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HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCEDEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS
HENRI BREMOND de l'Académie française TOME XLa Prière et les prières de l'Ancien Régime
Librairie Bloud et Gay 1932
Nihil obstat :
H.X. ARQUILIERE
Vice-Doyen de la faculté de théologie de Paris
le
Imprimatur :
Lutetiæ Parisiorum, die 18e martiis 1932
V. DUPIN vic. gen.
CHAPITRE PREMIER : CRITIQUE DE LA PRIÈRE DITE VOCALE
I. Le problème de la prière vocale au XVII° siècle. - Tendance moderne à déprécier les formules ; M. Vincent et « la disgrâce de n'être qu'une prière vocale ». - Origines de cette tendance : diffusion foudroyante de la prière dite « mentale ». -
II. L'étude de la prière vocale tient peu de place dans la littérature spirituelle de cette époque. - Que la peur du psittacisme tourne à la phobie. - Guilloré et les illusions des prières vocales. - Bonnes pour les « trop bouchés » ou « trop grossiers ». - Trois désastres. - Les alarmes de Guilloré et la prière liturgique. - Encore la « disgrâce ».
III. Arnauld et une critique plus philosophique des formules. - Facilité des actes de contrition; difficultés de la contrition elle-même. - La psychologie janséniste de l'amour. - Les actes expriment bien des pensées, mais leur niveau est de n'exprimer que des pensées.- Les outrances d'Arnauld modérées par Nicole. - Dynamisme foncier des formules. - Qu'on ne saurait trop recommander la prière vocale.
IV. Les formules et l'angoisse des spirituels. - La prière vocale vengée par Duguet. - « Qu'il me soit fait selon votre parole », non selon la mienne. - Jésus-Christ est « tout l'esprit », et la vérité de nos formules.
CHAPITRE II : L'ANNÉE CHRÉTIENNE DE LETOURNEUX ET LA PROPAGANDE LITURGIQUE
I. La Liturgie sous l'ancien régime. Trois mouvements qui intéressent l'histoire proprement religieuse : études critiques ; réformes ; propagande. - Les réformateurs et leur préoccupation foncièrement religieuse. - Urbain VIII et les quatre jésuites. - Les nouveaux offices : sainte Marie l'Egyptienne.
II. Nicolas Letourneux et l'Académie française. - Persécuté et calomnié. - L'Année chrétienne à l'Index. - Si l'Année chrétienne est une oeuvre janséniste. - Letourneux et le réquisitoire passionné du P. de Colonia. - Letourneux est-il presbytérien ? - Ou socinien ? - Le trouble du Christ ; Letourneux et Bossuet. - Orthodoxie foncière de l'Année chrétienne.
III. De Letourneux à Dom Guéranger. - Un même dessein : initier les fidèles aux choses de la Liturgie. - In populo gravi laudabo te.
IV. Succès prodigieux de l'Année chrétienne, peu à peu délaissée par les catholiques. - Et remplacée par celle du P. Croiset. - Les trois Années: Letourneux; Croiset; Guéranger. - Que le livre du P. Croiset n'est pas un manuel d'initiation liturgique, mais un recueil de « méditations ». - Deux dimanches de Croiset.
CHAPITRE III : HYMNI GALLICANI
L'hymnaire gallican refuge de notre poésie religieuse pendant plus d'un siècle. - Raison d'étudier cette poésie oubliée.
§ 1. - La scola gallicane et l'évolution de l'hymne liturgique.
Originalité de la scola.- Méprise et injustice de Dom Guéranger. - Boileau et Santeul.
I. Différences entre l'hymnaire gallican et celui de la Renaissance. - Restaurer, à la manière d'Urbain VIII, et non détruire. - Un exemple de ces restaurations gallicanes : le Primo dierum de saint Grégoire et le Die dierum principe de Coffin.
