FAUSTE XI
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LIVRE ONZIÈME. RÉALITÉ DE L'INCARNATION.

 

Incarnation de Jésus-Christ. — Fauste soutient que saint Paul n'a pas enseigné l'Incarnation du Christ, ou bien qu'il a ensuite rejeté ce premier enseignement. — Saint Augustin démontre l'absurdité de cette opinion.

 

CHAPITRE PREMIER. OPINION DE FAUSTE.

CHAPITRE II. COMMENT ACCUSER LE TEXTE SACRÉ D'ÊTRE INTERPOLÉ ?

CHAPITRE III. NIER L'INCARNATION C'EST REJETER SAINT PAUL.

CHAPITRE IV. SAINT PAUL EST-IL TOMBÉ DANS L'ERREUR ?

CHAPITRE V. ON DOIT CHERCHER A CONCILIER LES PASSAGES OPPOSÉS EN APPARENCE.

CHAPITRE VI. SAINT PAUL N’EST PAS EN CONTRADICTION AVEC LUI-MÊME.

CHAPITRE VII. NE PAS CONNA1TRE LE CHRIST SELON LA CHAIR.

CHAPITRE VIII. PREUVE TIRÉE DU CONTEXTE.

 

CHAPITRE PREMIER. OPINION DE FAUSTE.

 

Fauste. Recevez-vous l'apôtre saint Paul? — Assurément. — Pourquoi donc ne croyez-vous pas que le Fils de Dieu est né de la race de David selon la chair (1) ? — Je ne pouvais croire que l'Apôtre se fût contredit lui-même dans ses écrits, en professant des sentiments différents sur la personne du Seigneur. Mais puisque cela vous plaît ainsi, et qu'on ne peut, sans vous effaroucher, vous parler d'interpolation dans les écrits de l'Apôtre, je soutiens néanmoins qu'il n'y a rien là d'opposé à nos doctrines. Paul, comme tant d'autres, avait pensé que Jésus était fils de David; c'était là sa première et son ancienne opinion sur la personne du Seigneur; mais à peine en a-t-il découvert la fausseté, qu'il la réforme et la rejette; il écrit aux Corinthiens : « Nous ne connaissons, dit-il, personne selon la chair; et si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte ». Remarquez toute la différence qui existe entre ces deux chapitres, dans l'un desquels il professe que Jésus est fils de David selon la chair, et dans l'autre il affirme qu'il ne connaît plus personne selon la chair. S'ils sont tous les deux de Paul, ils ne peuvent l'être que de la manière que je viens de dire; autrement l'un ou l'autre est apocryphe. Il ajoute: « C'est pourquoi si quelqu'un est devenu une nouvelle créature en Jésus-Christ, il a déposé ce qui  était vieux, et tout s'est renouvelé en lui (2) ». Vous voyez que l'Apôtre appelle ancienne et transitoire cette foi par laquelle il croyait d'abord que Jésus est issu de la race de David selon la chair ; nouvelle au contraire et permanente, cette autre foi en vertu de laquelle il ne connaît plus personne selon la chair. C'est ce qui lui fait dire ailleurs : « Quand j'étais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant ; mais

 

1. Rom. I, 3. — 2. II Cor. V, 17.

 

lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfant (1) ». S'il en est ainsi, peut-on nous reprocher d'embrasser cette nouvelle profession de foi de l'Apôtre qui est la meilleure, et de rejeter l'autre qui est défectueuse? S'il vous plaît à vous de croire selon ce qu'il écrit aux Romains, pourquoi ne nous serait-il pas permis d'enseigner selon ce qu'il écrit aux Corinthiens? Cette manière de vous répondre n'est qu'une concession que je fais à l'obstination de votre esprit. Car loin de la pensée de l'Apôtre de renverser jamais ce qu'il a établi, dans la crainte de se constituer lui-même prévaricateur, ainsi qu'il le proteste (2). Si toutefois ce premier sentiment est de lui, il est maintenant réformé; et s'il n'est pas possible qu'une erreur soit sortie de la bouche de Paul, il ne lui appartient pas.

 

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CHAPITRE II. COMMENT ACCUSER LE TEXTE SACRÉ D'ÊTRE INTERPOLÉ ?

