HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS PAR HENRI BREMOND de l'Académie française. VI - LA CONQUÊTE MYSTIQUE **** MARIE DE L'INCARNATION TURBA MAGNA PARIS LIBRAIRIE BLOUD ET GAY 3, RUE GARANCIÈRE, 3 1923 Nihil obstat : Parisiis, die X. Septembris 1922. P. MANDONNET, CENS. DÉP. Imprimatur : Parisiis, die XXa Septembris 1922 E. ADAM, v. g. PREMIÈRE PARTIE MARIE DE L'INCARNATION CHAPITRE PREMIER : MADAME MARTIN I. Où placer Marie de l'Incarnation? Deux grandes écoles (Bernières, Lallemant) ont des droits sur elle. « La Thérèse de la Nouvelle-France » doit étre étudiée à part. Richesse et splendeur de nos documents. Dom Claude Martin et sa vie par Dom Martène. Curriculum vitæ de Mme Martin. II. La première de ses grâces : réalisation très vive des vérités de la foi. Nullement visionnaire. Les oraisons jaculatoires de Mme Guyard, sa mère. Crise de « purification ». La grande grâce de 160o : « porte ouverte » sur la vie mystique. Dernières préparations. Son directeur lui défend « de plus méditer ». A la tête d'une grande maison de commerce. III. « La tendance » ; pressentiments, attente d'une grâce plus sublime. « Exubérance » affective ; appel à un « état plus épuré ». Possession et privation. « L'Humanité de Notre-Seigneur » de moins en moins sensible. IV. Le premier ravissement (1626). « Vue de la très sainte Trinité ». Critique de cette expérience : elle ne lui a rien « appris ». De la science des théologiens à la connaissance-contact des mystiques. Ravissement, non révélation. On voit que « ce que l'on expérimente est conforme à la foi de l'Eglise ». « L'âme se trouvait dans la vérité ». « Ces grandes choses ne s'oublient jamais. » V. Le second ravissement (1628). En quoi il ressemble au premier et en quoi il s'en distingue. « La grâce présente était pour l'amour et par l'amour. » Union des plus intimes avec le Verbe incarné. Elle se croit arrivée au terme ; elle n'est pourtant qu'au premier pas de sa course. De la quiétude aux transports et des transports à la quiétude. Martyre du silence, et martyre des mots impuissants. Epithalames. Les cantiques de « la volonté seule ». Vers un état nouveau « au-dessus de tout sentiment ». CHAPITRE II : LA MÈRE ET LE FILS I. Mme de Chantal et Mme Martin ; une mère a-t-elle le droit d'abandonner son fils pour entrer au couvent ? Abraham et l'ordre de Dieu. La véritable difficulté de ce cas de conscience : comment savoir que Dieu exige un pareil abandon? La vocation de Mme Martin. Fugue du petit Claude. Le départ pour le couvent. II. Claude bourreau de sa mère. Le siège du couvent par une bande d'enfants. « Rendez-moi ma mère ! Marie devait-elle rebrousser chemin ? Angoisse de la mère. Vocation de Claude. III. Le cas de conscience discuté de nouveau, dix et vingt ans après. La revanche de Dom Claude. « Je me suis fait mourir toute vive ». « J'ai eu des sentiments de contrition de vous avoir fait tant de mal. » La vraie pensée de Mme Martin sur ce cas de conscience. A la place de son directeur, qu'eussions-nous décidé ? CHAPITRE III : LES TENTATIONS DE DOM CLAUDE ET SON MARIAGE AVEC LA DIVINE SAGESSE I. Claude Martin avant le départ de sa mère pour le Canada (1631-1639). La famille de Mme Martin veut se servir de Claude pour empêcher ce départ. Conversion de Claude. Il veut entrer dans la Compagnie de Jésus. Le P. Binet le refuse. Sourd et faible d'esprit ? Les traits malicieux de Dom Martène. Essai d'apologie pour le P. Binet : s'il a refusé le fils de Marie de l'Incarnation, il a eu pour cela des raisons au moins plausibles. Claude quelque peu singulier peut-être. Claude ne pense plus à se faire