HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS PAR HENRI BREMOND de l'Académie française. III - LA CONQUÊTE MYSTIOUE * L'ÉCOLE FRANÇAISE PARIS LIBRAIRIE BLOUD ET GAY, 3, RUE GARANCIÈRE, 3 1923 PREMIÈRE PARTIE PIERRE DE BÉRULLE DEUXIÈME PARTIE CHARLES DE CONDREN TROISIÈME PARTIE L'ÉCOLE FRANÇAISE ET LES DÉVOTIONS CATHOLIQUES PREMIÈRE PARTIE PIERRE DE BÉRULLE CHAPITRE PREMIER : PIERRE DE BÉRULLE I. L'école française. Véritable école; unanimité de tous ses maîtres. Pourquoi française ? École de vie intérieure. Exceptionnelle grandeur de Bérulle. Bossuet, François de Sales, Madeleine de Saint-Joseph. Il ne s'impose pas à première vue. Raisons qui invitent plutôt à lui résister. « L'oubli et le mépris auquel il a été après sa mort. » II. Gravité précoce. Petit garçon et vieux docteur. La conversion de Mlle de Raconis. Zèle et gaucherie. L'entêtement des hommes doux. Autodidactisme de Bérulle. Mme Acarie. Bérulle et les jésuites. La retraite de 1600. Sera-t-il jésuite ? « Un parfait oubli de moi-même et de tous états. » Enchaîné à Dieu seul. L'esprit des conseils, plutôt que la voie des conseils. « farce que la nature est de Dieu, nous la laisserons sans la ruiner. » Bérulle et l'humanisme dévot. CHAPITRE II : LA DOCTRINE DE PIERRE DE BÉRULLE ET DE L'ÉCOLE FRANÇAISE I. LES PRINCIPES A. Le théocentrisme. Religio restaurata. Bérulle et Copernic. La Révolution théocentrique. Que, pendant longtemps, le point de vue anthropocentrique avait dominé. Dieu pour nous. Saint Augustin, saint François, et les Frères de la Vie commune. Théocentrisme informulé du moyen Age. « Il faut premièrement regarder Dieu, et non pas soi-même. » Quaerite primum. Bérulle a « renouvelé en l'Église... l'esprit de religion ». Bourgoing et Amelote. « Il n'est rien de plus rare que la vertu de religion. » « La civilité de la maison de Dieu. » L'Oratoire et la vertu de religion. Religion, respect, aire, mais non pas terreur. « Le Dieu des chrétiens est grand. » Un sublime nouveau. Bérulle et Cibieuf. « Un souci constant d'exalter Dieu. » La « mission » de Bérulle en Angleterre, la « mission » de l'Homme-Dieu, et la génération éternelle du Verbe. Prestige de l'école française. B. Le Verbe incarné. « La principale application de la religion chrétienne ne va pas à la Trinité, mais à l'Incarnation. » Bérulle envoyé « pour montrer Jésus-Christ au doigt », et renouveler la dévotion au Verbe incarné. « Le gros du christianisme... refroidi dans l'ancienne dévotion envers Jésus-Christ. » Continuellement « occupé de Jésus-Christ ». Don particulier de « lier » les âmes à Jésus-Christ. Le Bienheureux Jean Eudes et Bérulle. § 1. VERBUM CARO FACTUM EST. Jésus-Christ « lui-même, considéré en son être divinement humain ». Réalisation intense et constante du mystère de l'Incarnation. Les mystères « passagers », et le mystère perpétuel. Le « divin composé ». Vie divine et vie humaine du Verbe. Bérulle n'est pas moins occupé « de la vie terrestre de Jésus » que du « Christ céleste ». Plus disciple de saint Jean que de saint Paul. Bérulle et la dévotion médiévale. « Attentif même aux moindres circonstances » des Synoptiques. Bérulle et les Exercices de saint Ignace. Composition du lieu: Application des sens. Bérulle et le Pseudo-Bonaventure. Tendresse et gravité. Bérulle et Lacordaire. § 2. LE PARFAIT ADORATEUR. L'Oratoire n'a Pas le monopole de la dévotion au Verbe incarné, mais les autres écoles voient surtout le Christ en fonction des hommes, Bérulle en fonction de Dieu. Les Exercices et la considération du « profit spirituel ». Le Christ objet et moyen suprême de la religion ». « Grand sacrement de piété. » . « L'Adorateur infini. » § 3. Les « ETATS » ET L' INTÉRIEUR » DU VERBE INCARNÉ. Bérulle et le vocabulaire de la dévotion. Sens nouveaux donnés aux mots ordinaires. Actions, Etats, et excellence particulière des Dols. Les Etats et le « fond » des mystères. Le Christ adorant par état. Dévotion aux commencements de Jésus. Le mois de mars. Les prétendues abstractions de Bérulle. Les participes présents multipliés et déclinés. Permanence des mystères, même passagers; « l'état... est toujours présent ». « L'état intérieur du mystère extérieur. » La navrure d'éternité ». Bérulle et la dévotion au Sacré-Coeur. Les « états » de l'homme. Simplification de l'ascèse traditionnelle. Chaque fidèle s'appropriant certains états de Jésus. § 4. CHRISTUS TOTUS. « Tous ses jours et tous ses