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Il le savait bien ; mais que lui importait ? Si, au lieu de deux martyrs, trois s'offraient à Dieu, cela ne valait-il pas mieux ? Ce qu'il craignait, c'est qu'il n'y en eût point. La chambre où ils se trouvaient était une salle de banquet, rarement ouverte pendant le jour, et pour cette raison faiblement éclairée, comme au Panthéon, par une ouverture pratiquée au plafond. Sébastien, désirant être vu de tous, se plaça dans le vif et brillant rayon de lumière qui s'en échappait, en laissant le reste de l'appartement dans une obscurité presque complète. A chacun de ses mouvements, ce rayon, frappant l'or et les pierreries de sa riche armure de tribun, renvoyait mille feux étincelants dans les coins les plus sombres, tandis qu'il entourait d'une douce auréole sa tête découverte, montrait ses nobles traits émus d'une tendre inquiétude, et ses regards dirigés vers les deux confesseurs ébranlés. Il s'écoula quelques instants avant qu'il pût ouvrir la bouche pour exprimer la violence de sa douleur, qui se fit jour, à la fin, en de brûlantes paroles.
«Saints et vénérables frères, s'écria-t-il, qui avez été les témoins du Christ, emprisonnés à cause de lui, vous dont les membres portent la trace des chaînes endurées pour sa gloire, et qui avez souffert les tourments avec lui, je devrais tomber à vos pieds pour vous rendre hommage et solliciter vos prières, au lieu de me tenir devant vous prêt à vous adresser des exhortations et jusqu'à des reproches. Dois-je croire ce que j'ai appris, que vous avez arrêté la main des anges qui ajoutaient le dernier fleuron à votre couronne, que vous avez même songé à leur dire de la briser et d'en abandonner les fragments aux vents du ciel ? Puis-je croire qu'après avoir déjà mis un pied sur le seuil du paradis, vous pensez à revenir sur vos pas, pour errer de nouveau dans la vallée de l'exil et des larmes ?»
Les deux jeunes gens baissèrent la tête et confessèrent humblement leur faute en versant des pleurs. Sébastien continua :
«Vous ne pouvez soutenir les regards d'un pauvre soldat comme moi, le dernier des serviteurs du Christ ; que ferez-vous donc devant l'oeil irrité du Seigneur, en ce jour terrible où il vous reniera à son tour devant ses anges, vous qui, étouffant les cris de votre conscience, vous préparez à le renier à la face des hommes ? Au lieu de vous présenter au pied de son trône avec confiance, comme de bons et fidèles serviteurs, vous aurez à y comparaître, après vous être traînés dans l'infamie quelques années de plus, désavoués par l'église, méprisés par ses ennemis, éternellement rongés par le remords, qui ne vous laissera pas un instant de repos.
- Cessez, oh ! par pitié, cessez, jeune homme, qui que vous soyez, s'écria Tranquillinus, père des deux jeunes gens, ne parlez pas à mes fils avec tant de sévérité. Ils n'ont commencé à céder qu'en voyant couler les larmes de leur mère et en entendant mes supplications ; ils ne craignent pas les tortures qu'ils ont endurées avec tant de courage. Pourquoi laisseraient-ils leurs malheureux parents en proie à la misère et au chagrin ? Votre religion l'ordonne-t-elle, pouvez-vous l'appeler sainte ?