religieux. En quête d'une situation. A la veille d'être pris comme secrétaire par Richelieu, il entre chez les bénédictins de Saint-Maur. II. Épreuves extraordinaires de Dom Claude pendant vingt ans. Tentations; scrupules. Il veut quitter l'étude, qui lui parait trop distrayante. Tentations plus importunes : « jamais aucun saint (n')en a souffert de plus horribles ». Dom Martène et l'étrange détail de ces tentations. Martène et Rancé. Sages conseils de Marie de l'Incarnation : « Ne désistez point de faire la charité à cette bonne dame ». Violents remèdes; le buisson de groseilliers. La corde soufrée. Les orties. Evolution de Dom Claude ; des Pères du désert aux mystiques du moyen âge; de ceux-ci aux mystiques de la Contre-Réforme. Il finira par où sa mère avait commencé. III. « Mariage avec la divine Sagesse ». Qui est-elle ? Amour humain et amour divin. « Talis conformitas maritat animam Verbo ». Les articles du contrat. La solennité du mariage. L'anneau d'or. Notes intimes de Dom Claude : Suso et Nicole. Guérison de Dom Claude. Le prestige de sa sagesse dans la Congrégation de Saint-Maur. CHAPITRE IV : MARIE DE LINCARNATION, D'APRÈS SES LETTRES ET LES TÉMOINS DE SA VIE I. Le voile levé. Une vraie femme. Marie et les scènes de son directeur. Défaites successives de Dom Raymond. Premiers projets de départ pour le Canada. L'aigle et les petits oiseaux. Marie s'adresse aux missionnaires jésuites. Nouvelles scènes de Dom Raymond. II. Le style des lettres. Désir de plaire. Enjouement et mélancolie : « Rires dans la rue : pleurs à la maison ». Tout l'intéresse, l'attendrit ou l'amuse. Un aventurier français. M. de Repantigny, « courtisan » et mystique. M. d'Argenson. Marie et Mgr de Laval. « Mort à tout; s'il ne l'était pas tant, tout irait mieux. » « Cependant on roule » ; défrichons notre jardin. Dévots et dévotes sauvages. « Colloques à haute voix » devant les Hurons. Les dix robes de serge rouge. III. Son visage de tous les jours. Contradictions et persécutions. « En butte à tout le monde », et même au a monde saint ». Les « persécuteurs » ont des alliés dans le couvent. Soupçons injustes ; humiliations ; froideurs. Les vraies causes de l'antipathie que lui témoignent certaines de ses religieuses. « L'huile et le vin. » L'histoire du petit brasseur : le grand exorde de Dom Claude ; la lettre-pastiche; lecture publique de la lettre et « divertissement » des Soeurs. L'inspirateur probable de la lettre et son témoignage. Le portrait par Dom Claude. CHAPITRE V : LA VIE INTENSE DES MYSTIQUES D'APRÈS L'EXPÉRIENCE ET LA DOCTRINE DE MARIE DE LINCARNATION I. L'agonie et la mort des puissances. Activité intellectuelle des faux et des vrais mystiques : Antoinette Bourignon et le pseudo-Denis. Tendance naturelle de Marie aux jeux de l'esprit. L'intelligence maîtrisée d'abord par l'amour : « L'âme ne pense point à voir, mais à aimer ». L'intelligence mystiquement « suspendue » bien avant la volonté. Anéantissement progressif, saillies intermittentes, et suspension de la volonté. II. La vie souterraine des puissances pendant la suspension. A. Vie intellectuelle. Le rythme mystique : aspiration, respiration. « Je ne laissais pas d'être instruite », sans avoir reçu aucune « leçon ». « Je sens pulluler en mon esprit... une suite de passages de l'Écriture sainte ». Acquisition mystérieuse de « nouvelles connaissances ». « Le tout est dans la substance de l'esprit. » Adhésion, non aux images du réel, trais au réel lui-même. L'âme a vie dans le Verbe. Les deux manières de se représenter le Verbe incarné. Inertie et entretien continu de l'intelligence. Activité surprenante qui