, fut une continuelle tentation et une continuelle victoire. Dans la Parole du Nouveau Testament, il n'est nullement fait mention de ces tentations ; il est seulement parlé de celles qu'Il supporta dans le désert, et enfin de la dernière tentation dans Gethsémané et de ses suites. Ce qui prouve que la tentation n'a pas cessé avec celle qu'Il eut dans le désert, c'est ce passage dans Luc : « En un mot, celles qui furent dévoilées dans les Évangiles paraissent, selon le sens de la lettre, si légères, qu'elles semblent à peine quelque chose. Ce qui Lui fut dit et ce qu'Il répondit, cela ne paraît pas être une tentation, quoique cependant ce fût une tentation plus grande que jamais aucun mental humain ne put le comprendre. Personne ne peut savoir ce que c'est que la tentation, si ce n'est celui qui a été tenté. La tentation qui est rapportée dans Matthieu IV, I à II ; Marc 1, 12, 13 ; Luc IV, I à 13, contient sommairement les tentations du Seigneur ; c'est-à-dire que par Son amour pour tout le genre humain Il a combattu contre les amours de soi et du monde, dont étaient remplis les enfers. Toute tentation se fait contre l'amour dans lequel est l'homme ; tel est le degré de l'amour, tel est le degré de la tentation. Détruire l'amour de quelqu'un, c'est détruire sa vie même, car l'amour est la vie., La vie du Seigneur a été l'amour envers tout le genre humain, et cet amour fut même si grand que ce n'était que le pur Amour. Contre cette vie du Seigneur ont été admises de continuelles tentations, depuis le second âge de Son enfance jusqu'à sa dernière heure dans le monde. En un mot, le Seigneur, depuis le second âge de l'enfance jusqu'à la dernière heure de Sa vie dans le monde, fut assailli par tous les enfers, qui furent continuellement combattus, subjugués et vaincus par Lui ; et cela, uniquement d'après Son amour pour tout le genre humain ; et puisque cet amour était non pas humain mais Divin, et que, autant est grand l'amour, autant est grande la tentation, on peut voir quelle fut la gravité des combats et combien il y eut de férocité de la part des enfers. » - Arcanes Célestes, no 1690. CE QUE SONT LES TENTATIONS « Celui qui est en tentation est dans le doute sur la fin ; la fin est l'amour contre lequel combattent les mauvais esprits et les mauvais génies, qui mettent ainsi la fin dans le doute, et d'autant plus dans le doute, que celui qui est tenté aime davantage. Si la fin qui est aimée n'était pas placée dans le doute, même dans le désespoir, il n'y aurait aucune tentation. La certitude de l'événement précède la victoire et appartient à la victoire. Comme très peu de personnes savent comment se font les tentations, il m'est permis de l'exposer ici en peu de mots : Les mauvais esprits ne combattent jamais que contre les choses que l'homme aime ; et ils combattent avec autant plus d'acharnement, qu'il aime avec plus d'ardeur. Ce sont les mauvais génies qui combattent contre les choses qui appartiennent à l'affection du bien, et ce sont les mauvais esprits qui combattent contre celles qui appartiennent à l'affection du vrai. Aussitôt et pour peu qu'ils remarquent ce que l'homme aime, à l'instant c'est cela qu'ils attaquent et ils s'efforcent de le détruire, par conséquent de détruire tout l'homme, puisque sa vie consiste dans ses amours. Ainsi, il n'y a rien pour eux de plus agréable que de détruire tout l'homme, et ils ne se désisteraient pas de leurs efforts, dureraient-ils une éternité, à moins qu'ils ne soient repoussés par le Seigneur. Ils n'emploient point en combattant ce moyen qui consiste à argumenter contre les biens et les vrais ; de tels combats sont comme rien pour eux, car seraient-ils mille fois vaincus, ils persistent toujours, attendu que les arguments contre les biens et les vrais ne peuvent jamais manquer ; mais ils pervertissent les biens et les vrais et les enflamment d'un certain feu de cupidité et de persuasion, de sorte que l'homme ne sait autre chose sinon qu'il est dans une semblable cupidité et dans une semblable persuasion. C'est ainsi qu'ils corrompent et infestent avec la plus grande perfidie. Ils agissent de même contre les affections du vrai qui constituent 'la conscience ; sitôt qu'ils découvrent quelque chose qui appartient à la conscience, de quelque nature que ce soit, ils se forment à eux-mêmes une affection au moyen des faux et des faiblesses qui