- Prenez patience, bon vieillard, dit Sébastien d'une voix douce en le regardant avec bonté ; laissez-moi d'abord parler à vos fils. Ils savent ce que je veux dire, et vous ne sauriez m'entendre encore ; mais, avec la grâce de Dieu, cela vous sera bientôt possible... Votre père a bien raison d'avouer que c'est pour l'amour de lui et de votre mère que vous semblez hésiter à leur préférer Celui qui vous a dit : «Quiconque aime son père et sa mère plus que moi n'est pas digne de moi.» Vous ne pouvez espérer de procurer la vie éternelle à vos parents en la perdant vous-mêmes. En ferez-vous des chrétiens, si vous reniez le christianisme ? Deviendront-ils les soldats de la croix, si vous en abandonnez le drapeau ? Leur enseignerez-vous que les doctrines en sont plus précieuses que la vie, si vous les sacrifiez pour sauver la vôtre ? Voulez-vous leur procurer, non pas la vie mortelle de ce corps périssable, mais la vie éternelle de l'âme ? Eh bien, hâtez-vous de l'acquérir vous-mêmes ; jetez aux pieds du Sauveur les couronnes que vous allez recevoir, et implorez-le pour le salut de vos parents.
- Assez, assez, Sébastien, nous sommes prêts, s'écrièrent en même temps les deux frères.
- Claudius, dit l'un, remettez les chaînes que vous m'aviez enlevées.
- Nicostrate, ajouta l'autre, ordonnez qu'on exécute la sentence.» Mais Claudius et Nicostrate restèrent immobiles.
«Adieu, cher père ; adieu, mère bien-aimée, dirent-ils tour à tour en embrassant leurs parents.
- Non, répondit le père, nous ne nous séparerons plus. Nicostrate, allez dire à Chromatius que dès à présent je suis chrétien ainsi que mes fils. Je mourrai avec eux pour cette religion qui a pu en faire des héros.
- Et moi, continua la mère, je ne consentirai pas à être séparée de mon mari et de mes enfants.»
La scène qui suivit défie la description. Tous étaient émus, tous pleuraient ; les prisonniers s'unissaient tous dans ce conflit d'émotions nouvelles. Sébastien se vit entouré d'un groupe d'hommes et de femmes touchés par la grâce, adoucis par son influence, et subjugués par son pouvoir ; cependant tout était perdu si un seul d'entre eux restait en arrière. Il vit le péril imminent, non pour lui, mais pour l'église, si on venait subitement à tout découvrir, et aussi pour ces âmes incertaines sur le seuil de l'éternité. Les uns s'attachaient à ses pas ; les autres embrassaient ses genoux ou baisaient ses pieds, le prenant sans doute pour cet esprit de paix qui apparut à Pierre dans sa prison, à Jérusalem.
Deux seulement restaient silencieux. Nicostrate était ému peut-être, mais non gagné. Son coeur était remué ; mais ses convictions restaient inébranlables. Zoé, sa femme, à genoux devant Sébastien, les bras étendus, le regardait silencieusement et d'un air suppliant.
«Allons, Sébastien, dit le gardien des archives, car tel était l'emploi de Nicostrate, il est temps que vous vous éloigniez. Je ne puis qu'admirer la sincérité de votre foi et la générosité de votre coeur, qui vous font agir ainsi, et qui entraînent ces jeunes gens à la mort ; mais mon devoir est impérieux, et doit vaincre mes propres sentiments.
- Ne croyez-vous donc pas avec les autres ? - Non, Sébastien, je ne cède pas si facilement ; il me faut d'autres preuves que celles de votre vertu.
- Oh ! parlez-lui, vous ! dit Sébastien à Zoé, parlez-lui, femme fidèle, parlez au coeur de votre époux ; je suis sûr de ne pas me tromper en disant que vos regards annoncent que vous, au moins, vous croyez.»
Zoé cacha sa figure dans ses mains, et fondit en larmes.
«Vous avez mis la main sur la plaie, Sébastien, dit son mari : ne savez-vous pas qu'elle est muette ?
- Je l'ignorais, noble Nicostrate ; car elle pouvait parler lorsque je la vis en Asie pour la dernière fois.
- Depuis six ans, répondit-il d'une voix émue, sa langue, jadis si éloquente, est paralysée, et n'a jamais articulé une seule parole.»
