Temps de saint Roch de Montpellier
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os amis italiens pourraient croire que Saint Roch est un des leurs, tant leur vénération surtout dans le Sud de l'Italie mais aussi à Voghera en Lombardie est toujours vivace et populaire. Le parcours de la vie du Saint explique la grande ferveur des italiens pour ce jeune saint laïc languedocien
Toutes les biographies primitives italiennes mentionnent que « San Rocco »est né à Montpellier. Il est donc bien français ou plus exactement Languedocien. Nous sommes au XIVè siècle et si le Royaume de France s'étend à ce qui fut l'Occitanie, notons que Montpellier ne fut rattaché au Royaume qu'en 1349. C'est l'époque à laquelle les dernières études des historiens français et italiens situent la naissance de Roch. Une fourchette entre 1348-1350,aucun documents historiques ne venant attester ce moment. En fait, rien n'est clairement authentifié dans la vie de ce jeune languedocien. Même les biographies primitives dont celle de Diedo, qui si elle donne les dates reprises traditionnellement jusqu'à nos jours, ont été « revues et corrigées » par les spécialistes du XXè siècle qui en ont montré les incohérences historiques. Généralement on s'accorde aujourd'hui pour reconnaître que Roch est né vers la moitié du XIVè siècle. Par contre les historiens discutent encore si Roch est son nom ou son prénom. Si c'est son prénom, il serait possible qu'il s'appelle Roch Delacroix. Si c'est son nom, son prénom serait peut-être Jean. Mais ici comme précédemment toutes les conjectures sont possibles puisque rien ne les confirme !
En Italie, « San Rocco » demeure parmi les cinq saints les plus vénérés après Saint François d'Assise, Saint Antoine de Padoue, Padre Pio et Don Bosco ! En France, si le culte s'est estompé, on observe qu'il fut tout aussi populaire jusqu'à la fin du XIXè siècle vu le nombre,d'églises, de chapelles, d'oratoires, de prisons, d'hôpitaux, de cimetières, de rues qui portent son nom. Il en découle une abondante iconographie qui contraste avec le manque d'éléments historiques de sa vie.
Identification de saint Roch
L'Eglise catholique romaine a consacré Roch de Montpellier saint Patron protecteur et guérisseur des maladies contagieuses en raison de son charisme auprès des exclus de son temps : les pestiférés. Antérieurement à lui, c'étaitpar l'intercession deSaint Sébastien que les malades de la peste adressaient leurs suppliques à Dieu. La Vierge a toujours eu une grande importance dans les secours pour les malheureux pestiférés.
Comment identifier Saint Roch qui est un pèlerin par rapport notamment à St. Jacques. Il suffit de repérer les éléments caractéristiques suivants :
(Statue église de Rouffiac - Tarn -) |
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Biographies primitives et récentes
Parmi les historiens français récents, qui ont étudié de façon critique, sérieuse et objective les récits sur Saint Roch : Maurice Luthard ; Augustin Fliche ; François Pitangue. Leurs contributions permettront d'extraire le saint d'un contexte établi pour édifier les fidèles sans grand souci d'objectivité, pour le replacer dans une trame historique possible, concordante. Ces travaux du XXè siècle montreront l'inadéquation de certains biographes primitifs avec le contexte historique. Principalement Didéo qui en donnant des dates précises, très souvent reprises, se place de fait dans l'impossibilité de la réalisation historique de faits qu'il rapporte. André Vauchez qualifie sa chronologie "d'inacceptable". Selon l'historien italien AM Maurino, saint Roch aurait vécu entre 1345 et 1376. Pour le français Augustin Fliche entre 1350 et 1379. On a certainement avec cet éventail de dates mieux fait cadrer l'histoire du saint avec la réalité historique.
Le XIVè siècle, un temps d'épreuves
Le visage de la mort subite :
la peste
La peste de 1348, appelée couramment peste noire ou bubonique à défaut d'être transmise par contacts directs avec le malade contaminé, est transmise et transportée par les puces des rats qui logeaient dans les cales des navires. C'est pourquoi les villes portuaires furent les premières atteintes par la maladies.
Grâce aux écrits de Guy de Chauliac, médecin à Avignon nous pouvons connaître les manifestations cliniques de la peste noire au moyen-âge :
la peste bubonique : transmise par la puce du rat. Le malade meurt dans les cinq jours qui suivent la piqûre. On note des cas où des patients survivent et réussissent à vaincre cette forme pathologique de la peste. Elle se manifeste par une violente fièvre accompagnée de l'apparition d'abcès noirâtres (le sang infecté se répandait sous la peau) au niveau des aisselles et de l'aine.
la peste pulmonaire : transmise par le contact humain, le malade meurt dans les trois jours qui suivent la contamination. Violente fièvre accompagnée de crachements de sang. Ce sont les expectorations qui contaminent.
