Cétait au seuil dun froid Minuit...
Le ciel, capitonné de neige,
étendait ses sombres pourpris
sur la nature, prise au piège.
Une lassitude sans bornes paralysait tous mes pensers sous la voûte compacte et morne sincurvant sur ce sol glacé.
En cette nuit de gel sévère, au ciel uniformément gris, la plaine étirait mon suaire dont ne frémissait pas un pli.
« Sombre fin dune sombre année ! »... Mais, soudain, de lointains clochers jetèrent leurs carillonnées sur le paysage figé.
Or ce fut comme si leur chant déchirant la coupole obscure, ouvrait là-haut, en cet instant, une imperceptible échancrure.
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Et cette immobile fissure
sélargissait, sélargissait,
délimitant une embrasure
Où, nettement, japercevais,
- ô merveille paradoxale ! - gemmes dor du noir firmament une seule, une unique étoile Dissipant mon accablement.
En cette amère fin dannée, la messagère de lespoir me rappelait la randonnée Des Mages, certain autre soir...
Et cette clarté solitaire mévoquait le regard divin de lEnfant, venu sur la Terre pour le rachat du genre humain.
Ah ! que métaient ce ciel dabsinthe et cette neige à geler loups, quand au cieux sinscrivait lempreinte Du plus sublime rendez-vous !
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