1019. Rendre de faux témoignages signifie, dans le sens le plus près, mentir au détriment du prochain, en jetant faussement du blâme sur lui ; mais, dans le sens interne, rendre de faux témoignages signifie dire que le juste est l'injuste, et que l'injuste est le juste, en confirmant cela par des faussetés ; et, dans le sens intime, rendre de faux témoignages signifie falsifier le vrai et le bien de la Parole, et Vice versa donner comme vrai le faux de la doctrine, en le confirmant par des illusions, des apparences, des fictions, des scientifiques faussement appliqués, des sophismes et par d' autres moyens semblables ; les confirmations et par suite les persuasions sont elles-mêmes des faux témoignages, car elle sont des attestations fausses. De là on peut voir qu'ici il est entendu non-seulement le faux témoin en présence du juge, mais encore le juge même qui fait le juste injuste et l'injuste juste, en pervertissant le droit, car celui-ci agit également en témoin faux, comme le témoin lui-même pareillement tout homme qui fait que le droit paraît tortu et que le tortu parait droit pareillement le prêtre qui falsifie le vrai de la Parole et en pervertit le bien. En un mot, toute falsification du vrai, tant spirituel que moral et civil, qui est faite par mauvaise intention est un faux témoignage.
1020. Lorsque l'homme s'abstient, des faux témoignages, entendus dans le sens moral et spirituel, et qu'il les fuit et les a en aversion comme péchés, l'amour de la vérité et l'amour de la justice influent du Seigneur par le Ciel ; et quand par suite l'homme aime la vérité et la justice, il aime le Seigneur, car le Seigneur est la vérité même et la justice même ; et quand l'homme aime la vérité et la justice, on peut dire que la vérité et la justice l'aiment, parce que le Seigneur l'aime ; de là les paroles de cet homme deviennent des paroles de vérité, et ses oeuvres deviennent des oeuvres de justice.