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Fabiola ou l'Eglise des Catacombes
du cardinal Wiseman (1854)


 

Livre II, chapitre 34

Chapitre 33 Sommaire Livre III, chapitre 1

 

 

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Mort glorieuse

Peu de jours après les événements que nous avons racontés dans notre avant-dernier chapitre, on vint avertir Fabiola qu'un vieillard paraissant être dans le plus grand chagrin demandait à lui parler. Elle alla le trouver, et s'enquit de son nom et de son affaire.

«Mon nom, noble dame, répondit-il, est Ephraïm ; il m'est dû une somme importante, garantie par la fortune de feu la noble Agnès, fortune qui vient de passer entre vos mains. Je viens donc vous réclamer cette dette ; si vous en refusez le payement, je suis un homme ruiné.

- Comment est-ce possible ? demanda Fabiola stupéfaite ; je ne puis croire que ma cousine ait contracté des dettes.

- Il ne s'agit pas d'elle, répondit l'usurier avec un peu d'embarras, mais d'un seigneur nommé Fulvius, à qui la fortune devait revenir par confiscation, et sur cette garantie je lui ai avancé des sommes considérables.»

Le premier mouvement de Fabiola fut de faire jeter cet homme à la porte ; mais elle pensa à la soeur de Fulvius, et répondit avec politesse :

«Je payerai toutes les dettes que Fulvius aura pu contracter, au taux d'intérêt légal, et sans tenir compte d'arrangements usuraires.

- Songez aux risques que j'ai courus, madame ; ma demande est très modérée, je puis vous l'assurer.

- Allez voir mon intendant, il arrangera cette affaire ; avec moi, du moins, vous ne courez aucun risque.»

Elle donna à l'affranchi chargé de la gestion de ses biens l'ordre de payer la somme à ces conditions, ce qui la réduisit de moitié. Mais elle lui confia bientôt une tâche plus laborieuse, celle d'examiner tous les comptes de son père, et d'y rechercher toutes les traces de spoliation, afin de restituer toutes ses richesses mal acquises. De plus, s'étant assurée que Corvinus avait réellement obtenu de l'empereur, par l'entremise de son père, l'édit qui sauvait de la confiscation la fortune qui lui revenait de droit, elle lui fit remettre une récompense qui assura le bien-être de sa vie ; mais elle refusa de le voir.

Après avoir rapidement arrangé ses affaires temporelles, elle partagea toute son attention entre le soin de la malade et sa préparation au baptême. Afin de hâter le rétablissement de Miriam, elle la fit transporter, avec un petit nombre de domestiques, dans un endroit qui lui était cher, à la villa Nomentane. On était aux premiers jours du printemps : le lit de Miriam pouvait être approché de la fenêtre, et même, pendant la plus chaude partie du jour, on la transportait dans le jardin, devant la maison. Là, avec Fabiola d'un côté, Emérentienne de l'autre, et à leurs pieds le vieux Molosse, qui avait perdu toute son ardeur, ils causaient des amis perdus, et surtout de celle dont les objets environnants leur rappelaient le souvenir. Aussitôt qu'on prononçait le nom d'Agnès, son vieux et fidèle serviteur dressait les oreilles et remuait la queue, en regardant autour de lui. Ils s'entretenaient aussi fréquemment du christianisme, et Miriam complétait avec humilité et modestie, mais avec cette expression ardente qui ravissait autrefois Fabiola, les instructions que leur donnait le vénérable Dionysius.

Par exemple, lorsqu'il leur parlait de la vertu et de la signification du signe de la croix, qu'on emploie au baptême, «soit sur la tête des croyants, soit sur l'eau dans laquelle on les régénère, sur l'huile et sur le chrême dont on les marque, soit enfin sur la victime dont le sacrifice les nourrit (1),» Miriam expliquait aux catéchumènes son usage plus domestique et plus pratique. Elle les exhortait, à l'exemple de tous les bons chrétiens, à tracer déjà sur eux-mêmes le signe de la croix, «durant et avant le travail, en entrant et en sortant, en prenant leurs vêtements et leurs sandales, en se levant, en se mettant à table, en allumant leur lampe, en se couchant, en s'asseyant, et pendant qu'ils conversaient entre eux (2)

