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PROTESTATIO AUCTORIS.
Cum sanctissimus Dominus noster Urbanus VIII, die 13 martii 1625, decretum ediderit, idemque confirmaverit die 3 Julii anno 1634, quo inhibuit imprimi libros hominum qui sanctitatis, seu martyrii fama celebres e vita migraverunt, gesta, miracula, vel revelationes, seu quaecumque beneficia, tanquam eorum intercessionibus a Deo accepta continentes, sine recognitione atque approbatione ,ordinarii et quae hactenus sine ea impressa sunt nullo modo vult censeri approbata. Idem autem sanctissimus die 5 Junii 1631 ita explicaverit ut nimirum non admittantur elogia sancti vel beati absolute et quae cadunt super personam; bene tamen ea, quae cadunt supra mores et opinionem cum protestatione in principio, quod iis nulla adsit auctoritas ab Ecclesia Romana, sed fides tantum si t penes auctorem : huic decreto, ejusque confirmationi et declarationi observantia et reverentia, qua par est, insistendo, profiteor me haud alio sensu quidquid in hac vita refero accipere, aut accipi ab ullo velle, quam quo ea solent, quae humana duntaxat auctoritate, non autem divina Catholicae Romanae Ecclesiae, aut sanctae Sedis Apostolicae nituntur.

Imprimatur.
Tornaci, die 20 maii 1861.
A.-P.-V. DESCAMPS, vic.-gen.

 

PRÉFACE DE L'AUTEUR.

La soeur Emmerich est malheureusement beaucoup trop oubliée en Westphalie. La Feuille ecclésiastique de Westphalie, après avoir rendu compte de l'ouverture récente de sa tombe, ajoute : " On peut se faire par les voyageurs une idée de l'intérêt qui s'attache à sa personne en dehors de l'Allemagne. M. Alban Stolz, dans son ouvrage intitulé : Visite à Sem, Cham et Japhet, parle du s oin que l'on prend en Terre-Sainte de vérifier ses données relatives aux Saints Lieux et d'en proclamer la parfaite exactitude(1). Le prêtre américain Brickwedde, qui passa tout l'été dernier en Westphalie, a visité avec un respect religieux la maison où Anne-Catherine a reçu le jour et a voulu en emporter un souvenir; la soeur Emmerich, nous a-t-il dit, est en Amérique plus, populaire que Napoléon lui-même (2). " A Rome on s'est étonné récemment qu'il n'y eût pas même une croix sur sa tombe. On y a donc fait une souscription à l'aide de laquelle une modeste croix surmonte maintenant sa sépulture. L'ouverture du tombeau de la pieuse fille, qui s'est faite à cette occasion, a réveillé son souvenir parmi ses compatriotes, et c'est cette circonstance qui nous a donné l'idée de l'opuscule que nous publions actuellement.

En même temps l'attention du public chrétien vient d'être de nouveau attirée sur elle par la publication, si impatiemment attendue depuis longues années, des Visions de la soeur Emmerich sur la Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, recueillies par Clément Brentano (3). Le savant éditeur a fait précéder le premier volume d'u ne Introduction aussi docte qu'intéressante, dans laquelle il parle des visions en général et en particulier de celles de la soeur; de plus il se propose de compléter sa tâche par une Biographie développée de la soeur qui, ainsi qu'il le promet dans son Introduction, contribuera, non moins que les visions mêmes, à la gloire de Dieu et de son Eglise, au progrès des études mystiques et à l'édification des fidèles. Pour ce qui est des visions, il est impossible à qui les a lues d'un bout à l'autre de s'arrêter un instant à cette pensée qu'elles seraient le fruit du caprice et de l'imagination; on est au contraire obligé de reconnaître qu'on y trouve en abondance des enseignements utiles qu'on chercherait vainement ailleurs. Du reste il serait tout à fait téméraire de .porter un jugement sur la soeur et ses visions sans avoir lu tout au moins l'un des trois ouvrages : La Douloureuse Passion de Notre-Seigneur (4), la Vie de la très sainte Vierge (5), la Vie de Notre-Seigneur Jésus Christ.

On s'est proposé, dans ce modeste opuscule, de faire connaître la soeur Emmerich à ceux à qui elle est jusqu'ici demeurée étrangère, de réveiller son souvenir chez ceux qui ont reçu de la lecture de ses méditations une impression plus ou moins fugitive, enfin d'attirer l'attention sur le grand recueil de ses Visions relatives à la Vie de Notre-Seigneur, recueil dont l'intérêt est, de l'aveu de tous, infiniment supérieur à celui des deux premiers. Pour atteindre notre but, nous avons réuni dans cet opuscule trois documents différents : 1° Une esquisse rapide de la Vie de la soeur Emmerich. Elle est empruntée en grande partie à la notice plus développée que Clément Brentano a mise en tête de la Douloureuse Passion (6). Nous avons en même temps mis à profit le travail qui a paru dans la Feuille des Missions, recueil qui se publie à Dulmen (7) ; de plus nous avons consulté des sources authentiques pour corriger certains points ou ajouter quelques détails qui ne manquent pas d'intérêt. 2° Des notes du respectable Overberg sur la soeur Emmerich .
Des notes recueillies par Overberg à la suite de ses visites à Dulmen en Mars et Avril 1813, et de ses entretiens avec la soeur, nous avons extrait ce qui nous a paru le plus propre à édifier le lecteur. 3° Enfin, quelques détails sur les trois ouvertures de son tombeau, qui eurent lieu en 1824 et 1858 .



(Notes)

(1) - Tandis que nous parcourions la voie douloureuse, un franciscain, le P. Wolfgang, qui habitait Jérusalem depuis six ans et qui faisait des Lieux Saints l'objet ordinaire de ses études, nous dit qu'il s'était beaucoup servi do la Douloureuse Passion de la soeur Emmerich et qu'il avait constaté la parfaite exactitude de ses indications topographiques. (Alban Stolz, visite à Sem, Cham et Japhet, 2ème édition, P.168)

(2) - Année 1858 p.682

(3) - Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après les visions de la soeur Emmerich, 6 vol. gr, in-18. Casterman, Paris et Tournai, 1860.

(4)La Douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, traduction nouvelle faite sur la 10ème édition allemande et précédée d'une notice sur Clément Brentano. Casterman, Paris et Tournai, 1859, 1 vol. gr. in-48.

(5)La Vie de la très-sainte Vierge, traduction nouvelle faite sur la 2eme édition allemande. Casterman, Paris et Tournai, 1860, 1 vol. gr. in-18

(6) Voir la Douloureuse Passion, p. XXXIX-CXIV.

(7) 6ème année, p. 45-65.

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