 

Augustin. Voilà bien ce que je disais plus haut : quand l'évidence de la vérité ferme la bouche à nos adversaires, et que la clarté éblouissante du texte sacré ne laisse aucune issue à leur fourberie, ils répondent que le passage qu'on leur oppose est faux. O esprits ennemis de la vérité, obstinés dans leur folie ! Les témoignages des divines Ecritures que nous opposons à vos doctrines sont tellement irréfragables, que vous ne savez que répondre, sinon qu'ils sont falsifiés. Quelle autorité invoquer, quel témoignage de livre sacré ou profane produire pour combattre vos erreurs, si un semblable raisonnement doit être admis, s'il peut avoir le moindre poids? Qu'on ne reçoive point un livre, et qu'on en décline absolument l'autorité, comme le font les païens pour tous nos livres saints, les Juifs pour le Nouveau Testament, comme nous le faisons nous-mêmes pour les vôtres

 

1. Cor. XIII, 11. — 2. Galat. II, 18.

 

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et ceux que patronnent les autres sectes hérétiques, ou pour ces livres qui sont réputés apocryphes, lesquels n'ont aucun titre d'autorité même secrète, et qui, privés de toute preuve certaine d'authenticité, sont sortis de je ne sais quelle plume inconnue, ou de quels esprits présomptueux; ne pas admettre, dis-je, l'autorité de certains livres ou de certains hommes, c'est chose bien différente que de dire : Tout ce qu'a écrit cet homme juste est la vérité; il est l'auteur de cette lettre; mais dans cette même lettre ceci est de lui, et cela n'en est pas. Si on vous invite à le prouver, au lieu d'en appeler à des exemplaires plus fidèles, plus nombreux, plus anciens, ou appartenant à l'idiôme sur lequel la traduction a été faite, direz-vous : Je prouve que ceci est de lui, et que cela n'en est pas, parce que cette partie est conforme à ma doctrine, et que l'autre y est contraire? Etes-vous donc la règle de la vérité ? Tout ce qui sera contre vous, ne sera donc pas vrai ? Qu'un adversaire, par une folie semblable à la vôtre, et cependant bien propre à briser votre opiniâtreté, vienne vous dire : Tout au contraire, ce qui vous favorise est faux, et ce qui vous est opposé est vrai, que ferez-vous? Vous produirez peut-être un autre livre où tout ce que vous lirez puisse s'interpréter dans votre sens? Si vous le faites, votre adversaire, non-seulement sur un passage en particulier, mais sur tous, vous contredira en s'écriant: Votre livre est faux. Que faire? Quelle raison invoquer? quelle origine, quelle antiquité, quelle preuve de tradition constante assigner à votre livre? Essayer ne serait de votre part qu'une vaine tentative. Jugez quelle est sous ce rapport la puissance de l'autorité de l'Eglise catholique, qui a pour fondement inébranlable la succession non interrompue des évêques depuis les Apôtres jusqu'à nos jours, et le consentement unanime de tant de peuples. Ainsi, qu'une controverse s'élève sur la fidélité des exemplaires, dont quelques-uns renferment des maximes différentes, peu nombreuses d'ailleurs et bien connues de ceux qui font une étude particulière des divines lettres, la question sera tranchée d'après les exemplaires des autres pays d'où nous est venue la doctrine sacrée; si les mêmes divergences s'y rencontrent, les exemplaires plus nombreux ou plus anciens feront foi préférablement aux autres en plus petit nom tire ou de date plus récente; et si enfin le doute subsiste encore, on aura recours à la langue originale sur laquelle la traduction a été faite. C'est ainsi que procèdent ceux qui veulent résoudre les difficultés qu'ils rencontrent dans les saintes Ecritures appuyées sur une si grande autorité ; ils y trouvent une source de lumières et non une matière à chicane.

 

 

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CHAPITRE III. NIER L'INCARNATION C'EST REJETER SAINT PAUL.

 

