IV

Communications célestes

 

Histoire étonnante, qui ouvre sur l'Au-delà, et notamment, sur le rôle des Anges, des perspectives insoupçonnées.

 

« Vers 1850, rapporte le chanoine Ball, une personne très pieuse (1) et qui avait une confiance solidement établie dans les lumières surnaturelles du vénérable Curé d'Ars éprouvait un vif regret de ne pouvoir « prendre ses conseils toutes les fois qu'elle se trouvait dans l'embarras ou avait quelque difficulté à résoudre ».

Un jour, agenouillée au confessionnal du saint, tout en lui faisant confidence de ses misères, elle se prit à soupirer :

« Mon Père, que je voudrais donc me trouver auprès de vous dans toutes les circonstances où j'ai besoin de lumières et de conseil ! Malheureusement, cela n'est pas en mou pouvoir.

— Eh bien, répliqua le saint, lorsque vous voudrez me parler, envoyez-moi votre Ange gardien. »

 

La pénitente retint le conseil et se promit de l'utiliser à la première occasion.

À la Noël qui suivit, une affaire la préoccupa vivement. Au milieu de ses inquiétudes, elle envoya plusieurs fois son bon Ange au Curé d'Ars...

Or cette dame, ayant eu la faveur de revoir peu après le serviteur de Dieu :

« Savez-vous, lui dit-il en souriant, que vous m'avez donné de l'occupation en la journée de Noël ! J'avais assez à faire de répondre à votre bon Ange... Combien de fois me l'avez-vous envoyé ?

— Oh ! mon Père, je n'ai pas compté.

— Vous me l'avez envoyé dix fois ! »

Réflexion faite, la pénitente vit que le Curé d'Ars avait bonne mémoire.

 

« Ce fait, conclut le vénéré chanoine Ball, est vraiment une révélation des rapports intimes et d'un commerce merveilleux qui existaient entre M. Vianney et les Intelligences célestes. » (2)

 

(1) Cette personne habitait Sain-Bel (Rhône).

(2) Documents, n° 129