Sébastien resta silencieux pendant un instant ; puis tout à coup il étendit les bras, comme le faisaient toujours les chrétiens en prière, éleva ses yeux vers le ciel, et s'écria avec transport :
«0 Dieu, Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, daignez achever vous-même l'oeuvre que vous avez entreprise. Montrez votre puissance, dont nous éprouvons le besoin. Confiez-la aujourd'hui au plus faible, au plus misérable instrument. Malgré mon indignité, laissez-moi brandir l'épée de votre croix victorieuse, afin que les esprits des ténèbres fuient à son aspect, et que tous mes frères soient sauvés par elle ! Zoé, levez encore les yeux vers moi.
Tout le monde gardait le plus profond silence ; Sébastien, après une courte prière intérieure, fit le signe de la croix, avec la main droite, sur la bouche de la muette, en disant : «Parlez, Zoé ; croyez-vous ?
- Je crois en Notre-Seigneur Jésus-Christ,» répondit-elle d'une voix claire et ferme. Et elle tomba aux pieds de Sébastien.
Ce fut presque un cri sauvage que poussa Nicostrate en se jetant aux genoux du tribun et en inondant de larmes sa main droite. La victoire était complète ; tout le monde était gagné. Il ne s'agissait plus que de prendre immédiatement des mesures nécessaires pour prévenir une découverte. La personne responsable des prisonniers pouvait les loger où bon lui semblait ; Nicostrate les mit tous en liberté dans sa propre maison, ainsi que Tranquillinus et sa femme ; de son côté, Sébastien s'empressa de les confier au saint prêtre Polycarpe, du titre de Saint-Pastor. Le cas était si extraordinaire et demandait tant de discrétion, l'époque était si menaçante et les nouvelles causes d'irritation devaient être écartées avec tant de soin, qu'il fallut hâter l'instruction des catéchumènes et la poursuivre nuit et jour, afin de pouvoir leur administrer promptement le baptême.
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Il lui était donc tout à fait impossible de continuer à exercer ses fonctions, qu'il résigna entre les mains de l'empereur. Tertullus, père de l'illustre Corvinus et préfet du prétoire, lui succéda ; aussi le lecteur comprendra que les faits que nous venons de raconter, d'après les actes de saint Sébastien, sont un peu antérieurs au commencement de notre récit ; déjà, dans un chapitre précédent, nous avons parlé du père de Corvinus comme étant préfet de la cité.
Reportons-nous à cette soirée pendant laquelle Sébastien, accompagné de Pancrace, reçut dans ses appartements la plupart des personnes que nous venons de nommer. Beaucoup d'entre elles demeuraient au palais ou dans le voisinage ; Castulus, qui occupait un poste élevé à la cour (1), et sa femme Irène étaient aussi présents. Plusieurs réunions avaient eu lieu précédemment, dans le but de chercher quel était le meilleur plan pour compléter l'instruction des convertis, et soustraire à l'attention du public un si grand nombre de personnes, dont le changement de vie et l'empressement à se démettre de leurs emplois devaient exciter l'étonnement et la curiosité. A la demande de Sébastien, l'empereur avait accordé à Chromatius la permission de se retirer dans une villa de Campanie : on décida qu'un grand nombre de néophytes iraient l'y rejoindre et formeraient une seule famille, afin de continuer leur instruction religieuse et de pratiquer en commun tous les exercices de piété. C'était la saison où tout le monde se rendait à sa campagne, et l'empereur lui-même se disposait à partir pour la côte de Naples, puis de là comptait aller visiter l'Italie méridionale. Le moment était favorable pour mettre à exécution le plan concerté. On rapporte que ce fut le pape qui proposa ce départ de Rome, après avoir célébré les divins mystères, dans la maison de Nicostrate, le dimanche qui suivit cette conversion.