Ce passage de l'Epître de saint Paul, que nous opposons à votre doctrine impie, et selon lequel le Fils de Dieu est de la race de David selon la chair, se lit dans tous les exemplaires de toutes les langues, anciens et nouveaux, et dans toutes les églises. Jetez donc ce masque trompeur, sous lequel Fauste, se donnant un interlocuteur qui lui demande : Recevez-vous l'apôtre Paul, répond : Oui, je le reçois. Pourquoi ne pas dire : Non, sinon parce que sa fausseté ne pouvait donner qu'une réponse fausse ? Qu'admet-il de saint Paul ? Ce n'est pas le premier homme que cet Apôtre dit être terrestre et formé de la terre, et dont il dit ailleurs: « Adam le premier homme a été créé avec une âme vivante (1) ». Fauste nous parle de je ne sais quel premier homme, non terrestre ni formé de la terre, ni créé avec une âme vivante, mais formé de la substance divine, Dieu lui-même, lequel unit ses membres, ou ses vêtements, ou ses armes, c'est-à-dire, les cinq éléments qui n'étaient autres que la substance divine, à la race des ténèbres, pour les enchaîner à la corruption. Ce qu'il reçoit de saint Paul, ce n'est pas non plus l'homme second que l'Apôtre dit être descendu du ciel, qu'il appelle le second Adam rempli d'un esprit vivificateur (2), qu'il enseigne avoir été formé de la race de David selon la chair, formé de la femme, et assujéti à la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi a, dont il parle ainsi à Timothée : « Souvenez-vous que «Jésus-Christ, né de la race de David, est ressuscité d'entre les morts, selon l'Evangile que je prêché (3)». C'est sur sa résurrection qu'il s'appuie pour annoncer la nôtre : « Je vous ai enseigné tout d'abord ce que j'avais moi-même reçu, savoir, que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ;

 

1. I Cor. XV, 45. — 2. I Cor. XV, 47. — 3. Galat. IV, 4, 5. — 4. II Tim. II, 8.

 

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qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les mêmes Ecritures».Un peu plus loin il donne la raison de cet enseignement : « Puis donc qu'on vous a prêché que le Christ est ressuscité d'entre les morts, comment se trouve-t-il parmi vous des personnes qui osent dire que les morts ne ressuscitent point (1) ? » Or, Fauste, qui vous répond de la manière la plus affirmative, lorsque vous lui demandez s'il reçoit l'apôtre saint Paul, Fauste nie tout cela ; il ne croit pas à Jésus issu de la race de David et formé d'une femme que l'Apôtre désigne ainsi, non pour laisser entendre qu'elle ait perdu sa pureté dans l'union charnelle ou l'enfantement, mais pour se conformer à l'usage des Ecritures qui donnent toujours le nom de femme à ce sexe, ainsi que le fait la Genèse en parlant d'Eve, avant qu'elle fût connue d'Adam. « Il en forma la femme (2) ». Il n'admet ni la mort, ni la sépulture, ni la résurrection du Christ; il prétend qu'il n'eut jamais de corps mortel sujet à une mort véritable ; que ces cicatrices qu'il montra à ses disciples, lorsqu'il leur apparut plein de vie après sa résurrection, ainsi que le rapporte saint Paul, n'étaient que des cicatrices apparentes (3); que notre chair ne ressuscitera point, pour devenir un corps spirituel, comme l'enseigne le même Apôtre: «Il est mis en terre comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel ». Distinguant ensuite entre le corps animal et le corps spirituel, l'Apôtre expose ce que j'ai rapporté plus haut du premier et du second Adam. Puis il en infère : « Je vous dis ceci, mes frères, parce que la chair et le sang ne peuvent pas posséder le royaume de Dieu ». On eût pu croire que la forme ni la substance de la chair ne peuvent ressusciter; il explique alors ce qu'il entend par la chair et le sang, c'est-à-dire la corruption elle-même, dont la résurrection des justes sera exempte ; il le déclare immédiatement : « La corruption ne possédera point cet héritage incorruptible ». Et dans la crainte que quelqu'un ne vienne à penser que ce n'est pas le corps même confié à la terre qui ressuscitera, et que nous ne faisons, pour ainsi dire, que déposer un vêtement pour en recevoir un autre meilleur, il s'attache à démontrer clairement que le corps même sera transformé en un état plus glorieux,

 

1. I Cor. XV, 3, 4, 12. — 2. Gen. II, 22. — 3. Luc,            XXIV,     39, 40 ; I Cor. XV, 5.

 

