JACQUES DE VARAZZE
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MARC
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LÉGENDE DU BIENHEUREUX JACQUES DE VARAZZE

 

PRISE DANS L'HISTOIRE DES HOMMES CÉLÈBRES DE L'ORDRE DE SAINT DOMINIQUE ET DANS QUÉTIF ET ECHARD

 

Le bienheureux Jacques, surnommé de Varaggio; du lieu de sa naissance aujourd'hui appelé Varazze, sur la route qui côtoie la mer de Savone à Gênes, naquit vers l'an 1230. Jeune encore, il entra dans l'ordre, de saint Dominique en 1241 et s'y fit remarquer par sa piété, la régularité de sa conduite, son amour pour l'étude, son zèle du salut des âmes et par une prudence consommée dans l'exercice des fonctions qui lui furent confiées. Il enseigna les Saintes Lettres en différents endroits et mérita par le charme de sa parole et la pureté de son langage de prêcher dans les églises importantes de l'Italie pendant l'Avent et le Carême. Les succès de ses prédications furent abondants. Son mérite le fit élire prieur, de son ordre, et, en 1267, il fut chargé du gouvernement général des couvents que les frères prêcheurs possédaient dans la Lombardie. Bernard Guidonis prétend qu'il remplit ces fonctions l'espace de dix-huit ans sans interruption : mais il se trompe; car il fut remplacé dans l'assemblée générale (XXIV)

tenue à Paris en 1286. Plus tard en 1288, dans l'assemblée de Lucques, il fut nommé définiteur de sa province et en 1290, il fut un des quatre choisis à Ferrare par les cardinaux Latinus des Ursins et Hugues de Bilione pour porter la démission de Munion, général de tout l'ordre; au nom du pape Nicolas IV. Il rendit à Munion ce témoignage qu'il s'était acquitté de sa charge avec un profond désintéressement, et ne fut pas le seul à gémir de l'affront que recevait en cette circonstance l'ordre de saint Dominique blessé par là dans sa dignité. Toutefois il ne perdit pas les bonnes grâces du souverain Pontife, puisque, en 1292, il fut élevé sur le siège archiépiscopal de Gênes, et appelé à Rome par le pape qui voulait le sacrer de ses propres. mains. Mais Nicolas IV étant mort le vendredi saint, 4 avril, le Sacré Collège décida en consistoire que la République de Gênes ne devait pas être privée plus longtemps de son évêque et ce fut le cardinal Latinus, évêque d'Ostie, dont il a été question déjà, qui le sacra le dimanche de Quasimodo, 13 avril. Dans la même semaine il reçut le Pallium, et aussitôt après il alla prendre le gouvernement de son diocèse. Il donna tous ses soins à y faire fleurir les bonnes moeurs par ses exemples, par sa parole et par les sages mesures qu'il adopta. Aucune difficulté n'était insurmontable pour notre bienheureux. Qu'il suffise de dire, d'après le témoignage unanime de ses contemporains, que pendant les six années de son épiscopat, il fut le plus vigilant comme le plus aimé des pasteurs. C'était un évêque des (XXV) premiers siècles. Il éteignit les discordes qui embrasaient la ville. Il célébra un synode solennel de toute la Province avec un grand appareil. Ses revenus étaient employés au soulagement des pauvres; il allait jusqu'à se priver du nécessaire. La mort vint le surprendre au milieu de ses bonnes oeuvres, à l'âge de 70 ans environ. Bernard de Guidonis n'est pas exact en fixant cette époque à 4299 ou 1300, le I4 juillet, puisque Boniface VIII lui donna pour successeur, le 3 des nones de février et l'an 5 de son pontificat, F. Porchet Spinola, de l'ordre des Frères-Mineurs. Or, l'an 5 de Boniface VIII ne peut être qu'en 1299. Le bienheureux Jacques de Voragine serait donc mort en 1298. Son corps fut, ainsi qu'il l'avait exigé, inhumé à Gênes dans l'église de saint Dominique; à gauche du maître-autel. On rapporte que Boniface VIII, en lui imposant des cendres, au commencement du carême, les lui aurait jetées dans les yeux en parodiant les paroles de la Liturgie : « Memento, homo, quia pulvis est, et in pulverem reverleris : Souviens-toi que tu es Gibelin et qu'avec tes Gibelins tu retourneras au néant. » Mais tout le monde s'accorde à dire que c'est une fable, puisqu'il n'y eut entre le pape et lui la moindre querelle de quelque nature que ce fût. Peut-être a-t-on voulu parler de son successeur qui eut à souffrir de grandes difficultés dans son administration.

Pendant qu'il était chez les FF.- PP. et durant son épiscopat, il composa un grand nombre d'ouvrages. Le premier, fut la Légende des Saints qu'il compila (XXVI) en un volume. Il emprunta beaucoup à l'Histoire ecclésiastique, à l'Histoire tripartite et à différentes chroniques. Après le prologue, l'ouvrage commence par ces mots: Adventus Dni.

Le succès de ce livre fut immense, tout le monde le dévora, et indépendamment des nombreux manuscrits qui en existent, on compte. Plusieurs éditions incunables. Il serait bien difficile de les signaler toutes ; ce fut peut-être le livre imprimé le plus souvent avec la Bible et l'Histoire scholastique de  P. Comestor.

On a encore, de Jacques de Varazze, des Sermons qui furent imprimés et qui sont devenus assez rares ; une traduction de la Bible en italien; un livre sur saint Augustin; une chronique de Gênes qu'il polisse jusqu'en 1295 : une histoire des archevêques ses prédécesseurs : un Mariale ou les éloges de la sainte Vierge; une table historique de la Bible, etc.

Ces ouvrages, ainsi que la bibliothèque dont nous avons donné précédemment le catalogue, d'après ses citations de la Légende, offrent la preuve qu'il fut un homme studieux, savant et éclairé.

On lit dans Godescard que. le pape Pie VII a confirmé en 1816 le culte qu'on lui rendait de temps, immémorial, et l'a déclaré bienheureux. Ce temps immémorial dont parle le savant hagiographe rappelle que les Dominicains célèbrent, avec un office propre, la fête du bienheureux Jacques, le 13 juillet:

 

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