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TROISIÈME SERMON POUR LE JOUR DE LA CIRCONCISION DE NOTRE SEIGNEUR. Sur le huitième jour.
1 . Mes frères, si dans la circoncision de Notre Seigneur, nous avons de quoi réveiller notre amour et exciter notre admiration ; nous avons aussi un exemple à suivre. J'y vois un grand bienfait, une grande grâce dont nous devons remercier Dieu; mais il y a quelque chose de caché que nous devons accomplir en nous. Car si le Seigneur est venu pour nous racheter par l'effusion de son sang, il est venu aussi pour nous instruire par sa parole et pour nous façonner par ses exemples; en effet, de même qu'il ne nous servirait à rien de connaître le chemin de la patrie si nous étions retenus en prison, ainsi serions-nous rachetés en pure perte, si le premier qui nous rencontrerait ignorants de la route à suivre, pouvait nous ramener à notre prison. Voilà pourquoi le Sauveur nous a donné, dans un âge plus avancé, des exemples manifestes de patience et d'humilité, de charité surtout et des autres vertus qu'il ne vous avait montrées dans son enfance que sous le voile des figures. 2. Mais, avant d'aborder ce sujet, j'éprouve du plaisir à vous entretenir quelques instants de la grâce si grande et si manifeste qu'il nous a faite. Les anges ont une gloire parfaite et sans mélange, mais nous aussi, nous aurons notre gloire. Nous voyons en effet sa gloire, une gloire telle qu'il convient au Fils unique du Père, la gloire de la miséricorde et d'un amour tout paternel, la gloire de celui qui procède du coeur de son Père, et qui en a les entrailles paternelles. Car, selon l'Apôtre, «tous les hommes ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu (Rom. III, 23);» nous pouvons même ajouter avec lui : « Dieu me garde de nie glorifier en quoi que ce soit, excepté dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. ( Gal. VI, 14). » Est-il en effet pour nous, rien de plus glorieux que d'avoir été estimés de Dieu à un si haut prix? Est-il gloire plus grande que la gloire qui nous revient d'une pareille grâce et d'une telle bienveillance, grâce et bienveillance d'autant plus douces qu'elles sont toutes gratuites ? Car il est mort pour les impies. Vous voyez tout ce que Jésus a fait et pour qui il l'a fait. Ce qu'il a fait, voilà de quoi nous donner bonne espérance : pour qui il l'a fait, cette pensée suffit pour abaisser notre orgueil. Aussi, mes frères, pour ne point être trouvés animés de l'esprit de ce monde, mais de celui de. Dieu, et,pour savoir ce que Dieu vous a donné, ne devenez point semblable au cheval et au mulet, je vous en prie, mais à la pieuse bête de somme qui s'écriait: « J'ai été devant vous, Seigneur, comme une bête de somme, et je me suis toujours tenu attaché à vous. (Psal. 3). » Voilà en effet des bêtes de somme qui connaissent leur propriétaire et l'étable de leur maître, cette étable où il a mis pour elles un pieux fourrage, le pain même des anges. Il est le pain de vie dont tout homme doit vivre ; mais depuis que l'homme s'est fait bête de somme, son pain s'est changé en foin, afin qu'il puisse encore s'en nourrir. 3. Or, nous avons célébré ce mystérieux changement le jour même de Noël, quand le Verbe s'est fait chair, car toute chair n'est que foin. C'est donc ce jour-là qu'il s'est amoindri un peu au-dessous même des anges, et qu'il s'est montré sous la forme humaine. Mais aujourd'hui j'entends parler de quelque chose de plus étonnant encore. En effet, je trouve qu'il s'est, non un peu, mais beaucoup abaissé au-dessous des anges, puisque non content de prendre la forme humaine, il a pris celle d'un pécheur, et reçu comme la marque du fer rouge des voleurs. Qu'est-ce, en effet, que la circoncision, sinon la marque