Homélies sur Isaïe

 

 

Dans les chapitres XIII et suivants, Isaie lance des oracles contre les villes païennes ennemies d'Israël. Saint Aelred avait commenté brièvement ces oracles, ces « fardeaux » (suivant la Vulgate), dans un sermon d'Avent. Ce sermon plut tellement à ses moines qu'ils lui demandèrent d'en reprendre le commentaire en détail. Cest ce que fit l'abbé de Rievaulx en trente-trois homélies, qu'il transmit à l'évêque de Londres dont il estimait la science exégétique.

La lettre d'envoi qui accompagnait son manuscrit peut nous sembler légèrement exubérante. Nous en avons donné la traduction ici parce que saint Aelred, pour convaincre l'évêque de l'admettre dans son amitié, « s'appuie sur les lois de l'amour et de la charité » et en donne une description.

 

Le sermon inaugural traite de la place de la Bible dans le plan de notre retour à Dieu. Saint Aelred la situe dans une vaste synthèse métaphysique aussi bien que théologique. Il donne également dans ce sermon une justification intéressante de l'exégèse allégorique.

La deuxième homélie commente le titre du chapitre XIII d'Isaïe : « Vision d'Isaïe... ». Pour expliquer la nature d'une vision prophétique. Aelred distingue à la suite de saint Augustin plusieurs sortes de visions, dont il illustre les deux dernières par une histoire. Visions spirituelle et intellectuelle marquent les sommets de deux genres de devotion : contemplation de l'humanité du Christ ou contemplation plus théocentrique de l'éfre divin. Les récits d'extases ou de phénomènes mystiques sont très rares dans les écrits des cisterciens du XII° siècle. Il était d'autant plus intéressant de relever celui-ci qui nous donne en même temps de précieuses indications sur le vocabulaire et la dévotion de cette époque.