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LETTRES DIVERSES (Suite)
LETTRE CXL. AU DIACRE THÉODORE.
LETTRE CXLI. A THÉODOTE, EX-CONSULAIRE.
LETTRE CXLII. A L'ÉVÊQUE ELPIDIUS.
LETTRE CXLV. AU PRÊTRE NICOLAS.
LETTRE CXLVI. A THÉODOTE, NICOLAS, CHAERÉAS, PRÊTRES ET MOINES.
LETTRE CXLVIII. AUX ÉVÈQUES CYRIAQUE, DÉMÉTRIUS, PALIADIU, EULYSIUS.
LETTRE CXLIX. A AURÉLIUS, ÉVÊQUE DE CARTHAGE.
LETTRE CLI. A L'EVÊQUE ASELLUS.
LETTRE CLV. A CHROMATIUS, ÉVÊQUE D'AQUILÉE.
LETTRE CLVII. AUX ÉVÊQUES VENUS D'OCCIDENT.
LETTRE CLX. A UN ÉVÊQUE VENU D'OCCIDENT.
LETTRE CLXI. AUX PRÊTRES DE ROME QUI ÉTAIENT VENUS AVEC LES ÉVÊQUES.
LETTRE CLXII. A ANYSIUS, ÉVÊQUE DE THESSALONIQUE.
LETTRE CLXIV. A ALEXANDRE, ÉVÊQUE DE CORINTHE.
LETTRE CLXV. AUX ÉVÊQUES VENUS AVEC CEUX D'OCCIDENT.
LETTRE CLXVI. AUX ÉVÊQUES VENUS AVEC CEUX D'OCCIDENT.
LETTRE CLXVIII. A PROBA, MATRONE ROMAINE.
LETTRE CLXIX. A JULIENNE ET AUX PERSONNES PE SON ENTOURAGE.
LETTRE CXL. AU DIACRE THÉODORE.
Cucuse, 405.
Ce n'était pas pour nous une faible consolation dans notre solitude que de pouvoir écrire fréquemment à votre aménité : mais les ravages des Isauriens nous ont enlevé jusqu'à (500) ce plaisir. La venue du printemps a multiplié leurs attaques, en même temps que les fleurs partout ils couvrent les routes rendant tous les passages impraticables. Déjà des femmes libres ont été faites prisonnières, des hommes égorgés. Je fais donc appel à votre indulgence. Vous tenez beaucoup, je le sais, à recevoir des nouvelles de notre santé : eh bien ! après les épreuves de l'hiver dernier qui ont. été rudes, nous commençons à nous remettre : incommodés encore par l'inconstance du climat (car nous voici retombés en plein hiver), nous espérons néanmoins secouer les restes de notre maladie, quand nous jouirons enfin d'un véritable été. Car il n'y a rien d'aussi nuisible à la santé du corps que le froid, d'aussi profitable que l'été, qui le soulage en le réchauffant.
LETTRE CXLI. A THÉODOTE, EX-CONSULAIRE.
Peut-être en 406.
Nous vous souhaitons toutes sortes de prospérités pour prix des honneurs avec lesquels voles avez accueilli notre fils. Il nous en a informé lui-même, et n'a eu garde de nous rien cacher, désireuxen même temps de manifester sa reconnaissance envers son père, et de nous causer, à nous, une vive joie. En effet nous nous trouvons honoré par là de deux manières, d'abord parce que nous regardons comme un avantage personnel tout ce qui lui arrive d'heureux, en second lieu parce que nos lettres ont contribué notablement à augmenter encore votre bienveillance. Continuez donc, mon très-révérend et très-noble maître, à entourer de soins ce beau rejeton. Comment cela ? en cultivant, en développant chez lui l'amour de cette sagesse sublime, à laquelle tendent maintenant ses efforts ; de cette façon, il nous donnera promptement les fruits que nous espérons. Car les âmes bien nées ne grandissent point avec la lenteur de ces plantes dont on confie le germe au sein de la terre; elles ne sont pas plus tôt enracinées dans le noble zèle de la vertu, qu'elles s'élèvent jusqu'au ciel, et donnent une récolte de fruits capable de tout éclipser, autant par sa qualité que par sa richesse. Ces fruits, en effet, ne périssent point avec l'existence présente, et nous suivent dans la vie future
LETTRE CXLII. A L'ÉVÊQUE ELPIDIUS.
