VI. - L'HOMME


     L'homme, image réfractée de Dieu, est composé de trois centres : tête, poitrine et ventre. Dans chaque centre le ternaire est représenté.

     Considérons la tête : l° - les yeux correspondent au cerveau et au plexus cervical. Quand un homme a le cerveau malade, ses yeux perdent leur sérénité.

     2° - Le nez correspond à la poitrine ; poumons, coeur et plexus cardiaque. Lorsque le coeur ou les poumons sont atteints, le nez ou les pommettes ont un aspect particulier.

     3° - La bouche correspond à l'estomac, aux intestins et au plexus solaire. L'individu qui a une maladie d'estomac ou d'intestins a les lèvres ou la langue anormalement colorées.

     Je ne parlerai pas des organes de reproduction, car ils ne sont pas soumis au contrôle de l'homme, sauf dans la passion.

     Par les yeux, l'homme communique avec le monde extérieur ou cosmos. Par les oreilles et la partie inférieure du cerveau, il est en relation avec l'ambiance et le plan intellectuel. Par le plexus cervical et enfin la partie supérieure du cerveau (mystique), il peut communiquer avec l'Esprit.

     Dans les maladies de poitrine, le nez se pince dans les affections cardiaques, les pommettes se colorent ; mais sous l'empire d'une passion ou d'une violente douleur, toute la face est bouleversée ; dans les affections d'ordre purement animal, le reflet de la douleur ou de la joie paraît plus ou moins sur le visage, selon la force de résistance de l'individu.

     La tête a une correspondance particulière avec notre Esprit, elle a pour mission d'éclairer. La poitrine et le coeur ont une correspondance plus particulière avec l'âme, qui est chargé de l'organisation.

     L'esprit et l'âme, ce sont les leux pôles de l'humanité (mâle et femelle).

     Passons maintenant au troisième centre (plexus solaire) qui est celui des réalisations. Ce centre comme les deux autres est mixte ; selon l'option du coeur (siège des désirs) ses réalisations seront ou d'ordre purement physique, mécanique, ou alors, ce centre, recevant l'influx du Père par le Fils, sera nourri de l'étincelle divine, qui, grandissant. prendra les forces nécessaires pour devenir réalisatrice de la volonté du Père. Ce travail fait revivre ce que saint Paul désigne sous le nom de « Corps glorieux », ou âme totale, dans laquelle sont les deux pôles, et c'est là le moyen qui nous est donné par le Christ pour arriver à la reconstitution de notre véritable entité, c'est-à-dire Fils de Dieu (1).
 


VII. - LE DRAGON DU SEUIL !


 


     Cauchemar épouvantable, fait de viscosités sécrétées par les passions, être négatif, gélatineux et écoeurant jusqu'au spasme, horrible dans toute son attraction irrésistible, paralysant la vie de celui qui se trouve en sa présence et qui sent en son être quelque chose lui appartenir. Yeux glauques qui semblent vous aspirer l'âme et l'énergie ; essence de folie, fleurant le crime, le sang, le rut. Tel est ce monstre que nul cauchemar humain n'a encore enfanté.

     Et ce qui fait mourir, soit à la raison, soit à l'espérance, soit à la vie celui qui le rencontre face à face, c'est qu'en ce monstre, se retrouvent les essences qui constituent sa « fausse » personnalité terrestre égoïste. Celui qui est attaché à cette personnalité terrestre se trouve par ce fait lié au « dragon ».

     Tout individu qui satisfait ses basses passions donne chaque fois un peu de sa force pour constituer ce monstre, qui ne vit que des émanations de tous les ruts.

     En outre du grand dragon, chacun de nous a le sien propre qui, à l'instar du vautour de Prométhée, lui dévore le coeur (siège des désirs, pivot de la vie).

     Si vous voulez vaincre, si vous voulez ne pas trembler en la présence de cette « erreur », qu'est le grand dragon, n'en créez pas un vous-même, car n'ayant rien en vous qui lui appartienne, non seulement il ne vous effrayera pas, mais c'est elle « l'ombre » qui tremblera devant la Lumière que vous aurez acquise et qui est réelle ; tandis que cette émanation infernale n'est que ténèbre, illusion, aberration, folie, mirage, chargée par l'Adversaire de vous éloigner de votre route, par la peur... et Ici-bas surtout par le mirage séducteur des désirs impurs.

     Toutes les viles passions infernales qui se reflètent en ce non-être, ont été peu à peu distillées par le coeur humain, comme en une sorte d'alambic.

     Chaque vil désir caressé, vécu intérieurement, puis quelquefois réalisé, par un regard, un attouchement ou un acte, donne à cette « chose » des droits sur nous.

     Ce gardien du « Seuil » n'est pas le Cheroub chargé de garder l'entrée du Paradis, c'est « l'eau stagnante » au travers de laquelle beaucoup d'hommes perçoivent la Lumière, ce qui fait qu'Elle leur paraît souvent l'envers de ce qu'Elle est.
 


VIII. - LA PUISSANCE DES TÉNÈBRES


 


     Il est un être si formidable qu'il a cru, un moment, pouvoir rivaliser avec Dieu, N.-S. J.-C., mais sa grande puissance est devenue négative, parce qu'il a abandonné la Lumière.

     Or, cette Lumière qui était Dieu-Même, ayant manqué à cet être, sa puissance ou vertu devint ténébreuse.

