NOTRE-DAME AUXILIATRICE ET DON BOSCO

 

Le Valdocco

 

 

Le Valdocco, où s'élève l'Oratoire de Saint-François de Sales, n'est pas un lieu banal. C'est là qu'autrefois les confesseurs de la foi étaient martyrisés, d'où le nom de Valdocco, – Valus occisorum – le Val des occis.

 

Cette terre, qu'avait rougie un sang si précieux, a été longtemps abandonnée et même profanée : le Valdocco était couvert de guinguettes et de mauvais cabarets, repaires d'une population interlope de la pire espèce.

Lorsque Don Bosco errait, à la recherche d'un asile, il est certain qu'il fut conduit providentiellement dans ce Val, qu'il devait sanctifier.

C'est la Sainte Vierge elle-même qui, dans un songe, lui avait désigné l'emplacement où elle voulait son église.

Don Bosco a connu également quel était le lieu précis où les deux glorieux martyrs de Turin, Adventor et Octave, avaient été mis à mort, et il leur a consacré la chapelle de Sainte Anne.

Aujourd'hui, du Valdocco, une incessante prière monte au Ciel.

Circonstance remarquable : tout à côté de l'Oratoire, et le touchant, il existe un vaste et merveilleux hospice, dû à un prêtre qui fut comme le précurseur de Don Bosco.

 

Don Joseph Cottolengo, né dans les environs de Turin en 1786, fonda, il y a un peu plus de cinquante ans, cet établissement qu'il appela le Petit-Asile de la divine Providence, sous les auspices de saint Vincent de Paul.

Tout est étrange, – on peut dire surnaturel – dans l'existence et le fonctionnement de cette maison.

L'Hospice Cottolengo n'a pas un sou de revenus : c'est la charité publique qui pourvoit à tout et fournit le pain quotidien.

Trois mille malades ou infirmes sont logés, hébergés et admirablement soignés.

On reçoit indistinctement tous ceux qui se présentent : hommes, femmes, enfants, quel que soit le genre de la maladie, quels que soient la nationalité ou la religion.

Et, pour être admis, la meilleure et presque la plus indispensable des conditions, c'est de n'être pas recommandé.

 

Charitas Christi urget nos.

La charité de Jésus nous presse.

Telle était la devise de ce serviteur de Dieu, dont la vie fut un continuel miracle, et qui est devenu le père d'une innombrable famille d'éclopés et de malheureux, affligés de tous les maux qui sont l'apanage de la pauvre espèce humaine.

Don Cottolengo est mort le 30 avril 1842, en odeur de sainteté.

Il a été déclaré Vénérable en 1877.

 

DON COTTOLENGO, DON BOSCO, voilà les deux magnifiques fleurs qu'a fait germer le sang des martyrs au Valdocco ! (1).

 

(1) Nous ne saurions assez recommander la lecture d'un volume vraiment délicieux : Le miracle de la charité ou Vie du vénérable Joseph-Benoît Cottolengo, par le P. Gastaldi, traduction libre de l'italien par Mgr. Postel. - Nice, imprimerie et librairie du Patronage Saint-Pierre, 1884.