Probablement 406.
Nous avons écrit à votre religion, rarement en fait, mais bien souvent en intention , nous ne vous quittons pas un seul jour; et rien ne saurait nous priver de votre société, ni les années qui s'écoulent, ni la longueur du trajet ni les dangers qui nous environnent. Voilà ce que c'est que l'amitié : aucune de ces difficultés ne saurait prévaloir sur elle, ni la faire fléchir : elle résiste, elle s'élève au-dessus de tout. Ne mesurez donc; pas votre attachement, mon très-honoré et très-pieux maître, au nombre de nos lettres: instruit des sentiments et de l'affection que nous avons toujours montrés pour votre piété, ne concevez de ce silence prolongé aucune défiance. C'est rarement, nous aussi, que nous recevons des lettres de votre main, et nous ne croyons pas pour cela que vous vous soyez refroidi à notre égard: nous savons parfaitement, nous sommes convaincu que vous conservez dans sa fleur votre amitié pour nous, que la continuité de nos maux, loin de la décourager, n'a fait au contraire que la rendre plus vive, et nous vous en avons une grande reconnaissance. Je n'ignore pas que vous désirez apprendre où nous en sommes : sachez donc que nous jouissons d'une santé, d'une tranquillité d'esprit, d'une paix parfaite, et que nous sommes désormais à l'abri des périls dont nous menaçaient les ravages des Isauriens. Pour les hivers d'Arménie, j'en ai fait l'apprentissage, non sans quelques incommodités que la faiblesse de ma santé devait faire prévoir : mais enfin je suis sorti d'épreuve à mon honneur, grâce à ma précaution de rester enfermé lorsque le froid devenait intolérable, et de ne montrer que rarement ma tête au dehors. D'ailleurs, les autres saisons de l'année ont été si belles qu'il m'a été facile de réparer les dégâts que l'hiver avait faits dans ma santé.
LETTRE CXLIII. A POLYBE.
Cucuse, 404.
Nous sommes bannis du sol de la ville et de son enceinte : mais la ville même, nous ne l'avons pas quittée. La ville, c'est vous : or nous n'avons pas cessé d'être avec vous, parmi vous : ici même, par conséquent, nous ne sommes point exilés. D'une part, je le sais, nous habitons dans vos coeurs : et de notre côté, en quelque lieu que nous allions, nous porterons en nous-même votre souvenir à tous, nos excellents amis. Cette pensée ne nous laisse voir ni la solitude de ces lieux, les plus déserts qui soient au monde, ni le siège quotidien que les brigands nous font subir, ni la famine qui en est la conséquence : car si notre corps est fixé ici, notre âme est toujours auprès de vous. Mais comme, dans de telles dispositions, on soupire après une réunion qui rassemble aussi les corps, et qu'on souffre faute d'être exaucé, comme d'ailleurs cette réunion n'est pas possible à l'heure qu'il est, comme enfin le meilleur remède aux maux de l'absence, c'est le commerce des lettres, daignez n'en être point avare avec nous, et nous serons délivré de notre chagrin. Car il ne tient qu'à vous, mon très-respectable maître, de nous procurer par vos lettres la douce illusion de votre présence.
LETTRE CXLIV. A DIOGÈNE.
Cucuse, 404.
Cucuse est un lieu désert, un séjour périlleux, constamment assiégé par la crainte des brigands : mais bien qu'éloigné de moi, vous en avez fait un paradis. Lorsque nous entendons parler de votre zèle empressé, de votre affection pour nous, si profonde et si vive (la distance rnême n'empêche pas que le bruit n'en soit parvenu jusqu'à nous), l'attachement de votre grâce devient, à nos yeux, comme un précieux, un inestimable trésor : nous croyons vivre dans le plus sûr des séjours, tant cela nous cause de joie et nous fait goûter de consolations. Je veux ajouter encore quelque chose à ce bonheur, je vous conjure, soyez assez bon pour nous écrire, pour nous informer de votre santé. Je le sais : c'est chose difficile, vu la longueur du trajet, et la distance qui sépare cet endroit-ci de la grande route; mais quand on aime aussi bien que vous savez aimer, ce qui était malaisé devient facile. Songez donc au plaisir que nous procurerait la fréquence de pareils messages, et ne nous refusez point cette satisfaction : car nous sommes vivement affligé de n'avoir pas reçu de lettre de votre grâce, bien que celle-ci soit la seconde que nous vous écrivons.