de même que sur le Thabor, le Christ ne déposa point ses vêtements pour en prendre d'autres, mais fit resplendir ceux qu'il portait d'une lumière céleste. « Voici », dit l'Apôtre, « un mystère que je vais vous dévoiler : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés ». Et pour ne laisser aucun doute sur ceux qui seront ainsi transformés : « En un moment », poursuit-il, « en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette, car la trompette sonnera, tous les morts ressusciteront dans un état incorruptible, et nous serons changés ». On dira, peut-être, qu'à la résurrection, cette transformation s'opérera, non dans notre corps mortel et corruptible, mais dans notre âme. Mais l'Apôtre n'entendait pas ici parler de l'âme ; dès le début il montre qu'il est question du corps, car c'est ainsi qu'il entre en matière : « Mais, dira quelqu'un, comment les morts ressuscitent-ils? Quel sera le corps dans lequel ils reviendront ? » Il indique par là très-clairement ce dont il veut parler, et aussi il ajoute: « Il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité (1) ». Or, quand Fauste nie toutes ces vérités, quand il soumet à la corruption Dieu lui-même, dont Paul a dit : « Honneur et gloire à Dieu seul, qui est immortel et incorruptible (2) », quand, selon les abominables et sacrilèges rêveries de la secte, il enseigne que Dieu a craint de voir sa substance et sa nature tout entière souillée par là race des ténèbres, et qu'il en a livré une partie à la corruption pour préserver l'autre, comment ose-t-il encore essayer de tromper les ignorants, et les esprits moins familiarisés avec les divines Ecritures, et répondre, quand on lui demande s'il reçoit l'apôtre saint Paul, qu'il l'admet absolument, tandis qu'il n'en est rien ?

 

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CHAPITRE IV. SAINT PAUL EST-IL TOMBÉ DANS L'ERREUR ?

 

Mais, dit-il, je puis démontrer, par une preuve irréfragable, ou que saint Paul par la suite a changé de sentiment, et réformé dans son Epître aux Corinthiens la pensée émise dans l'épître aux Romains, ou qu'il n'a jamais écrit lui-même ces paroles qu'on lui prête, que le Fils de Dieu est né de la race de David selon la chair. Et quelle est cette preuve ? C'est,

 

1. I Cor. XV, 35-53. — 2. I Tim. I, 17.

 

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répond-il, qu'on ne peut admettre comme vrais en même temps ce passage de l'Epître aux Romains : « Touchant son Fils qui lui est né selon la chair, du sang de David », et cet autre de l'Epître aux Corinthiens : « C'est pourquoi nous ne connaissons plus personne selon la chair, et si nous avons connu le Christ selon la chair; nous ne le connaissons plus maintenant de cette sorte (1) ». Il nous reste donc à démontrer que ces deux passages sont également vrais, et ne renferment aucune contradiction.

Nous ne pouvons convenir que l'un des deux ne soit pas de l'Apôtre, car en ce point tous les exemplaires sont unanimes. Quelques exemplaires latins portent, il est vrai, « né de la race de David », au lieu de l'expression «formé de, etc...» qui se trouve dans les exemplaires grecs ; mais on voit que l'interprète latin s'est attaché plus au sens qu'au terme, et d'ailleurs tous les exemplaires de toutes les langues s'accordent à dire que le Christ est issu du sang de David selon la chair. D'un autre côté, loin de nous d'admettre jamais que saint Paul soit tombé dans l'erreur ou qu'il ait cru devoir réformer son sentiment. Fauste lui-même a senti tout ce qu'il y aurait d'injurieux et d'impie dans une pareille assertion, et il a mieux aimé soutenir que cette lettre de l'Apôtre avait été falsifiée par des mains étrangères, plutôt que de la supposer entachée d'erreur en sortant des siennes.

 

 

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CHAPITRE V. ON DOIT CHERCHER A CONCILIER LES PASSAGES OPPOSÉS EN APPARENCE.

 

On peut admettre que nos livres saints renferment certains passages qui semblent être en contradiction avec quelque vérité dont le sens est très-obscur et difficile à saisir ; contradiction qui n'a pas encore été éclaircie, ou que des écrivains postérieurs, comme nous, ont fait disparaître dans leurs ouvrages, qu'ils composent, non comme règles de foi, mais comme exercices propres à développer l'intelligence de la vérité. Car nous sommes du nombre de ceux à qui l'Apôtre fait cette remarque : « Si vous avez quelque sentiment différent, Dieu vous découvrira ce que vous devez en penser (2) ». Ces écrits n'imposent nullement au lecteur une croyance nécessaire,

 

1. II Cor. V, 16. — 2. Philip. III, 15.

 