On régla tout pendant cette réunion : de petites troupes devaient partir les jours suivants, par des routes différentes ; les uns allaient directement par la voie Appienne ; les autres, suivant un chemin de montagne, derrière Tibur, traversaient Arpinum ; mais tous devaient se réunir à la villa, non loin de Capoue. Pendant toute la fastidieuse discussion de ces arrangements, Torquatus, un des prisonniers convertis par la visite de Sébastien, se montra téméraire, plein d'impatience et d'impétuosité. Il trouvait à redire à tous les plans, semblant mécontent des avis qu'on lui donnait, et parlait avec mépris de ce qu'il appelait la fuite du péril. Pour lui, disait-il, il était prêt à se rendre le lendemain sur le forum, pour y renverser n'importe quel autel, et se déclarer ouvertement chrétien devant le premier juge qu'il rencontrerait. Rien ne fut épargné pour l'adoucir et le calmer ; on sentait combien il était important qu'il partît avec les autres pour la campagne. Il insista cependant pour agir à sa guise.
Il ne restait plus qu'une chose à fixer : c'était de savoir qui se mettrait à la tête de la petite colonne et en dirigerait les opérations. Une lutte affectueuse se renouvela donc entre le saint prêtre Polycarpe et Sébastien ; l'un et l'autre souhaitaient de rester à Rome, et de courir le premier la chance du martyre. La question fut tranchée par l'arrivée d'une lettre du pape, adressée à son «cher fils Polycarpe, prêtre du titre de Saint-Pastor», lui enjoignant d'accompagner les convertis et de laisser Sébastien au difficile devoir d'encourager les confesseurs et de protéger les chrétiens dans Rome. Entendre, c'était obéir : l'assemblée se dispersa après une prière de reconnaissance.
Le tribun, ayant tendrement salué ses amis, insista pour accompagner Pancrace jusque chez lui. Comme ils quittaient la chambre, ce dernier dit à Sébastien : «Ce Torquatus ne me plaît point, et je crains qu'il ne nous cause de l'embarras.
- C'est vrai, répondit l'officier, je voudrais qu'il fût autrement ; mais n'oublions pas qu'il est encore néophyte ; il changera avec le temps et l'aide de la grâce.»
Au moment où ils traversaient la cour d'entrée du palais, ils entendirent un mélange de sons bizarres, mêlés à de grossiers éclats de rire et parfois à des cris sauvages qui paraissaient s'élever de la cour voisine, servant de quartier aux archers mauritaniens. Un grand feu flambait sans doute au centre ; car la fumée et les étincelles s'élevaient en tourbillonnant au-dessus de l'enceinte des portiques.
Sébastien accosta la sentinelle placée dans la cour où ils se trouvaient : «Ami, demanda-t-il, que se passe-t-il chez nos voisins ?
- L'esclave noire, répondit le soldat, qui est leur prêtresse, et doit épouser leur capitaine, si elle peut racheter sa liberté, vient d'arriver pour accomplir certains rites ténébreux : sa présence est toujours la cause de cet horrible vacarme.
- En vérité, dit Pancrace ; et pourriez-vous me dire quelle religion pratiquent ces Africains ?
- Je n'en sais rien, seigneur, répondit le légionnaire, à moins qu'ils ne soient ce qu'on appelle des chrétiens.
- Qu'est-ce qui vous le fait croire ?
- Mais j'ai entendu dire que les chrétiens se réunissent la nuit pour se livrer à des chants détestables et commettre toutes sortes de crimes ; qu'ils font cuire et dévorent la chair d'un enfant tué pour la circonstance (2) ; sans doute c'est là ce qui se passe à côté de nous.
- Bonsoir, camarade,» dit Sébastien ; puis, en sortant du vestibule, il s'écria : «N'est-il pas étrange, Pancrace, qu'en dépit de tous nos efforts, et après trois cents ans, le peuple nous confonde avec les partisans des plus dégradantes superstitions, et nous range parmi les idolâtres, que nous abhorrons par-dessus tout ; nous qui sommes certains de n'adorer en esprit et en vérité qu'un seul Dieu vivant, nous qui savons avec quelle sollicitude on doit chercher à se préserver des souillures du péché, nous enfin qui préférerions mourir plutôt que de prononcer une parole déshonnête! Jusques à quand, Seigneur, oh ! jusques à quand serons-nous ainsi méconnus ?