     Cette Puissance vous la reconnaissez, c'est Lucifer, l'ancien chef du Cosmos.

     Si Lucifer, allant à la conquête du Ciel, arrivait à « capter » cette Lumière, il pourrait s'orienter et être victorieux. Mais cette conquête même, c'est Dieu son Créateur.

     Donc, s'il acceptait d'être éclairé par Elle, de Démon, il deviendrait Ange, de révolté, il deviendrait soumis.

     C'est là le seul dilemme, le seul problème irrésolu, le seul obstacle qui l'empêche d'entrer dans le royaume de la Vérité.

     Car pour accepter la Lumière ou direction « Sagesse de Dieu », il lui faudrait faire abnégation de sa prétendue sagesse personnelle, laquelle n'est autre que le lien qui le tient enchaîné à l'abîme, c'est-à-dire à l'erreur.
 


IX. - LA PEUR


 


     Il y a à côté de chaque événement, de chaque acte sérieux, décisif, un peu d'ombre placée par un «être », afin de nous épouvanter et de nous barrer la route qui mène à la libération. Cette ombre nous fait peur, c'est-à-dire annihile nos forces, au point de nous rendre parfois incapables d'un mouvement soit en avant, soit en arrière !

     Si ces ténèbres ont tant de force sur nous, c'est que nous la leur avons donnée, car lorsque nous descendions dans l'abîme, à mesure que nous faisions le mal, nous avons fait appel aux ténèbres afin de nous cacher.

     Si nous voulons remonter, il faut donc marcher hardiment, refaire en sens inverse, le chemin déjà parcouru, en demandant au Père, par le Fils, le courage, la bonté et la lumière nécessaires pour vaincre la peur.

     La peur est une lâcheté parce qu'elle nous fait redouter le paiement de nos dettes. 

     Le jour, où, ne devant plus rien à personne nous voudrons refaire ce chemin, la peur pour nous n'existera plus, car nous connaîtrons toutes choses par la Lumière de Dieu.

     Celui qui est sans reproche est sans peur.
 


X. - L'ÉTUDE


 


     - Étudie pour apprendre!

     - Oui, mais comment?...

     On n'apprend pas en lisant ce que les autres ont écrit (ces derniers n'étant pas toujours dans la vérité pure, et quelquefois étrangers à notre famille spirituelle).

     Celui qui étudie dans les livres et réalise ensuite ce qu'il a appris, n'a rien acquis, il n'est qu'un imitateur. Un jour, ne pouvant rester indéfiniment le serviteur d'un autre homme, il sera obligé de lui restituer ce qui lui appartient, et de ce fait, il sera nu...

     - Mais alors que faut-il donc faire pour apprendre ? 
     - Nettoie d'abord ton cerveau, fais table rase de tout ce que tu as l'air de savoir ; puis, quand tu seras propre et sans orgueil : entre dans ta chambre, ferme la porte à triple verrou, dis simplement à Dieu que tu l'écoutes afin de comprendre ses Lois, parce que tu désires t'instruire pour agir véritablement.

     Là, dans la solitude, loin du monde, tu apprendras des choses qui tout en paraissant simples, feront couler tes larmes, tant la joie de ton âme sera profonde et vraie !

     Ensuite, réalise peu à peu ce que tu auras compris, alors, progressivement, la Lumière se fera plus grande en toi, car l'Esprit de Dieu souffle avec force pour tous ceux qui sont de bonne volonté.

     Là, est la voie de la Sagesse.
 


XI. - LES VOCATIONS


 


     Il en est des vocations comme de tout ce qui est sérieux.

     Celui qui se sent intimement attiré vers un idéal, ne doit pas s'en écarter, car c'est le Ciel qui a mis en lui une vertu qu'il devra développer, pour ensuite en faire profiter ses frères. C'est son droit de passage ici-bas, c'est aussi son moyen personnel de gagner le pain mystique qui doit nourrir son âme jusqu'à ce qu'elle ait atteint son plein épanouissement, c'est-à-dire, sa grandeur, sa force et son complet caractère.
 


XII. - LE DÉVOUEMENT


 


     Il faut considérer le dévouement dans son principe et examiner son but réel !

     Pourquoi vous dévouez-vous ?

     Certaines personnes ne voient dans cet acte qu'un moyen d'arriver à leurs fins : soit qu'elles veuillent se faire admirer, distinguer, gagner des droits à la reconnaissance, ou qu'elles envisagent des récompenses futures, matérielles ou spirituelles.

     Dans tout cela, il n'y a aucun dévouement, puis qu'il y a intérêt. 
     Je ne connais qu'un genre de dévouement : il consiste à venir en aide à un être, quel qu'il soit, et qui en a besoin, afin de lui permettre d'arriver au plein épanouissement de la vertu que le Créateur a placée en lui, en vue du rôle qu'il a à jouer, car tout être venant en ce monde doit y apporter quelque chose. Il y a en plus le dévouement de l'Apôtre, qui boit à la coupe du Maître et porte la croix des autres.

     Que de gens croient se dévouer, qui ne font que leur tout juste devoir.

     Le dévouement est un oubli de soi-même, au service d'une bonne cause, sans espoir de récompense.

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(1) Voir Lueurs Spirituelles, T. III. Réveil.