Tous, excepté Fabiola, observaient avec douleur que la malade ne reprenait point ses forces, quoique sa blessure fût guérie. Souvent c'est la mère ou la soeur qui sont les dernières à s'apercevoir des ravages insensibles que fait la maladie chez ceux qui leur sont chers. L'amour est si plein d'espoir et si aveugle ! Les joues de Miriam étaient animées par la fièvre ; elle était faible et amaigrie, et une toux légère se faisait entendre de temps à autre. Elle passait de longues heures sans sommeil, et avait fait placer son lit de façon qu'elle pût apercevoir depuis les premières heures du jour l'endroit qui leur semblait à toutes plus splendide que le plus brillant parterre.

Pendant longtemps il avait existé dans la villa une des entrées du cimetière qui avoisinait la route, et qu'on appelait déjà le cimetière d'Agnès, parce que la sainte martyre avait été ensevelie près de la porte. Son corps reposait dans un cubiculum, ou chambre, sous une tombe voûtée. Au-dessus de l'entrée de cette chambre se trouvait une ouverture, entourée en haut, à l'extérieur, d'un petit parapet caché par des buissons, au milieu des jardins, et par laquelle l'air et la lumière arrivaient dans la salle souterraine. C'est vers ce point que Miriam aimait à diriger ses regards ; son état de faiblesse ne lui permettait pas de vénérer autrement la tombe de celle qu'elle avait environnée de tant de respect et d'amour.

Un jour, de très bonne heure, par une splendide et calme matinée, car on n'était plus séparé de Pâques que par quelques semaines, elle regardait de ce côté, lorsqu'elle remarqua cinq ou six jeunes gens allant pêcher dans l'Anio et qui se permirent de traverser la villa, commettant ainsi un délit. Ils passèrent à côté de cette ouverture, et l'un d'eux, l'ayant remarquée, appela les autres.

«Voici une des cachettes souterraines des chrétiens, dit-il.

- C'est l'entrée de leurs terriers.

- Descendons, ajouta l'un d'eux.

- Oui, et comment remonterons-nous ?» demanda un second.

Miriam ne pouvait entendre ce dialogue ; mais elle observa ce qu'ils firent ensuite. Un des jeunes gens, qui avait regardé avec plus d'attention en abritant ses yeux, invita ses compagnons à en faire autant, en leur recommandant le silence du geste. Ils prirent aussitôt de lourds cailloux parmi les rocailles d'une fontaine voisine, et les lancèrent sur ce qu'ils apercevaient au bas de l'ouverture. Ils partirent en poussant de longs éclats de rire ; et Miriam s'imagina qu'ils avaient aperçu un serpent ou quelque animal dangereux, et s'étaient amusés à le détruire à coups de pierres.

Lorsque tout le monde fut levé, elle raconta ce qu'elle avait vu, afin qu'on allât enlever les décombres. Fabiola descendit elle-même dans le cimetière avec quelques domestiques ; car elle veillait sur la tombe d'Agnès avec un soin jaloux. Quel ne fut pas son chagrin d'apercevoir la pauvre émérentienne, qui était venue prier auprès de la tombe de sa soeur de lait, baignant dans son sang et privée de vie ! On découvrit que, la veille au soir, passant près de la rivière au moment où l'on y célébrait quelque orgie païenne, elle avait été invitée à y prendre part ; elle ne se contenta pas de refuser, et reprocha à tous ceux qui étaient présents leur conduite méchante et cruelle envers les chrétiens. On l'avait aussitôt assaillie de pierres et grièvement blessée ; mais elle échappa à leur fureur en se réfugiant dans la villa. Se sentant affaiblie par ses blessures, elle se traîna, inaperçue, jusqu'à la tombe d'Agnès, afin d'y prier. Elle y était restée, incapable de se remuer, et c'est là que ses ennemis de la veille l'avaient découverte. Ces païens brutaux avaient prévenu le ministère de l'église, en lui conférant le baptême du sang. On l'enterra près d'Agnès ; et cette modeste et obscure enfant fut admise à l'honneur d'une commémoration annuelle parmi les saints.

