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LETTRE CCLV.
Rusticus désirait que son fils épousât la jeune orpheline; saint Augustin lui répond qu'il ne saurait consentir à ce projet d'union, parce que son fils est encore païen.
AUGUSTIN A SON BIEN-AIMÉ SEIGNEUR, A SON HONORABLE ET ILLUSTRE FILS RUSTICUS, SALUT DANS LE SEIGNEUR.
Je vous souhaite à vous et à votre maison tous les biens, non-seulement ceux de la vie présente, mais encore ceux de la vie future et éternelle, à laquelle vous ne croyez point encore. Quant à la jeune fille que vous me demandez, je n'ose rien promettre pour ce qui la regarde; les raisons qui m'y déterminent se trouvent dans ma réponse à mon saint frère et collègue Bénénatus, ô mon bien-aimé seigneur et honorable fils ! Quoique j'aie tout pouvoir de marier cette orpheline, je ne la marierai jamais qu'à un chrétien; vous savez bien cela, et pourtant vous n'avez voulu me rien promettre sur votre fils, qui est demeuré païen ; à plus forte raison , ne dois-je prendre aucun engagement pour le mariage de la jeune fille; vous pouvez voir tous mes motifs dans ma lettre à Bénénatus, et je resterais dans la même réserve, lors même que j'aurais à me réjouir, non-seulement de la promesse, mais même de la conversion de votre fils.
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