LETTRE CXLV. AU PRÊTRE NICOLAS.
Environ 405 à 406.
Et moi aussi je voudrais, je désirerais vivement voir votre grâce et l'embrasser; vous n'avez pas besoin de cette lettre pour en être persuadé. Sachant aimer comme vous aimez, vous savez aussi discerner les véritables amis. Mais ne pouvant davantage, je fais, en attendant mieux, ce que je puis, je vous écris, je vous salue, je vous demande des lettres qui me disent fréquemment où en est votre santé. Octroyez-nous donc cette faveur. Vous n'avez pas besoin. sans doute que l'on vous presse n'importe, nous ne cesserons pas de vous remettre ce point en mémoire. Car ce n'est pas pour nous une mince consolation, un faible soulagement dans notre solitude, au milieu des alarmes quotidiennes que font naître les attaques des brigands, des périls qui nous entourent, des infirmités qui nous accablent que d'être renseigné au sujet de ceux qu nous aiment, de savoir que vous allez bien, et. que tout marche pour vous à souhait, en dépit des orages redoublés dont vous pourriez nous tracer le tableau. Mais comment cela peut-il se concilier? C'est qu'il appartient à l'homme généreux, doué de vigilance et de sang-froid, de naviguer heureusement au plus fort des tempêtes, tandis que l'homme faible, prompt à se décourager et à s'abattre ; éprouve du trouble et de l'agitation jusqu'au milieu d'un calme parfait.
502
LETTRE CXLVI. A THÉODOTE, NICOLAS, CHAERÉAS, PRÊTRES ET MOINES.
Cucuse, 405.
Vous imputez votre absence aux incursions des Isauriens et moi je nie que vous soyez absents : je dis que vous êtes avec nous, et que cet empêchement même ne peut faire obstacle à notre réunion, tant sont agiles les ailes de l'amitié; sur-le-champ, sans peine, elle se transporte en tous lieux, quelle que soit la foule des obstacles. Nous sommes privé, il est vrai, de votre présence corporelle : mais priez sans relâche, et le Dieu de bonté nous accordera cette faveur. Moi-même qui vous porte incessamment dans ma pensée, je n'ai pas une faible envie de me voir dans votre société : et cela viendra, je n'en doute point, si vous invoquez avec ferveur celui qui sait imposer silence à la plus terrible tempête, et ramener partout le calme et la sérénité. C'est à nous de vous contenter maintenant, en vous renseignant à notre sujet : nous jouissons d'une paix d'esprit et d'une tranquillité parfaites. Notre santé n'est pas ici dans des conditions très-favorables : d'abord le manque de médecins, et la disette de remèdes : ou ne trouve rien à acheter ici, les drogues font défaut; puis l'insalubrité du climat; car l'été ne nous incommode pas moins que l'hiver, étant, à sa manière, tout aussi rigoureux; puis les souffrances d'un siège perpétuel, les alarmes causées coup sur coup par les incursions des Isauriens : parlai tant de choses qui conspirent, avec d'autres que j'omets, contre notre santé, nous sommes présentement hors de danger, assez bien rétabli , et nous nous portons passablement. Veuillez donc vous-mêmes nous tenir pareillement au courant, et nous faire savoir que vous allez bien. Nous considérons votre attachement, comme une consolation précieuse, un grand soulagement, un trésor inestimable : et quand nous nous représentons votre sincère amitié, vos sentiments invariables, votre inaltérable tendresse (or nous ne cessons pas de nous les représenter), il nous semble que nous échappons à la tempête de tribulations déchaînée contre nous pour trouver un asile au sein d'un large port.