mais lui laissent la liberté de son jugement. Il était avantageux qu'ils pussent se produire, et que dans la suite des temps les écrivains fissent servir le talent précieux de la parole et de la composition à traiter et à élucider les questions difficiles ; ruais à côté de ces écrits s'élève et domine l'autorité canonique de l'Ancien et du Nouveau Testament, autorité confirmée du temps des Apôtres, et formant, par la succession des évêques et la diffusion des églises, comme un tribunal supérieur devant lequel doit s'incliner toute intelligence pieuse et fidèle. Là, s'il s'offre quelque absurdité apparente, il n'est pas permis de dire: L'auteur de ce livre s'est écarté de la vérité ; mais C'est l'exemplaire qui est défectueux, ou l'interprète qui s'est trompé ou le lecteur qui ne comprend pas. Quant aux livres des écrivains postérieurs, dont le nombre est infini, mais qui ne peuvent se comparer à l'excellence sacrée des Ecritures canoniques, quand même ils s'accorderaient tous à enseigner la même vérité, leur autorité reste toujours bien inférieure. Le lecteur ou l'auditeur qui croit y découvrir des passages en opposition avec la vérité, peut-être parce qu'il ne saisit pas la pensée de l'auteur, conserve la liberté de son jugement pour approuver ce qui lui plaît, et rejeter ce qui le choque ; et à moins qu'un argument irréfragable, ou l'autorité canonique de l'Ecriture ne vienne appuyer les enseignements ou les récits contenus dans ces ouvrages, et en démontrer la certitude ou la possibilité, on peut, sans être digne de censure, refuser son assentiment ou sa foi. Bien différente est l'autorité canonique de nos livres saints ; quand même, d'après le témoignage de cette autorité même, un prophète, un apôtre, ou un évangéliste eût été seul à enseigner ce qu'il a consigné dans ses écrits, il ne serait pas permis de le révoquer en doute ; autrement il n'y aura plus aucune page qui ne puisse servir de règle à la faiblesse et à l'ignorance de l'esprit humain, si une fois l'autorité salutaire des livres canoniques est complètement renversée par le mépris, ou éludée par la chicane.

 

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CHAPITRE VI. SAINT PAUL N’EST PAS EN CONTRADICTION AVEC LUI-MÊME.

 

Vous donc, qui que vous soyez, qui avez cru voir une flagrante contradiction dans ces deux (184) passages : « Le Fils de Dieu de la race de David » ; et : « Si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte », quand même ils ne seraient pas tirés tous deux des lettres du même Apôtre, mais que l'un serait de Paul, l'autre de Pierre, ou d'Isaïe, ou de quelque autre apôtre ou prophète, il ne vous serait pas permis de révoquer en doute ni l'un ni l'autre, puisque tel est l'enchaînement des écrits canoniques en toutes leurs parties, que la piété la plus juste et la plus sage les admet, l'esprit le plus éclairé les perçoit, et l'étude la plus attentive les démontre comme autant d'oracles émanés de la même bouche. Maintenant qu'ils sont tirés l'un et l'autre des Epîtres canoniques de Paul, c'est-à-dire des Epîtres qui sont certainement de lui; maintenant qu'on ne peut prétendre que l'exemplaire est défectueux, puisque tous les exemplaires latins corrigés portent de même, ni que l'interprète s'est trompé, puisque tous les meilleurs exemplaires grecs sont conformes, il vous reste, à vous, d'avouer que vous ne comprenez pas, et à moi, de vous montrer comment ces deux passages ne sont nullement en contradiction, mais s'accordent parfaitement selon les règles les plus saines de la foi. Si la piété inspirait votre étude, elle découvrirait aussi à vos propres yeux sur ce point la véritable lumière.

 

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CHAPITRE VII. NE PAS CONNAÎTRE LE CHRIST SELON LA CHAIR.

 

Que le Fils de Dieu se soit fait homme dans la race de David, c'est ce que le même apôtre enseigne en plusieurs endroits, et ce que d'autres écrivains sacrés proclament de la manière la plus formelle. Quant à ces paroles « Si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte», l'endroit même d'où elles sont tirées montre assez clairement quelle est la pensée de l'Apôtre. Notre vie future, dès maintenant réalisée dans sa plénitude en l'homme médiateur, Jésus-Christ notre Chef ressuscité, il l'envisage avec une certitude d'espérance aussi pleine que si elle lui était présente et qu'il en jouît déjà; et cette vie, comme celle du Christ, ne sera plus selon la chair. Par la chair, il n'entend pas ici cette substance de notre corps que le Seigneur, même après sa résurrection, appelait sa chair, quand il disait: « Touchez et voyez qu'un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai (1) » ; ce qu'il désigne, c'est la corruption et la mortalité de la chair qui n'existeront plus en nous, comme elles ne sont plus dans le Christ. C'est bien là ce qu'il entendait par la chair, quand, au sujet de la résurrection, ainsi que nous l'avons remarqué précédemment, il s'exprimait d'une manière si claire : « La chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu; et la corruption ne jouira pas de l'incorruptibilité ». Quand donc sera accompli ce qu'il annonce ensuite : « En un moment, en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette, car la trompette sonnera, tous les morts ressusciteront dans un état incorruptible, et nous serons changés; il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité (2) »; alors n'existera plus cette chair par laquelle il désigne, non la substance du corps, mais la corruption de la mortalité, qui disparaîtra dans cette heureuse transformation; mais bien la chair qui constitue la nature et la substance du corps, puisque c'est celle-là même qui doit ressusciter et être changée. On ne peut nier, en effet, ni ce que dit le Seigneur après sa résurrection : « Touchez et voyez qu'un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai » ; ni ce que dit l'Apôtre : « La chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu ». D'une part, il s'agit de la substance même de la chair, laquelle subsistera toujours, puisque c'est elle qui sera changée ; et de l'autre, de l'état corruptible, lequel aura cessé, puisqu'une fois transformée, la chair ne sera plus sujette à la corruption. « Nous avons donc connu le Christ selon la chair», c'est-à-dire, selon la mortalité de la chair avant sa résurrection; « mais maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte », parce que, comme le dit l'Apôtre, « le Christ ressuscité d'entre les morts ne meurt plus, et la mort n'aura plus d'empire sur lui (3) ».

