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PANÉGYRIQUE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE.
Ce discours n'est pas de saint Bernard on ne le trouve point parmi ses sermons dans les vieilles éditions, ni dans les manuscrits, si l'on en excepte quelques-uns qui ne sont pas les plus estimés; c'est pour ce motif que, pour la première fois, nous l'avons mis en cet endroit.
1. Reine du monde, nous levons l'esprit et les yeux aussi bien que les mains vers vous, nous fléchissons les genoux devant votre grandeur, nous courbons la tête et nous adressons au ciel vers vous nos prières pleines de. soupirs. Vous êtes au sommet du paradis . De cette hauteur ne dédaignez pas d'incliner sur les hommes, plongés dans la misère de ce monde, qui vous prient avec instance, ces yeux bienheureux qui contemplent, toujours avec désir, cette gloire incompréhensible de la lumière éternelle. Voici que, pécheurs, nous sommes en présence du juge redoutable, dont la main terrible fait vibrer sur nos têtes le glaive de sa colère. Qui détournera son courroux ? Personne, ô souveraine, n'est aussi en état d'opposer sa main au glaive du Seigneur, que vous, l'objet, spécial de l'amour du Très-Haut, par laquelle nous avons reçu dabord sur la terre la miséricorde de la main de notre Dieu. C'est pourquoi ouvrez, ô mère de miséricorde, la porte de votre cur très-bon aux supplications gémissantes des enfants d'Adam. De tous les coins de la terre, nous recourons à lombre de votre protection pour nous cacher de la face de la crainte du Seigneur. Nos yeux, ô notre souveraine, pleurent en se dirigeant vers vous ; nous vous conjurons en criant avec force et dévotion : adoucissez à notre endroit la colère de votre Fils Notre-Seigneur que nous excitons en péchant gravement, et que votre crédit nous attire sa grâce que nous avons perdue à cause de notre ingratitude: nous demandons de nouveau le remède à celui dont les plaies nous ont guéris; parce que nos blessures se, sont corrompues et il n'y a point en nous de partie saine. O notre souveraine, considérez et voyez la grandeur des blessures de nos âmes, parce que nous vous découvrons avec confiance tout ce qui nous touche. Nous connaissons que vous êtes une femme d'une bonté inestimable et une mère digne de vénération, parce que vous avez traversé d'un pied immaculé ce monde impur et dangereux : et vivant encore au milieu des pécheurs, vous êtes remplie, aux yeux du Seigneur, d'une, sainteté si grande, que seule vous avez mérité d'approcher immédiatement du trône du roi éternel. 2. Vous n'avez pas horreur du pécheur, vous ne le méprisez pas, quelque fétide qu'il soit, s'il soupire vers vous, si avec un cur pénétré, il réclame votre intervention; d'une main pieuse vous le retirez de l'abîme du désespoir. vous lui donnez le remède de l'espérance : vous ranimez ce malheureux, vous ne le quittez pas jusqu'à ce que vous l'ayez réconcilié avec le juge redoutable. Théophile, (a) rendu par vous à la grâce, est un éclatant témoignage de votre bienveillance, ce Théophile, dédaigné de tout le monde, que vous embrassez avec une affection maternelle. Il n'est pas étonnant si l'intérieur de votre cur a été inondé avec tant d'abondance de l'huile de la miséricorde, lorsque cette uvre inestimable de miséricorde que Dieu avait décidée de toute éternité pour notre délivrance, a été d'abord réalisée en vous par le maître du monde. Lorsqu'en effet, il a plu à la grâce souveraine d'habiter parmi les hommes dont elle s'était éloignée bien longtemps : seule vous avez été trouvée digne de voir choisir votre sein virginal pour première demeure sur la terre, par le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, lorsqu'il descendit du séjour royal du ciel. Véritablement le bon plaisir de Dieu fut d'habiter en vous, lorsque, dans une construction ineffable, la sagesse de Dieu se bâtit une maison de la substance, de votre chair immaculée comme de bois du Liban : il l'étaya sur sept colonnes d'argent, et y plaça un canapé d'or. Ce sont les esprits de Dieu, c'est là cette femme unique en laquelle , seule, le Sauveur a trouvé le repos qu'il cherchait, et dans le sein de qui il a versé sans mesure tous ses trésors. O Marie, le Saint-Esprit a mis en vous ses complaisances, puisqu'il a daigné consacrer votre sein par des mystères si divers. Il est ce feu consumant qui a enflammé votre âme très-sainte, la remplissant de lui-même et de la splendeur de sa majesté divine : il vous a fécondée d'une manière inexprimable, et il a fait que, vierge concevant, vierge enfantant, vous êtes demeurée perpétuellement vierge. 3. Maintenant donc, ô notre souveraine, tout l'univers vénère votre sein comme le temple très-sacré de Dieu vivant ; parce que c'est là qu'a été commencé le salut du monde, là que le Fils de Dieu s'est revêtu de beauté, parce que, paré de son habit blanc, il s'est porté avec tressaillement à la rencontre de l'Épouse sa fiancée choisie, lui a donné le baiser désiré depuis si longtemps, a consommé, vierge, avec son Epouse vierge, les noces préparées depuis les siècles. Là a été détruite
a Nicolas de Clairvaux parle aussi de ce Théophile en son sermon sur la nativité de la B. Vierge. Voir les notes d'Horatius.