LETTRE CXLVII. A ANTHÉMIUS.
Cucuse, 405.
D'autres vous féliciteront de votre consulat, de votre préfecture : moi, je félicite ces dignités à cause de vous; vous les honorez bien plus qu'elles ne peuvent vous honorer. Telle est, en effet, la nature de la vertu, qu'elle ne puise son lustre qu'en elle-même, et qu'elle donne de l'éclat aux magistratures au lieu d'en recevoir d'elles. Je n'ajoute donc rien à mon amitié pour vous, parce que je ne vois rien de plus en vous. Ce n'est ni le préfet ni le consul que j'aime , mais mon cher Anthémius , cet homme d'une prudence consommée et d'une si haute philosophie. Ainsi je vous félicite, non pas d'être monté au faîte des honneurs, mais d'avoir plus d'occasions de faire briller votre sagesse et votre humanité. Je félicite en même temps ceux que l'injustice accable ou menace, car ils trouveront dans votre équité un port excellent pour échapper au naufrage, un encouragement à naviguer encore avec confiance, même après avoir essuyé les tempêtes. Voilà pourquoi je me réjouis de votre élévation. Je sais qu'elle est pour les opprimés et les malheureux une fête publique, et moi je célèbre déjà cette fête, considérant comme un bonheur pour moi-même les belles actions que vous allez faire.
LETTRE CXLVIII. AUX ÉVÈQUES CYRIAQUE, DÉMÉTRIUS, PALIADIU, EULYSIUS.
Cucuse, 405.
Hommes heureux, trois fois, cent fois heureux de vos nobles sueurs ! des combats, des épreuves, des fatigues , des périls que vous avez affrontés pour l'intérêt de toutes les Eg
LETTRE CXLIX. A AURÉLIUS, ÉVÊQUE DE CARTHAGE.
406.
Ah! la grande chose qu'une âme généreuse, où pullulent les fruits de la religion et de la charité! C'est par là que, malgré la distance qui nous sépare, vous m'avez conquis et gagné, comme si vous étiez ici, auprès de nous. En effet, la chaleur de votre affection, la bonne odeur de votre indépendance et de votre piété se sont répandues jusqu'à nous, aux confins du monde habité. Nous vous rendons mille actions de grâces, nous félicitons votre piété d'avoir bravé tant de fatigues et de sueurs dans l'intérêt de toutes les Eg
LETTRE CL. A L'ÉVÊQUE MAXIME.
Quand je réfléchis aux peines, aux sueurs que vous avez endurées si longtemps, j'y trouve la plus grande consolation des iniquités que j'ai souffertes moi-même; votre affection, si profonde et si vive, votre parfait dévouement, votre activité vigilante à réparer le mal commis, me procurent le plus grand soulagement. En effet, ce n'a pas été pour moi un faible allégement que de songer qu'en dépit de la distance qui nous sépare, sans nous avoir jamais vu, sans nous avoir parlé, inconnu vous-même à nos regards, enfin journellement en butte aux entreprises des factieux, vous avez pu montrer à notre égard la tendresse d'un père pour ses enfants, ou plutôt une affection plus tendre encore que l'amour paternel. Nous remercions donc votre piété, nous l'admirons, nous la félicitons, nous la prions de suivre son propre exemple, et de déployer jusqu'au bout le zèle qu'elle a montré d'abord. Quand bien même vous ne réussiriez point à améliorer l'état des choses, ce ne serait pas pour nous, comme je vous l'ai déjà dit, une mince consolation que d'avoir reçu, de recevoir encore de votre révérence les marques d'une pareille affection.
LETTRE CLI. A L'EVÊQUE ASELLUS.
406.
Je sais que vous n'avez nul besoin de mes lettres pour vous mettre à l'oeuvre, pour travailler à la guérison des maux qui affligent les Eg
LETTRE CLII. AUX ÉVÊQUES.
Probablement 406.