moments sont adorables. » La dévotion bérullienne a pour objet tout le connu et tort l'inconnu de l'être et de l'histoire du Christ. Il faisait « comme l'anatomie » de tous les mystères. « La Fête de Jésus-Christ. » Seule fête qui honore tout le « composé adorable de l'Homme-Dieu ». Esprit liturgique de l'école française. § 5. VIVO EGO, JAM NON EGO, VIVIT VERO IN ME CHRISTUS. La théologie de saint Jean et de saint Paul sur la vie du Christ en nous. Jésus capacité divine des Ames ». Nous-mêmes, « capacité de Dieu ». Jésus « accomplissement de notre être ». La perfection foncière et quasi-néant de notre être ; « vide qui a besoin d'être rempli », « La substance de notre être... convertie en une relation pure vers » Dieu. Mystère de mort et de vie; désappropriation et anéantissement du moi. « Ne nous regardons pas nous-mêmes... car nous sommes morts. » Prémisses mystiques du bérullisme. § 6. Jésus en Marie. Jamais on n'avait lié les âmes à la Vierge « avec, un sentiment plus profond de ses droits, fondé sur Irae conception plus haute de sa dignité ». Elévation sur « l'état de la Très Sainte Vierge avant l'Annonciation ». Les ascensions de la Vierge. L'Annonciation. Adieux à l'archange Gabriel, à la dévotion médiévale. L'état et le nouvel être de la Vierge. Indissolublement unie aux états du Verbe. « Pure capacité de Jésus, remplie de Jésus. » « Parlant de vous, Marie, nous parlons de Jésus. » § 7. JÉSUS DANS LES SAINTS. Honorer les saints « comme une portion » de Jésus. Dévotion théocentrique. Ils n'existent pour nous que dans la mesure où ils restent « liés » à la personne du Verbe. Et liés à lui par ce qu'ils ont de plus personnel. Elévation de Bérulle a vers sainte Madeleine ». Madeleine et l'ordre de l'amour. Le P. Coton en consultation. L'inaliénable « principauté » de Madeleine. Le banquet chez le pharisien. Le Calvaire. Résurrection. Madeleine « la première » en tout. Style de Bérulle. II. LA PRATIQUE L'école de saint Ignace et celle de Bérulle, comparées au point de vue de la méthode. Que Bérulle, à proprement parler, ne nous propose aucune méthode. A. Elévation ou adoration lyrique. Les deux éléments de l'adoration; la part de l'intelligence et celle de la volonté. Se soumettre « volontiers à tout ce que Dieu est ». Les calomniateurs de l'adoration bérullienne. Que cette adoration est « un recueil des principales vertus chrétiennes ». Admiration, louange, amour, joie. Caractère lyrique de cette religion. Les O de Bérulle et de Bossuet. B. Adhérence. De l'adoration à l'adhérence. « Se rendre », « se laisser » ; « application », « liaison », « adhérence ». Adhérence à ''être divin en lui-même, et aux états du Verbe incarné. « Donnez-vous tout à l'esprit de Jésus. » Adhérer à l'inconnu de Jésus. Cettie adhérence, programme complet de vie chrétienne : tirant « l'âme hors de soi-même », elle « l'établit et lente en Jésus-Christ ». Originalité de ces directions; l'ascèse traditionnelle et la bérullienne. Critique de l'ascèse traditionnelle et des moralistes chrétiens. Rechercher la vertu « selon l'esprit des philosophes païens ». Rodriguez et Jean Eudes. Aimer la vertu « plus par relation et hommage à Jésus-Christ que par désir de la mène vertu en soi-même ». Vertus « chrétiennes », et vertus « morales ». Professeurs d'énergie, et professeurs d'abaissement. « Plus on mêle de soi, moins on est avancé dans les oeuvres de la grâce. » Caractère pratique de l'ascèse bérullienne : actes qu'elle commande. α. Désir et demande. « Ouvrons la bouche de notre cour. » J. Eudes et la formule-type de cette demande. β. Ratification. Vouloir ce que le Verbe a voulu pour nous, et à notre place. « Vous avez fait un très saint usage de mou être. » γ. Exposition. S'exposer aux « influences », aux « impressions » de l'esprit de Dieu. Galvanoplastie spirituelle. « Les vertus divines sont opératives. » Les mystères et les états de Jésus envoient d'eux-mêmes leurs rayons. Les vertus du Christ imprimées en nous, « quoique nous ne nous efforcions point d'en produire des actes ». δ. L'état de servitude. L'ascèse bérullienne exige des actes, mais de moins en moins nombreux ; elle tend à établir des états. Que ces états sont actifs, mais d'une activité particulière. L'état de servitude, fin suprême de cette ascèse. Donation parfaite de l'intime de l'âme. Le Suscipe de saint Ignace. Que nulle ascèse n'a de prise sur le fond de l'être, et par suite ne peut