III

 

Deux âmes élues

 

Un jeune homme de vingt-six ans, M. Auguste Faure, professeur dans une institution libre de Saint-Étienne et en même temps aide très dévoué de l'aumônier militaire, se sentait quelque attrait pour la Compagnie de Jésus. Afin d'en avoir le cœur net, il désira consulter le Curé d'Ars.

« Mon Père, confia-t-il à M. Vianney, la pensée me vient par instants d'entrer chez les Pères Jésuites.

— Mon cher ami, restez où vous êtes : la vie est si courte ! »

M. Faure posa alors au saint une question :

« Telle dame qui est malade guérira-t-elle ?

— Mon enfant, répliqua M. Vianney sans la moindre hésitation, elle a déjà sa récompense ».

A son retour, le jeune professeur apprit que cette dame était morte pendant qu'il se rendait à Ars. Qu'elle était heureuse ! Le ciel l'avait reçue.

Quant à M. Auguste Faure, moins d'un an après son entrevue avec le saint Curé, il contracta une fluxion de poitrine en se dévouant auprès des soldats qu'il préparait à leurs pâques. Son cas se compliqua d'une fièvre maligne. Il mourut, le Magnificat auxlèvres (1).

 

(1) Annales d'Ars, juin 1906

 

 

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