Nous devons des remerciements à chacun de vous en particulier, à vous tous en général; que dis-je? Non pas nous seulement, mais tous les évêques de l'Orient, et avec eux les clercs de plus d'une ville, des laïques mêmes diversement persécutés, nous vous devons, dis-je, des remerciements, de ce que dans votre charité toute paternelle, vous avez compati à ces maux, vous avez résisté noblement, vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir. Aussi tous vous célèbrent, vous tressent des couronnes, ont à la bouche vos bonnes oeuvres. Or si les hommes vous rendent de pareils honneurs, songez aux dédommagements que vous réserve la bonté divine. En conséquence, mes très-révérends et très-religieux maîtres, quelque incurable que soit l'infirmité de ceux qui agitent les Eg
LETTRE CLIV. AUX MÊMES.
Probablement 406.
Nous ne cessons pas de nous proclamer vos obligés. Quelles qu'aient été les injustices de nos ennemis, nous avons trouvé en vous un secours énergique, des trésors d'affection, d'attachement véritable, de zèle ardent; et ce n'a pas été pour nous une faible consolation dans le triste exil où nous sommes retenu, et parmi tous les maux qui nous ont accablé. Nous supplions donc vos piétés de continuer à nous témoigner la même affection, le même dévouement. Car ce n'est pas nous seulement qu'atteindront les événements actuels; la totalité des Eg
LETTRE CLIV. AUX MÊMES.
Probablement 406.
Nous voudrions vous voir avec les yeux du corps : mais cela nous est interdit par l'exil qui nous tient enchaîné ; du moins les yeux de l'amitié nous représentent chaque jour votre image; nous ne cessons point de vous serrer dans nos bras, de vous applaudir, de vous admirer, à cause du dévouement et du zèle que vous n'avez pas discontinué de faire voir depuis lorigine, pour les Eg
LETTRE CLV. A CHROMATIUS, ÉVÊQUE D'AQUILÉE.
406.
Votre vive et profonde amitié a retenti jusqu'à nous comme une trompette sonore : sans que la distance en éteignît le bruit éclatant, elle a résonné jusqu'aux extrémités de la terre. -Aussi bien que ceux qui vous voient, nous connaissons, malgré le long trajet qui nous sépare l'un de l'autre, la vivacité, l'ardeur de votre affection, la sincérité, l'indépendance, la franchise de votre langage, votre fermeté pareille à celle de l'airain. Aussi désirons-nous vivement avoir le plaisir de vous voir. Mais comme les chaînes de l'exil nous l'interdisent, nous avons recours à un très-révérend et très-religieux prêtre pour contenter notre désir dans la mesure du possible, en vous écrivant, en vous saluant, en vous rendant mille actions de grâces pour le zèle que depuis si longtemps vous ne cessez de nous témoigner avec tant de persévérance. Nous vous prions, en outre, do, profiter de son départ, et en son absence des courriers que vous trouverez prêts à se mettre en route vers ce désert, pour nous faire savoir comment vous vous portez. Vous savez quel plaisir ce sera pour nous, que d'être rassurés par de fréquents messages, sur la santé d'amis si dévoués.
LETTRE CLVI. AUX ÉVÊQUES.
Sans doute 406.
La voix même des faits ne cesse de proclamer en tous lieux avec un bruit plus éclatant que celui de la trompette, votre noble zèle, votre dévouement à la cause de la vérité. Ni les distances, ni la fuite des jours, ni l'absurde acharnement d'un incurable délire, rien, enfin, n'a pu en étouffer ni en affaiblir le renom. Quant à nous, nous ne cessons pas de vous remercier, nous ne nous lassons point de vous féliciter, en songeant aux couronnes que le bon Dieu vous réserve pour prix de ces glorieux combats. Nous brûlons du désir de vous voir. Mais puisque les entraves de l'exil nous interdisent ce plaisir, nous recourons à un très-révérend et très-religieux prêtre pour vous faire parvenir une lettre et les salutations qui vous sont dues. Sachez que volis vous êtes fait un ami de tout l'Orient , que partout vous avez gagné_ les curs, et communiqué à des milliers d'hommes votre juste indignation contre les excès commis. Nous vous conjurons de déployer jusqu'au bout le même zèle. Vous n'ignorez pas combien de couronnes vous dédommageront de ces peines passagères, vous savez quel riche dépôt de récompenses éternelles vous attend au séjour du Dieu de bonté.