Il existe une troisième forme : la peste septicémique : symptôme cérébraux importants et hémorragiques diffus.
Au moyen-âge la peste est vécue comme une punition divine. Cependant on cherche vite des boucs-émisssaires : ce sont les sorcières accusées de pactiser avec le Diable et les juifs accusés d'empoisonner les puits. Les deux catégories sont victimes d'extrèmes violences : on les brûlent.
Pour lutter contre l'épidémie, l'Eglise prône auprès des fidèles la pénitence, la prière pour apaiser la colère divine. Des messes, des pèlerinages, sont organisés. Les fidèles ont recours aux saints : on implore la Vierge Marie, saint Sébastien (martyr chrétien, enterré sur la via Agrippa aux côtés de saint Pierre, son corps fut transféré à Pavie quatre siècles plus tard. La peste s'arrêta au moment où l'on dressa un autel en son honneur). On organise aussi des processions, ont fait des voeux à la Vierge, on brûle des cierges qui ont parfois comme à Montpellier la longueur du périmètre des remparts de la ville ! Apparaît le mouvement des « Flagellants ». Ils portent une robe sombre à capuchon sur laquelle ils apposent une croix rouge. Deux fois par jour, ils se rassemblent pour expier leurs fautes et leurs péchés en se flagellant publiquement. Ils veulent retrouver leur pureté originelle pour échapper à la maladie. Ils sont condamnés par une bulle du Pape et disparaissent progressivement.
Pour éviter les mouvements de panique les enterrements ont lieu la nuit. On ne sonne pas les cloches. On enterra de moins en moins dans les cimetières proches des églises à l'intérieur des remparts. On creusera des fosses à l'extérieur, les corps sont recouverts de chaux vive ou brulés. Les fossoyeurs s'exposent en permanence à la maladie. Personne ne veut rendre ce service, ils sont payés très chers ou bien on va chercher de force ceux qui purgent une peine de prison.
Chaque « médecin » avait son explication de la maladie et ses recettes. Surtout des breuvages, notamment la thériaque. Celle des riches devaient probablement soulager des souffrances car elle contenait de l'opium. On ouvre cependant les abcès et on les cauterise.
La peste noire marque les esprits et provoque un profond traumatisme économique, social, religieux et culturel pour les gens du XIV° siècle. Avec les deux guerres mondiales du XX° siècle, elle demeure l'une des plus grandes catastrophes démographiques de l'histoire de l'humanité.
Il faut attendre la fin du XIX° siècle pour qu'une solution médicale réellement soit mise au point contre la peste. 1890 : un jeune chercheur du tout nouvel Institut Pasteur, Alexandre Yersin (Français d'origine Suisse. 1863-1943) est envoyé à Hong kong où la peste fait des ravages.
1894 : avec un courage inouï, il prélève pour ses expériences des bubons sur des cadavres de pestiférés. En les étudiant au microscope, il constate la prolifération de microbes en forme de bâtonnets, découvrant ainsi le bacille de la peste. Il met au point un vaccin antipesteux qui sauve de nombreuses vies humaines. Yersin met également en évidence le rôle des rats dans la transmission de la maladie.
1898 : un autre élève de l'Institut Pasteur, Paul-Louis Simond (né à Valence, dans la Drôme en 1858) découvre, lui, le chaînon manquant dans la transmission entre le rat et l'homme : la puce. « Ce jour là, 2 juin 1898, j'éprouvais une émotion inexprimable à la pensée que je venais de violer un secret qui angoissait l'humanité depuis l'apparition de la peste dans le monde ».
La dernière grande épidémie de peste date de 1910 en Mandchourie (50000 morts) et en Inde en 1994.
Voici la conclusion de l'excellent ouvrage de J. Brossollet et H. Mollaret (1) : « La peste demeure une menace méconnue par beaucoup . Trois éventualités sont connues : l'épidémie urbaine massive, l'apparition d'une résistance aux antibiotiques actuels et l'utilisation de la peste pour la guerre bactériologique. Loin d'être une maladie du Moyen Age dans la vieille Europe, la peste, que sa conservation dans le sol rend inéradiquable, est peut-être, hélas, une maladie d'avenir.
Au cours du XX° siècle, la découverte des traitements antibiotiques, leur efficacité et le renforcement des mesures de santé publique ont réduit très fortement la morbidité et la mortalité dues à cette maladie, mais n'ont pas permis de la faire disparaître.