II. Exégèse lyrique des Livres saints. - Ils ne prient et ils ne chantent que bibliquement.
III. Didactisme catéchétique de l'hymne gallicane, - Letourneux et l'hymne apologétique de Pâques. - Coffin et les hymnes fériales. -Le symbolisme statique et spectaculaire des anciennes hymnes; dynamique des nouvelles.
IV. Caractère populaire de nos hymnes.
V. La formule acceptée par toute la scola. - Les trois grands : Santeul, Besnault, Coffin.
VI. La scola gallicane et la résurrection des proses. - La longue disgrâce des proses. - L'hymne et la prose.
§ 2. - Le lyrisme liturgique de la scola gallicane.
a) Le triptyque santolien de la Purification : Templi sacratos... Fumant Sabæis... Stupete gentes... - Vaines critiques du Stupete. - Bossuet et le caractère proprement religieux du lyrisme triomphal.
b) La marche des saints. - Saint Pierre, saint Paul et les saints de France. - Le triomphe des Communs. - Les Apôtres : topant, coruscant, perpluunt. - Le cortège des Docteurs. - Rancé et la Trappe. - Les Veuves. - Le tryptique santolien de la Toussaint. - Jam vos pascit Amor...
Du récit évangélique à l'hymne. - Gourdan et Béthanie. - De fessus ad Martham Deus. - Le triptyque de Besnault pour la Circoncision. - Hors du temps et de l'espace : Intrat; Stillat, graditur. - La danse de Salomé.
C. LE LYRISME MYSTIQUE. PRIÈRE ET POÉSIE
Gourdan et les Proses de « l'Intérieur de Jésus » . - Constant retour à l'intérieur : Intimus; Inscrit, Cordis penetratio. - Tendresse confiante des hymnes gallicanes : Opus taenen su,nus tuum. - Dévotion à Marie : les hymnes de Claude Santeul pour l'Expectatio Partus : Nascere ! nascere ! - La Sainte Tunique. - Tendance à ne plus assez distinguer la prière liturgique de la prière privée.
Léonce Couture et l'excellence de l'hymnaire gallican. - O Christe, dum fixas... O quando lucescet... Moraris heu... Que le rite romain aurait pu s'accommoder et de la prière et de la poésie française. - On préféra tout détruire. - Rupture funeste entre le classicisme dévot et le romantisme catholique.
§ 1. - O luce qui mortalibus...
§ 2. - Santeul et Coffin, ou les deux péchés originels de l'hymnaire gallican.
§ 3. « Tombelaine » dans le bréviaire de Huet.
§ 4. - Les hymnes rimées du P. Clairé.
§ 5. - Les pièces liturgiques traduites en vers français.
§ 6. - Le « lutrin » de Santeul.
CHAPITRE IV : LES MOULES LITURGIQUES. - I° LES LITANIES
I. La litanie et la prière. - Développement de la prière litanistique. - Végétation litanistique de l'ancien régime.
II. La formule nouvelle : Madariaga et Jacques de Jésus. « Litanies des saints anges mentionnés dans l'Ecriture ». - Les « Litanies tirées de l'Ecriture Sainte », 1673. - Caractéristique ; excellence et succès de ce recueil. - Litanies du « Père éternel ». - Les saints Anges. - Fénelon et la prière litanistique. - Edme Calabre - Les désordres de la Régence et les litanies du P. Maugras. - Gourdan et les litanies du Sacré-Coeur. - Ferveur litanistique du siècle « gallican et janséniste ».
§ 1. - Les litanies de la Providence.
§ 2. - L'Anglicanisme et les Litanies.
§ 3. - Psychologie et critique de la prière litanistique.
CHAPITRE V : LE MOULE LITURGIQUE. II. LES OFFICES DE DÉVOTION
Cristallisation liturgique des dévotions nouvelles : L'Office de l'Enfance. - Les « petits Offices » pour chaque jour de la semaine : Suffren et l'Exercice spirituel. - Les grands Offices de dévotion. - Le Bon Pasteur. - Le Pénitence. - Pour la Conversion des Juifs : Nobis mitans, caecus sibi. - Office du Triomphe de la Foi.
