14 août
Bouquet spirituel: «En vérité, en vérité, Je vous le dis, si vous demandez quelque chose à Mon Père en Mon Nom, Il vous le donnera.» Jn 16, 23
SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE
Prêtre, confesseur, apôtre de l'Immaculée Conception
(1884-1941)
Raymond Kolbe naquit à Pabjanice, en Pologne, petite cité alors dépendante de la Russie des Tsars. Doué d'un naturel vif, spontané et têtu, il lui arrivait souvent de mettre la patience de sa maman à l'épreuve. A l'âge de dix ans, un jour qu'il s'adressait à sa Mère du ciel après une nouvelle étourderie, la Vierge lui apparut et lui présenta deux couronnes, une blanche et une rouge, symbolisant la pureté et le martyre. Comme Elle l'invitait à choisir, sa générosité le poussa à choisir les deux. Dès ce moment, le privilégié de Marie prit cette généreuse décision: «Je deviendrai meilleur de jour en jour.» Et en effet, le petit Raymond ne fut plus le même. L'élu de la Vierge rêvait déjà du martyre et en parlait avec effusion: Marie avait canalisé cette énergie bouillonnante.
A l'âge de 13 ans, Raymond entre au couvent St-François, à Lemberg, et y fait profession sous le nom de Maximilien-Marie. En 1912, il sort de Russie déguisé en paysan, poursuit ses études à l'université Grégorienne de Rome, et fonde la Milice de l'Immaculée qui constituera l'idée et l'oeuvre maîtresse de toute sa vie. Les sept premiers Chevaliers d'avant-garde se consacrent à Marie Immaculée le 17 octobre 1917. Ces dévoués serviteurs de la Vierge affronteront tous les ennemis de Dieu et de l'Eglise, particulièrement les suppôts de la franc-maçonnerie en Italie, en Pologne, et dans le monde entier.
L'apostolat extérieur du Père Kolbe débute en Pologne, en janvier 1922, par la fondation du mensuel intitulé: Le Chevalier de l'Immaculée. En 1930, saint Maximilien-Marie part implanter une seconde Cité de Marie au Japon, près de Nagasaki. Deux ans plus tard, les Indes reçoivent le missionnaire de la Vierge dont le labeur demeure apparemment infécond à cause de sa santé ruinée par la tuberculose. Rappelé en Pologne où il doit reprendre la direction de sa première Cité, le Père Kolbe continue de se dépenser à la cause du règne de Marie avec un quart de poumon seulement.
Son action évangélisatrice embrasse tous les moyens d'apostolat: la parole, la diffusion de milliers de médailles miraculeuses, la presse, le cinéma, le théâtre, la radio, l'avion, etc... «Mais par-dessus tout, disait-il à ses frères, le bon exemple, la prière, la souffrance voulue par amour, voilà l'action par excellence. Notre plus grande mission est de montrer dans la vie pratique ce que doit être le Chevalier de l'Immaculée.»
La deuxième guerre mondiale le trouve à la tête de la plus importante organisation catholique de publications dans toute la Pologne. Avec une patience et une soumission aussi héroïque qu'admirable, saint Maximilien-Marie Kolbe accepta l'entière destruction de son oeuvre par les Nazis. Condamné aux travaux forcés dans le camp de mort d'Auschwitz, il fut un rayon de soleil pour les prisonniers. En 1941, la veille de la fête de l'Assomption le Saint mourut dans le bunker de la faim, après avoir offert sa vie pour sauver celle d'un brave père de famille condamné à mort.
Voici, glanée dans ses écrits spirituels, sa recette de sainteté: «v égale V. C'est la formule qu'il donne et explique longuement. En peu de mots, elle signifie: «Si je veux ce que Dieu veut, je serai un saint.»
Tiré de la notice biographique sur une image de saint Maximilien-Marie Kolbe, aux éditions Magnificat. Et un résumé O.D.M. -- Cortège Marial, par les Frères Maristes, 2e édition, 1954.
BX ALAIN de la ROCHE
Restaurateur de la Dévotion du Rosaire
(1428-1475)
Le bienheureux Alain de la Roche naquit en Bretagne, le 8 septembre, vers l'année 1428. Il prit l'habit de Saint-Dominique au couvent de Dinan, et y fit profession. Lui-même avoue humblement dans ses écrits que les commencements de sa vie religieuse ne répondirent pas à l'idéal qu'il en conçut depuis. Il quitta son pays natal pour rechercher la pratique de l'observance primitive, et alla demander aux couvents de Hollande la science de la vie surnaturelle.
Le trait distinctif de sa vertu fut une tendre et filiale dévotion à Marie. Il aimait si cordialement sa Mère du Ciel, qu'il ne pouvait penser qu'à Elle, et ne pouvait rien dire, ni entreprendre, ni terminer qu'il ne L'eût saluée par l'Ave Maria. Un de ses disciples a écrit que "sans cesse cette prière revenait sur ses lèvres dans ses prédications, dans ses entretiens privés, dans ses voyages et dans ses travaux." Cet attrait remarquable pour le culte de Marie le préparait, à son insu, à la mission dont il allait être investi: celle de ressusciter la dévotion presque oubliée du Rosaire. Et cependant cette mission, qui allait faire sa gloire, remplit un court espace de temps, deux ans environ.
On le voit, en attendant, enseigner dans les écoles dominicaines de philosophie et de théologie. Dans ces fonctions, il porta sans doute sa dévotion au Rosaire; mais c'est seulement deux ans avant sa mort que Marie lui apparut dans tout l'éclat de Sa beauté céleste et lui confia la mission de prêcher la pratique du Rosaire. Elle lui prédit des épreuves; mais Elle le soutint par cette parole: "Confie-toi en Ma protection maternelle, Je ne t'abandonnerai jamais." Il en vint à réciter plusieurs Rosaires chaque jour, s'infligeant un coup de discipline à chaque Ave Maria.
Il a raconté lui-même que sa sainte Mère lui apparut plusieurs fois pour stimuler son zèle, et lui faire prêcher le Rosaire, pour écarter les fléaux qui menaçaient l'Église: Luther allait paraître. Il parcourut nombre de provinces en France, en Flandre, en Saxe, et obtint, malgré les efforts de l'enfer, de merveilleux succès. Rien de plus palpitant que l'histoire de ses combats et de ses travaux, où il fut soutenu par de nombreuses visions et par le don des miracles. Il mourut au jour qu'il avait désiré, celui même de sa naissance, 8 septembre 1475.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.