LETTRE CLVII. AUX ÉVÊQUES VENUS D'OCCIDENT.
Probablement 408.
Nous admirions déjà votre dévouement , votre zèle pour l'amendement des Eg
LETTRE CLVIII. AUX MÊMES.
Probablement 406.
Vous vous êtes préparé bien des couronnes, et à nous bien des consolations, par votre noble dévouement, vos fatigues, vos sueurs. (506) Aussi, à la distance où nous sommes de vous, nous vous célébrons, nous vous rendons grâces, nous vous tressons des couronnes, nous exaltons votre bonheur. Nous voudrions vous écrire fréquemment : car ce serait pour nous une grande consolation. Mais il nous faudrait trouver des courriers, et cela ne nous est pas facile, relégué que nous sommes aux confins du monde; et, d'autre part, les voyageurs du dehors n'abondent pas ici. Enfin, nous avons mis la main sur un très-révérend et très-religieux prêtre : nous vous rendons par son entremise, la salutation qui vous est due, et nous exhortons vos piétés, en considération de la grandeur de l'oeuvre, quel que soit le temps écoulé et l'activité croissante des agitateurs, quelque incurable que soit leur démence, à ne pas vous lasser du moins de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour réparer le désordre. Car plus les difficultés seront grandes , plus sera magnifique la récompense dont le bon Dieu rémunérera vos glorieux combats.
LETTRE CLIX. AUX MÊMES.
Probablement 406.
Ce n'est point une faible consolation pour nous, au milieu des maux qui affligent ces contrées, que la grandeur de votre dévouement. Sans doute c'était assez déjà de votre conduite passée, de votre vigilance , de votre activité, de votre infatigable sollicitude pour nous procurer un grand soulagement; mais la dernière de 'vos bonnes uvres, cette longue traversée entreprise pour l'intérêt des Eg
LETTRE CLX. A UN ÉVÊQUE VENU D'OCCIDENT.
Probablement 406.
Quand je réfléchis aux sueurs que vous avez endurées, et dans votre résidence, et depuis votre embarquement pour une aussi longue traversée, dans le seul intérêt des Eg
507
LETTRE CLXI. AUX PRÊTRES DE ROME QUI ÉTAIENT VENUS AVEC LES ÉVÊQUES.
Probablement 406.
Vous avez affronté bien des fatigues, bien des peines en vous embarquant pour une aussi longue traversée : du moins ce n'est pas pour des biens temporels et périssables, mais bien pour l'intérêt des Eg
LETTRE CLXII. A ANYSIUS, ÉVÊQUE DE THESSALONIQUE.
Probablement 406.
Nous avons mis du temps et de la lenteur à écrire à votre charité; mais ce long silence n'est pas de notre fait : il provient de l'isolement des lieux où nous sommes confiné, et non de la tiédeur à l'égard de votre charité. Aujourd'hui, grâce à l'occasion que me fournit enfin un très-honoré et très-religieux prêtre, je puis m'acquitter envers votre révérence des salutations que je lui dois, en remerciant vivement votre piété de ses efforts et du courage qu'elle a déployé pour l'intérêt des Eg
LETTRE CLXIII. A ANYSIUS, NUMÉRIUS, THÉODOSE, EUTROPE, EUSTACHE, MARCELLUS, EUSÈBE, MAXIMILIEN, EUGÉNE, GERONTIUS, THYRSUS, ET A TOUS LES ÉVÊQUES ORTHODOXES DE MACÉDOINE.