nous fixer dans un état quelconque. Orientation nettement mystique de l'ascèse bérullienne. Conclusion : Bérulle et le bérullisme. CHAPITRE III : L'ORATOIRE I. La fondation de l'Oratoire, point culminant de la Contre-réforme en France. Renouvellement de « l'état de prêtrise ». Il ne s'agissait pas de réformer, mais de sanctifier le clergé. Une congrégation qui, « par un état perpétuel », honorera « le souverain sacerdoce de Jésus-Christ ». Le prêtre, en tant que prêtre, voué à une perfection au moins aussi haute que le religieux. Condren et la véritable mission de l'Oratoire. Témoignage du P. Amelote. II. L'Oratoire rend « un hommage particulier » au Verbe incarné. Il a pour mission de vivre et de répandre la doctrine spirituelle de Bérulle. Le P. Coton et l « Ordre qui manquait à l'Église ». Que la fin principale de l'Oratoire n'est pas « l'éducation » du clergé. L'Oratoire et « la vertu de religion ». « Sans exception, toutes les fonctions du sacerdoce ». La sainte Vierge, l'Église, l'Ecriture sainte. Ferveur liturgique de l'Oratoire. III. L'esprit et les constitutions dans les Ordres religieux. Saint Ignace et Bérulle. Constitutions sommaires de l'Oratoire. Netteté du type oratorien. La distinction oratorienne. Simplicité et sérieux. Indépendance : le P. François de Saint-Pé et la duchesse d'Orléans. IV. Les trois facteurs qui ont contribué à fixer le type oratorien. 1) Les Hautes études. Goût pour les sciences et les belles-lettres. Les conciles. Avantages et inconvénients possibles de ce développement que Bérulle n'avait pas prévu. Leur humanisme n'a jamais été un humanisme « séparé ». Thomassin et Bouhours. 2) L'antijésuitisme. Qui a commencé ? Bérulle et la Compagnie de Jésus ; services rendus; premières hostilités. Ce n'est pas la spiritualité bérullienne qui explique les premières antipathies des jésuites à l'endroit de l'Oratoire. Ils ont cru que l'Oratoire méditait leur ruine. Le mémoire des Jésuites à Richelieu contre Bérulle. Violence des premiers conflits. Les paroles irréparables. Les maladresses de Bérulle. « Iste homo natus est ad pessima ». Trop long silence ; défense trop impétueuse. Le Discours sur les grandeurs de Jésus et le branle-bas des Approbations. L'offensive contre les jésuites; epicurae turbae; avant goût des Provinciales. La querelle éternisée dans un livre de dévotion, dans la somme officielle du bérullisme. L'Oratoire et le jansénisme ; les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Que le véritable esprit de l'Oratoire résiste invinciblement au jansénisme : Gibieuf, Bourgoing et Saint-Pé. 3) La tradition bérullienne. Dévotion particulière de l'Oratoire au Verbe incarné. Batterel et la tradition oratorienne. Lejeune. Malebranche. Quesnel. « Nous aimions mieux Jésus-Christ ». CHAPITRE IV : BÉRULLE ET VINCENT DE PAUL I. Le portrait et la légende de Vincent de Paul Son prétendu « gros bon sens». Aussi complexe, aussi peu « simple » que Fénelon. Le paysan landais. « Port grave, front majestueux ». La mimique du paysan. Extrême délicatesse. « Entrer dans les sentiments » du prochain Vains essais de rusticité. Son prestige sur les femmes ; la Grecque de Tunis ; Mme de Gondi ; Mme Le Gras ; Mlle de Chantal. Impressionnabilité presque féminine. « M. Bourdaise, êtes-vous encore en vie ? » Souplesse de sensibilité : les prières de la messe. Haute raison ; « profondeur de son esprit ». Magnanimité : Vincent de Paul et les protestants : « Qu'on ne défie point les ministres en chaire ». Les censures. Réalisation des maximes évangéliques. Pas moins d'esprit que de coeur. Le mépris constant et naturel de soi. La prophétie de saint Vincent Ferrier. « Il disait trop de mal de lui-même ». Les jansénistes aidant, on a fini par le croire sur parole et par le prendre pour un « esprit borné ». Ses Oeuvres complètes. II. La conversion de Vincent de Paul. Ce n'est pas sa charité qui a fait de lui un saint, mais sa sainteté qui l'a rendu vraiment charitable. Détachement quasi naturel des choses d'ici-bas. Converti par l'exemple des mystiques bérulliens. Vincent de Paul et François de Sales. Le mimétisme chez le paysan landais et la conversion de Vincent de Paul. Il essaiera de reproduire en lui-même M. de Bérulle. « Un des plus saints hommes que j'ai connus ». Théocentrisme. Pessimisme augustinien. « Tous les états » du Verbe incarné. « L'état inconnu du Fils de Dieu » et « sa modération dans l'agir ». « Honorer l'état de son divin intérieur ». Vincent de Paul et le lexique bérullien. Vincent de Paul et la providence particulière de Dieu. Les oeuvres de Dieu s se font d'elles-mêmes ». Si l'on manque de vie intérieure « on manque de tout ». Vincent de Paul et les mystiques de l'école française. CHAPITRE V : JÉSUITES BÉRULLIENS I. Le Père J.