IX

Une confession complète et précise

 

Vers 1856, une dame de la région lyonnaise avait fait pèlerinage d'Ars dans l'intention de se confesser à M. Vianney. Touchée profondément par la grâce, elle voulait laisser là toutes ses fautes, tous ses penchants, afin de commencer une vie nouvelle. Elle s'examina donc avec tout le sérieux désirable. Ses aveux furent touchants et sincères.

Quand elle les eut achevés :

« Mon enfant, interrogea le serviteur de Dieu, et telle faute ?... Ne l'avez-vous point commise ?

— Je n'en ai gardé aucun souvenir, mon Père.

— Réfléchissez, mon enfant. Vous avez fait cela. »

Et sans l'ombre d'une hésitation, le confesseur ajouta :

« Tant de fois. Il faut vous en accuser. »

La pénitente garda le silence. Elle scrutait sa conscience avec une attention renouvelée.

« C'est vrai, mon Père, avoua-t-elle enfin, j'ai commis la faute que vous dites, et vous savez combien de fois ! »

Cette dame revint à Ars en pèlerinage et raconta à M. Ball ce fait extraordinaire (1).

 

(1) Documents, n° 120