La peste est aujourd'hui considérée comme une maladie « ré-émergente », une nette augmentation du nombre de cas étant observée ces dernières années. Yersinia pestis, transmise à l'homme par les puces, est probablement la bactérie la plus pathogène chez l'homme : très peu de bacilles suffisent à tuer un individu en quelques jours. En l'absence de traitement, la peste bubonique est mortelle dans 70% des cas, généralement en une semaine, et la peste pulmonaire dans 100% des cas en deux ou trois jours. Si le traitement actuel est efficace, une première souche du bacille de la peste multi-résistante aux antibiotiques a cependant été décrite par des équipes pasteuriennes en 1997. Il convient donc de rester vigilant face à l'évolution de cette maladie et tout l'environnement qui pourrait en favoriser son développement et sa propagation.
(1) Pourquoi la peste ? le rat, la puce et le bubon. Jacqueline Brossollet et Henri Mollaret. Découvertes Gallimard. 1994.
De la peste à l'Amour
Saint Roch de Montpellier
Jeune pèlerin-mèdecinJean et Libère font partie de la riche bourgeoisie de la ville de Montpellier. Les pauvres se plaisent à exalter leur générosité, les étrangers leur bonne hospitalité et tout le monde leur ardente dévotion. Grand est leur amour conjugal, que la foi en Dieu unifie et fortifie spirituellement ! Leur plus cher désir est que ce bonheur soit couronné par la venue d'un enfant. Mais Dieu met leur patience à l'épreuveRoch, enfant de l'amour, de la prière et de la croix
Durant des années, dans la prière fervente par l'intercession de la Vierge Marie, en l'église Notre-Dame des Tables, ils se préparent à l'événement.
Leur prière finit par toucher le coeur de Dieu et, vers 1350, Libère met au monde un bel enfant. Curieusement, Roch porte sur la poitrine une marque rouge en forme de croix, présage d'une vocation particulière au dévouement et au sacrifice.
Pendant son enfance, ses parents lui parlent souvent des ravages occasionnés par la peste de 1348 : sur les 12 consuls de la ville, il n'en reste que 3 ! Chez les Dominicains, sur les 140 frères, seulement 8 survivent...
Lors de l'épidémie de 1361, Roch assiste à l'atroce hécatombe. Pendant trois mois, près de 500 personnes meurent chaque jour.
Partout il rencontre des petits orphelins qu'il ramène à la maison pour être nourris, soignés, hébergés...
En s'endormant le soir, Roch tourne son coeur vers Celui qui a dans ses yeux toute la Lumière du monde et il lui dit : « Jésus, donne-moi la force, lorsque je serai homme, d'affronter ce terrible fléau ! Je veux être médecin pour aller vers ceux que tout le monde fuit. Je les soignerai et, par ta grâce, ils seront guéris... »
Son physique attachant, son tempérament doux, sa perpétuelle bonne humeur, sa constante joie de vivre,le font aimer de tous.
Ivre de joie de se savoir lui-même aimé d'un amour fou par Quelqu'un, il chante les toutes-dernières cantilènes apprises des troubadours, des baladins et des jongleurs qui passent dans la capitale du Languedoc.
Roch adolescent :devenir pauvre pour servir les pauvres !
Quand on a quinze ans au XIVème siècle, on a l'âge d'homme. Si beaucoup de garçons de son milieu et de son âge rêvent d'être professeurs de Droit, chirurgiens ou chevaliers, lui a choisi d'aider, de réconforter, de consoler ses frères exclus.
D'ailleurs, les événements vont bientôt se charger de précipiter les choix faits dans le secret de son coeur.
Avant de mourir, le père gravement malade confie à son fils : « Roch, mon cher enfant et mon seul héritier ! Je vais quitter cette vie mortelle, dans l'espérance d'avoir part au Royaume des cieux. Mon très doux enfant, voici ce que je te recommande : mets-toi au service du Christ ! Sois bon pour les pauvres, multiplie les aumônes, visite et soigne les malades, ce sont les frères de Jésus ! »
Terrassé par une forte fièvre, Jean rend son âme à Dieu, suivi peu après par Libère.
Âgé de quinze ans, Roch a reçu de ses parents le modèle de l'amour chrétien, le témoignage de leur charité, authentique incarnation de leur foi rayonnante. Ils ont été pour lui la première école de sainteté.
Maintenant c'est le passage à l'acte. Il lui faut entreprendre ce qu'il porte depuis si longtemps dans son coeur : servir ses frères souffrants, les soigner, prier pour eux.
Il ne faut pas omettre de dire que Montpellier possède depuis 1141 des écoles de médecine et de droit, puis en 1289 une université où, plus tard, Rabelais viendra y étudier. Sa faculté de médecine est la plus ancienne et la plus prestigieuse d'Europe. Là, Roch y côtoie les plus célèbres chirurgiens et apothicaires du temps.
Peu à peu, Roch prend ses dispositions en vue du partage de ses biens. En secret, il vend tout ce qu'il peut et en distribue le prix aux jeunes femmes pauvres, aux veuves, aux cloîtres et aux hôpitaux. Il cède ensuite à un frère de son père le reste de ses biens et tous ses droits à la succession paternelle.