suit la contemplation. B. Vie morale. Apathie scandaleuse des mystiques. Malgré la suspension de la volonté, la vie morale n'est aucunement suspendue, et tout au contraire. « Une espèce de nécessité... de l'imitation de Jésus-Christ. a « Pente continuelle » à toutes les vertus. Adhésion, non à des idées de sainteté, mais à la sainteté même de Dieu. Marie passe à l'offensive et critique l'ascèse commune. Fragilité des résolutions ordinaires; celles que prennent les mystiques « demeurent imprimées dans l'âme ». Comment l'expérience mystique supplée aux examens de conscience. « Dieu me possédait par les maximes » de l'Évangile. Efficacité morale des grâces mystiques. Moralistes et mystiques. III. Jeu normal et simultané de toutes les activités, mystiques et non mystiques, de l'âme. Que la suspension des puissances n'est pas un bien en soi. Et qu'il vaudrait mieux que l'ordre naturel fût maintenu. Catherine de Sienne pâmée ; la Sainte Vierge debout. Possibilité et réalité d'une union mystique, plus haute, qui ne paralyserait point les facultés. « Les sens étant occupés..., l'âme en est plus libre. » « Dieu luit au fond de l'âme. » Deux âmes, deux vies parallèles. Tentations et faiblesses des mystiques : vide() deteriora; meliora sequor. « Région de paix, qui semble séparée de l'âme même. » - Les activités les plus divertissantes n'empêchant plus la vie mystique. Promenade ; broderie d'art; récréation; chant des psaumes. Courte psychologie des moralistes, comparée à la psychologie des mystiques. « Interaction » des deux vies. Marie de l'Incarnation et l'apologie des mystiques. CHAPITRE VI : DOM MARTIN ET DOM MARTÈNE I. Dom Martène, le disciple-type. Une réfutation vivante de M. de Rancé. Première rencontre avec Dom Martin. Il écrit au jour le jour la vie de son maître. Les saints modernes de l'ordre bénédictin. Le siège de Dom Claude et les premières interviews. Les entretiens de Dom Claude et de Martène reproduits à l'heure même. Martène s'exile pour suivre Dom Martin : adieux à Saint-Germain-des-Prés. « On avait plus d'amitié pour moi que je ne me l'étais imaginé. » La Vie publiée malgré les supérieurs de Saint-Maur. II. Les défauts de cet ouvrage. En faut-il regretter les « puérilités » ? La vie réelle à Saint-Maur : « la hotte sur le dos ». Les récréations. La cellule ouverte. « Une loutre. » La casuistique des saints. Le cardinal de Retz et le feu à Marmoutier. Le voleur récompensé. Rôties au vin d'Espagne et verjus confit. La cuculle. Parades d'humilité. La mère et le fils. III. Que les bénédictins ne fout pas voeu d'érudition. Dom Claude et les grandes éditions patristiques de Saint-Maur. Le saint Augustin, les Pères grecs. Dom Martin critique. Étude et prière. IV. Dom Claude et le gouvernement de Saint-Maur. Crise intérieure. L'élection de 1687 et l'exclusion donnée par Louis XIV. Loyalisme monarchique de Martène : tout est pour le mieux. Ce que les mécontents pouvaient reprocher à Dom Claude. Contre le luxe des bâtiments. Les servants de messe. Dilexi decorem domus tuae. In pace locus ejus. V. Les derniers jours. Le Phédon de Martène. Les entretiens des deux moines et les lectures de Martène. La dissipation de Martène : « Cela est-il plus beau que Jésus-Christ? » « Hé bien! Dom Edmond... » Le Viatique. « Sancte Claudi, ora pro nobis. » « Je lui donnai encore un baiser. » Sancti Claudi et Edmunde, o. p. n. SECONDE PARTIE : TURBA MAGNA CHAPITRE PREMIER : AUTOUR DE JEAN DE BERNIÈRES I. L'ouvrage de M. Souriau sur Bernières nous permet d'abréger beaucoup ce chapitre. Originalité du groupe : son chef est un laïque. Succès prodigieux des livres de