|
|
HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE
DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS HENRI BREMOND de l'Académie française TOME VII - La Métaphysique des saints
* 1968 LIBRAIRIE ARMAND COLIN 103 boulevard Saint-Michel. Paris. Ve La première édition de cet ouvrage a été publiée en 1928 par la Librairie Bloud et Gay
Nibil obstat : Parisiis, die 22 julii 1928 Visitationis B. Mariæ Virginis Festivate L. LABAUCHE Imprimatur : Lutetiæ Parisiorum, die 8e julii 1928 V. DUPIN, vic. gen. PREMIÈRE PARTIE : LES MAITRES DES MAITRES CHAPITRE PREMIER : FRANÇOIS DE SALES ET LA PRIMAUTÉ DE LA PRIÈRE
II. LE PANHÉDONISME RELIGIEUX. - La prière fin et la prière moyen. - Deux directions principales de l'anthropocentrisme. - La prière plaisir. - Préjugés sur la piété janséniste. - Pascal et Port-Royal ralliés à la psychologie panhédoniste des libertins. - « On ne quitte les plaisirs que pour d'autres plus grands. » - Le panhédonisme de Bossuet.
III. L'ASCÉTICISME. - M. F. Vincent et la supériorité de l « ascétisme moral » sur « l'ascétisme de religion ». - Loi du progrès chrétien. -
IV. LE THÉOCENTRISME DE FRANÇOIS DE SALES. - « Toutes choses sont créées pour l'oraison. » - Le « culte du moi » constamment subordonné à la prière. - Aimer les vertus d'abord parce que Dieu les aime. - Oubli et dépouillement de soi.
CHAPITRE II : FRANÇOIS DE SALES ET LA PHILOSOPHIE DE LA PRIÈRE
II. LA GRACE SANCTIFIANTE ET LA. PASSIVITÉ INITIALE. - Le don premier,
III. L'ACTIVITÉ HUMAINE DANS LA PRIÈRE : ACQUIESCEMENT; ADHÉRENCE. - L'acte religieux en soi. - Laisser « vouloir et faire à Dieu ». - Bossuet et
IV. CRITIQUE DE LA. VOLONTÉ. - La volonté humaine « réduite et trépassée en la volonté de Dieu ». - Anéantissement volontaire.
V. CRITIQUE DE LA SENSIBILITÉ. LE CHANTRE SOURD. - « Sentir n'est pas
VI. DIRECTIONS PRATIQUES. - « Si le coeur ne le voulait, la bouche n'en
VII. PASSIVITÉ TERMINALE. L'ÉTAT DE PRIÈRE. - Une fois « amorcée », l'âme
CHAPITRE III : FRANÇOIS DE SALES ET PIERRE DE BÉRULLE. DE LA « FINE POINTE » AUX « ÉTATS » Condren ou Séguenot? - Une Somme bérullienne de la Prière. - Une maladie nouvelle dans les milieux dévots. - Idées fausses que l'on se forme de l'oraison. - On « s'en imagine des merveilles ».
§ 1. De l'activité divine et de l'humaine dans la prière. - L'activité humaine incapable de nous « référer à Dieu ». - Seule nous y réfère la grâce. - Une action « si peu nôtre ». - « Soumettre » notre esprit à l'Esprit de Dieu. - Les « belles pensées ».
§ 2. Les « actes » et les « états ». - « Il se passe en vous des choses que vous ne connaissez pas. » - Zone secrète de l'âme « où la grâce réside principalement ». - Passage de la « fine pointe aux états ». - Adhérence, par état, au « repos de Dieu ». - Identité foncière de la philosophie salésienne et de la bérullienne.
CHAPITRE IV : J.-P. CAMUS ET LE PANMYSTICISME SALÉSIEN
Camus et la tradition orale de
§ 1. L'originalité de la philosophie salésienne. - Proposer de la théologie mystique « le côté le plus... clair, le plus sain ».
§ 2. Critique du mysticisme moderne. - Les grands trois, Ruyesbroeck, Tauler, Harphius, maniaques de la « passiveté ».
§ 3. Réconciliation avec les mystiques modernes. - Rien de ce qu'il, enseignent qu'on « ne puisse pratiquer avec la grâce commune ».
§ 4. La substitution libératrice. - « Infus » au lieu de « Passif ».
§ 5. Critique de l'ascéticisme.
§ 6. Facilité de la contemplation. - Le panmysticisme salésien.
DEUXIEME PARTIE DÉVELOPPEMENTS ET PROPAGANDE
CHAPITRE II : JEAN-BAPTISTE NOULLEAU (1604-1672) ET « L'ESPRIT DU CHRISTIANISME »
II. « L'ESPRIT DU CHRISTIANISME. » - § 1. Le tout de Dieu. - Adoration d'abord. - « Dévotion singulière à la Sainteté divine. »
§ 2. « Dieu de Jésus-Christ. »
§ 3. « Omnia et in omnibus Christus. » - Les trois formules de la religion chrétienne - « Sainte superbe » du chrétien.