de la superfluité et du péché? Mais en vous, Seigneur Jésus, qu'y a-t-il donc de superflu à circoncire ? N'êtes-vous pas vrai Dieu, né de Dieu le Père, et vrai homme, né d'une Vierge mère, sans aucune souillure? Que faites-vous donc, ô vous qui le circoncisez ?Pensez-vous que c'est pour lui qu'il a été dit: « Tout mâle dont la chair n'aura point été circoncise sera exterminé du milieu de son peuple (Gen. XVII,14) ? Son Père peut-il oublier jamais le Fils de son sein ? ou bien ne le reconnaîtrait-il point s'il ne portait la marque de la circoncision? Bien loin de là, s'il pouvait jamais méconnaître son Fils en qui il a placé toutes ses complaisances, ce serait surtout en le voyant marqué de ce signe, en apercevant dans sa chair la circoncision qu'il a établie pour les pécheurs, afin de les purifier de leurs péchés. Mais faut-il s'étonner que la tête ait pris un remède dont elle n'a pas besoin elle-même, mais qui était nécessaire pour la guérison de ses membres ? Est-ce qu'il n'arrive pas bien souvent, que nous appliquons de même un remède à un de nos membres pour en guérir un autre ? Nous avons mal à la tête, par exemple, on nous place un cautère au bras; sont-ce nos reins qui sont malades, c'est à la jambe qu'on applique le moxa, de même aujourd'hui pour arrêter la gangrène du corps entier, c'est à la tête qu'on place le cautère. 4. Après tout, pourquoi nous étonner que celui qui a bien voulu mourir pour nous, ait voulu aussi être circoncis pour nous? Il nous est donné tout entier et il paie pour nous tout entier. En apprenant que le Fils du grand Roi Passait devant la porte de ma prison, je me suis mis à pousser de plus grands gémissements et à crier d'une voix plus lamentable : Fils de Dieu, ayez pitié de moi. Et lui, dans son excessive bonté, demande que signifient les plaintes et les gémissements qui parviennent à ses oreilles. On lui répond : C'est le traître Adam que vous entendez; votre Père l'a fait précipiter dans cette prison en attendant qu'il ait décidé dans quels supplices il doit le faire périr. Que va faire celui dont la bonté est le propre et qui ne sait que faire miséricorde et pardonner? Il descend dans cette prison, il fait tomber les chaînes de celui qui y est détenu et il l'emmène à sa suite. Mais les Juifs qui haïssaient le Père, assouvissent leur haine sur le Fils: voilà ce qui lui fait dire : «Ils n'ont que de la haine pour moi et pour mon Père ( Joan. XV, 24).» Que firent donc ces hommes qui ne pouvaient même point supporter sa présence ? « Voici l'héritier, se dirent-ils, venez, tuons-le (Matt. XXI, 38). » Ils mirent donc l'Agneau de Dieu à mort, ce fut pour leur malheur, à eux, mais pour notre salut, à nous. Ils firent couler le sang de l'Agneau, et nous, nous nous sommes approchés et nous avons bu. Nous avons pris en main le calice du salut ; ah ! combien est beau cet enivrant calice! Il y a peu de jours, nous avons célébré son arrivée dans la prison de ce monde, c'est-à-dire le jour de sa naissance; aujourd'hui c'est la fête, pour nous, du jour où il rompit nos fers et prit nos liens; car c'est aujourd'hui que celui qui n'a point fait le péché a chargé ses mains innocentes des chaînes de ceux qui ont péché, afin de les sauver; aujourd'hui enfin, que celui qui a fait la loi, s'est soumis à la loi. 5. Mais il faut dire maintenant le sens spirituel pratique de la circoncision ; car ce n'est pas sans cause qu'elle a été prescrite dans la loi (Gen. XVII,10) et accomplie dans le Seigneur, le huitième jour après sa naissance. Mais quia connu les desseins de Dieu ou, qui est entré dans le secret de ses conseils. (Rom. XI, 34) ? Que le Saint-Esprit réponde maintenant à vos désirs, lui qui scrute les profondeurs mêmes de Dieu, et qu'il vous explique