NOTES DE HORSTIUS ET DE MABILLON. CHAPITRE V. IN SER. PANEG. DE B. VIRG. n. 2, col. 543, Hortius.
Par vous Théophile fut rendu à la grâce. Théophile fut économe, ou, comme d'autres le prétendent, archidiacre de l'Église, dans le bourg d'Adana, en Cilicie, sous l'empereur Justinien. Il plaisait à un fort grand nombre de fidèles, et fut regardé comme digne de l'épiscopat (charge qu'il repoussa néanmoins constamment). Accusé outrageusement par des rivaux et cassé de son emploi, il tomba dans un abattement d'esprit, et par suite, dans un état d'impiété tel, que, s'étant mis à la suite d'un juif séducteur et d'un magicien, il renonça par écrit à Jésus-Christ, à sa sainte Mère, et se livra et se donna entièrement à Satan, qui s'était montré ouvertement à lui; mais entièrement agité dans son âme et ne pouvant trouver de repos nulle part, car il n'y a pour les impies ni calme ni repos, il eut enfin recours à la très-sainte Mère de Dieu, et se rendit en un temple qui lui était consacré. Là, se livrant à la prière et au jeûne, il resta quarante jours : il ne cessa de pleurer et de supplier, que lorsque, secouru par la vierge, il reçut l'écrit qu'il avait écrit, signé et remis au démon, rentra dans la grâce de Dieu, et fut publiquement réconcilié avec l'Eglise par l'évêque. Vox. Métaphrast. IV, Févr., Honor. serm. I, sur l'assompt. Mar. Anton. 4, partie de la somme., Tit. 15. Il existe à ce sujet un témoignage remarquable de saint Pierre Damien. «Que vous refusera-t-on, s'écrie ce saint, ô Marie, vous à qui il a été donné d'arracher Théophile des gouffres même de la perdition. Vous avez tiré de la boue, de l'ordure et de la misère, cette pauvre âme malheureuse, niant par ses propres écrits tout ce qui s'est fait en vous. Rien ne vous est impossible, puisque vous pouvez rétablir dans l'espérance de la béatitude ceux qui sont tombés dans le désespoir. n Ce sont ses paroles dans le sermon sur la nativité de la Sainte-Vierge.
la muraille d'inimitié que la désobéissance de nos premiers parents tombés avait dressée entre le ciel et la terre. Là, les choses célestes et terrestres ont fait alliance et se sont rencontrées dans le baiser de paix, quand la divinité et l'humilité se sont réunies en une seule personne: et quand éclata sur la terre ce prodige nouveau, que Dieu fut homme et qu'un homme fut Dieu. Là, le grand Élisée se contracta dans les dimensions de l'enfant qu'il fallait ressusciter. Là l'Ancien des jours donna à son fils chéri plus que les autres, une tunique aux couleurs variées. La, Rébecca, connaissant l'avenir, entoura de peaux de chevreau les mains et le cou de son fils qui devait être tant exalté. Là, en effet, avec l'aide de la grâce du Saint-Esprit, le Fils, qui devait recevoir de son Père toutes les nations pour héritage, revêtit de la similitude de la chair du péché la puissance de la majesté divine, et son visage fut comme caché dans l'infirmité, d'où vient que nous ne l'avons point reconnu. Là, d'après le conseil de la Providence, l'appât fut attaché à l'hameçon qui avait été lancé du ciel dans cette mer immense, pour prendre le serpent antique. De là fut jeté l'anneau d'or, pour perforer la mâchoire de Léviathan et lui faire rejeter ces morts qu'il avait engloutis en sûreté dès le commencement du monde et qui n'étaient pas les siens. 4. Votre sein très-sacré est pour nous un jardin de délices, ô Marie nous y cueillons en grande variété les fleurs de la joie, toutes les fois que nous repassons en esprit, quelle infinie douceur en est sortie pour se répandre sur tout l'univers. Mère de Dieu, vous êtes un jardin fermé, jamais la main du pécheur ne s'y est portée pour le souiller. Vous êtes la cassolette des parfums sacrés, formée par le céleste compositeur, comme en un jour de printemps, vous êtes suavement ornée des fleurs éclatantes de toutes les vertus : parmi elles, trois surtout par leur excellence, provoquent notre admiration. Ces plantes dont le parfum remplit la maison du Seigneur, sont la violette de l'humilité, le lis de la chasteté, la rose de la charité, c'est à juste titre que dans le jardin de Dieu fut choisi celui qui était le plus beau des enfants de Dieu, et sur lequel se repose l'esprit du Seigneur. Et à qui vous comparerons-nous, mère de la beauté ? Vous êtes véritablement le paradis de Dieu, parce que vous avez