IV

Un obstacle à la perfection

 

Un jour, une jeune ouvrière de la région lyonnaise abordait le Curé d'Ars pour s'acquitter d'une singulière commission.

« Mon Père, lui dit-elle, ma maîtresse de travail m'a priée de vous demander si elle est dans la bonne voie.

— Oui, mon enfant, répondit aussitôt M. Vianney. Votre patronne est une personne agréable au bon Dieu; seulement elle lui serait beaucoup plus agréable si elle ne criait pas tant quand il lui arrive des difficultés. Cela la retarde beaucoup dans la perfection. »

 

La jeune ouvrière, rapporte M. le chanoine Ball, « fut extrêmement frappée de ces paroles. Elle n'avait en aucune manière fait connaître quelle était sa maîtresse de travail, ni ses qualités, ni ses défauts, et il était impossible que le vénérable Curé la connût autrement que par une lumière toute surnaturelle. Ce qu'il venait de dire de cette personne était vrai à la lettre. »

« L'ouvrière, qui m'a raconté ce fait par écrit, est actuellement religieuse visitandine. » (1)

 

(1) Documents, n° 137