le mystère caché dans ce huitième jour. Nous n'ignorons plus maintenant qu'il faut que lhomme reçoive une seconde naissance; car c'est pour cela que le Fils même de Dieu est né. Nous naissons tous dans le péché, et il faut que nous renaissions dans sa grâce. Or, c'est dans le baptême que nous la recouvrons; mais hélas! elle a péri tout entière dans la vie du monde. C'est à présent, pour la première fois, que, par un effet de la miséricorde de Dieu, la vertu de sa grâce opère en nous et nous fait marcher dans une nouvelle vie. L'homme naît donc seulement le jour où le soleil de justice se lève dans son âme, dissipe les ténèbres du péché, fait briller à ses yeux le terrible jugement de Dieu, sans dissiper la terreur qui le paralyse d'un nombre de jours aussi restreint que le terme en est sûr. Voilà proprement ce qu'il faut entendre par cette heure tardive, jusqu'à laquelle les larmes se prolongent, et qu'il faut voir suivie d'un joyeux matin qui vous fasse entendre la voix de la miséricorde; car voilà le soir et le matin dont se compose le jour, je veux dire le jour de la justice qui rende à chacun ce qui lui appartient, à nous la misère, à Dieu la miséricorde. C'est ce jour-là que naît l'Enfant, c'est-à-dire c'est lorsque notre coeur, comme je l'ai dit plus haut, est excité à l'amour de la pénitence et à la haine du péché. 6. Mais il n'est pas sans danger de vouloir faire pénitence au milieu du tourbillon du monde, là où les uns nous attirent au mal par leurs conseils empoisonnés, et les autres par leurs détestables exemples; là, dis-je, où ceux-ci nous poussent à la vaine gloire par leurs adulations, et ceux-là, à l'impatience par leurs détractions. Il faut que mes pas soient éclairés d'abord par le rayon de la prudence, qu'il nous montre quelles occasions et quelles fâcheuses facilités pour le péché le monde nous offre, et même fait naître devant nous, particulièrement dans ce siècle pervers: combien faible et débile est l'esprit de l'homme en leur présence, surtout quand il a grandi dans l'habitude du péché. Quand ce jour de la prudence a lui aux yeux de lhomme, qu'il prenne la résolution de fuir loin de ce siècle mauvais en disant avec le Prophète : « Je hais la société des méchants, et je neveux point m'asseoir avec les impies (Psal. XXV, 6). » Mais ce n'est point encore assez, peut-être songe-t-il à fuir dans un désert, parce qu'il ne songe point assez ni à la faiblesse ni aux périlleux combats qu'il y aura à soutenir avec le diable. Est-il, en effet, rien de plus dangereux que d'avoir à lutter seul contre les ruses de l'antique ennemi qui nous voit et que nous ne saurions voir ? Il a donc besoin de voir se lever à ses yeux le jour de la force qui lui montre que sa force doit être confiée en garde au Seigneur, et qu'il doit la rechercher dans l'armée des innombrables combattants qui luttent à armes égales, là où l'on compte autant d'auxiliaires que de compagnons d'armes, et des auxiliaires qui peuvent dire avec l'Apôtre : « Nous nignorons point les pensées de l'ennemi ( II Cor. II, 11).» En effet, l'union fait la force et devient « redoutable comme une armée rangée en bataille.» Au contraire, «malheur à celui qui est seul, car s'il vient à tomber, il n'a personne qui le relève (Eccle. IV, 8).» Si nous apprenons, par l'histoire, que la grâce de la vie solitaire a été accordée à quelques pères, il n'est point prudent de s'exposer sans réflexion à une pareille épreuve, et il ne faut point tenter Dieu, comme s'exprime notre maître en parlant des anachorètes (Reg. s. Ben., cap, 1), dans l'endroit où il dit : « Celui que la ferveur du novice, etc. » Aussi, le jour de la force, après avoir dit : « Je hais la société des méchants, » il continuera: « Je laverai mes