sont chez l'homme ; et par cette affection, ils obscurcissent la lumière du vrai, et ainsi le pervertissent, ou bien ils, introduisent l'anxiété et ils tourmentent. Outre cela, ils tiennent opiniâtrement la pensée sur une seule chose et la remplissent ainsi de fantaisie, et en même temps ils enveloppent clandestinement de fantaisies les cupidités. Ils ont encore d'autres artifices qui sont innombrables, et qu'il est impossible de décrire de manière à être compris. Par cette très courte explication, l'on peut voir quelles sont les tentations, et qu'en général tels sont les amours, telles sont les tentations ; de là encore ou peut voir quelles ont été les tentations du Seigneur, en ce qu'elles, furent les plus atroces de toutes les tentations, car autant est grand l'amour, autant est grande l'atrocité de la tentation. L'amour du Seigneur étant le salut du genre humain, fut le plus ardent de tous les amours. Il renfermait par conséquent au suprême degré toute affection du bien et toute affection du vrai. Tous les enfers ont combattu ces affections par leurs fourberies les plus malignes et par tous leurs poisons ; mais néanmoins le Seigneur les a tous vaincus par Sa propre puissance. Les victoires ont cela de propre, c'est que les génies et les mauvais esprits après avoir été vaincus n'osent plus rien entreprendre, car leur vie consiste en l'amour de détruire mais quand ils perçoivent que l'homme est tel qu'il peut résister, ils fuient à la première attaque, ainsi qu'ils ont coutume de faire quand ils s'approchent de la première entrée du ciel : ils sont aussitôt saisis d'horreur et d'effroi et se précipitent en arrière. - Arcanes Célestes, n° 1.820. « Lors donc qu'il eût pris le vinaigre, Jésus dit : LA DERNIÈRE TENTATION « La Passion de la Croix a été la dernière tentation que le Seigneur a subie, et elle a été le moyen de la Glorification de son Humain, mais elle n'a pas été la Rédemption. Que l'Union elle-même ait été pleinement faite par la Passion de la Croix, c'est parce que cette tentation a été la dernière tentation que le Seigneur a subie dans le monde, et que la conjonction se fait par les tentations. En effet, dans les tentations l'homme est en apparence abandonné à lui seul, quoiqu'il n'ait point été abandonné, car alors Dieu est très-présent dans les intimes de l'homme, et Il le soutient ; lors donc que quelqu'un est vainqueur dans la tentation, il est intimement conjoint à Dieu ; et le Seigneur été alors intimement uni à Dieu son Père. Que le Seigneur dans la Passion de la Croix ait été abandonné à lui-même, on le voit par son exclamation sur la croix : Et aussi par ces paroles du Seigneur : « D'après ces paroles, on peut voir que le Seigneur a souffert, non quant au Divin, mais quant à l'Humain, et qu'alors l'union est devenue intime et plénière. » - Vraie Religion Chrétienne, n° 126. PAR SA GLORIFICATION
« Le Seigneur a Lui-Même, par les combats les plus graves des tentations mis toutes choses en Lui dans l'Ordre Divin, jusqu'au point qu'il n'est rien resté de l'humain qu'il avait tiré de Sa mère, de sorte qu'il a été fait non pas nouveau comme un autre homme, mais entièrement Divin ; car l'homme qui devient nouveau par la régénération retient toujours en soi l'inclination au mal, et qui plus est, le mal même ; mais il est détourné du mal par l'influx de la vie de l'amour du Seigneur, et cela par une force, extrêmement puissante. Le Seigneur, au contraire, a rejeté entièrement tout le mal, qui en Lui était l'héréditaire provenant de Sa mère, et il s'est fait Divin, même quant aux vrais ; c'est là ce qui, dans la Parole, est appelé Glorification. » - Arcanes Célestes, n° 3.318. L'HUMAIN DERIVE DE LA MÈRE « Il faut qu'on sache que le Seigneur, jusqu'au dernier moment de Sa vie dans le monde, lorsqu'il a été glorifié, s'est successivement et continuellement séparé et dépouillé, de ce qu'il avait de purement humain, c'est-à-dire de ce qu'il avait tiré de Sa mère, au point qu'enfin Il n'était plus son fils, mais qu'Il était, quant à Son Divin Humain, le Fils de Dieu, aussi bien par la naissance que par la conception, et par conséquent Un avec le Père, et Jéhovah Lui-Même. Qu'Il se soit séparé et dépouillé de l'humain qu'Il tenait de Sa mère, au point de ne plus être fils, c'est ce qu'on voit clairement par les paroles du Seigneur, dans Jean : Dans Matthieu : « On croit que le