L'âme libérée des richesses de ce monde, Roch choisit d'aller louer Dieu à Rome, sur les tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. Après avoir obtenu les autorisations des autorités ecclésiastiques et civiles, arrive le jour de l'envoi du pèlerin, sanctifié par une bénédiction particulière de l'Église.
Le prêtre consacre la besace : « Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, reçois cette besace, insigne de ta pérégrination aux tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul, où tu veux te rendre. Et qu'ayant achevé ton voyage, tu nous reviennes en bonne santé et joyeux, par la grâce de Dieu qui vit et règne dans les siècles des siècles ! »
Puis il consacre le bourdon :
« Reçois ce bâton, réconfort contre la fatigue de la marche dans la vie de ton pèlerinage, afin que tu puisses vaincre toutes les embûches de l'Ennemi et parvenir en toute tranquillité aux tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. Et que, le but atteint, tu nous reviennes avec la joie, par la grâce de Dieu ! »
Enfin le prêtre lui remet l'habit traditionnel du pèlerin « romieu » : le chapeau rond à larges bords, droits et relevés, et la cape.
Largement ouverte par devant, avec parfois un capuchon, elle couvre le corps tout entier jusqu'aux pieds. C'est la pèlerine.
Roch a quitté ses habits de jeune nanti. Pour aller à la suite du Christ pauvre, le voici maintenant revêtu de ceux du pèlerin.
Avant de quitter Montpellier, Roch se rend à l'église Notre-Dame des Tables, prier la Vierge Marie. Il se souvient que Libère lui avait souvent raconté que, avec Jean, c'était devant la Mère de Miséricorde qu'ils avaient demandé à Dieu un enfant... À elle encore aujourd'hui, Roch vient confier ses pèlerinages : celui de Rome et celui de toute sa vie !
Comme tous les pèlerins du Moyen Âge, il trouvera sur le parcours des « hospices », « hospitals » « aumôneries » ou « maisons-Dieu », souvent édifiés hors les murs des remparts des villes. Ainsi, même après la fermeture des portes de la ville, les pèlerins y trouvent le gîte, le vivre et le couvert. Il faut rappeler qu'au Moyen Âge, l'accueil du pèlerin est une des cinq oeuvres de miséricorde.
Roch, jeune pèlerin de Dieu, secours des malades
Sur son périple qui le conduit à Rome, le jeune Montpelliérain fait étape à Acquapendente, en Toscane, fin juillet
Cette région d'Italie est alors ravagée par une effroyable épidémie de peste qui décime la population. Là, il demande le chemin de l'hôpital.
Il y est reçu par un nommé Vincent. Ému par son jeune âge, ce dernier tente de le dissuader d'entrer dans ce lieu où sévit la contagion. Mais Roch insiste : n'est-ce pas là que sont ses frères en Christ ? La porte s'ouvre enfin...
Dès le lendemain, Roch se fait infirmier et serviteur de tous. Comme les chirurgiens le lui ont appris, il ouvre les abcès à la lancette, essuie et nettoie les plaies. Puis il prie et trace le signe de la croix en invoquant Dieu, Trinité Sainte, pour la guérison du malade : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! »
Roch sait qu'il n'est que l'humble instrument de la puissance régénératrice du Dieu de bonté qui guérit (1)
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Rencontre du Pasteur de l'Église et de Roch
Roch arrive à Rome au début de l'année 1368. Il va trouver le responsable de la Sacrée Pénitencerie qui lui confère le sacrement de pardon, avant de recevoir le Corps du Christ. L'ecclésiastique lui demande sa prière afin d'être préservé de la peste.
Roch l'assure de son intercession, s'avance et, pour le préserver de la contagion, trace le signe de la croix sur son front du prélat contrarié. Marque qui restera indélébile...
Soucieux de se ménager la protection du saint thaumaturge, le clerc lui obtient une audience avec le pape Urbain V.
Urbain V, ancien Abbé de la Congrégation bénédictine de Saint-Victor de Marseille, avait enseigné les disciplines du Droit à Montpellier, Toulouse et Paris. Ordonné évêque le 6 novembre 1362, puis intronisé Pape en Avignon par le Cardinal de Maguelonne, son plus cher désir fut de ramener la papauté à Rome. Il fallait en effet une personnalité exceptionnelle pour présider aux destinées de la chrétienté, en cette époque si sombre de son histoire : guerres dévastatrices, grandes compagnies, famines et épidémies.
Le retour - hélas temporaire ! - de la papauté à Rome était signe d'une volonté de retrouver toute une dimension spirituelle (2).
Lorsque Roch s'avance et s'agenouille devant le Pasteur universel de l'Église, celui-ci plein d'admiration lui dira : « Il me semble que tu viens du paradis ! »
À nouveau, s'entredéchirent les factions romaines. Les princes italiens menacent sans cesse le pouvoir d'Urbain V qui va devoir quitter Rome pour retourner en Avignon.