mains dans la compagnie des innocents. » 7. Mais quand il aura pris le parti d'entrer dans une communauté, voudra-t-il s'y conduire en maître, lui qui n'a pas encore été disciple, aura-t-il la prétention d'enseigner ce qu'il n'a jamais appris ? comment pourrait-il maîtriser, en lui-même ou dans les autres, les mouvements dans lesquels la raison n'est pour rien ? « nul n'a jamais haï sa propre chair (Ephes., V, 24). » Comment donc pensez-vous, s'il est son propre mettre, qu'il pourra facilement échapper au péril de se montrer parfois d'autant plus indulgent pour lui. qu'il s'aime davantage. Luise donc en lui le jour de la modération ; qui lui fasse chercher comment il pourra réprimer et modérer les mouvements insoumis de la volupté, les élans brutaux de la curiosité, et les fières aspirations de l'orgueil. Qu'il se plaise à être humilié dans. la maison de son Dieu, et à être soumis à un supérieur qui ploie sa volonté, et maîtrise sa concupiscence ou le frein de l'obéissance, et à devenir un de ceux dans la bouche de qui le Prophète met ces paroles : « vous avez placé des hommes au dessus de nous, Seigneur (Psal. LXV, 12). » Il ne faut point qu'un esclave dédaigne de marcher sur les tracés du Seigneur; car « l'esclave n'est pas plus grand que son maître (Joan. XIII, 16). » Or celui-ci avait déjà , grandi en âge, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes, il avait atteint: l'âge de douze ans, lorsque étant demeuré à Jérusalem, il fut retrouvé par Marie et par Joseph qui passait pour être son père, au milieu des, docteurs, les écoutant et les interrogeant. Or il partit avec ses parents « et il leur était soumis (Luc. II, 51.) » Soyez donc soumis vous aussi, à cause de lui. 8. Mais dans les voies de l'obéissance il peut se présenter parfois des choses dures et difficiles à faire, des préceptes ,qui, bien que salutaires, semblent pourtant un peu pénibles. Si vous ne les supportez qu'avec peine, si vous vous mettez à juger vôtre supérieur, et à murmurer au fond de votre coeur, quand même au dehors vous accompliriez ce quil vous est prescrit, vous n'auriez point la vertu de patience. Votre vêtu ne serait qu'un voile jeté sur votre malice: Il faut dés lors que le jour de la patience se lève pour vous, afin que vous voyiez à embrasser avec un coeur soumis les choses les plus dures et les plus difficiles, apprenant à ne juger que vous, à vous trouver fortement répréhensible d avoir si peu de goût pour les choses du salut, à prendre toujours, alitant que possible, le parti de votre supérieur contra vous, à vous accuser vous-même et à excuser plutôt votre supérieur. 9. Quand vous en êtes arrivé là, ce dont vous devez, le plus vous garder, suivant moi. c'est l'orgueil, car il est bien grand de le vaincre ainsi soi-même. Salomon a dit en effet ; « lhomme patient vaut mieux que l'homme courageux, et celui qui sait maîtriser son esprit vaut mieux que celui qui force des villes (Prov. XVI, 32). » D'ailleurs, remarquez en quels termes assez claire le Prophète nous recommande l'humilité après la patience : « ô mon âme, soyez soumise à Dieu, puisque c'est de lui que me vient la patience (Psal. LXI, 6). » ne vous semble-t-il pas, à l'entendre parler ainsi, qu'il se sentait porté à concevoir de l'orgueil de se patience ? Il est donc nécessaire que le rayon de l'humilité éclaire votre coeur, et vous fasse voir ce qui vient de vous, et ce qui vient de Dieu, afin que vous ne vous laissiez point aller aux sentiments de l'orgueil, attendu que « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles (Jac. IV, 6). » 10. Lorsque vous vous serez exercé assez longtemps dans ces vertus, priez Dieu de faire luire à vos yeux la lumière de la dévotion, ce jour d'une extrême sérénité, le