Bernières. Médiocrité littéraire du groupe. Rigorisme. Orthodoxie foncière. II. Le vrai chef du groupe : le P. Jean-Chrysostome. La « Société de la sainte abjection ». Chrysostome, son biographe Boudon, et les louanges du Pur Amour. « Mourir à tout propre intérêt..., pour spirituel qu'il puisse être » III. Henri-Marie Boudon, grand archidiacre d'Évreux. Son zèle pour la réforme ecclésiastique. Haines qui le poursuivent. Huit ans victime d'une infâme calomnie. Son évêque, Mgr de Maupas, l'abandonne. Sérénité de Boudon. Il continue quand même sa mission réformatrice. L'acharnement de Maupas. IV. Les écrits de Boudon : coepit facere. Ses méditations sur la calomnie, « la contradiction des bons », et « l'abandonnement... des amis ». « Il y a de leur faute à se laisser tromper. » Bienheureux les calomniés! « Dieu seul »... Graves défauts de ses livres. Que, malgré tout, il se laisse lire. Belles pages. Offensive contre les lettrés : inefficacité de leurs livres pieux, qui, souvent, ne se vendent pas. Éditions innombrables des petits livres de Boudon. V. Le voyage d'Allemagne, 7683. Pour les punir, Dieu leur a donné a les délices de la vie ». Ferveur de la Bavière. Des amis partout. Autres missions; rêves de solitude. M. Boudon à Saint-Cyr. M. Boudon, Mme de La Maisonfort, Bossuet et Fénelon. CHAPITRE II : LE MYSTICISME FLAMBOYANT ET LES MYSTIQUES DU SILENCE I. Jeanne de Matel et le mysticisme flamboyant. Les vues et les « états ». Oubli des consignes ordinaires de l'humilité. Le silence de la Mère de Châtel. La sainte chambrière de Billom. Le P. Gibalin et l'indiscrétion apparente de Jeanne. Pourquoi « un morne silence » ? Les Apôtres ont-ils caché les faveurs de Dieu ? Humilité vraie de Jeanne. II. Un intellectuel converti à la mystique. Jeanne et « l'éclaircissement des mystères de la foi ». Une théologienne précoce. Elle sait miraculeusement le latin. La « Parole substantielle du Père » lui donne l'intelligence des Écritures. Dedi te in lumen gentium. Une « extension » de « l'Incarnation ». « Je veux te parler par l'Ecriture ». Saint Michel, saint Jérôme, saint Denis. Qu'il s'agit bien et expressément d'une mission doctrinale; fausse honte et inconséquence des panégyristes de Jeanne. III. Jeanne défendant elle-même sa mission. « Ni la lecture, ni l'étude » ne suffiraient à expliquer un tel prodige. Les écrits de Jeanne « témoignent à eux seuls d'une inspiration ». Jeanne se rencontre avec les théologiens qu'elle n'a pas lus. « N'as-tu pas le sens littéral et l'Archive tout entière? » Sans lectures ; sans réflexions personnelles. Est-ce bien vrai ? Ce que Jeanne a pu apprendre « hors de l'oraison ». IV. L'or et le clinquant d'Ernest Delle. Digression sur le style prophétique. Définition insuffisante du génie de Jeanne. Que Jeanne ressemble à tous les poètes chrétiens. Qu'il ne faut pas la lire de trop près. Cataractes de symboles : l'habit blanc, rouge et bleu des religieuses du Verbe incarné. La Mère portière et le lion de Juda. Marie et la colombe de l'Arche. Du sublime au médiocre. Mièvreries dévotes. Les cheveux de Madeleine. V. Le vrai génie de Jeanne; spéculation et sensation théologiques. Orchestration du Credo. « Je dis. » Le « sabbat parfait » et la circumincession. Ses vues sur l'Incarnation. Une scotiste inspirée : In initie viarum suarum. « Bien qu'Adam n'eût pas péché, le Verbe se fût incarné. » « Cette chair a servi à nous rendre palpable le Verbe. » Vexilla regis. Rien d'imprévu. L'illusion de Jeanne. § 2. Marguerite Romanet et Catherine Ranquet. I. Nous ne savons rien de sa vie. Son « style particulier ». La journée d'une contemplative vers 