 

Fabiola et ses compagnes suivirent le cours ordinaire de la préparation au baptême, qui fut néanmoins abrégé à cause de la persécution. Comme elles demeuraient à l'entrée d'un cimetière muni de vastes églises, elles purent ainsi parcourir les trois degrés du catéchuménat. On les admit d'abord parmi les auditeurs (audientes), qui assistaient à la lecture des leçons ; puis au nombre des agenouillés (genuflectentes), qui restaient pendant une partie des prières liturgiques ; enfin parmi les élus (electi) ou solliciteurs (competentes), qui demandaient le baptême.

Une fois parvenues à cette dernière classe, elles durent paraître fréquemment dans l'église, surtout aux trois mercredis qui suivent le premier, le quatrième et le dernier dimanche de carême : on trouve encore dans le missel romain une seconde collecte et une seconde leçon qui rappellent cet usage. Celui qui étudierait les cérémonies actuelles du baptême dans l'église catholique, surtout des adultes, verrait condensé dans cet office tout ce qui se faisait anciennement à plusieurs reprises. Un jour on renonçait à Satan, ce qui se renouvelait au moment du baptême ; un autre jour on touchait les narines et les oreilles des catéchumènes, ce qu'on appelait la cérémonie de l'Ephpheta. On répétait ensuite les exorcismes, les génuflexions et les signes de croix sur le front et le corps (3), les insufflations sur le candidat et d'autres rites mystérieux. Venait ensuite l'onction solennelle, qui ne se bornait pas à la tête, mais s'étendait à tout le corps. Le Credo était appris par coeur avec le plus grand soin. Ce n'était qu'après le baptême qu'on découvrait la doctrine de la sainte Eucharistie.

Durant ces exercices obligatoires multipliés, le carême s'écoulait rapidement et solennellement, et la veille de Pàques arrivait.

Nous ne décrirons pas les cérémonies de l'église dans l'administration des sacrements. La liturgie ne reçut son grand développement qu'après l'établissement de la paix ; toute splendeur extérieure du culte était incompatible avec la persécution qui désolait l'église.

Il nous suffit d'avoir démontré que non seulement les doctrines et les rites sacrés, mais encore les cérémonies et les accessoires sont les mêmes qu'aux trois premiers siècles. Si notre exemple paraît digne d'être suivi, un autre pourra décrire une époque plus brillante que celle-ci. Le baptême de Fabiola et de ses serviteurs ne fut l'occasion que d'une joie purement spirituelle. Les différents titres de la ville étaient tous fermés, entre autres celui de Saint-Pastor, où se trouvait le baptistère papal.

Le grand jour étant arrivé, la petite troupe de nos amis partit de très bonne heure, contourna la ville le long des murailles, jusqu'à l'extrémité opposée, s'engagea dans la via Portuensis, route qui conduisait au port situé à l'embouchure du Tibre, entra dans une vigne proche des jardins de César, et descendit dans le cimetière de Pontianus, célèbre par le tombeau des martyrs persans les saints Abdon et Sennen.

La matinée fut consacrée à la prière et à la préparation : le soir commença l'office solennel qui devait se prolonger pendant la nuit.

Le moment de l'administration du baptême fut une assez triste cérémonie. Au fond des entrailles de la terre on avait réuni les eaux d'une source dans une sorte de puits ou de citerne, profonde de quatre à cinq pieds. Les eaux contenues dans cette piscine souterraine, taillée dans le tufo ou roc volcanique, étaient limpides, mais froides et mornes, si l'on peut s'exprimer ainsi. Une longue suite de marches conduisait à ce grossier baptistère ; de chaque côté on avait ménagé une petite saillie assez grande pour le prêtre et pour le candidat, qu'on plongeait à trois reprises dans ces eaux purifiantes.

Tout cela est resté intact jusqu'à nos jours ; seulement on remarque au-dessus de l'eau une peinture représentant saint Jean baptisant Notre-Seigneur, qui a été ajoutée un ou deux siècles plus tard.

Immédiatement après le baptême on donnait la confirmation : c'est alors que le néophyte, ce nouveau-né de l'église, était admis pour la première fois, après avoir été soigneusement instruit, à la table sainte du Seigneur et nourri du pain des anges.