-P. Saint-Jure et son autorité dans la Compagnie. Humaniste dévot. « Connais qui tu es... Igneus est ollis... » Les lectures de Saint-Jure. « Le Fils d'Aben Zomar est encore dehors » Sébastianus Brant et sa Narragonia ». Ralliement de Saint-Jure au bérullisme. Gaston de Renty. Axiomes bérulliens. « Singulièrement », saint Jean et saint Paul. La raison n'est pas la règle de nos actions, en tant que nous sommes chrétiens. Saint Ignace et Saint-Jure sur « l'indifférence ». L'exercice de l'union. II. Le testament spirituel de Saint-Jure, Filioli quos iterum parturio. Le Concile de Trente, Bérulle et Saint-Jure. L'esprit et le corps des mystères. « L'air spirituel et divin qui est Jésus-Christ ». Originalité de Saint-Jure. DEUXIÈME PARTIE CHARLES DE CONDREN CHAPITRE PREMIER : CHARLES DE CONDREN I. Le disciple préféré et le biographe de Condren. Doctrine littéraire d'Amelote ; le nombre oratoire. Amelote et la biographie psychologique ; « L'âme » et « le corps » d'une vie. « L'intérieur » et la « source même ». Ferveur communicative d'Amelote. « L'incroyable beauté » de son héros. Témoignages concordants des contemporains : sainte J. de Chantal, Rapin, Bérulle, Richelieu. « Jamais la religion chrétienne ne parut si belle que dans sa bouche ». « La plus grande lumière sans contredit de notre siècle et même de plusieurs autres ». Témoignages de M. Olier. II. La famille de Condren. Sa formation toute militaire. Rudesse apparente. Le portrait criblé de flèches. Le collège d'Harcourt La période critique, 1608-1611 : prêtre ou soldat? Indécision apparente. L'attente paisible du signal divin. One step enough for me La croisade contre les Turcs. L'étude : Condren et Cicéron. Sciences militaires. La chasse et l'oraison. Années de lumière. La vocation au sacerdoce. III. Gamache et Duval. Argumentations scolastiques. Curriculum universitaire. Condren et les possédés. « Le diable méprisé ». « Tais-toi et sors ». Un exorciste de cinq ans. Nouvelle période d'attente. Condren essayant sur lui-même la « grâce » des différents ordres. « Jamais en peine sur sa condition ». Brusque décision pourquoi l'Oratoire ? IV. Curriculum vitæ depuis l'entrée à l'Oratoire. Condren et Saint-Cyran. Amitié de quinze ans et très confiante des deux côtés. Note critique sur leurs relations. Derniers sentiments de Condren à l'endroit de Saint-Cyran. Pour pied n'a-t-il rien fait pour démasquer le « novateur » ? L'étrange inactivité de Condren. V. Goût du siècle de Louis XIV pour les « démonstrations » de piété. Grimaces dévotes du jeune abbé de Gondrin. Modération très originale de Condren. Prestige réel, mais seulement aux yeux de l'élite. « Pendant sa vie, il n'a jamais passé pour rien ». Le franc parler de Condren et ses boutades. Les « délices » de sa conversation: « En la parole... consistait la force de ses talents ». De l'enjouement au sublime. Image très peu ressemblante que l'on se ferait de Condren si l'on ne le jugeait que d'après ses écrits. CHAPITRE II : VERS LE BÉRULLISME Étonnante précocité. Le ravissement présenté par Amelote. Invraisemblances apparentes et vraisemblances divines. « L'âge de douze ans ». Nécessité d'une critique plus rigoureuse. Quatre phases principales dans le développement de Condren. § 1. LE RAVISSEMENT. a) Prélude : Réalisation extrêmement vive de la vérité fondamentale : Dieu est tout, je ne suis rien. b) L'éblouissement : De l'adoration au sacrifice. L'adoration-cantique de Bérulle et l'adoration-sacrifice de Condren. Sources lointaines de cette doctrine dans l'intelligence de Condren. c) Le crépuscule : Pauvreté du sacrifice humain. De l'autel des holocaustes à l'autel du calvaire. § 2. LES ANNÉES DE SOLITUDE. Les leçons du ravissement et le travail constant de ces années. « L'intérieur du Fils de Dieu lui fut ouvert ». Orientation de plus en plus nette vers le bérullisme. § 3. LA SORBONNE. Notes intimes de Condren, analysées par le P. Amelote. Théocentrisme encore imparfait. Tous les éléments du bérullisme, mais non pas encore la synthèse. § 4. LES LECONS DE BÉRULLE. Quelques mots auront suffi. Le maître