donné au monde le fruit de la vie; quiconque en mangera, vivra éternellement. La fontaine de vie qui jaillit de la bouche du Très-Haut, est sortie du milieu de votre sein, et de là, se partageant en quatre branches, elle s'est répandue pour arroser la face du monde desséchée, réjouissant la cité de Dieu. Quiconque boira de ces eaux, n'aura pas soif à jamais « et il y aura plus que le paradis en ce lieu, si on boit des eaux qu'il produit, on aura encore soif. » O que de biens vous avez apportés au monde, vous qui avez mérité d'être la canal d'une eau si salutaire! ô lampe très-brillante, que d'âmes vous avez réjouies, lorsque, allumée par la splendeur divine, vous avez fait briller pour ceux qui étaient assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort cette lumière désirée qui a fait trouver la deuxième drachme ! C'est vous qu'apercevait de loin le chantre de l'épithalame sacré, lorsqu'il éclatait en ces mots : « Quelle est celle-ci qui s'avance comme l'aurore à son début: elle est belle comme la lune, choisie comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille ? (Cant. VI 9). » O Marie, vous êtes entrée en ce monde comme une aurore très-brillante, lorsque vous êtes venue, marchant devant les lueurs éblouissantes du véritable soleil, source de sainteté, car il convenait que le jour du salut, le jour du pardon, le jour que le Seigneur a fait, fût annoncé par votre clarté. Vous avez été l'aurore heureuse annonçant un jour fortuné: une telle aurore convenait à un tel jour. Et vous en avez parfaitement rempli le rôle. En effet; le soleil de justice, qui devait sortir de vous, prévenant son lever par des lueurs matinales qu'il lançait d'avance, versa copieusement en vous les rayons de sa lumière ; par ces rayons, vous avez mis en fuite les puissances des ténèbres quEve avait produites, et aussi vous avez donné au monde le soleil dont toutes les nations attendent l'apparition. 5. On dit que « vous êtes belle comme la lune » et ce n'est pas sans raison que l'on vous compare à cet astre. De tous, c'est celui qui est le plus semblable au soleil, et plus que tous, il brille dans le firmament, d'un éclat argentin. Pour vous, image très-expressive du véritable soleil au milieu de mille autres astres qui assistent au trône de Dieu, vous brillez glorieuse au ciel par votre virginale pureté. La lune éclaire nos nuits en réfléchissant la lumière qu'elle a reçue du soleil . Vous nous excitez à vous imiter, par les magnifiques exemples des vertus que Dieu a placées en votre âme, et par ce moyen vous illuminez vos ténèbres. Qui aura suivi vos voies ne marchera point dans l'obscurité ; mais il trouvera la lumière de, la vie. Vous êtes «donc belle comme la lune; disons davantage, plus belle que la lune, parce que « vous êtes toute belle, et qu'il ny a pas de tâche en vous, » ni ombre d'altération. Vous êtes « choisie comme le soleil, » je veux dire ce Soleil qui a créé le soleil. C'est lui qui est choisi entre mille, et vous, vous êtes élue entre mille femmes. Lui est choisi parmi tous les êtres qui existent, et vous vous êtes choisie parmi toutes les créatures qui lui doivent l'existence. « Vous êtes terrible, comme une armée rangée en bataille. Quoi donc en effet ? Est-ce que les princes des ténèbres n'éprouvèrent pas un sentiment d'horreur, lorsqu'ils virent, contrairement à l'usage, une femme marcher contre eux, munie de la plus forte puissance, femme forte et très-exercée dans la guerre, portant « le glaive suspendu à ses côtés à cause des surprises de la nuit ? (Cant. III, 8). » Ne faisons mille difficulté d'admettre qu'autour d'elle se tenaient les puissantes phalanges des vertus spirituelles, qui se soutenaient mutuellement, car c'est par l'ordre établi que dure le jour, et de plus, l'innombrable milieu des esprits bienheureux, envoyés pour servir un si grand prince, pour garder le lit si agréable de Salomon, et veiller à ce qu'un étranger n'envahit pas la demeure destinée au roi éternel. La crainte et la frayeur fondent sur eux, et ils s'écrient ; Il y a plus qu'Eve ici. Voilà le camp du Seigneur, fuyons Israël. Pour vous, guerrière remarquable, vous vous êtes mise à attaquer virilement celui qui le premier avait tout renversé. Par votre humilité, vous avez détruit l'esprit d'orgueil d'Eve; parce que le Seigneur a jeté les yeux sur