Roch lui aussi va quitter cette ville où il est resté trois ans. Il sait que les provinces italiennes qu'il va traverser pour regagner son pays natal sont toujours la proie du fléau, mais qu'importe ! Conscient du charisme reçu de Dieu, et dans son ardente charité, il veut secourir ses frères malades.
Une blessure providentielle d'amour
Sur le chemin du retour, Roch passe par Rimini et retourne à Plaisance où sévit la peste. Il se rend à l'hôpital Notre-Dame de Bethléem, où il soigne les malades atteints de cette maladie. Une nuit, alors qu'il dort profondément, il fait un songe : une voix lui annonce qu'il va à son tour souffrir du mal contagieux dont il soulage autrui.
Roch se réveille au matin, le corps en feu. La fièvre brûle sa peau et l'étreint férocement. Le haut de sa cuisse le fait horriblement souffrir. Le jeune pèlerin se réfugie dans la forêt de Sarmato toute proche, et, paisible, attend de rencontrer son Seigneur...
Pour étancher sa soif intense, le Ciel fait alors jaillir une source d'eau vive du rocher où il s'est réfugié. Il s'y désaltère à grands traits, louant la Providence secourable. Après l'eau, elle placera près de lui un animal, fidèle compagnon de l'homme.
Notre ami le chien va être à l'origine d'une belle amitié et d'une conversion de son maître à Jésus-Christ. Le Seigneur ne se sert-il pas de ses créatures et même de sa création pour le bonheur et la sanctification de l'homme ?
Une amitié en Christ :Roch, Gothard et le chien charitable
Ayant trouvé refuge dans une anfractuosité naturelle du rocher, Roch se désaltère et lave sa plaie avec l'eau fraîche de la mystérieuse source.
Non loin de là, habite Gothard Pallastrelli. Il a quitté sa riche demeure de Plaisance pour se préserver de l'épidémie, et il habite dans sa villa, près de la forêt de Sarmato. Depuis quelques jours, il a remarqué qu'un de ses chiens - un jeune épagneul noir et blanc, avec la queue en trompette - saisit dans sa gueule du pain à sa table et l'emporte au dehors. Mais où court-il ainsi ? Intrigué par son manège, Gothard suit le chien et découvre Roch...
À la vue de ce jeune homme en si grand dénuement, le coeur de Gothard est ému. Il s'approche de l'inconnu et lui demande qui il est et de quoi il souffre.
« Je suis un pestiféré, répond Roch, c'est pourquoi je te demande de partir, car tu risques d'être contaminé, toi aussi... »
Gothard retourne dans sa villa, en méditant sur ce qu'il a vu. Au fait, son chien n'est-il pas plus charitable que lui ? Il a honte de sa lâcheté et décide de revenir auprès du jeune malade.
Surpris, Roch voit dans ce retour la volonté de Dieu. Il accepte à ses côtés le riche seigneur qui se fait alors serviteur du pauvre pèlerin. Craignant la contagion et ne voulant pas épouvanter les siens, Gothard décide de ne pas retourner chez lui.
Mais voici que le chien n'apporte plus de nourriture aux deux amis. Le seigneur est inquiet : « Comment allons-nous faire pour trouver à manger ? », interroge-t-il.
- « Prends ton manteau, et va quêter dans les environs », répond Roch.
Humiliation sans nom pour ce haut personnage, notoirement connu ! Cependant, encouragé par Roch, il part quêter pour l'amour de Dieu...
Devant chaque porte, il tend la main. Mais la besace reste vide, alors que pleuvent à profusion refus, injures et mauvais traitements. Paradoxalement; il accueille toutes ces épreuves avec un bonheur qu'il n'avait encore jamais connu dans les plaisirs de ce monde.
Enfin, après une longue course, il rapporte au malade tout juste deux petits pains. Mais Roch se réjouit de savoir que son bienfaiteur a souffert pour l'amour de Jésus-Christ.
Dès lors, ils partagent le quotidien. Roch explique au jeune seigneur la Sainte Écriture et lui enseigne la toute-puissance et la miséricorde de Dieu. Comme le Précurseur Jean le Baptiste, il évoque la pénitence, et comme le Christ, il rappelle le pardon de Dieu. Du fond du coeur, il désire que son ami rencontre le Christ et sa Bonne Nouvelle. Aussi prie-t-il dans le silence et la solitude de la forêt de Sarmato.
Voyant son ami vivre ce qu'il enseigne, Gothard désire lui aussi connaître la vie toute simple, toute sobre de pèlerin du Christ.
Un jour, tandis que Gothard revient de la ville et regagne la cabane, il entend une voix appeller : « Roch ! » La voix mystérieuse annonce au jeune malade qu'il est guéri et qu'il doit reprendre le chemin de sa patrie.