Vos charités se sont montrées, jusqu'ici, pleines de zèle, et nous vous remercions du courage avec lequel vous avez tenu bon si longtemps, malgré les efforts de ceux qui voulaient vous entraîner dans leurs rangs; nous vous exhortons maintenant à couronner votre ouvrage. Car plus vous aurez de peine, plus votre récompense sera magnifique, mieux vous serez dédommagés par la bonté divine. Nous voudrions voir face à face vos révérences. Mais, puisque lés liens de l'exil nous interdisent ce bonheur, et que nous n'avons pas le droit de changer de place, nous vous avons dépêché noire maître, ce très-honoré et très-religieux prêtre, et nous recourons à sa complaisance, (508) tant pour vous offrir la salutation qui vous est due que pour vous informer que nous ne cessons pas de nous dire hautement. l'obligé de vos religions, et de solliciter votre indulgence pour le silence prolongé que nous avons gardé avec vous. Si nous sommes resté muet si longtemps, ce n'est point par insouciance ni par indifférence pour vos personnes; mais c'est aujourd'hui seulement que nous avons trouvé quelqu'un en disposition de se rendre aux lieux où vous habitez, et de vous porter notre lettre : nous vous écrivons donc, en vous faisant savoir où nous en sommes. Quand vous aurez reçu notre envoyé avec bienveillance et bonté, daignez nous donner aussi des nouvelles de votre santé. Une lettre de vous, à ce sujet, nous apporterait de grandes consolations (tans la solitude où nous sommes retenu.
LETTRE CLXIV. A ALEXANDRE, ÉVÊQUE DE CORINTHE.
Vous connaissez l'affection que nous avons témoignée à votre révérence. Vous savez comment, à la suite de quelques entrevues, nous nous sommes lié avec vous d'amitié. Aussi sommes-nous bien étonné que, depuis si longtemps, vous n'ayez pas daigné nous écrire une seule fois. Vous alléguerez, je le sais, le manque de courriers, et l'excuse est spécieuse. En effet, bien qu'il ne manque pas de voyageurs venant de votre pays, il faut du temps pour se transporter de chez vous aux lieux que nous habitons. Mais cela ne suffit pas pour expliquer que nous n'ayons pas reçu une seule lettre. Car nous aurions pu, nous aussi, alléguer ce prétexte: et néanmoins nous n'avons pas gardé le silence; nous avons arraché à son repos un _ pieux et vénérable prêtre, et nous vous l'avons dépêché, afin qu'il vît votre révérence, qu'il lui portât ces salutations de notre part, et qu'il s'informât de votre santé, dont nous désirons fort avoir des nouvelles. Daignez l'accueillir avec bienveillance, avec charité, avec la bonté qui sied à votre caractère, voyant en lui comme un membre de nous-même, et lorsqu'il se remettra en route, ne refusez point de nous faire connaître l'état de votre santé. Dans l'isolement où nous sommes retenu, vos lettres nous procureront le plus grand soulagement.
LETTRE CLXV. AUX ÉVÊQUES VENUS AVEC CEUX D'OCCIDENT.
Nous avons déjà pu admirer l'ardeur et le zèle que vous avez déployés pour les intérêts des Eg
LETTRE CLXVI. AUX ÉVÊQUES VENUS AVEC CEUX D'OCCIDENT.
Probablement 406.
Vos révérences se sont déjà noblement signalées en manifestant la juste indignation que doivent leur inspirer les malheurs déchaînés sur tant d'Eg
long voyage, vivre sur une terre étrangère, braver les fatigues d'une si longue route pour l'intérêt des Eg
LETTRE CLXVII. AUX MÊMES.
406.
Nous vous savons un gré infini de tant de fermeté, de zèle, de sollicitude, ainsi que de vos fatigues, de vos sueurs, et du long voyage que vous avez fait pour les intérêts de l'Eg
LETTRE CLXVIII. A PROBA, MATRONE ROMAINE.
406.
Bien que séparé de vous par une grande distance, nous avons pu faire de votre ardent et sincère attachement une aussi complète expérience que si nous étions là-bas, à même d'observer vos démarches , grâces aux personnes qui sont venues nous donner ici au sujet de votre grâce les renseignements les plus propres à combler nos désirs. Aussi notre reconnaissance est-elle grande et vive à votre égard; aussi tirons-nous honneur et vanité des sentiments de votre noblesse; nous recommandons aussi à votre sagesse, nos bien-aimés, le très-religieux prêtre Jean, et le très-révérend diacre Paul; en les remettant entre vos mains, nous croyons leur ouvrir un port. Daignez donc les envisager avec les yeux dont il sied de les voir, ma très-honorée et très-noble dame ; vous savez quel sera le prix de votre bonté. Et lorsqu'il vous sera possible, donnez-nous de plus fréquentes nouvelles de votre santé, dont nous tenons beaucoup à connaître l'état, car elle nous intéresse vivement.
