LA VIE CHRÉTIENNE
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HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE 

DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS

 

HENRI BREMOND de l'Académie française

 

TOME IX

La Vie chrétienne sous l'Ancien Régime

 

LIBRAIRIE BLOUD ET GAY 1932

 

 

  AVANT-PROPOS

LA VIE CHRÉTIENNE SOUS L'ANCIEN RÉGIME

CHAPITRE PREMIER LA DÉVOTION AU BAPTÊME

 

I. En quel sens on peut parler d'une « dévotion au baptême - La dévotion au baptême, l'École Française et la Métaphysique des Saints. - François de Saint-Pé.

II. La « consécration » baptismale. - Hugues Quarré. - « Un nouvel être et une nouvelle vie. » - Le pneuma et la psyché.

III. La promesse du baptême, voeu d'adhérence : Consentio tibi, Christe. - Résistances de l'école ascéticiste. - Réponses de Saint-Pé. - Les deux sortes d'adhérence ou d'union. - « Animer son baptême. »

IV. L'ascèse mystique impliquée dans la dévotion au baptême. - Adhérer ou imiter. - Doctrine d'anéantissement. - Duguet et le Portrait d'un chrétien enseveli en Jésus-Christ.

V. Figures et symboles. - Ferebatur super aquas. - Le déluge et le passage de la mer rouge. - Bossuet et la poésie de l'ancienne liturgie baptismale.

VI. Simplicité du « baptême essentiel ». - La critique des exorcismes. - Duguet et la défense des exorcismes. - Si, après le « baptême essentiel », le démon n'est plus dans le coeur, il reste fortifié aux alentours. - La partie de l'esprit non soumise à l'Esprit. - Le démon et ses droits sur l'imagination; « le pays du mensonge est le sien. » - Les exorcismes sauvés.

VII. Pratiques de la dévotion au baptême. - Le chrémeau et les petits « habits du baptême ». - L'anniversaire du baptême. - La « pâque annotine ». - Edme Calabre et les Fonts baptismaux. - Lazare Bocquillot et Fénelon. - Agonie de la dévotion au baptême.

 

EXCURSUS : LES LITANIES ET L'OFFICE DU BAPTEME

 

CHAPITRE II : L'EUCHARISTIE

 

§ I. - LA COMMUNION FRÉQUENTE

 

I. Le moyen âge et la communion très rare. - La Contre-Réforme rétablit l'usage de la communion fréquente. - Dès le début du XVIIe siècle, la cause est gagnée.

II. Antoine Arnauld, la Fréquente communion et le mythe de l'Infréquente. - Véritable objet du livre : confondre les casuistes qui ne veulent « point mettre de distance entre le crime commis et la communion ». - Que tout le XVIIe siècle donnera raison à Arnauld. - La vraie doctrine d'Arnauld sur la communion fréquente.

III. Saint-Cyran et la communion fréquente. - Port-Royal. - Nicole ; Quesnel ; Treuvey; Floriot; les catéchismes jansénistes; Boileau; Duguet. - La tradition unanime du premier siècle janséniste sur la communion fréquente abandonnée par le jansénisme du XVIIIe siècle.

IV. Les jésuites et la communion fréquente. - Saint Ignace et Madridius. - Propagande extrémiste : la communion quotidienne conseillée à tous. - Résistance de sainte Thérèse et des jésuites. - « Beaucoup d'abus en France et plus encore en Espagne. » - Le préarnaldisme du P. Salazar. - Le théocentrisme de Salazar : « La première et la principale fin est de donner gloire à Jésus-Christ. » - « La pureté de conscience ne suffit pas pour communier » tous les jours. - Que la communion soit avant tout « un acte de religion. » - « Délai... faute de révérence. » - La communion de tous les huit jours.

V. Les jésuites français et la campagne contre « la fréquentation démesurée ». - Caussin et Suffren. - Leur axiome à tous : « Il vaut mieux se bien communier et plus rarement que moins bien et plus fréquemment. » - Les règles de Suffren. - Saint-Jure et Lejeune. - Outrances et contradictions du P. Crasset. - La lettre du P. Daniel sur la fréquente communion. - Identité foncière entre cette lettre et le livre d'Arnauld. - Oscillations et embarras de Bourdaloue. - Avant tout l'honneur de Dieu. -  Accorder à tous les chrétiens en état de grâce le « même accès à la table du Sauveur... à Dieu ne plaise que je tombe jamais dans une telle prévarication! » - L'humanité de Bourdaloue et la dialectique pure d'Arnauld.

VI. La doctrine des spirituels qui ne relèvent ni de Port-Royal ni de la Compagnie de Jésus. - François de Sales : « Pour communier tous les huit jours..., aucune affection au péché véniel. » - Rigueur décroissante dans l'interprétation des règles salésiennes ; J. P. Camus. - Soyer et Barré. - La direction de Bossuet. - Vers la communion quotidienne dans les couvents. - L'évolution s'achève avec Fénelon : plus de différence entre les couvents et le monde : « Pourvu que le laïque vive en bon laïque, il peut et doit communier tous les jours. » « Aux âmes saintes, appartient le pain quotidien. »

 

§ 2. - LE SAINT SACRIFICE

 

I. La messe dans la littérature du XVIIe siècle. - Ligne de partage des eaux : dans la première moitié, la messe considérée comme un des « exercices » de la vie dévote; dans la seconde, comme l'acte religieux par excellence, la « synthèse de tout le culte ». - Religion et Dévotion. - L'accent mis de plus en plus sur le sacrifice.

