LA CONSOLATION DES ÉCRITURES

 

 

Vraiment, mes frères, quand le trouble intérieur ou les ennuis nous abattent, nous trouvons dans les saintes Ecritures la consolation qu'il nous faut. « En effet, tout ce qui a été écrit, le fut pour notre instruction, afin que la constance et la consolation que donnent les Ecritures, nous procurent l'espérance » (Rom. 15, 4). Je vous assure, mes frères, aucune contrariété ne peut survenir, aucune tristesse, aucune amertume qui, dès que s'ouvre à nous le texte sacré, ne s'évanouisse bientôt, ou ne soit rendue tolérable. C'est le champ où Isaac, quand le jour décline, va pour méditer, et Rebecca venue à sa rencontre, apaise par sa douceur, la douleur qui l'avait saisi (Gen. 24, 64). Que de fois, ô bon Jésus, le jour décline et vient la nuit, que de fois, comme à la lumière du jour succèdent les ténèbres de la nuit, une douleur intolérable succède à telle petite consolation! Tout tourne à dégoût, tout ce que je vois m'est une charge. Si quelqu'un parle, je l'entends à peine. Si quelqu'un me pousse, je le sens à peine. Mon cœur se durcit comme une pierre, ma langue se fige à mon palais, mes yeux se dessèchent. Que faire en ces moments ? Je sors pour méditer dans le champ, j'ouvre le livre sacré, je lis et je grave dans cette cire mes pensées, et soudain Rebecca, c'est-à-dire votre grâce, ô bon Jésus, vient vers moi, sa lumière dissipe mes ténèbres, chasse l'ennui, brise ma dureté. Qu'ils sont à plaindre ceux qui, troublés par la tristesse, n'entrent pas dans ce champ pour y trouver la joie.