C'est ainsi que Gothard découvre enfin le nom de celui qui avait désiré rester un pèlerin anonyme, un serviteur inutile.
Arrive alors l'heure de la séparation dans une douleur réciproque. Mais dans les yeux et le coeur de Roch rayonne la joie d'avoir été témoin de la conversion de son bienfaiteur à la foi en l'unique Bon Pasteur.
Miraculeusement guéri, Roch reprend sa marche en direction de l'Hérault.
Mais ce sera en fait un chemin de croix vers le Ciel : de la souffrance vers la Vie, de la mort à la Résurrection !
Traversant la Lombardie en direction de la province d'Angera, aux environs de Voghera, Roch est arrêté par des soldats qui le prennent pour un espion à la solde du Pape.Prisonnier des hommes, libre pour Dieu
Conduit devant le gouverneur pour être interrogé, il déclare être un humble serviteur de Jésus-Christ, et demande à ce titre qu'on le laisse passer son chemin. Cette réponse jugée équivoque, il est jeté dans un cachot. Cette épreuve est un purgatoire où il va souffrir avec patience, dans l'abandon et la prière, les cinq dernières années de sa vie.
Aussi saint Roch est-il le secours des prisonniers, des condamnés, des oubliés de ce monde. Car jamais le jeune Montpelliérain n'a décliné sa véritable identité qui aurait pourtant pu le sauver, le gouverneur étant son oncle maternel.
Fidèle qu'il fut à rester jusqu'à la fin le pèlerin inconnu, humble et pauvre.
Pressentant que le Ciel l'appelle à quitter la terre, pour le grand pèlerinage vers son Seigneur, Roch fait demander un prêtre au gardien de la prison, pour recevoir le sacrement du pardon.
L'Ange de Dieu qui le réconforte en ses derniers moments lui dit : « Roch, humble et loyal serviteur de Jésus, je suis envoyé à toi de la part de Dieu le Père tout-puissant, afin que tu lui présentes ton âme. Mais avant, fais-lui une requête, car de lui tu obtiendras ce que tu demanderas. »
L'Ami de Dieu demande alors que tous ceux qui, au nom de Jésus et Marie, feront appel à son intercession, soient affranchis et délivrés de toutes maladies contagieuses.
Vers 1379, le lendemain de la fête de l'Assomption de la Vierge Marie, Roch entre avec joie dans sa pâque éternelle.
La veille, grâce à la croix rouge qui marque sa poitrine, son oncle - le gouverneur - et sa vieille grand-mère maternelle reconnaissent enfin l'illustre personnage dans l'anonyme prisonnier.
D'après les « Acta Breviora » (auteur anonyme latin), un Ange inscrivit son nom en lettres d'or sur une tablette, auprès de son corps transfiguré. Y était aussi contenu comment Dieu avait accordé grâce à sa demande. À savoir : que tous ceux qui honoreraient avec foi et humilité le glorieux Saint seraient protégés des épidémies de maladies contagieuses.
Du coeur du peuple de Dieu à la gloire des autels
Dans les régions méditerranéennes où saint Roch a pèleriné, la dévotion des fidèles se porte de préférence vers les humbles ou bien les riches devenus pauvres par choix délibéré, et qui se sont distingués de leur vivant par leur charité, leur ascétisme, leur piété. Roch est de ceux-là !
Même en l'absence de toute reconnaissance officielle, le bon-sens baptismal du peuple de Dieu a reconnu en Roch un témoin de Dieu proche des petits, des malades, des exclus. Par sa bonté, sa ferveur et son charisme de guérison, il conduisit à Dieu ceux qui étaient abandonné de tous.
Son culte apparaît au début du XVè siècle et il se propage avec une telle ferveur populaire, qu'il est rapidement invoqué partout en Europe comme protecteur contre la peste et les maladies contagieuses.
Sous le pontificat de Grégoire XIII, saint Roch est introduit dans le martyrologe romain à la date du 16 août. Il est alors fêté non seulement à Maguelonne - son évêché d'origine - mais jusqu'au Danemark. Enfin, Urbain VIII approuve solennellement son culte, le 26 octobre 1629.
Comment ce jeune homme inconnu, qui n'a laissé ni parole, ni écrit, a-t-il pu être invoqué comme un saint dans tout l'Occident par vox populi, si peu de temps après sa courte vie ?Roch rayonne dans toute l'Europe et ailleurs...