vous, de telle sorte qu'à cause de cette vertu, il vous a jugée digne d'être élevée au dessus des choeurs des anges. Jamais, en effet, vous ne fassiez montée au dessus d'eux, si auparavant vous ne fussiez descendue par l'humilité, au dessous de tous les hommes. En votre chair virginale, vous avez éteint l'ardeur d'une concupiscence défendue, au point que celui aux yeux duquel les astres ne sont point purs, avait trouvé votre corps si immaculé, «il n'avait pas dédaigné de lui unir sa pureté divine. Ces premiers chefs des ténèbres étant vaillamment combattus par vous, toute l'armée des puissances mauvaises a été mise en fuite en votre présence. 6. On a raconté de vous des choses glorieuses, ô Mère de Dieu. Mais il y a encore place pour vos louanges : pour les célébrer, toute langue balbutie encore. En toute nation sous le soleil, il ny a ni paroles, ni discours, qui puissent parfaitement expliquer la grandeur de votre gloire. O grande, ô pieuse, ô très-aimable Marie ! On ne peut vous nommer sans que vous enflammiez, penser à vous sans que vous délassiez le cur de ceux qui vous aiment; vous n'entrez jamais dans la mémoire pieuse, sans faire sentir la douceur que Dieu a mise en vous. Et maintenant, ô notre Souveraine, nous vous suivons, vous criant de toutes nos forces : Venez en aide à notre faiblesse, enlevez notre opprobre. Vous voyez cette peau qui nous entoure, c'est celle d'Eve notre mère, c'est elle qui nous l'a transmise; c'est elle, mère infortunée, qui en a revêtu la chair de ses enfants, comme dun double manteau de confusion. C'est de sa main, en effet, que notre terre a reçu la semence dun double mal, et nous a produit les épines et les ronces de l'iniquité dans l'âme, et de la souffrance dans le corps, et de la mort dans l'une comme dans l'autre. O malheureux héritage! ô triste infirmité de la nature humaine ! Jusques à quand te souffrirons-nous ? Tu as grandement fait fléchir nos épaules, parce que tu es pesante, et que nous t'avons bien longtemps supportée. Tu nous as placé beaucoup au dessous des anges, tu nous as égalés au cheval et aux bêtes de somme; tu t'es accrue à un degré si excessif, que tu n'as pu être guérie que par la mort du Fils de Dieu; tu t'es trop élevée au dessus de nous, lorsque, sans précaution aucune, tu es montée jusquà celui qui est par dessus tout. 7. Et qui nous délivrera de la corruption de cette misérable fourrure ? La grâce de votre Fils notre Sauveur, ô Marie, qui, afin d'enlever nos infirmités, s'est spontanément rendu infirme ; et qui, pour être la mort de notre mort, est mort innocent pour sauver les pécheurs. Et qui est aussi en état de parler au cur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme vous, ô bienheureuse Marie, qui, dans le midi éternel, vous reposez dans le secret des embrassements de votre Fils très-aimant et jouissez dans la plénitude de la joie de votre cur, de ses entretiens les, plus familiers. Parlez, ô souveraine,parce que votre Fils; écoute Vous obtiendrez tout ce que vous demanderez. Invoquez sur nous son saint nom afin que nous soyons, guéris de cette lèpre de la chair et de l'esprit. Levez-vous pour enlever ce virus mortel, dont Eve nous fit sucer le reste, lorsqu'elle s'enivra du suc du fruit nuisible. Plût au ciel qu'elle eût épuisé tout ce breuvage, et qu'elle n'en eût rien fait parvenir jusqu'à nous. Que par la vertu de vos, prières, ô notre souveraine, tout le joug qui pèse sur nous se pourrisse sous l'influence de l'huile de la miséricorde divine ; que notre jeunesse se renouvelle comme celle de l'aigle; afin que renouvelés d'une voix nouvelle, réunis à de nouveaux concitoyens, en ce séjour où tout est nouveau, célébrant la joie éternelle, nous chantions sur les instruments dg joie un cantique nouveau. Que ce nuage épais soit enlevé, de dessus nos yeux, afin qu'à visage découvert, contemplant la gloire du Seigneur nous soyons plongés par l'esprit. du. Seigneur dans cet abîme immense de la lumière divine; et attachés à, notre Dieu, par les liens de la charité, nous devenions un avec lui. Que par votre intercession, O Marie, votre Fils Jésus-Christ daigne nous accorder cette grâce, lui qui est notre Dieu et notre Seigneur, de qui soit gloire et louange et actions de grâces dans les siècles éternels. Amen.
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