CHAPITRE VI : LES FORMES FIXES ET QUASI-LITURGIQUES DE LA PRIÈRE PRIVÉE
I. Différences entre la prière liturgique, et la prière privée. - Comment celle-ci tend à se rapprocher de celle-là. - Naissance et développements extraordinaires des liturgies privées. - La littérature des prières de dévotion » fâcheusement négligée, soit par les historiens, soit par les philosophes de la prière.
II. Le Thrésor de Jean de Ferrières, 1583. Le Calendrier historiai de l'humanisme dévot. - Traduction de plusieurs prières d'Erasme. - Particularisation croissante des formules. - « Avant d'étudier sa leçon. » - « Pour la Paix de l'Église. » - Esprit oecuménique et désintéressé de ces formules. - Les lacunes du Thrésor et la réédition de 1686.
III. - Le recueil de Godeau, 1646. - Godeau et les courants spirituels de son temps. - Nombre de formules bérulliennes. - Prière « d'un Officier de finance. »
IV. Multiplication croissante des recueils. - Les Avis de Suffren. - Plus de distinction entre religieux et laïcs. - L'Exercice spirituel de 1664. - Perfection et Pur Amour. - Échelles et Degrés. - L'Exercice du matin.
V. L'Exercice spirituel revisé en 1682, par les « habiles ». - L'Académie française et les prières françaises de dévotion. - Les Prières propres de Pellisson.- Le rythme de la prière française. - Dévotion et Atticisme.
VI. Le recueil de Sanadon 1702, et les formules du XVIII° siècle
Huysmans et les « Oraisons » du XVII° siècle.
CHAPITRE VII : LES FORMULES DE PRIÈRES, L'ACTIVITÉ DES « PUISSANCES» ET LA VIE DE L'ÂME
I. Déja si attaché aux formules soit liturgiques, soit quasi-liturgiques, l'Ancien Régime a aussi beaucoup de goût pour les formules plus étendues qui l'aident à pratiquer l'oraison dite mentale. - La prière écrite de Boivin l'aîné. - Difficultés de l'oraison méthodique. - Deux solutions : regarder l'oraison comme un exercice d'ascèse, se résigner, comme à une croix, à l'impossibilité où l'on se trouve de discourir. - Mme de Maintenon, Bourdaloue et l'oraison écrite. - Autre solution : les méditations toutes faites.
II. Les formules d'oraison. - Lois du genre. - Jacques de Jésus. - A la manière de saint Augustin. - L'Élévation oratorienne sur la Passion. - Via media entre la prière dite vocale et l'oraison discursive.
III. Les paraphrases de l'Ecriture Sainte et les formules d'oraison. - Pierre de Cadenet. - Les effusions de Dom Morel. - Le maître des méditations bibliques, M. Duguet. - L'Agonie au jardin. - Application des sens et contemplation ignatienne. - Le Chrit au tombeau. - Le christianisme mystique de Fénelon: bourgeois de Duguet.
IV. Lecture et prière. - Bienfait des formules d'oraison. - Que l'effort intellectuel dont elles dispensent n'est pas la prière même.
Dimanche dans l'octave de l'Épiphanie - Sur le mystère de N.-S. J.-C. perdu, cherché, et trouvé.
§ 1. Prière de Pellisson pour le retour des protestants.
§ 2. - Miroir pour les personnes colères.
§ 4. - Directions pour les Fonctions du Prêtre.
II. - Diffusion de la formule oratorienne O Jesu vivens in maria.
III. - Jacques de Jésus et la contemplation imaginative ou romancée des mystères.
IV. - Les méthodes « faciles ».
A. - Facilité de l'oraison discursive.
B. - Facilité de la prière pure.
I. - Notes pour la Défense et l'Illustration de la prière vocale.
A. - Les mystiques et la prière vocale.
II. - Les gestes de la prière.
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