Si le Christ n'a jamais existé selon la chair, vous en tenir à la rigueur des termes, c'est faire mentir l'Apôtre quand il dit : « Nous avons connu le Christ selon la chair»; comment connaître ce qui n'est pas? Il ne dit pas : Nous avons pensé que le Christ existait selon la chair; mais, nous avons connu. Je ne

 

1. Luc, XXIV, 39. — 2. I Cor. XV, 50-53. — 3. Rom. VI, 9.

 

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veux cependant pas presser sur les mots, pour qu'on ne puisse pas soutenir qu'il y a ici abus de langage de la part de l'Apôtre qui, au lieu de l'expression : nous avons pensé, a employé celle-ci : Nous avons connu. Ce qui m'étonne, c'est que des hommes aveugles ne voient pas, ou plutôt je serais étonné s'ils le voyaient, que s'il faut croire que le Christ n'a pas eu une chair véritable, par cette raison que l'Apôtre a dit qu'il ne connaissait plus maintenant le Christ selon la chair, il faut admettre qu'ils n'ont pas eu de chair non plus, ceux dont il dit au même endroit : « C'est pourquoi nous ne connaissons plus maintenant personne selon la chair ». Sans restreindre sa, pensée au Christ seul, il pouvait dire : « Nous ne connaissons personne selon la chair » ; mais envisageant comme présente la vie future dont il devait jouir avec ceux qui seront transformés à la résurrection: « Maintenant, dit-il, nous ne connaissons plus personne selon la chair » ; c'est-à-dire, l'espérance de notre incorruptibilité et de notre immortalité future est si certaine en nous, que dès maintenant cette seule pensée nous remplit de joie. C'est ce qui lui fait dire ailleurs: « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses du ciel, où le Christ est assis à la droite de Dieu; n'ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre (1) ». Nous ne sommes pas encore évidemment ressuscités comme le Christ; et cependant l'espérance que nous avons dans le Christ, fait dire à l'Apôtre que nous sommes déjà ressuscités avec lui. De là encore : « Dans sa miséricorde, il nous a sauvés par l'eau de la régénération (2) ». Qui ne sait que, dans le bain régénérateur, nous avons reçu l'espérance du salut futur, et non le salut lui-même, qui est l'objet de la promesse? Et cependant, comme cette espérance est certaine : « Il nous a sauvés », dit l'Apôtre, comme si nous étions déjà en possession du salut. C'est ainsi qu'il s'exprime ailleurs avec tant de clarté: « Nous gémissons en nous-mêmes, attendant l'effet de notre adoption, la rédemption de nos corps, car nous sommes sauvés en espérance. Or, l'espérance qui se voit n'est plus espérance : quel est en effet celui qui espère ce qu'il voit déjà? Si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l'attendons avec

 

1. Coloss. III, 1, 2. —  2. Tit. III, 5.

 

patience (1)». L'Apôtre ne dit pas : Nous serons sauvés, mais : Nous sommes dès maintenant sauvés, non en réalité, mais en espérance, ainsi qu'il s'exprime; de même faut-il entendre ces autres paroles : « Nous ne connaissons plus personne selon la chair », non en réalité, mais en espérance; parce que notre espérance repose dans le Christ, et qu'en lui se trouve déjà accompli ce qui fait l'objet de notre espérance. Déjà il est ressuscité, et il ne sera plus soumis à l'empire de la mort. Il est vrai qu'avant sa mort nous l'avons connu selon la chair, puisqu'à son corps était inhérente cette mortalité que l'Apôtre désigne sous le nom de chair; mais nous ne le connaissons plus de cette sorte ; son corps mortel a revêtu l'immortalité, et ne peut plus être appelé chair comme dans son premier état.