§ 4. La Prière chrétienne. - « Trajet perpétuel de nos âmes à Dieu par Jésus-Christ. » - « Adhérer à Jésus-Christ. » - Méditation et prière.
§ 5. La « sainte Grandeur » et la « Politique chrétienne ». - Le devoir social des grands. - « De la tragédie de ce monde. » - Lois et obligations à part.
§ 6. La « Conjuration contre les blasphémateurs». - Le blasphème pendant la première moitié du XVII° siècle. - La croisade confiée à la Compagnie du Saint-Sacrement. - Organisation de la croisade. - Noulleau et le « Catholicisme social ».
§ 7. Le pur Amour. - « Toute l'âme et tout l'esprit » du christianisme. - « Affectif ;» et « effectif ». - « L'union sympathique des coeurs. » - Supériorité des vertus « passives ».
§ 8. Pur Amour et Pénitence. - L'espérance et l'amour désintéressé. - Que les pécheurs doivent tendre au pur amour.
CHAPITRE III : LE PÈRE PAUL DE LAGNY (?-1694) ET LE PANMYSTICISME FRANCISCAIN
II. Trois étapes : vertus morales ; théologales ; pur amour devenu comme habituel.
III. Distinction capitale entre e théologie mystique », ou haute contemplation, et « vie mystique », la première, privilège de quelques-uns, la seconde proposée et facile à tous.
CHAPITRE IV : FRANCOIS DE CLUGNY (1637-1694) ET LA MYSTIQUE DES PÉCHEURS
II. LA MYSTIQUE DES PÉCHEURS. - § 1. « L'état de pécheur », qui n'est pas « le moins propre... à faire des saints ». - L'Enfant prodigue et la Chananée. - A bas le péché, vive « le poids du péché » ! - Paradoxe sur les délais de la confession. - Les conversions orgueilleuses et les nouveaux riches de la sainteté.
§ 2. L'oraison et l'activité mystique des pécheurs. - Pas de « belles pensées », pas de littérature. - Molière et Clugny Il ne permet aux pécheurs que la prière même des saints. - Oraison des innocents et oraison des pêcheurs. - Critique des méthodes; de la sensibilité dévote; des activités intellectuelles. - Les pécheurs et l'oraison de silence.
CHAPITRE V : LE VIGNERON DE MONTMORENCY ET L'ÉCOLE DE L'ORAISON CORDIALE
II LA DOCTRINE DU VIGNERON. - § 1. La cave. - Allégories familières. - La cave et la fine pointe. - Le « palier » de l'intelligence. - Du grenier à la cave. - « Racine fontale », « vase central ».
§ 2. L'Alambic. - L'âme « triple-essentiée » dans les « fourneaux », de l'amour. - Qu'il ne faut renoncer ni aux notions ni aux images.
§ 3. Les renards et le jansénisme. - Le « museau pointu » de l'amour-propre. - L'anti-mysticisme de Port-Royal.
§ 4. Violence et Prière. - Critique de l'ascéticisme. - L'ordre de Dieu renversé.
§ 5. Les activités de prière et « l'amortissement du propre esprit naturel ». - Méthode d'initiation à la vie mystique.
III. L'ECOLE DE L'ORAISON CORDIALE. - La propagande. - Les autres méthodes. - La composition de lieu ignatienne. - « Des applications » progressives des puissances. - L'école et ses adversaires.
IV. LES IMAGES. - Celles d'Aumont et leurs symbolismes peu cohérents. - Celles de Le Gall qui se contentent de figurer le recueillement progressif de la prière. - Les « portes ». - Les rééditions de 1774 et de 1839.
CHAPITRE VI : LE PÈRE LOUIS THOMASSIN (1619-1695) ET LA PRIÈRE PURE
II. LE « TRAITÉ DE L'OFFICE DIVIN ». - § 1. A la recherche de la prière pure. - Thomassin et la Liturgie. - La Fine pointe et la Grâce sanctiliante. - Charitas ipsa orat. - « L'oraison mentale », synonyme de « prière pure ». - La prière du Désert et les pauses de silence. - Le panhédonisme de Thomassin.
§ 2. Critique de l'activité intellectuelle dans la récitation de l'office. - Distinction entre « jubilation » et « psalmodie ». - Alleluia et Amen. - « Prière pure » et « contemplation ».
§ 3. Prière, musique et poésie. - La double fonction des mots.
§ 4. L'état de prière. - Adhésion habituelle de l'âme. - Attention de l'esprit et attention du coeur. - Que les distractions n'interrompent pas nécessairement la prière.
§ 5. L'évolution de la prière depuis les temps primitifs. - Avant les formules. - « L'oraison mentale de Noé. » - Le Pater plus qu'une formule. - Décadence de la prière. - L'excellence du Rosaire. - De la vraie primauté de l'office liturgique. - Panmysticisme de Thomassin : « L'oraison mentale répandue partout. »
|