et le disciple. Dans quel sens on pourrait soutenir que Condren fut plus bérullien que Bérulle. Pleine maîtrise de Condren . CHAPITRE III : LA DOCTRINE § 1. Les principes. I « Cet esprit de pureté qui ne peut souffrir que rien vive que Dieu». Le devoir essentiel de toute créature : « que Dieu soit en nous comme Dieu plus que nous-mêmes ». Que la doctrine de Condren repose sur le fait de la création, non, comme la doctrine de Port-Royal, sur le dogme de la chute. Le sacrifice dans la religion naturelle. Les sacrifices païens et ceux de l'ancienne loi : « Dieu entrant en communion des sacrifices ». II. Le sacrifice d'un néant n'est lui aussi que néant. L'Incarnation seule a rendu possible un sacrifice digne de Dieu. Felix culpa. L'unique victime ; l'unique adorateur, devenu notre sacrifice, notre adoration. Adhérence au sacrifice du Christ. Bérulle et Condren. III. L'anéantissement du moi par adhérence à l'anéantissement du Christ. Il est en nous tout ce que nous avons de Dieu. Consignes de mort : se démettre de soi-même ; perdre « tout désir de vivre et d'être ». Par là même, en même temps, et du même coup, s'offrir à l'appropriation divine. « Que l'Ame ne doit rien être, afin que Jésus-Christ soit tout en elle ». « En s'appliquant aux hommes, il les anéantit dans son application même ». « Seul vivant et opérant dessous l'écorce de la vieille créature ». IV. « Il ne s'agit ni de sentir cela, ni de le comprendre. » « Prendre la foi... pour la règle de notre vie ». Luther, Calvin et l'obsession d'expérimenter notre régénération. « Aucune expérience intérieure». On ne « ressent » pas le divin : « nous ne ressentons que ce qui est nôtre ». Anti-intellectualisme foncier de cette doctrine ; ne changeons pas » « la volonté en esprit ». Rôle de l'intelligence. Des concepts aux réalités. « Il adorait Dieu et ses mystères, comme ils étaient en eux-mêmes, et non pas comme il les comprenait ». Impureté foncière de tous les concepts que nous nous formons des choses divines. « Entrer, en Dieu, dans les choses proposées ». « Par-dessus ma connaissance et mon affection ». « J'adore tout ce que Dieu est; je me retire dans l'être inconnu de Dieu. » Nul quiétisme, nul dilettantisme dans cette doctrine, mais au contraire, un volontarisme aussi décidé que celui de saint Ignace. « Il faut que cet état soit libre en vous ». § 2. Applications. A. Formules d'élévation et d'adhérence. « Prenez de l'eau bénite ». « L'automate » : « Il faut prononcer de parole les choses, quand notre esprit les refuse par impuissance ». « Loquere ut velis ». Formule du voeu de servitude. B. L'examen de conscience. Saint Ignace et l'examen particulier. Grâce et nature résistant nécessairement chez Condren aux méthodes ignatiennes. « Ce César et ce Pompée ». Objet premier de l'assèse de Condren. Via, veritas, vita. S'examiner sur « l'usage » que l'on a fait de Jésus-Christ et de ses mystères. Contre l'examen particulier. Contre l'examen « de nos bonnes oeuvres en particulier ». « Psychologies » différentes. « Ne faites rien avec effort ». Etre à Dieu, sans élection d'aucun moyen pour l'honorer ». Fausseté des jugements que nous portons sur nous-mêmes. « Fuyez comme un enfer la considération de vous-même ». C. Dévotion à la sainte Trinité. Dévotion difficile d'abord à imaginer, et peu commune. « Tout l'inconnu de Dieu ». Choix de ce mystère parce qu'il est « le plus séparé de la créature ». » Rien... du nôtre ». « Jésus-Christ aime mieux la sainte Trinité que son Eglise ». D. Dévotion au second avènement du Verbe. Dévotion théocentrique. « Adorez le Jugement... quand bien il devrait être de condamnation » pour vous. Triomphe de l'école française au dernier jour. E. La communion fréquente. Que notre « utilité spirituelle » ne doit pas être « notre première intention ». Comment nous « faisons tort » à Jésus-Christ en ne communiant pas fréquemment. F. Le prêtre à l'autel. « Nous ne saurions dire assez simplement : Hoc est corpus meum ». G. La direction. Que Jésus-Christ seul soit écouté. « Il ne s'attribuait jamais la qualité de directeur ». Jamais la moindre pression. Lenteur de Condren. H. La mystique. Que les défaillances des extatiques n'ont rien de céleste. Que nous recevons toujours plus ou moins « impurement » le don de Dieu. I. L'anéantissement posthume ou « de la manière de faire son testament ». « Vouloir être dans l'oubli de la mort ». « C'est mieux fait de se cacher