 

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CHAPITRE VIII. PREUVE TIRÉE DU CONTEXTE.

 

Pour faire ressortir davantage la vérité de ma pensée, examinons l'ensemble du texte où est renfermé cet oracle, dont nos adversaires tirent leurs fausses inductions : « La charité de Jésus-Christ nous presse », dit l'Apôtre, « considérant que si un seul est mort pour tous, tous aussi sont morts; or, Jésus-Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux. C'est pourquoi nous ne connaissons plus personne selon la chair; et si nous avons connu Jésus-Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus maintenant de cette sorte ». Il est de toute évidence que dans ces dernières paroles, l'Apôtre avait en vue le Christ ressuscité, comme l'insinuent celles qui précèdent : « Afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes,  mais pour celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux ». Qu'est-ce à dire, qu'ils vivent non pour eux-mêmes, mais pour celui, etc. », sinon qu'ils vivent, non selon la chair, dans la convoitise des biens terrestres et corruptibles, mais selon l'esprit, dans l'espérance de la résurrection déjà réalisée pour eux dans la personne du Christ? C'est pourquoi l'Apôtre ne connaissait personne selon la chair, parmi ceux pour qui Jésus-Christ est mort et ressuscité, et qui vivent, non pour

 

1. Rom. VIII, 23-25.

 

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eux-mêmes, mais pour lui, et cela eu égard à l'espérance de l'immortalité future qu'ils attendaient : attente qui n'était plus, en Jésus-Christ, une espérance, mais une réalité ; et si l'Apôtre l'avait connu selon la chair avant sa mort, maintenant il ne le connaissait plus de cette sorte, sachant qu'il était ressuscité, et que la mort ne devait plus avoir d'empire sur lui.

Et comme c'est là ce que nous sommes en lui, sinon encore en réalité, du moins en espérance, il ajoute : « Si quelqu'un est en Jésus-Christ, il est devenu une nouvelle créature, ce qui est vieux est passé, tout est devenu nouveau. Et ce tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui-même par Jésus-Christ (1) ». Ainsi donc, toute créature nouvelle, en d'autres termes, le peuple renouvelé par la foi, afin de posséder en espérance ce que plus tard il possédera complètement en réalité, trouve dans le Christ ce qu'il attend pour lui-même. Donc encore, si « tout ce qui est vieux est passé », c'est dans l'objet de l'espérance, car nous ne sommes plus à l'époque de l'Ancien Testament, où l'on attendait de Dieu un royaume éphémère et charnel;  et si « tout est devenu nouveau n, c'est aussi dans l'objet de l'espérance, car elle nous attache aujourd'hui à la promesse d'un royaume des cieux, d'où seront bannies la corruption et la mort. A la résurrection des morts, néanmoins, ce ne sera plus dans l'espérance, mais dans la réalité, que ce qui est vieux passera, puisque notre ennemie dernière, la mort, sera complètement anéantie, et que tout sera renouvelé, puisque, corruptible, ce corps revêtira l'incorruptibilité, et mortel, l'immortalité (2).

Transformation heureuse, accomplie dès maintenant dans le Christ : aussi était-ce en réalité que saint Paul ne le connaissait plus selon la chair; tandis que c'était en espérance simplement qu'il ne connaissait plus selon la chair aucun de ceux pour qui Jésus est mort et pour qui il est ressuscité. C'est par sa grâce effectivement, comme l'écrit le même Apôtre aux Ephésiens, que nous sommes sauvés.

Ce nouveau passage confirme notre sentiment; le voici : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, par le grand amour dont il nous a aimés, et lorsque nous étions morts par nos péchés, nous a vivifiés dans le Christ, par la grâce duquel nous sommes sauvés ».