LETTRE CLXIX. A JULIENNE ET AUX PERSONNES PE SON ENTOURAGE.
406.
Plus le jugement sera sévère contre les auteurs de pareils désordres, plus vous serez récompensées magnifiquement, vous qui avez travaillé à y mettre fin, et dépensé pour cette oeuvre tant de peines et d'efforts. Nous n'ignorons pas les bons offices de vos charités, le zèle que vous avez déployé pour parvenir à votre but, ainsi que pour bien accueillir ceux que nous avons envoyés auprès de vous. Nous sommes donc votre obligé, et nous vous conjurons de persévérer dans la même ardeur, de redoubler encore de courage et de fermeté. Vous appréciez la grandeur de l'oeuvre comme (510) la grandeur de la récompense qui vous est réservée, si vous conjurez, autant qu'il est en vous, de si graves désordres, une si redoutable tempête, et si vous contribuez pour votre part à la guérison des maux actuels.
LETTRE CLXX. A ITALIQUE.
406.
En ce qui concerne les affaires du monde, la différence que la nature a mise entre les deux sexes, se retrouve dans leurs démarches, dans leur manière d'agir. L'usage prescrit à la femme de garder la maison, à l'homme de s'appliquer aux affaires de l'État et du dehors. Mais dès qu'il s'agit des combats auxquels Dieu préside et des épreuves à braver pour l'Ég
LETTRE CLXXI. A MONTIUS.
De 404 à 407.
Si notre corps est loin de vous, notre affection comble l'intervalle; nous sommes à vos cités, nous vous serrons chaque jour dans nos bras , en repassant dans notre pensée votre ardente amitié pour nous, votre hospitalité, votre bonté, tant de prévenance et l'empressement que vous n'avez cessé de nous témoigner, cri nous complaisant dans le souvenir de votre noblesse , en célébrant devant tous votre: pure et sincère affection. Aussi désirons-nous recevoir des lettres de votre noblesse et vous prions-nous de nous écrire fréquemment, de nous tranquil
LETTRE CLXXII. A HELLADIUS.
Cucuse, 403.
Nous n'avons eu ensemble que peu d'entrevues; néanmoins j'ai fait de reste l'expérience de votre ardente et profonde affection ; car if ne faut qu'un instant aux nobles âmes pour conquérir ceux qui les approchent. C'est ce qui vous est arrivé à vous-même, qui, dans un temps si court nous avez inspiré une si vive tendresse pour votre générosité. Nous vous écrivons donc et vous faisons savoir, en ce qui nous concerne, que nous vivons ici dans une paix et une tranquillité profondes, objet des soins, des prévenances, de la bienveillance générale. Maintenant, pour que nous ayons a notre tour le plaisir d'are instruit de ce qui vous concerne, ne manquez pas de nous écrire fréquemment, et de nous mettre en repos au sujet de votre santé ; ce sera pour nous un grand sujet de consolation qu'un pareil message venant de votre générosité.
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LETTRE CLXXIII. A ÉVÉTHIUS.
Cucuse, 404.
Bien que séparé corporellement de votre générosité, nous restons uni à vous par l'attachement du coeur, tant vous nous avez donné de gages de votre amitié, tant vous nous avez prodigué là-bas de soins et d'affection. Aussi, en quelque lieu que nous portions nos pas, nous ne cessons de nous proclamer les obligés de votre noblesse. Maintenant, nous vous prions de nous écrire, vous aussi, fréquemment, et de nous mettre en repos sur le compte de votre santé. Pour nous, à la suite d'un long voyage, accompli sans obstacles et sans périls, nous voici rendus à Cucuse, où la tranquillité des lieux, l'absence de soucis, les égards, la bienveillance générale charment notre existence. Mais réjouissez-nous à votre tour en nous apprenant que vous vous portez bien ; écrivez-nous fréquemment, sans relâche, donnez-nous de bonnes nouvelles de votre santé, de toute votre maison. Nous ne saurions goûter une plus précieuse consolation.
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