Fabiola revint dans sa villa le jour de Pâques, et assez tard ; Miriam ne l'accueillit que par un long et silencieux embrassement. Elles étaient toutes deux si heureuses, si amplement récompensées de ce qu'elles avaient fait l'une pour l'autre depuis tant de mois, qu'elles ne pouvaient trouver une parole pour exprimer leurs sentiments. Pendant toute cette journée, le coeur de Fabiola fut rempli d'une noble fierté en songeant qu'elle venait de s'élever à la hauteur de son ancienne esclave, non pas en vertu, en beauté de caractère, en grandeur d'âme, en céleste sagesse ou en mérite devant Dieu : oh ! non ; elle se sentait bien inférieure à tous ces points de vue. Mais elle dit à Miriam dans un transport de joie qu'elle se croyait son égale comme enfant de Dieu, comme héritière d'un royaume éternel, comme membre vivant du corps du Christ, admise au partage de ses miséricordes et aux mérites de sa rédemption, et comme une créature qui vient de renaître en lui.

Jamais elle n'avait porté un splendide vêtement avec tant d'orgueil que la robe dont on l'avait revêtue en sortant des fonts baptismaux, et qu'elle devait garder pendant huit jours.

Mais notre Père miséricordieux sait tempérer nos joies par nos chagrins au moment précis où nous sommes le mieux préparés à les recueillir. En embrassant tendrement Miriam, comme nous venons de le dire, elle remarqua pour la première fois la respiration courte et pénible de cette soeur bien-aimée. Elle ne voulut pas trop y songer alors ; mais elle fit prier Dionysius de venir le lendemain. Ce soir-là elles se réunirent toutes pour le festin du jour de Pâques. Fabiola était heureuse de présider à cette petite fête, assise à la même table à côté de Miriam, en compagnie de ses esclaves converties et de celles d'Agnès, qu'elle avait gardées auprès d'elle. Elle ne se rappelait pas d'avoir fait un plus heureux souper.

Le lendemain de très bonne heure, Miriam appela Fabiola à ses côtés, et lui dit d'un ton caressant qu'elle n'avait jamais employé avec elle :

«Chère soeur, que ferez-vous donc quand je vous aurai quittée ?»

Fabiola fut accablée de chagrin : «Allez-vous donc m'abandonner ? J'espérais que nous allions vivre ensemble comme deux soeurs. Si vous désirez quitter Rome, ne puis-je vous accompagner pour vous soigner et vous servir ?»

Miriam sourit, une larme brilla dans ses yeux, et prenant la main de sa soeur, elle lui montra le ciel. Fabiola comprit. «Oh ! non, non, chère soeur. Priez Dieu, qui ne vous refuse rien, de ne pas encore me priver de votre présence. C'est un voeu égoïste, je le sais ; mais que puis-je faire sans vous ? Maintenant que je sais combien sont puissants auprès du Christ ceux qui règnent avec lui, je vais supplier Agnès (4) et Sébastien d'intercéder en ma faveur et d'éloigner de moi urne si grande calamité.

Tâchez de vous guérir. Je suis sûre qu'il n'y a rien de grave ; le temps chaud et l'excellent climat de la Campanie vous remettront bientôt. Nous nous assiérons encore à côté de la source pour nous y entretenir de meilleures choses que de philosophie.»

Miriam secoua la tête avec gaieté : «Ne vous flattez pas, soeur bien-aimée, répondit-elle ; Dieu m'a épargnée afin que je pusse voir cet heureux jour. Mais sa main, qui m'a donné la vie, est maintenant sur moi pour me donner la mort. Je la salue avec joie ; car je n'ignore pas que mes jours sont comptés.

- Oh ! que ce soit le plus tard possible ! s'écria Fabiola en sanglotant.

- Ce ne sera pas avant que vous ayez quitté le vêtement blanc, chère soeur, répondit Miriam. Je sais que vous voudrez prendre le deuil pour moi, et je ne veux pas vous priver pendant une seule heure du privilège de porter la couleur mystique de l'innocence.»

Dionysi us arriva et constata un grand changement chez la malade, qu'il n'avait pas vue depuis quelque temps. Ses craintes se réalisaient. La lame insidieuse du poignard avait glissé autour de l'os et attaqué la plèvre : la phtisie s'était rapidement déclarée. Il confirma les tristes prophéties de Miriam.