165o. « Il me semble de ressusciter. » « Je le sens tout de myrrhe. » Son oraison. Les « dilatations » de l'amour. Les communions. Les actes donnés et les actes voulus. Prières pendant la journée. Ingénuité et profondeur. Elle dit ce qu'elle « sent » comme elle le sent. II. Ses notes spirituelles. «Celle qui a écrit. » La nuit mystique. La connaissance mystique « qui est des mêmes vérités qu'elle a appris des hommes ». L'âme « qui roule autour de Dieu ». « Il lui ôte... sa propre pesanteur. » S'unir « à la vérité qui se cache ». La plus noble de toutes les vies. I. Naissance d'Antoinette Journel. Son mariage. Le soldat pendu. Le groupe mystique de Compiègne : Condren, le P. Marin et la soeur Barbe. L'initiation d'Antoinette. Son indépendance. L'abbaye de Sainte-Perrine. Anne de Bonneuil et les deux simplicités. Prestige d'Antoinette. Personne ne l'a fait souffrir. II. Le style d'Antoinette. Une Sévigné cloîtrée. A une religieuse qui avait pensé mourir. Le don de n'y toucher pas. L'éloquence. Sa direction spirituelle. Énergie, souplesse, tendresse. a Moelle de lion. » L'impuissance des mots : « Le silence est notre langage ». Qu'on ne peut écrire la vie des mystiques. III. Le développement d'Antoinette. Première phase : Avant la retraite de 1649. L'école française. Extrême liberté d'esprit. Les tentations. La retraite de 1649. Rien de nouveau que l'intelligence de ses voies. « Je l'avais ignoré, mais beaucoup ressenti. » Antoinette et le panthéisme. Angoisse intellectuelle. Le a rideau » tiré. Les « états » et « l'essentiel » du Verbe incarné. Les trente dernières années (1649-1678). Que la vocation particulière d'Antoinette s'adaptait merveilleusement à sa nature et ne doit pas nous surprendre. En tout, « l'essentiel ». « Mort totale » à tout ce qui n'est pas Dieu. Devoirs communs de la piété catholique. Les sacrements et la vie mystique d'Antoinette. Son credo. Mystici in tuto. Obéissance aux directeurs. Le P. Le Sergent. Étapes mystiques. Le retour au « néant » sur l'ordre du P. Marin. L'amour pur et l'inexprimable. § 4. Les trente dernières années : juin 1649-octobre 1678. CHAPITRE III : LA FRANCE MYSTIQUE I. FLANDRE, PICARDIE, CHAMPAGNE, LORRAINE. Jeanne Deleloé et Martin Gouffart. Marguerite Rondelet. François Mathon. Marie Dorizy. Elisabeth de Ransain. Agnès Dauvaine. Catherine de Bar. Marie-Thérèse Erard. II. PARIS. Madeleine de Neuvillette; Elisabeth de Baillon. III. FRANCHE-COMTÉ, BOURGOGNE. Anne-Marguerite Clément. Marguerite de Saint-Xavier. Pierre Chaumonot. Marguerite-Marie Alacoque et Claude de la Colombière. Claude, précepteur des fils de Colbert. Liaison avec Patru. Discours académiques. La Colombière et Bouhours. Le parfait jésuite. Que le P. Claude n'est pas à proprement parler mystique. Vers la fin de sa vie, orienté vers la contemplation. Les visions de Paray-le-Monial. Claude en Angleterre. IV. LYONNAIS, AUVERGNE. Jacques Crétenet. Un autre Bernières. « Frater » chirurgien. Mariage. Madeleine de Saint-François et sa propagande mystique. Un chirurgien directeur spirituel. La persécution. La sainteté et la doctrine de Crétenet. Marie Paret. V. SAVOIE, DAUPHINÉ. Françoise Monet. Louise de Ballon. Jeanne-Bénigne Gojoazet la Mère Elisabeth de Provane. Marie Bon. Benoîte Rencurel. Lourdes au XVIIe siècle; N.-D.