Seigneur quant à l'Humain non seulement a été, mais est encore le Fils de Marie ; mais en cela le monde chrétien est dans une grande erreur. Il est vrai qu'Il a été Fils Marie, mais il n'est point vrai qu'Il le soit encore, car par les actes de la Rédemption Il a dépouillé l'humain provenant d'une mère, et il a revêtu l'Humain procédant du Père ; c'est de là que l'Humain du Seigneur est Divin, et qu'en Lui Dieu est Homme, et l'Homme Dieu. Qu'Il ait dépouillé l'humain provenant d'une mère et revêtu l'Humain qui procédait du Père, et qui est le Divin Humain, on peut le voir en ce qu'Il n'a jamais Lui-Même appelé Marie sa mère. Voyez les passages cités ci-dessous. Ainsi le Seigneur ne l'a point appelée Mère, mais Femme, et Il l'a donnée pour Mère à Jean ; dans d'autres passages, elle est appelée sa Mère, mais ce n'est pas de la bouche du Seigneur ; ce qui confirme encore ce même point, c'est que le Seigneur ne s'est pas reconnu pour Fils de David, car on lit dans les Évangiles : Or, les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea, disant : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui dirent : De David. Il leur dit : Comment donc David par l'esprit l'appelle-t-il Seigneur, disant : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds ». Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ? Et nul ne pouvait lui répondre une parole. - Matt., XXIII, 41, 46. Marc, XII, 35, 16. Luc, XX, 41 à 44. Ps. CX, I. LES DEUX ÉTATS DU SEIGNEUR DANS LE MONDE
« Maintenant, puisque dans le Seigneur il y avait dès le commencement l'humain provenant de la mère, et puisqu'Il s'en est successivement dépouillé, voilà pourquoi, tant qu'Il fut dans le monde, il y eut en Lui deux états, qui sont appelés état d'humiliation ou d'exinanition, et état de glorification ou d'union avec le Divin qui est appelé Père ; état d'humiliation en tant qu'Il était dans l'humain provenant de la mère, et état de glorification en tant et alors qu'Il était dans l'Humain procédant du Père. Dans l'état d'humiliation, Il adressait Ses prières au Père comme à un autre que Lui ; mais dans l'état de glorification, Il s'entretenait avec le Père comme avec Soi. Dans le dernier état il est dit que le Père était en Lui, et Lui dans le Père, et que le Père et Lui étaient Un ; mais dans l'état d'humiliation Il a subi les tentations, souffert la Passion de la croix, et prié le Père de ne pas l'abandonner ; car le Divin n'a pu être sauvé, ni, à plus forte raison, être crucifié. D'après ces considérations, il est donc évident que par les tentations et alors par de continuelles victoires et par la Passion de la croix, qui fut la dernière des tentations, Il a pleinement vaincu les enfers et pleinement glorifié son Humain. » LA SUBJUGATION DES ENFERS PAR LE SEIGNEUR
« Il sera maintenant expliqué pourquoi le Seigneur attribue au Père ce qui appartient à Lui-Même ; Jéhovah, en effet, était dans le Seigneur, et par conséquent dans chacune des choses qui Lui appartenaient. Cela peut être illustré par quelque chose de semblable, quoique non égal, chez l'homme : L'âme de l'homme est en lui, et parce qu'elle est en lui, elle est dans les plus petites particularités de son, action ; tout ce qui n'a pas l'âme de l'homme en soi, n'appartient point à l'homme. Or l'Âme du Seigneur fut la Vie même ou l'Être même, qui est Jéhovah ; car le Seigneur a été conçu de Jéhovah, ainsi la Vie même était dans les plus petites particularités qui concernaient le Seigneur ; et puisque la vie même ou l'Être même, qui est Jéhovah, appartenait au Seigneur, comme l'âme appartient à l'homme, ce qui appartenait à, Jéhovah appartenait donc au Seigneur. C'est ce que le Seigneur nous apprend quand Il dit qu'Il est dans le Sein du Père - Jean 1, 18 - et que toutes choses que le Père a, sont à Lui. - Jean XIV, 15 ; X VI 1, 10, 11. - Par le Bien, qui appartient à Jéhovah, il a uni l'Essence Humaine à l'Essence Divine ; ainsi c'est par Lui-Même qu'Il a uni toutes choses tant en général qu'en particulier. Bien plus, Son Humain lui a été laissé, afin qu'Il combattît par Soi-Même contre tous les enfers, et afin qu'Il les vainquît. Et comme il avait en Soi la vie qui Lui appartenait, Il les a vaincus par Sa propre puissance et par Ses propres forces, comme il est dit clairement aussi dans les prophètes. Or, le Seigneur par Ses propres forces s'étant acquis toutes choses, étant devenu la Justice, avant affranchi le monde des esprits du joug des génies et des esprits infernaux, ayant par conséquent délivré le genre humain de la destruction (car le genre humain est gouverné par les esprits), et l'avant ainsi racheté, c'est pour cela que, dans la Parole de l'Ancien Testament, Il est appelé tant de fois Libérateur, Rédempteur et Sauveur, ce qui est exprimé par son nom Jésus. - Arcanes Célestes, n° 2.025. Car comme le Père a la vie en lui-même, pareillement il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. - Jean, V, 26. COMMENT LA GLORIFICATION OPERE LA RÉDEMPTION