Fabiola s'éloigna pour implorer la résignation au tombeau d'Agnès ; elle pria longtemps, ardemment, avec larmes, et revint.

«Ma soeur, dit-elle avec fermeté, que la volonté de Dieu soit faite ; je suis prête à vous abandonner à lui. Dites-moi maintenant, je vous en prie, que dois-je faire après que vous m'aurez été enlevée ?»

Miriam leva les yeux au ciel et répondit : «Placez mon corps aux pieds d'Agnès, et demeurez ici pour veiller sur nous ; priez pour elle et pour moi, jusqu'à ce qu'un étranger arrive d'Orient, porteur de bonnes nouvelles.»

Le dimanche suivant, le dimanche des vêtements blancs, Dionysius, par une permission spéciale, célébra les sacrés mystères dans la chambre de Miriam et lui administra la très sainte communion en viatique. D'après saint Augustin et d'autres Pères, ce privilège était souvent accordé (5). Ensuite il lui fit les onctions avec l'huile, en les accompagnant de prières ; c'est le dernier sacrement accordé par l'église.

Fabiola et toute sa maison, ayant assisté, en larmes et en prières, à ces rites solennels, descendirent dans la crypte, et, après la célébration de l'office divin, retournèrent auprès de Miriam, revêtue d'habits plus sombres.

«L'heure est venue, dit-elle en prenant la main de Fabiola. Pardonnez-moi si j'ai manqué à mes devoirs envers vous et négligé de donner le bon exemple.»

C'en fut trop pour Fabiola, qui éclata en sanglots. Miriam s'efforça de la consoler et dit : «Approchez de mes lèvres le signe du salut lorsque je ne pourrai plus parler ; et vous, bon Dionysius, souvenez-vous de moi, après ma mort, à l'autel du Seigneur.»

Il pria à ses côtés ; elle répondit à ses prières jusqu'au moment où sa voix s'éteignit. Mais ses lèvres remuaient encore, et s'approchèrent de la croix qu'on lui présentait. Son regard était toujours gai et confiant ; enfin elle porta la main à son front et à sa poitrine, et s'arrêta tout à coup, en voulant tracer sur elle le signe du salut. Un doux sourire anima son visage, puis elle expira comme des milliers d'enfants du Christ ont expiré depuis.

La douleur de Fabiola était grande ; mais cette fois elle pleura comme ceux qui n'ont pas perdu toute espérance.

 

L'extrême-onction aux premiers siècles de l'église.
Dans ce sacrement, qui, durant les premiers siècles de l'église, s'appelle le sacrement de ceux qui s'en vont, sacramentum exeuntium, les onctions se font non seulement sur le front et sur quelques-uns des sens, mais encore sur les parties du corps où le malade ressent de la douleur.


Chapitre 33 Haut de la page Livre III, chapitre 1

(1)  St Aug. Tract. CXVIII, in Joan.

(2)  Tertullien, qui vivait deux cents ans après Jésus-Christ, est le plus ancien écrivain ecclésiastique. (De Corona milit., III)

(3)  Dans le baptême des adultes, on ajoutait à ces cérémonies la récitation du Pater.

(4)   Agnae sepulcrum est Romulea in domo,
Fortis puellae, martyris inclytae :
Conspectu in ipso condita turrium,
Servat salutem virgo Quiritum :
Necnon et ipsos protegit advenas,
Puro ac fideli pectore supplices.
(Prudentius)

«Le sépulcre d'Agnès orne la cité de Romulus : cette vierge intrépide, cette martyre incomparable repose à l'ombre de ses remparts, et veille sur ses habitants. Elle ne refuse pas non plus sa protection aux étrangers qui viennent lui adresser de pures et confiantes prières.»

(5)  Saint Ambroise célébra la messe dans la maison d'une dame, au delà du Tibre. (Paulin, dans sa vie, tom. II, Oper., édit. Bened.) Saint Augustin parle d'un prêtre qui célébra la messe dans une maison que l'on croyait infestée de mauvais esprits. (De Civit. Dei, XXII, 28)