Plusieurs facteurs ont contribué à la propagation de ce culte :
- le charisme que Roch avait reçu pour guérir ses contemporains de la peste ; la grâce accordée par Dieu pour être le saint protecteur des maladies contagieuses ;-
- ses premiers témoins : la foule de tous ceux pour lesquels il a demandé et obtenu la guérison : son ami et disciple Gothard, ceux qui ont accompagné son séjour en prison. Quarante ans après sa mort, le lien est fait entre le guérisseur de Plaisance et le prisonnier ;
- la décision du concile de Ferrare qui, menacé en 1439 par une épidémie de peste, aurait prescrit des prières publiques pour demander l'intercession du Saint montpelliérain ;
- la publication à une date inconnue de la première « Vie de saint Roch », en italien, traduite en allemand dès 1484. Un autre texte hagiographique d'un anonyme latin (fin XIVè ou début XVè siècle) sera traduit en français en 1494 par un Dominicain, Jehan Phélipot. En 1483, parut à Venise une « Vie de saint Roch » de François Dideo, professeur de Droit à Padoue ;
- le transfert d'une grande partie des reliques du Saint de Voghera à Venise, en 1485 ; les relations commerciales de ce port avec toute l'Europe firent le reste...
- le théâtre religieux contribue aussi à sa popularité : en 1493, on joue un « Mystère de monseigneur saint Roch »
À Montpellier, sa ville natale, le culte de saint Roch fut assez lent à se mettre en place. Cela s'explique par le fait que la partie de la vie de Roch où sa sainteté s'est clairement manifestée par un charisme, se déroula en Italie où il mourut.
Le chanoine Jean Segondy rattache la naissance du culte de saint Roch à Montpellier, au passage du missionnaire dominicain saint Vincent Ferrier, en 1408 et en 1416. Entre 1410 et 1420, la ville de Montpellier lui dédie une chapelle qui se trouvait au couvent des Dominicains.
Une confrérie de Saint-Roch fut établie en l'église Notre-Dame des Tables, en 1661. Lors de la peste de Marseille, en 1720, il se fit à Montpellier des « processions, prières et jeûnes » pendant deux mois, le tout placé sous l'intercession de saint Roch.
Le plus ancien Ordo du diocèse conservé - celui de 1616 - ne souffle mot de saint Roch qui, par contre, est mentionné dans l'Ordo de 1748. Il faut attendre 1817 pour voir la publication à Montpellier de la plus ancienne « Vie » du saint. L'actuelle église Saint-Roch a été construite en 1865 par l'Abbé Recluz.
En 1832, une épidémie de choléra attire l'attention sur saint Roch, protecteur de la peste et des maladies contagieuses.
C'est à la suite de l'impression d'un recueil intitulé « Prières à Jésus, à la Sainte Vierge et à saint Roch pour tous les jours de la semaine contre les ravages du choléra-morbus », que le clergé - c'est là un fait nouveau - va guider la piété des fidèles et encourager la dévotion.
Aujourd'hui, chaque 16 août, la paroisse Saint-Roch de Montpellier fête son jeune pèlerin guérisseur dans un grand élan de ferveur populaire : messe chantée, vénération et procession des reliques à travers la ville.
À Pont d'Ouilly (Calvados), un Grand Pardon de saint Roch se déroule chaque année, le dimanche qui suit le 15 août.
En Lozère, un pèlerinage à saint Roch attirant des milliers de personnes a lieu tous les ans à L'Hospitalet de Lajo, près de Saint-Alban sur Limagnole (4).
À Hergnies (Nord), l'Association des amis de Saint-Roch organise chaque année une procession en l'honneur de saint Roch.
Dans les pays du Tiers Monde christianisés aux temps modernes, le culte du pèlerin guérisseur atteste la permanence de la foi en son intercession victorieuse du mal.
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Vivre à Montpellier
au siècle de saint Roch...
La ville. Elle est née en 985, de la vente d'un "manse" (5), et ses terres cultivables au premier seigneur de la dynastie des Guilhems. Ce manse se situait sur une colline entre l'antique Voie domitienne et la Route du sel, au Sud.
Le développement économique de la ville fut assuré dès le IVè siècle par la foi des pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle. De même que la foi des Croisés allait ouvrir, à la fin du XIè siècle, une route nouvelle et importance. Du XIè au XIIIè siècle, une prospérité croissante attira une population nombreuse : 10 000 habitants fin XIIè siècle, 40 000 habitants début XIVè siècle.
Dès 1090, une première enceinte de remparts fut dressée. L'expansion rapide de la ville nécessita, vers 1151, la construction d'une deuxième ceinture de remparts. C'étaient des murailles d'une épaisseur de deux mètres, hautes de sept à huit mètres. L'ensemble mesurait 3,8 km de pourtour, avec 25 tours de défense, hautes de 20 à 25 mètres.
L'entrée de la ville pouvait se faire par huit portes à pont-levis avec herse. Les fortifications étaient entourées d'un grand fossé. À l'intérieur des remparts, la superficie de la cité était d'environ 40 hectares. La croissance de la ville obligea à construire des habitations hors-les-murs : couvents, hôpitaux, fermes, que l'on protégea par des sortes de palissades en bois.
