CHAPITRE VI

A QUELLE ÉPOQUE DE SA VIE IL RENTRA A
LA VALVERDE (1) OU (VAUVERT).


    Après avoir vécu jusqu'à la soixantième année de son âge, dans le siècle où il avait donné à beaucoup l'exemple d'une vie admirable de sainteté ; à ce grand âge, bien qu'il eût depuis longtemps déjà atteint le faîte de la perfection, et qu'il fût merveilleusement éclairé des rayons de la divine contemplation, puisqu'il avait pu faire paraître certains livres excellents et parfaits cependant, avec quelques compagnons, il rentra à la Valverde, ayant le dessein de se livrer entièrement, au fond de cette retraite, dans le calme et la paix, à la divine contemplation.

    Cet homme, sublimement éclairé de Dieu, reconnaissait en effet que la paix et la solitude du lieu sont très favorables à la lucidité de l'esprit et à la pureté de la divine contemplation.

    C'est pourquoi, dans cette retraite de la Valverde, comme l'aigle, ayant renouvelé la jeunesse de son esprit, il commença à plonger le regard de son intelligence dans la splendeur de l'éternel Soleil, avec tant de clarté et de lucidité, qu'un très petit nombre à peine peuvent atteindre, dans ce genre de vie, à cette extrême perfection.

    Les écrits qu'il édita l'attestent, et l'on y trouve bien des choses dignes de l'admiration et de la vénération des plus profonds Théologiens. Que si quelqu'un n'en peut encore saisir toute la portée, qu'il croie, afin de voir et de comprendre ; et, (comme ce très saint auteur nous y exhorte souvent), qu'il vaque à la réforme de l'homme intérieur, en s'exerçant à l'amour divin ; et de la sorte, il méritera parfois d'être abondamment éclairé, dans son intelligence,des rayons de la divine lumière.
 

(1) Couvent de Chanoines Réguliers dans la forêt de Zons ou Soignies Zoniensi ou Sonegioe) près de Bruxelles (Brabant).