en Dieu ». Conclusion. Les dernières heures de Condren. CHAPITRE IV : L'INITIATION DE JEAN-JACQUES OLIER I. Les vrais héritiers de Condren d'après la légende sulpicienne : Condren, prévoyant la jansénisation prochaine de ses confrères, n'aurait laissé à l'Oratoire « que son corps ». Sainte a indifférence » de Condren. Ce qu'il a pu reprocher à l'Oratoire : les « communautés » et « l'esprit de corps ». La méthode des grands initiateurs et les entretiens de Condren. Le P. Desmares, « plein jusqu'à la gorge ». L'Oratoire héritier de Condren. Que son héritier par excellence est M. Olier. II. Origines de Jean-Jacques Olier. François de Sales. Étrange attitude de Mme Olier à l'endroit de Jean-Jacques. Etourderies de jeunesse. Conversion. De saint Vincent de Paul au P. de Condren. III. La grande crise de neurasthénie. Les saints, « ont des nerfs » comme nous, « et peuvent partant avoir des névroses ». Héroïsme de M. Olier pendant la crise. Que celle-ci n'a eu de soudain que son extrême violence. Les entretiens de Condren et la névrose de M. Olier. Qu'il ne s'agit point d'une crise morale. Détresse purement physiologique amenant, par une réaction naturelle, des accès de mégalomanie morbide. Complications métaphysiques, suite des leçons de Condren. « Vous diriez qu'il soit devenu hébété ». « Me sentant retirer de tout moi-même, de ce qui me faisait subsister ». Il continue malgré tout sa vie de missionnaire. Les tentations de désespoir : un second Judas. « Le mépris universel... la fable de tout Paris ». Condren lui-même le délaisse. IV. Le paroxysme et les premiers symptômes de guérison. Vox turturis. De la contemplation éperdue de lui-même, il passe à contempler la modestie de la sainte Vierge adolescente. Les cloches de Chartres Ses compagnons ne le reconnaissent plus. De l'horreur morbide de la superbe aux joies de l'humilité véritable. Chef incontesté de la petite compagnie formée par Condren. V. Plus qu'une guérison. Travail souterrain d'initiation pendant la crise. Il retrouve, comprend, et sassimile sans peine toutes les leçons de Condren. Que la crise elle-même l'a aidé à réaliser plus profondément la doctrine oratorienne sur la dépossession du moi. L'Esprit de Dieu « répandu par tout moi-même, comme s'il y tenait la place de mon âme ». L'effondrement du malade et l'anéantissement libre, joyeux, épanouissant du mystique. La crise lui a de même appris que les goûts sensibles ne sont pas le principal de la dévotion. CHAPITRE V : L'EXCELLENCE DE M. OLIER I. Eminence de M. Olier comparé aux autres maîtres de l'école française. En lui, l'on entend toute l'école. Ses dons d'écrivain. Il a vulgarisé le bérullisme, mais en poète. Sa Journée chrétienne ou Le génie du bérullisme. Les « Actes pour le saint office », et les préludes ignatiens. « Que l'Eglise dilate ce que vous renfermez en vous seul ». Sero te amavi. Le rythme des élévations de M. Olier et le rythme de la prière ignatienne. « Actes pour faire avant la conversation ». « Que je ne laisse aucun reste de moi dans la compagnie ». « Sur l'usage du feu ». « De l'esprit de sacrifice eu plusieurs occupations de la journée ». II. Le catéchisme chrétien pour la vie intérieure. Jésus-Christ e médiateur de religion », et non pas seulement rédempteur. La psalmodie en latin. « tin fleure est un chemin animé ». Propagande bérullienne par limage : M. Olier et les peintres de son temps. Lettre sur le chant de l'Egliee. Le symbolisme des orgues. III. Les lettres de direction. « Que toute propriété soit éteinte ». Qu'il faut renoncer à l'appropriation sensible de Dieu. « Ce qui se mêle d'impur dans le divin ». Les délices de la pure foi. La passion du miroir. « Dieu est le supplément de tout ». Règles pour « l'extérieur du prêtre» ; ni la politesse de l'honnête homme, ni les grimaces de sainteté. A une grande dame attirée vers le jansénisme. IV. Le plus conscient des maîtres bérulliens. Ses vues sur le développement de la vie intérieure et sur les origines de l'école française. La place qu'il se fixe à lui-même dans l'histoire de cette école. Première période : « état de faiblesse » avec Bérulle et Condren ; apogée : avec M. Olier. Contribution personnelle de M. Olier au développement de l'école. § I. LA DÉVOTION AU SAINT-SACREMENT. Le dogme eucharistique, confirmation souveraine des principes bérulliens. Caractère théocentrique de cette dévotion, telle que M. Olier la présente. § 2. LA DÉVOTION