II. Amelote, Duguet et la théologie du Sacrifice. - Il n'est pour eux de vrai sacrifice que liturgique. - « L'hostie immolée en public ». - Le sacrifice a partie essentielle du culte public », - Les figures du sacrifice du Christ : Caïn et Abel ; Noé. - « Ce qui manquait au sacrifice de la Croix sur le Calvaire ». - Jésus-Christ prêtre dès son incarnation, mais d'un a sacerdoce intérieur ». - Le sacrifice da Calvaire, « vrai sacrifice dans l'usage intérieur que le Sauveur en a fait », n'est pas à proprement parler sacrifice liturgique. - Jésus-Christ a suppléé à ce défaut par l'institution de l'Eucharistie. « Conformité essentielle entre l'Autel et la Croix. - Diffusion de la théologie sacrificielle.

III. Conclusions pratiques. - L'assistance à la messe. - Les sept méthodes de Suffren et la méthode de Letourneux. - « La messe est le sacrifice commun du prêtre et des fidèles ». - L'Église ne veut pas que le prêtre se sépare de l'Assemblée. - Qu'on a s'occupe l'esprit et le coeur des paroles et des actions qui composent la liturgie ».

IV. Invraisemblable résistance opposée à la méthode liturgique. - On craint ou on feint de craindre que les fidèles s'imaginent « qu'ils sont prêtres au même sens que le prêtre. » - Le sacrement de l'Ordre en péril ! - La messe pour tous ou la messe pour ceux-là seuls qui savent le latin. - Croisade pour le a Secret des Mystères ». - Vallemont et Dom Guéranger. - Répliques de Letourneux. - Si l'Église célèbre la messe en latin, ce n'est pas du tout qu'elle veuille par là en « cacher les mystères aux peuples ». - Ainsi pour la récitation submissa voce du Canon. - Excentricités sans importance de quelques réformateurs.

V. La bataille pour et contre les traductions de l'Ordinaire de la messe. - Le missel de Voisin condamné par l'Assemblée du Clergé en 166o, et par un Bref d'Alexandre VII. - Comment la bonne foi du pape a été surprise par Mazarin. - Contre-vérités dans la lettre de l'Assemblée au Pape : la traduction de l'Ordinaire en français n'était pas une « nouveauté ». - Du XIV° siècle à 166o, le nombre de ces traductions va croissant. - « On n'a eu en France aucun égard à ce Bref » et les Assemblées de 1665 et de 167o désavouent par leur silence l'Assemblée de 166o. - Le prétendu « Secret des Mystères » et le scandale des protestants. - Les traductions de l'Ordinaire répandues à deux cent mille exemplaires. - Pouvait-on refuser aux catholiques ce que l'on accordait aux protestants? - La guerre contre les traductions recommence au lendemain de la Bulle Unigenitus. - Violence et démence.

VI. Les « livres de messe ». - Traduction ou paraphrases. - Le P. Judde, Antoine Montagnon et les « Courtes prières » de Pellisson. - La paraphrase de Sanadon. - Le mouvement liturgique d'aujourd'hui et la victoire des traductions.

 

§ 3 – L’ADORATION RÉPARATRICE.

 

I. Développement nouveau et logique. - Adoration et réparation. - La vocation de victime. - Mechtilde du Saint-Sacrement et l'Institut de l'Adoration perpétuelle. - L'amende honorable d'Anne d'Autriche. - Les innocents expient pour les coupables.

II. L'horloge mechtildienne et l'expiation des sacrilèges commis à toutes les heures du jour. - Minuit et la diane infernale. - Les premières messes et le « commerce des hosties ». - Les « belles messes ». - Détresse d'es églises rurales. - Les confréries diaboliques.

III. Litanies et Offices de la Réparation. - Vocat canis Sanctum Dei. - L'adoration perpétuelle dans les paroisses. Iconographie de l'adoration réparatrice.

 

EXCURSUS

LE POÈME EUCHARISTIQUE DE M. DE SACY.

LA PREMIÈRE COMMUNION

LA QUESTION DE LA FRÉQUENTE COMMUNION PENDANT LE XVIIIe SIÈCLE

LE SERMON DE BOURDALOUE SUR LA MESSE

LE PRÊTRE ET LA MESSE DE TOUS LES JOURS

LA BELLE MESSE

LE DÉSIR DE VOIR L'HOSTIE

CHRISTOPHE D'AUTHIER DE SISGAUD, EVÉQUE DE BETHLÉEM, ET LE CHAPELET DU SAINT SACREMENT

LA COMMUNION DES QUINZE MARDIS ET DES QUINZE SAMEDIS

LES VISITES DU SAINT-SACREMEMT

LES SALUTS

MESSES SÈCHES

 

 

CHAPITRE III : LA DÉVOTION A LA SAINTE VIERGE PENDANT LA SECONDE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE - DÉCLIN OU PROGRÈS?