- Aussi longtemps, dit Pancrace en s'arrêtant sur les degrés extérieurs du vestibule et en élevant ses regards vers la lune sur son déclin, aussi longtemps que cette pâle lumière continuera d'éclairer notre marche, et jusqu'à ce que le soleil de justice se lève dans toute sa beauté sur notre pays et l'enrichisse de sa splendeur. Sébastien, dites-moi d'où vous préférez voir se lever le soleil.
- Le plus beau lever du soleil que j'aie jamais vu, dit le tribun, répondant volontiers à la singulière demande de son compagnon, c'était du haut du mont Latial (3), près du temple de Jupiter. L'astre du jour surgit derrière la montagne, en projetant son ombre immense, semblable à une pyramide, au-dessus de la plaine et au loin sur la mer ; puis, à mesure qu'il s'élevait sur l'horizon, cette ombre diminua et finit par disparaître. A chaque instant la lumière frappait quelque nouvel objet ; les galères d'abord et les légers esquifs endormis sur l'Océan, puis le rivage lui-même et les flots qui s'y brisent ; un à un les blancs monuments de la cité s'éveillèrent à ses jeunes rayons ; enfin Rome la majestueuse et ses temples élevés furent inondés de tous les feux du jour. Quel glorieux spectacle ! Ceux qui sont dans la vallée ne le peuvent contempler ou s'en faire la moindre idée.
- C'est bien là ce que j'imaginais, Sébastien, observa Pancrace ; il en sera ainsi lorsqu'un autre soleil plus éclatant se lèvera sur ce pays plongé dans les ténèbres. Qu'il sera beau de voir les ombres de la nuit se dissiper et mettre au jour les charmes jusque-là cachés de notre sainte foi et de notre culte ! La ville impériale elle-même brillera comme le type divin de la cité de Dieu. Ceux qui vivront alors sauront-ils voir ces splendeurs et les apprécier dignement ? Ou bien, bornant leurs regards à l'étroit espace qui les environne, mettront-ils leurs mains devant leurs yeux pour les préserver d'un éclat si soudain et si éblouissant ? Je ne sais trop, cher Sébastien ; mais j'espère que vous et moi nous pourrons contempler ce grand spectacle du haut d'une montagne plus élevée que celle de Jupiter Albain ou Olympien, je veux dire du sommet de la sainte colline où se tient l'Agneau, au pied duquel coulent les eaux de la source de vie (4).
Ils continuèrent à marcher en silence à travers les rues brillamment éclairées (5) ; après avoir atteint la maison de Lucine et s'être affectueusement souhaité une heureuse nuit, Pancrace sembla hésiter un instant et dit : «Sébastien, vous avez dit ce soir quelque chose que je voudrais bien vous entendre expliquer.
- Quelle est cette chose ? - Lorsque vous débattiez avec Polycarpe votre départ pour la Campanie ou votre séjour à Rome, vous avez promis, si vous restiez, d'être très prudent et de ne pas vous exposer au péril sans nécessité ; vous avez ensuite ajouté que votre esprit nourrissait un projet qui vous retiendrait efficacement, mais qu'après son exécution il vous serait difficile de modérer l'ardeur qui vous entraîne à donner votre vie pour le Christ.
- Et pourquoi, Pancrace, désirez-vous tant connaître mes folles pensées ?
- Je l'avoue, je suis vraiment curieux de savoir quel est le motif assez puissant pour diminuer en vous le désir extrême d'atteindre le but que vous savez être le plus élevé de la vie d'un chrétien.
- A mon grand regret, cher enfant, je ne puis vous le dire maintenant ; vous le saurez un jour.
- Me le promettez-vous ?
- Oui, très solennellement. Que Dieu vous garde !»
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