« Il est notoire dans l'Église que le Seigneur est le Sauveur et le Rédempteur du genre humain, mais il en est peu qui sachent comment cela doit être entendu. Ceux qui sont dans les externes de l'Église croient que le Seigneur a racheté le monde, c'est-à-dire, le genre humain, par Son sang, par lequel ils entendent la passion de la croix ; mais ceux qui sont dans les internes de l'Église savent que personne n'est sauvé par le sang du Seigneur, mais qu'on est sauvé par la vie selon les préceptes de la foi et de la charité tirés de la Parole du Seigneur. Ceux qui sont dans les intimes de l'Église entendent par le sang du Seigneur le Divin Vrai procédant de Lui, et par la Passion de la croix ils entendent la dernière tentation du Seigneur, par laquelle Il a entièrement subjugué les enfers, et en même temps glorifié, c'est-à-dire, fait Divin son Humain ; et que par là Il a racheté et sauvé tous ceux qui se laissent régénérer par la vie selon les préceptes de la foi et de la charité tirés de sa Parole. Mais comment l'homme a été racheté et sauvé par le Divin, par lequel le Seigneur a subjugué les enfers et glorifié Son Humain, c'est ce que personne ne peut savoir, moins qu'on ne sache que chez chaque homme il y a des anges du ciel et des esprits de l'enfer, et que s'il n'y en avait pas continuellement chez l'homme, l'homme ne pourrait rien penser ni rien vouloir ; et qu'ainsi l'homme, quant à ses intérieurs est ou sous la domination des esprits qui sont de l'enfer, ou sous la domination des anges qui sont du ciel. Quand ce premier point est connu, on peut savoir que si le Seigneur n'eût pas entièrement subjugué les enfers, et remis toutes choses en ordre tant dans les enfers que dans les cieux, personne n'aurait pu être sauvé. Il en aurait été de même si le Seigneur n'eût pas fait Divin Son Humain, et ne se fût pas par là acquis la Divine puissance sur les enfers et sur les cieux pour l'éternité ; car sans la puissance Divine ni les enfers ni les cieux ne peuvent être tenus dans l'ordre : en effet, la puissance par laquelle existe une chose doit être perpétuelle pour que cette chose subsiste, car la subsistance est une perpétuelle existence. Le Divin Même, qui est appelé Père, sans le Divin Humain, qui est appelé Fils, ne pouvait pas effectuer cela, puisque le Divin Même sans le Divin Humain ne peut pas parvenir jusqu'à l'homme, ni même jusqu'à l'ange, lorsque le genre humain s'est entièrement éloigné du Divin, comme il est arrivé à la fin des temps, lorsqu'il n'y eut plus aucune foi ni aucune charité. C'est pourquoi le Seigneur est alors venu dans le monde, et a restauré toutes choses ; et cela, d'après son Humain ; et Il a ainsi sauvé et racheté l'homme par la foi et par l'amour envers le Seigneur d'après le Seigneur. En effet, le Seigneur peut détourner des enfers et de la damnation éternelle ceux qui reçoivent cette foi et cet amour, mais non ceux qui le rejettent, car ceux-ci rejettent la salvation et la rédemption. Que ce soit par le Divin Humain que le Divin Même opère cela, c'est ce qu'on voit dans plusieurs passages de la Parole, par exemple, dans ceux où le Divin Humain, qui est le Fils de Dieu, est appelé la droite et le bras de Jéhovah ; et où il est dit que tout pouvoir est au Seigneur dans les cieux et dans les terres. On voit clairement dans Jean que le Divin Même, qui est appelé le Père, a effectué toutes choses par le Divin Humain : « Que ce soit le Seigneur quant au Divin Humain qui est appelé, la Parole dans ce passage, cela est évident, car il est dit : Et il est ajouté plus loin : Et dans le même : D'après cela, on peut maintenant voir ce que c'est que l'oeuvre de la salvation et de la rédemption, et qu'elle est faite par le Divin Humain du Seigneur. - Arcanes Célestes, n° 10.152. |