 

Charles Flachaire et la Dévotion à Marie pendant la première moitié du XVIIe siècle. - Qu'il n'est peut-être pas vrai qu'à une première renaissance de cette dévotion ait succédé un fâcheux déclin.

 

I. Le renouveau. - Les deux tendances renouvelantes : la dévotion médiévale, restaurée par l'humanisme dévot; la dévotion bérullienne. - Paul de Barry et les « abus » que dénoncera la IXe Provinciale. - « Extravagances », dont la seconde moitié au XVIIe siècle ne donnera plus le spectacle.

II. Le conflit entre les deux dévotions et la campagne contre « les Dévots indiscrets ». - Pascal et Wendrock. - Le scandale des protestants. - Adam de Widenfelt et les Monita salutaria. - Qu'il n'y a pas eu de conspiration janséniste contre la dévotion à Marie. - « Ne point confondre le culte qui est dû à la sainte Vierge avec le culte qui est dû à Dieu. » - Jugements téméraires du P. Crasset. - Gilbert de Choiseul et l'apologie de Widenfelt. - On se sert « du prétexte de la religion pour calomnier les gens de bien ». - Le P. Crasset et la critique des faux dévots. - Des deux côtés, même doctrine ; dénonciation des mêmes abus. - Pellisson et les Monita.

III. De la campagne contre les dévots indiscrets à l'apostolat marial de Grignion de Montfort. - Nicole et les dévotions populaires. - Newman et les déformations inévitables du culte marial. - Grignion de Montfort et les faux dévots. - Excellence de la dévotion populaire. - Les deux tendances réconciliées dans la propagande mariale de Grignion de Montfort.

 

EXCURSUS

MARIE D'AGRÉDA

DUGUET ET LA DÉVOTION A MARIE

LA MÈRE DOULOUREUSE ET LA CRITIQUE DU « SPASIMO »

Pratiques dévotes.

 

CHAPITRE IV : LA MYSTIQUE DU MARIAGE

 

I. Réaction vigoureuse contre l'ancienne tendance à humilier le mariage. - De François de Sales à Fénelon : « honorable en tout ». - Les fidèles initiés à la mystique du mariage. - L'instruction dialoguée de 1683 ; Paule et Pauline. - Les cérémonies du mariage.

II. Mystique paulinienne et bérullienne du mariage. - Le oui du mariage et l'adhérence au oui de l'Incarnation. - Anéantissement et esprit d'enfance.

III. « Péchés contre la sainteté du mariage ». - Mariage et Pénitence.

IV. Étude comparée des « prières pour la femme enceinte ».

V. Les autres « croix » du mariage. - Lenteur et mauvaise grâce à réaliser la sainteté du sacrement. - Le pessimisme de Paule. - La consolation des mal mariés : à les voir si malheureux beaucoup se réfugieront dans les couvents. - Prière de la mal mariée. - Fénelon et les tribulationes hujusmodi de saint Paul.

 

JEAN DE FERRIÈRES. (1585, réédité en 1686).

GODEAU

LE JANSÉNISANT

LE PASTEUR MERLIN

LE MINISTRE FARTLEY

PELLISSON

QUESNEL

 

CHAPITRE V : L'ART DE MOURIR

 

I. Mme de Sévigné et la peur de la mort. - Les conversions in extremis. - Mourir en honnête homme et mourir en chrétien. - La curiosité publique et les agonies douteuses.

II. L'abbé Boileau et les derniers combats de la duchesse de Luynes. - A la limite du désespoir. - Justice et miséricorde. - Illusions intéressées sur la « mort du juste ». - La « faute » de la duchesse et l'imbroglio pathétique. - Retour définitif à la confiance.

III. La conjuration du silence et le devoir des médecins. - La Bruyère, Théotime et les spécialistes du lit de mort. - Bourdaloue auprès des mourants. - La rhétorique des « exhortations aux malades ». - Erasme et l'Art de bien mourir. - Les Préparations à la mort.

IV. La pensée de la mort : Spinoza, Saint-Evremont et Nicole. - Les exercices de la mort. - L' « Extrême-Onction spirituelle ». -Paraphrase des prières rituelles : les yeux, les narines...

V. Le P. Faber et la critique des « Exercices de la mort ». - Le vrai sens, tout religieux et très sain que la plupart des spirituels attachent à ces pratiques. - Exprimer et fixer le moi profond. - Testaments spirituels. - L'exercice de la mort et le pur amour. - L'oubli de soi et la confiance. - De l'acceptation au désir de la mort. - Quesnel et le Bonheur de la mort -chrétienne.

 

CLEF DU PARADIS

CRASSET

SENTIMENTS CHRÉTIENS

EXCURSUS

CATHERINE FILLE MORTE DE LA PESTE A NIVELLE

APPENDICE

CAMUS ET LA « FRÉQUENTE COMMUNION »

 

 

 

 

 

 

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