De la dynastie des Guilhems aux Rois de France
L'Université de médecine
L'enseignement théorique portait sur des oeuvres d'auteurs gréco-latins (Hippocrate, Gallien, etc), judéo-arabes (Avicenne, Isaac, etc), montpelliérains (Bernard Gordon, Arnaud de Villeneuve, etc).
L'enseignement pratique consistait d'une part en visites de malades à domicile ; d'autre part, dans la rédaction des ordonnances dans les boutiques des apothicaires. Ce n'est qu'en 1340 que l'école de médecine eut un bâtiment où les professeurs purent donner leurs cours. À cette époque, ils étaient 25 pour 150 à 200 étudiants environ. Les réunions de professeurs se tenaient à l'église Saint-Firmin. Là et aussi à l'église Notre-Dame des Tables avaient lieu les examens de fin d'études.
Un médecin-chirurgien des plus renommés de l'époque fut Gui de Chauliac. Né en 1300 à Mende, d'origine modeste, il fit ses études à Montpellier. Il écrivit un traité : « La grande chirurgie », fut médecin des papes Clément VI, Innocent VI et Urbain V. Lors des épidémies de peste noire de 1348 et 1360, il se trouvait en Avignon.
À Montpellier, le XIVè siècle marqua le début des dissections. Clément VI prit pour l'époque une mesure révolutionnaire : il permit l'autopsie des pestiférés, pour tenter de découvrir l'origine du mal.
Les apothicaires n'avaient pas encore d'école. Ils devaient prêter serment sur les saints Évangiles, s'engageant à préparer sans fraude les médicaments prescrits par les médecins.
Les hôpitaux n'avaient pas de lien avec l'université. Il s'agissait plutôt d'établissements qui offraient l'hospitalité aux gens de passage, commerçants et pèlerins. Ils étaient situés hors-les-murs. Certains se spécialisèrent dans les soins aux malades et prirent dès lors le nom d'hôpitaux.
L'église Notre-Dame des Tables
Au cours des guerres de religions et de la Révolution, cette église fut détruite et reconstruite à trois reprises. Après la Révolution et l'Empire, on renonça à la reconstruire. En 1803, on rétablit le culte de Notre-Dame des Tables dans une église des jésuites, rue de l'Aiguillerie. En 1939, elle sera érigée en basilique (7).
Les Consuls
L'Église au XIVè siècle
Dès 1363, Urbain V décida de financer l'édification du monastère et de l'église Saint-Benoît et Saint-Germain, devenus plus tard faculté de médecine et cathédrale Saint-Pierre. Le 1er octobre 1364, il vint en poser la première pierre. Début 1367, il sera reçu somptueusement à Montpellier pour son inauguration.
La guerre de Cent ans - Le Prince Noir
Les troupes du Roi de France descendant à la rencontre du Prince Noir, celui-ci - par un repli stratégique - évita l'affrontement, ce qui permit aux Montpelliérains d'avoir la vie sauve et de voir leur ville épargnée.
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Dès la fin du XIVè et le début du XVè siècle, les nombreuses fractures, ruptures de la vie politique, économique, démographique, sociale et religieuse, furent vraisemblablement un élément porteur de culte rapide, éclatant et populaire de saint Roch.
Il n'en demeure pas moins beau et courageux qu'il repose sur l'engagement chrétien d'un jeune laïc montpelliérain.
Par amour du Christ et très tôt, il a accepté de donner toute sa fortune et ses biens aux pauvres, pour être pauvre à son tour comme le Christ.
Dépouillé de tout, comme le Christ, il s'est mis en route pour Rome, pour aller vénérer les tombeaux des Apôtres de Jésus-Christ : saint Pierre et saint Paul. En chemin, il sera appelé à rencontrer, à aimer, à servir, à soigner et à guérir les exclus et les rejetés de son temps : les pestiférés.
Il est le visage de l'Église proche des petits, des abandonnés, des malades, que la société fuit. Il est celui qui aime Dieu en aimant l'homme, celui qui, par son charisme, met le bonheur de Dieu dans les coeurs et les corps.
Le peuple lui sera fidèle : c'est lui - la vox populi - qui fera de lui : saint Roch ! À son tour, l'Église le reconnaîtra et le consacrera, pour le donner au monde comme saint pèlerin laïc que l'on invoque contre la peste et toutes les maladies contagieuses.
Roch de Montpellier ! Un saint de notre temps qui garde toute sa jeunesse, son actualité, en ce début de troisième millénaire !
PRIÈRE À DIEU PAR L'INTERCESSION DE SAINT ROCH
Père infiniment bon,
Esprit Saint,
Notre Seigneur et Ami qui nous guérit par ses saintes Blessures.
Par Jésus-Christ