SAINT PAUL

 

 

Saint Paul était de la tribu de Benjamin, ainsi qu'il le dit lui-même (cf. Phil. 3, 5). Or, Benjamin signifie « Fils de la droite ». Par « la droite », on a coutume de comprendre la puissance. Benjamin veut donc dire fils de la droite, c'est-à-dire, fils de la puissance : Aussi Paul n'a pas été amené à la foi du Christ par la prédication ou la persuasion d'un homme, mais c'est la puissance divine qui l'a terrassé. Paul sévissait contre les chrétiens et les persécutait même en des régions lointaines. C'est là que la puissance de Dieu le renversa, de sorte qu'en un même endroit et à la même heure, il se trouva d'abord adversaire du Christ et ensuite le plus obéissant des hommes. Telle fut la « mutation de la droite du Très-Haut », comme dit le psaume (76, 11). Beaucoup de péchés lui furent remis, non parce qu'il avait beaucoup aimé, mais pour qu'il aime beaucoup. Auparavant, il n'avait aucun nom plus en haine que le nom de Jésus-Christ ; ensuite, aucun nom ne lui sembla plus doux. Il aimait tellement le Christ qu'il ne voulut plus porter le nom qu'il avait lorsqu'il le persécutait. Ce nom lui était devenu haissable parce que sous ce nom, il avait été le persécuteur du Christ. Et comme il avait répudié l'âme du persécuteur, il voulut en rejeter aussi le nom. Ce ne fut pas à son baptême qu'il fut appelé. Paul, ainsi qu'il apparait clairement au livre des Actes des Apôtres, ce ne fut que lorsque le Christ lui eut gagné le cœur par la douceur, qu'il se mit à avoir honte de son passé et du nom qu'il portait.

 

Qui pourra jamais comprendre et exprimer à quel point Paul a aimé Notre-Seigneur ? Il avait sans cesse ce doux nom, je veux dire « le Christ », dans son cœur et il l'avait toujours sur les lèvres. Ne semble-t-il pas qu'il ne puisse rien dire sans mentionner ce nom ?

En effet, lorsque vous lisez ou entendez ses épîtres, c'est presque à chaque verset qu'il ajoute : « dans le Christ Jésus », ou bien « avec le Christ Jésus Notre-Seigneur », ou encore « par le Christ Jésus Notre-Seigneur ». Auparavant il se réjouissait lorsqu'il pouvait enchaîner, emprisonner ou lapider des disciples du Seigneur, mais ensuite, il se glorifiait, au contraire, d'endurer lui-même tous ces mauvais traitements. C'est ainsi qu'il dit : « Je me complais dans mes faiblesses, dans les détresses et les angoisses endurées pour le Christ » (II Cor. 12, 10).

 

Cette page sur saint Paul est extraite d'un sermon pour la fête des Saints Pierre et Paul, découvert et publié en 1960 par le Père Aelred Squire, O.P. (voir Bibliographie).