A L'INTÉRIEUR DE MARIE ET DES SAINTS. Les deux volumes publiés par M. Faillon sur la Vie intérieure de la très sainte Vierge. Interprétation bérullienne du dogme de la communion des saints. § 3 PASSAGE DU BÉRULLISME AU MYSTICISME PROPREMENT DIT. Lettre sur « le centre de l'âme ». La « sainte oisiveté ». Que l'âme cherche Dieu « comme un bien qu'elle possède ». Le vrai caractère de la connaissance mystique. Ne pas « s'amuser » aux révélations, aux prophéties. Apparences quiétistes ; M. Olier et Fénelon. Lettre à une contemplative qui ne goûtait pas sainte Gertrude. « Les tableaux », l'esprit d'enfance et l'union au Christ intérieur. Contre le romanesque dans la dévotion. TROISIÈME PARTIE L'ÉCOLE FRANÇAISE ET LES DÉVOTIONS CATHOLIQUES CHAPITRE PREMIER : « ESPRIT D'ENFANCE » ET LA DÉVOTION DU XVII° SIÈCLE A L'ENFANT JÉSUS I. Difficultés que doit rencontrer l'école française Son action sur les différentes dévotions catholiques. Résistance de ces mêmes dévotions. II. Progrès de la dévotion à l'Enfant Jésus depuis les premiers siècles jusqu'à Bérulle, et originalité de la dévotion bérullienne. « Le sens où elle conduit est fort et sévère ». L'enfance, « l'état le plus vil de la nature humaine, après celui de la mort ». Condren et les quatre bassesses de l'enfance. Les extravagances de Jean Garat. Critique de la doctrine bérullienne. Les attraits de l'enfance. III. L'école française et « l'esprit d'enfance ». Nisi efficiamini sicut parvuli. Esprit d'anéantissement. Les docteurs de l'esprit d'enfance ; M. de Renty; Saint-Jure ; M. Blanlo. « N'être plus le propriétaire de soi-même ». Un bérullisme attendri et plus humain. La simplicité. Le vu de M. de Renty. Que pour devenir populaire, la dévotion à l'enfant Jésus devait s'écarter quelque peu de l'austérité bérullienne. IV. Marguerite de Beaune et son dernier biographe. Les maladies de Marguerite; les médecins et la prieure de Beaune. De la Passion à l'Enfance de Jésus. « Voici ma petite personne ». Catherine de Jésus prototype et inspiratrice de Marguerite. Parallèle entre les deux voyantes. Marguerite née pour l'action, l'organisation et la propagande. V. Premières visions de Marguerite. Les « promesses » de l'Enfant Jésus et l'orientation nouvelle que prend la dévotion bérullienne. La « famille du Saint Enfant Jésus » et les premiers succès de la propagande. Marguerite, Anne d'Autriche et la naissance du Dauphin. Nouvelle transformation de la dévotion bérullienne : la royauté de l'Enfant Jésus. Les deux images de Beaune. « Le Petit Roi de grâce » et les diamants de la couronne. La dévotion populaire et le Petit Roi. VI. L'école française fait sienne la dévotion de Beaune et tâche d'en sauver les éléments bérulliens. De Beaune à l'abbaye de Chancelade : le P. Jean Garat. Tous les mystères du Verbe incarné ramenés au mystère de l'Enfance. Diffusion de l'esprit d'enfance : de Jean Garat au marquis de Fénelon, et du marquis à M. de Cambrai. VII. Beaune et les autres foyers de la dévotion nouvelle. Dom Martianay et sa cousine, Madeleine de Saint-Sever. Les mauristes et la vie des saints d'aujourd'hui. Excellences de Mme Martianay, née Jeanne d'Embidonnes. Madeleine expulsée du Carmel de Bordeaux. Dix années d'exil. Le retour au couvent. Tante, prieure et bourreau. Madeleine et la dévotion_ à l'Enfant Jésus. La persécution et les enfantillages qui l'expliquent, sans l'excuser. Une machine à rendre les oracles. Réhabilitation et prestige de Madeleine. VIII. Bourgogne et Provence. Marguerite de Beaune supplantée à Aix par Jeanne Perraud. La Provence, un des fiefs principaux de l'école française. Triomphe du a Petit Roi de grâce a à Aix et à Marseille. Que Jeanne Perraud n'a pas pu ne pas connaître la dévotion de Beaune. Mérites et défauts de Jeanne, mystique et visionnaire tout ensemble. La grande vision de 1658: un enfant de trois ans, et chargé des instruments de la Passion. Genèse naturelle de cette vision : critique de la dévotion de Beaune. L'instinct qui porte les âmes pieuses à associer aux mystères de l'Enfance les mystères de la Passion. Jeanne et les artistes provençaux. Triomphe de la dévotion provençale. Progrès spirituel et nouvelle orientation de Jeanne. Vers la dévotion au Sacré-Coeur. La vision de Jeanne et les visions postérieures de Marguerite-Marie. La « grande plaie » du côté, qui « pénètre tout l'intérieur ». Les premiers tableaux du Sacré-Coeur. Déjà tout l'esprit de