XIII
LA PUSILLANIMITÉ
Les terreurs de la nuit sont souvent dues à la pusillanimité, au manque de courage. L'homme pusillanime est effrayé par un danger imaginaire mais sa fuite même encourage l'ennemi à l'attaquer. Dans l'épreuve, le couard perd patience puis se rebelle, se met à blasphémer contre Dieu, comme le font les damnés en enfer. La pusillanimité empêche souvent l'éclosion de bonnes actions qu'aurait permis le courage, puisé dans la confiance en Dieu. Le diable nous rend lâches et déguise cette lâcheté en humilité : il fait croire à l'incapacité d'accomplir ces actes justes, et l'homme ne saisit pas l'occasion que Dieu lui offre. Ceux qui souffrent de cette infirmité doivent demander secours à Dieu et avec l'aide de conseillers spirituels ils doivent débarrasser leur imagination de la lâcheté que le démon y a mise.
Qu'ils relisent donc la parabole des trois talents. Celui qui avait enterré son talent au lieu de le faire fructifier se vit accusé de pusillanimité, alors qu'il croyait pouvoir s'excuser en alléguant qu'il avait craint de le placer à intérêt chez les banquiers (Mt., 25). Cette crainte vient du démon, qui profite de la faiblesse de notre confiance dans le Seigneur.
Gardons bien vive notre foi en Dieu et il nous entourera de son bouclier et nous n'aurons plus à craindre les terreurs de la nuit.