sabbat de l'âme, pendant lequel, tel qu'un soldat consommé, vous vivez sans fatigue au milieu de toutes les fatigues, et courez avec un coeur dilaté par la joie, dans la voie des commandements de Dieu. Ce jour vous fera accomplir avec une extrême douceur et un grand bonheur, ce que vous ne faisiez d'abord quavec contrainte et amertume. Voilà, si je ne me trompe, la grâce que demandait celui qui disait : « accordez-moi quelque relâche, afin que je me rafraîchisse (Psal. XXXVIII, 18). » C'est comme s'il avait dit : jusques à quand serai-je accablé par la sueur et la douleur, et sous le coup d'une mort qui me menace pendant une journée tout entière ? « laissez-moi un peu de relâche afin que je me rafraîchisse. » Mais, si je ne me trompe, il n'y en a pas beaucoup qui atteignent à ce degré de perfection en cette vie, et celui qui semble y 'être arrivé, ne doit pas trop se flatter pour cela, surtout s'il n'est encore que novice et s'il n'a pas franchi tous les degrés de sa profession, car le bon Jésus, Notre-Seigneur a coutume d'attirer ceux dont le coeur est encore faible, par de semblables douceurs. Mais il ne faut pas que ceux qui sont l'objet de ces faveurs oublient que cette grâce ne leur est que prêtée, non donnée, et que, dans les bons jours ils se rappellent qu'ils en ont eu de mauvais, et, dans les mauvais, qu'ils en ont eu de bons. Il en est tout autrement de ceux qui se sont depuis longtemps exercés, ceux-là goûtent avec bonheur les douces jouissances de la dévotion. Mais il y en a beaucoup qui aspirent toute leur vie après. ce bonheur et n'y arrivent jamais; toutefois s'ils ont, persévéré dans leurs pieux efforts, ils, ont à peine fermé les yeux, qu'ils reçoivent, en l'autre vie, ce qui leur a été refusé dans celle-ci : la grâce les conduit seule alors, où dans le principe ils tendaient avec elle, et, après une, vie de courte durée, ils, remplissent le cours d'une multitude de siècles (Sap. IV, !3). 11. Ceux qui sont, arrivés à la grâce de la dévotion semblent n'avoir, plus qu'un péril à craindre, c'est celui que peut leur faire courir le démon du midi. « Car satan même se transforme en ange de lumière (II Cor. XI, 14). » Celui qui fait tout avec tant de bonheur, doit donc appréhender d'exténuer son corps par des pratiques; excessives, pendant qu'il s'y livre avec tant de consolations, et d'être contraint plus tard, au grand détriment de la vie spirituelle, de prendre soin de son corps débilité. Afin donc que celui qui court dans ces voies ne se heurte point à cette pierre d'achoppement, il faut qu'il soit éclairé par le jour de la discrétion qui est la mère de toutes les vertus et le couronnement de la perfection. C'est elle en effet qui nous apprend à éviter tout excès, et c'est ce que signifie le huitième jour où l'Enfant est circoncis; car, la discrétion est une véritable circoncision qui empêche qu'on ne fasse trop ou trop peu. En effet, quiconque fait trop ne circoncit point ses bonnes couvres, il en fait, avorter le fruit, de même. que, celui qui fait trop peu dans sa tiédeur. C'est donc le huitième jour que nos couvres reçoivent leur nom, mais, un nom de salut. Et, quant à moi, je n'hésite point à affirmer que, quiconque vit ainsi, opère. lui-même son salut. Jusqu'à de jour-là les anges ont pu donner à ses oeuvres un nom de salut, parce qu'ils connaissent les secrets desseins de Dieu, mais moi, ce n'est que ce jour-là même que je puis le leur donner avec confiance. Mais, mes frères, comme la vertu de discrétion est une: merveille bien rare sur la terre, je souhaite que la vertu d'obéissance la supplée en vous, et que vous ne fassiez jamais ni plus, ni moins, ni autrement que ce qui vous est prescrit.
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