la dévotion de Paray. CHAPITRE II : LE PÈRE EUDES ET MARIE DES VALLÉES I. Le P. Eudes ressuscité par la critique moderne. Sa biographie. Ses oeuvres complètes. Le P. Eudes, premier apôtre, premier docteur de la dévotion au Sacré-Coeur; « auteur du culte liturgique » du Sacré-Coeur. Léon XIII et Pie X. Retour des eudistes contemporains à la doctrine bérullienne du P. Eudes. II. Moins séduisant ou moins fascinant que d'autres saints. Rusticité ou rudesse? Mme de Camilly. Le mariage de « Fanfan ». Outrance, littéralisme et manque d'humour. Une lettre de consolation. La vraie tendresse du P. Eudes. Adieux à une mourante. Jean-Jacques de Camilly et la vocation de Fanfan. III L'initiation au bérullisme. 1641, date critique dans la vie du P. Eudes; rencontre de Marie des Vallées. Les docteurs et les parvuli. Difficultés particulières que présente le cas de cette mystique. Jeunesse de Marie ; sa première crise. Possession ou névrose ? « Fi de la bête à dix cornes » Sur le chemin de l'union mystique. La prière du P. Coton. Marie renonce à sa volonté propre. Précisions inutiles et dangereuses. Marie accepte de ne plus communier. De l'idée fixe à l'idée force; de l'auto-suggestion initiale à l'impossibilité absolue de communier. Erreur des directeurs de Marie. Le traitement et la guérison. IV. La différence entre vrais et faux mystiques. Génie propre de la Soeur Marie. Rien de banal. « Je cherche mes frères qui sont perdus. » La « divine Esther ». Les « jardins du Saint-Sacrement ». Le prestige de Marie. « Appui,... conseillère,... inspiratrice » du P. Eudes. Qu'il ne lui doit ni sa propre doctrine spirituelle. ni le dessein de ses propres fondations. Elles été la décision du P. Eudes. « In verbo tuo laxabo rete. » Encouragé par elle, le P. Eudes quitte l'Oratoire. CHAPITRE III : LE PÈRE EUDES ET LA DÉVOTION AU SACRÉ-COEUR I. Le P. Eudes écrivain et les autres maîtres de l'école française. Style et composition médiocres. Prédicateur plutôt qu'écrivain. Analyse littéraire d'un de ses meilleurs chapitres. Mérite bien supérieur de ses oeuvres latines. L'Office du divin sacerdoce : Salvete mundi sidera. L'Office du Coeur de Jésus. La « messe de feu ». Sa meilleure gloire est d'avoir inauguré le culte public du Sacré-Coeur. II. Genèse de la dévotion eudistique au Coeur de Jésus. Synthèse de l'école française et de l'humanisme dévot. Bérullisme foncier du P. Eudes. A. De la fête bérullienne de Jésus à la fête du Coeur de Jésus. Les deux fêtes définies d'une manière identique par la Congrégation des Rites. Jésus-Christ fêté « en tout ce qu'il est en sa personne divine ». De la personne au coeur. Le coeur défini par le P. Eudes. Le Coeur-personne et le Coeur-amour ; oscillations du P. Eudes entre ces deux conceptions. Oscillations analogues chez les premiers représentants de l'école de Paray-le-Monial. Le R. P. Bainvel et le passage du coeur à la personne. La dévotion eudistique nécessaire à l'achèvement de la dévotion de Paray. B. De l'intérieur au coeur de Jésus. Le P. Bainvel, et la dévotion à « tout l'intime de Jésus ». Un jésuite bérullien, le P. Grou : « Le cur de Jésus, c'est son intérieur ». Un précurseur oublié de la dévotion au Sacré-Coeur, le P. Timothée de Raynier : six chapitres sur le Sacré-Coeur en 1662. « L'intérieur de Jésus-Christ dans son Coeur divin. » C. De Jésus vivant en nous au Coeur de Jésus, principe de notre vie spirituelle. Doctrine bérullienne sur la vie de Jésus eu nous. « Le coeur n'est-il pas le principe de la vie ? » D. L'école française et l'école de Paray-le-Monial. Qu'il est impossible d'éviter Bérulle. L'école française plus spéculative, moins « parlante à la foule ». Le théocentrisme de la dévotion eudistique : le Cur de Jésus, « moyen suprême de la religion ». Anthropocentrisme de la dévotion de Paray : « Voilà ce Cur qui a tant aimé les hommes. » Lécole française fait plus de place « au Coeur divin », l'école de Paray, au « Coeur de chair ». La dévotion de récole française noue intériorise davantage. L'école de Paray regarde surtout les actes, récole française le foyer de l'amour divin. Celle-ci plus contemplative, celle-là plus agissante. La dévotion de l'école française orientée plus immédiatement vers la vie mystique. Marthe et Marie. Optimam partem... APPENDICE §1 . LES THÉOLOGIENS ET L'ÉCOLE FRANÇAISE §2. L'ECOLE FRANCAISE ET L'ECOLE DE SAINT IGNACE
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