PSAUME XV
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DISCOURS SUR LE PSAUME XV.

LE CHANT DE LA RÉSURRECTION.

 

Parce que le Christ a mis sa confiance dans le Seigneur, qu‘il n’a voulu d’autre héritage que lui seul, le Seigneur l’a fait triompher de ses ennemis par la résurrection. Ces sentiments peuvent être aussi ceux de l’âme juste qui se confie en Dieu et qui triomphe aussi de la mort éternelle.

 

INSCRIPTION DU TITRE, POUR DAVID (Ps. XV, 1 ).

              1. Ce Psaume est le chant de notre roi, dans son humanité, lui qui dans sa passion obtint sur l’inscription le titre de roi.

2. Voici ses paroles : « Conservez-moi, Seigneur, parce que j’ai mis en vous mon  espoir ; j’ai dit au Seigneur: Vous êtes mon Dieu ; vous n’avez nul besoin de mes biens (Ps. XV, 2 ) » .Vous n’avez que faire de mes biens pour votre félicité.

3. « Aux âmes saintes qui habitent ses domaines (Id. 3 ) », c’est-à-dire à ces saints qui ont mis leur espoir dans la terre des vivants, aux  (184) citoyens de la Jérusalem céleste, dont la conversation spirituelle est fixée par l’ancre de l’espérance, dans cette terre qui est fort bien nommée la terre de Dieu, quoique selon le corps ils vivent en ce bas monde,-e il a fait « admirer tout l’amour que j’ai pour eux (Ps. XV, 3 ) ». Le Seigneur donc a fait connaître à ces âmes saintes, mes desseins merveilleux pour leurs progrès, et ils ont alors compris l’avantage que leur procure ce mystère d’un Dieu qui est homme pour mourir, et de cet homme qui est Dieu pour ressusciter.

4.  « Leurs infirmités se sont multipliées » ; non pour leur perte, mais pour leur faire désirer le médecin. « C’est pourquoi ils ont hâté leur course ». Donc, à la vue de leurs nombreuses maladies, ils se sont hâtés d’en chercher la guérison. « Je ne les assemblerai pas pour des sacrifices sanglants (Id. 4 ) ». Leurs assemblées ne seront plus charnelles, et ce n’est point en faveur du sang des animaux que je les rassemblerai pour les exaucer. « J’oublierai leur nom qui ne sera plus sur mes lèvres ». Par un changement tout spi-r rituel, ils oublieront ce qu’ils étaient autrefois; et moi, dans la paix que je leur donnerai, je ne verrai plus en eux des pécheurs ou des ennemis, ou même des hommes, mais je les appellerai des justes, des frères, et des enfants de Dieu.

5. « Le Seigneur est la part de mon héritage et de mon calice (Id. 5 ) ». Car ils posséderont aussi avec moi cet héritage qui est Dieu même. Que d’autres se choisissent, pour en jouir, l’héritage des biens temporels et passagers; le partage des saints, c’est Dieu qui est éternel. Que d’autres s’enivrent de mortelles voluptés, le Seigneur est la part de mon calice. En disant « de mon calice », je comprends aussi l’Eglise avec moi, car où est la tête, là est aussi le corps. Je ferai en effet mon héritage de leurs assemblées, et dans l’ivresse de mon calice j’oublierai leurs noms anciens. « C’est vous, ô Dieu, qui me rétablirez dans mon héritage (Ibid. ) », afin que ceux que je délivre, connaissent l’éclat que j’avais en vous avant la création du monde (Jean, XVII, 5 ) ». Ce n’est point pour moi que vous me rendrez ce que je n’ai point perdu, mais pour ceux qui ont perdu la connaissance de cette gloire; et comme je suis en eux, « c’est à moi que vous la rendrez ».

6. « Le cordeau a mesuré ma part dans des lieux ravissants (Ps. XV, 6 ) ». Comme le Seigneur devint autrefois la possession des prêtres et des lévites, mon héritage m’est échu comme par le sort, dans la splendeur de votre gloire, ô mon Dieu. « Et cet héritage est glorieux pour moi », car il n’est pas glorieux pour tous, mais pour ceux qui le comprennent ; et comme je suis en eux, c’est pour moi qu’il est glorieux.

7. « Je bénirai le Seigneur qui m’a donné l’intelligence », nécessaire pour voir et posséder cette part glorieuse. « De plus, jusqu’à la nuit, mes reins m’ont donné une sévère leçon ». En outre de l’intelligence, cette partie inférieure de moi-même, ou la chair, dont je me suis revêtu, m’a donné une leçon, en me faisant éprouver les ténèbres de la mort, qu’ignore cette intelligence.

8. « Je plaçais toujours le Seigneur en ma présence (Id. 8 ) ». En venant dans ce monde qui passe, je n’ai point perdu de vue celui qui demeure éternellement, avec le dessein de

rentrer en lui, après cette vie des temps. « Car il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé ». Il m’assiste, afin que je demeure ferme en lui-même.

9. « C’est pour cela que mon coeur a tressailli, que ma langue a chanté sa joie ». La joie donc a rempli mes pensées, et l’allégresse a éclaté dans mes paroles. « En outre, ma chair reposera dans l’espérance ». Ma chair ne sera point absorbée par la mort, mais elle s’endormira dans l’espérance de la résurrection.

10. « Parce que vous ne laisserez point mon âme dans les enfers (Id. 10 ) ». Vous ne donnerez pas mon âme comme une proie aux enfers, « et vous ne permettrez pas que votre saint « éprouve la corruption ». Vous n’abandonnerez pas à la pourriture un corps sanctifié, qui doit sanctifier les autres. « Vous m’avez fait connaître les voies de la vie ». C’est par moi que vous avez enseigné la voie de l’humilité, afin que les hommes revinssent à la vie, qu’ils avaient perdue par l’orgueil : et comme je suis en eux, c’est à moi que vous l’avez fait connaître. « Vous me remplirez de joie en me faisant voir votre face ». Quand ils vous verront face à face, leur joie sera telle qu’ils n’auront plus aucun désir; et comme je suis en eux , c’est moi que vous (185) remplirez de joie. « A votre droite sont d’éternelles délices (Ps. XV, 11 )». Vos faveurs et vos bontés nous sont délicieuses dans le chemin de cette vie, et nous font arriver au comble de la gloire en votre présence.

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