 

1. II Cor. V, 14-18. — 2. I Cor. XV, 26, 53.

 

Ces mots : « Nous a vivifiés dans le Christ », ont le même sens que ces autres adressés aux Corinthiens : « Afin que ceux  qui vivent, ne a vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort pour eux, et qui pour eux est ressuscité ». Quant aux paroles suivantes : « Par la grâce duquel nous sommes sauvés », elles semblent indiquer que notre salut est un fait accompli, tandis qu'il l'est seulement en espérance. Ne dit-il pas expressément ailleurs, comme je l'ai rappelé un peu plus haut : « C'est en espérance que nous sommes sauvés? » Aussi poursuit-il, et continuant à représenter l'avenir comme déjà réalisé : « Dieu, dit-il, nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir en même temps dans les cieux en Jésus-Christ » . Le Christ, sans aucun doute, siége maintenant dans le ciel, mais pas encore nous. Cependant, comme notre espoir est assuré, et nous met en quelque sorte entre les mains ce dont nous ne jouirons que plus tard, l'Apôtre a pu dire que dès maintenant nous siégeons dans le ciel, non pas en nous-mêmes, mais dans la personne du Fils de Dieu. Aussi, pour écarter l'erreur et empêcher de considérer comme accompli réellement ce qui ne l'est qu'en espérance et ne le sera que plus tard en réalité, il continue de la manière suivante : « Pour manifester dans les siècles à venir les richesses surabondances de sa grâce, par la bonté qu'il a pour nous dans le Christ Jésus (1)».

A notre interprétation se rapportent aussi ces mots : « Lorsque nous étions dans la chair, les passions du péché, éveillées par la loi, agissaient dans nos membres jusqu'à leur faire porter des fruits de mort (2)». — «Lorsque nous étions dans la chair », ne semble-t-il pas exprimer qu'on n'y était plus? Mais voici le sens. Lorsque nous vivions encore avec l'espoir des biens terrestres, à l'époque où la loi, qu'il est impossible d'accomplir sans la charité spirituelle, pesait sur eux et aboutissait à multiplier leurs fautes, puisqu'ils l'enfreignaient; aussi a-t-il fallu qu'en ouvrant par bonté .un Nouveau Testament, Dieu fit surabonder la grâce (3). La même idée est contenue dans cette phrase d'une autre Epître a Ceux qui sont dans la chair, ne sauraient « plaire à Dieu ». Ce qui prouve qu'il ne s'agit pas ici de ceux qui ne sont pas encore morts, c'est ce qu'ajoute l'Apôtre : « Pour vous, vous

 

1. Ephés. II, 4-7. — 2. Rom. VII, 5. — 3. Rom. V, 20.

 

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n'êtes pas dans la chair, mais dans l'esprit (1) » . En d'autres ternies : ceux qui vivent dans l'espoir des biens charnels ne sauraient plaire à Dieu; or, vous n'avez pas, vous, cet espoir des biens matériels, mais l'espérance des biens spirituels, ou du royaume -des cieux, au sein duquel le corps lui-même, grâce à sa transformation, sera devenu comme spirituel, d'animal qu'il est aujourd'hui. « On le sème corps animal », dit le même Apôtre aux Corinthiens, « il lèvera corps spirituel (2) ».

Maintenant, si l'Apôtre ne connaissait plus selon la chair aucun de ceux qu'il assure ne vivre plus dans la chair, en ce sens qu'ils ne nourrissaient plus l'espoir des biens charnels, tout revêtus qu'ils fussent encore de leur chair corruptible et mortelle; à combien plus forte raison ne pouvait-il pas dire du Christ, qu'il ne le connaissait plus selon la chair, lui qui possède réellement dans son corps glorieux

 

1. Rom. VIII, 8, 9. — 2. I Cor. XV, 44.

 

le merveilleux changement que les autres attendaient seulement, et parce qu'il leur était promis? Ah 1 combien il est préférable, combien il est plus religieux, quand on étudie les divines Ecritures, de tout approfondir pour les mettre d'accord entre elles, que de les louer ici comme vraies, et de les condamner là comme fausses, pour n'avoir pas assez travaillé à dilucider une question qui paraît insoluble ! Eh ! quand l'Apôtre lui-même était enfant et n'avait qu'une sagesse d'enfant (1), ce qu'il disait toutefois par comparaison, il n'avait pas atteint encore le degré d'élévation spirituelle où il était monté quand, pour l'édification des églises, il écrivait, non pas des livres destinés aux exercices et aux progrès littéraires des hommes studieux, mais des Epîtres pleines d'autorité, destinées à être lues et observées comme tout ce que contient le canon ecclésiastique.

 

1. I Cor. XIII, 11.

 

Ces onze premiers livres sont traduits par M. l'abbé HUSSENOT.

 

 

 

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