-du-Laus. « Quoi! Monsieur, vous ne la voyez pas! » VI. COMTAT, PROVENCE. Julienne Morell. Esprite Joussaud. Antoine Yvan et Madeleine Martin. Agnès d'Aguillenqui. Catherine du Revest. Christophe d'Authier de Sisgaud, êvêque de Bethléem. Renée Fédon. Jeanne Gautier. VII. LANGUEDOC, GUYENNE, PÉRIGORD. Germaine d'Armaing. Marie de Sainte-Thérèse. Alain de Solminiac. VIII. LES RECUEILS. Deux vocations: M. de Pontis et Fleurette de Casassus. Anne de Beauvais et son professeur de piano. CHAPITRE IV : LA PROPAGANDE MYSTIQUE : JEAN DESMARETS ET LES DÉLICES DE L'ESPRIT (1) § 1. La conversion de Philédon. I. Le R. P. Poulain et Desmarets : « une vraie connaissance des états d'oraison ». Affabulation des Délices. Desmarets tour à tour Eusèbe et Philédon. Les étapes d'une conversion. La cabane des plaisirs charnels ; les Arts ; les Sciences. Le Palais de la Fortune : Desmarets chez le cardinal. II. La mort de Richelieu et la conversion de Desmarets. Avait-il perdu la foi ? L'apologétique pascalienne et newmanienne avant Pascal et Newman : certitudes qui se forment « dans les plus hautes parties de l'âme ». « Je veux te prouver par ton goût même qu'il y a un Dieu ». « Je te le ferai connaître au-dessus de tout raisonnement ». « Tu es seulement fugitif de sa lumière ». Les « appartements de la Logique » et l'anti-intellectualisme de Philédon. Croire ; goûter ; connaître. Dialectique du goût : Gustate et videte quam suavis est. Les Délices et le Génie du christianisme. III. L'échelle des plaisirs. Délices de la musique et rançon amère de ces délices. « Nous ne pouvons plus souffrir les médiocres ». De la Poésie. Raisons mystiques et scrupules religieux qui ont présidé à la croisade menée par Desmarets coutre les poètes païens. La Philosophie morale. Duel entre l'Amour et la Chasteté. Infirmités de la morale séparée : ascétisme et mystique. Suprêmes résistances de Philédon. Découragement d'Eusèbe. La conversion de Philédon : « Soudain je me suis senti frappé ». « Voilà devant vous ce cheval échappé... » § 2. Lendemains de conversion. I. Les années mystiques (1645-166o). Sérieux profond des Délices A peine converti, devint-il « un dévot effréné » et fanatique ? Longues années de recueillement. « Les promenades de Richelieu. » Desmarets admis dans le petit monde des saints. Directeur laïque. Aucun indice d'exaltation morbide. II. La crise (166o-1666). Première croisade : l'Anis du Saint-Esprit au Roi. L'armée qu'il veut lever est purement mystique ; elle ne compte pas sur « la force des armes temporelles ». Une confrérie de « victimes ». L'Avis et la Société pour les intérêts de Dieu. La Compagnie du Saint Sacrement et la Société. Desmarets sera chargé de la police secrète. Son coup d'essai : le bûcher de Simon Morin. L'offensive coutre le diable. Desmarets se tourne contre Port-Royal. Réponse à l'insolente apologie. Arnauld mis en filature. Heureux succès de cette chasse M. de Saci à la Bastille. Les délices de l'espionnage. III. Les dernières années (1666-1675). Difficulté de mener de front l'oraison de quiétude et des opérations de police. Non in commotione Dominus. § 3. Initiation de Philédon à la vie mystique. I. L'architecture et les arts décoratifs dans leurs rapports avec la vie intérieure. « Ce ne sont que testons... » G. de Scudéry. Desmarets, architecte et poète de l'architecture. Les Amours du Compas et de la Règle. L'architecture dans les Délices. II. Philédon accueilli dans la Cité de l'Intérieur. Les appartements de la Foi. La loge de l'Humilité et le Cachot du Néant. Les balcons de l'Espérance. Les trente-trois cavernes de l'Obéissance. Chambre de la Pureté ; Desmarets directeur. Grotte de la Patience. Temple de l'Amour divin. Les missions étrangères et le musée de la marine. III. Les trois salles de la sainte Oraison. Chambre de la Contemplation, de l'Union. Suspension des puissances. La conquête mystique et Jean Desmarets.
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