COMMENTAIRE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L'ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX, PUBLIÉ APRÈS SA MORT, D'APRÈS SES NOTES, PAR CONSTANTIN, PRÊTRE D'ANTIOCHE.
Tome XI p. 451-599
DIEU AYANT PARLÉ AUTREFOIS A NOS PÈRES EN DIVERS TEMPS ET EN DIVERSES MANIÈRES PAR LES PROPHÈTES, NOUS A ENFIN PARLÉ, EN CES DERNIERS JOURS, PAR SON PROPRE FILS, QU'IL A FAIT HÉRITIER DE TOUTES CHOSES, ET PAR QUI IL A MÊME CRÉÉ LES SIÈCLES. (I, 1, 2.)
QUI, ÉTANT LA SPLENDEUR DE SA GLOIRE ET LE CARACTÈRE DE SA PUISSANCE, SOUTIENT TOUT PAR LA PUISSANCE DE SA PAROLE, APRÈS NOUS AVOIR PURIFIÉS DE NOS PÉCHÉS. (1, 3.)
MAIS APRÈS AVOIR INTRODUIT SON PREMIER-NÉ SUR LA TERRE, IL DIT : QUE TOUS LES ANGES DE DIEU L'ADORENT ET L'ÉCRITURE DIT DES ANGES : DIEU SE SERT DES ESPRITS POUR EN FAIRE SES ANGES, ET DES FLAMMES ARDENTES POUR EN FAIRE SES MINISTRES. MAIS IL DIT AU FILS . VOTRE TRÔNE, O DIEU, SERA UN TRÔNE ÉTERNEL. (I, 6, 7, JUSQU'A II, 4.)
CAR DIEU N'A POINT SOUMIS AUX ANGES LE MONDE FUTUR DONT NOUS PARLONS. OR QUELQU'UN A DIT DANS UN ENDROIT DE L'ÉCRITURE : QU'EST-CE QUE L'HOMME POUR MÉRITER VOTRE SOUVENIR? ET QU'EST-CE QUE LE FILS DE L'HOMME POUR ]ÊTRE HONORÉ DE VOTRE VISITE? VOUS L'AVEZ RENDU, POUR UN TEMPS, INFÉRIEUR AUX ANGES. (II, 5, JUSQU'A 15.)
CAR IL N'A PAS PRIS LA NATURE DES ANGES, MAIS IL A PRIS CELLE DE LA RACE D'ABRAHAM. C'EST POURQUOI IL A FALLU QU'IL FUT EN TOUT SEMBLABLE A SES FRÈRES. (II, 16, 17, JUSQU'À III, 6.)
C'EST POUR CELA QUE LE SAINT-ESPRIT DIT : SI VOUS ENTENDEZ AUJOURD'HUI SA VOIX, N'ENDURCISSIEZ POINT VOS CURS, COMME AU TEMPS DE MA COLÈRE ET AU JOUR DE LA TENTATION DANS LE DÉSERT, OU VOS PÈRES ME TENTÈRENT, OU ILS VOULURENT ÉPROUVER MA PUISSANCE, ET OU ILS VIRENT LES CHOSES QUE JE FIS PENDANT QUARANTE ANNÉES. AUSSI ME SUIS-JE IRRITÉ CONTRE CETTE GÉNÉRATION, ET J'AI DIT : ILS SE LAISSENT TOUJOURS EMPORTER PAR L'ÉGAREMENT DE LEURS COEURS, ILS NE CONNAISSENT POINT MES VOIES ; C'EST POURQUOI J'AI JURÉ, DANS MA COLÈRE, QU'ILS N'ENTRERAIENT POINT DANS LE LIEU DE MON REPOS. (III, 7, 8, 9, 10, 11, JUSQU'À IV, 10.)
EMPRESSONS-NOUS DONC D'ENTRER DANS CE REPOS, DE PEUR QUE QUELQU'UN DE NOUS NÉ TOMBE DANS UNE DÉSOBÉISSANCE SEMBLABLE A CELLE DE CES INCRÉDULES. CAR ELLE EST VIVANTE ET EFFICACE LA PAROLE DE DIEU; ELLE PERCE PLUS QU'UNE ÉPÉE A DEUX TRANCHANTS; ELLE PÉNÈTRE JUSQUE DANS LES REPLIS DE LAME ET DE L'ESPRIT, JUSQUE DANS LES JOINTURES ET DANS LA MOELLE DES OS; ELLE DÉMÊLE LES PENSÉES ET LES MOUVEMENTS DU CUR. NULLE CRÉATURE NE LUI EST CACHÉE, CAR TOUT EST A NU ET A DÉCOUVERT DEVANT LES YEUX DE CELUI AUQUEL NOUS PARLONS. (IV, 41, 42, 13, JUSQU'A LA FIN DU CHAPITRE.)
CAR TOUT PONTIFE, ÉTANT PRIS D'ENTRE LES HOMMES, EST ÉTABLI POUR LES HOMMES, EN CE QUI REGARDE LE CULTE DE DIEU, AFIN QU'IL OFFRE DES DONS ET DES SACRIFICES POUR LES PÉCHÉS, ET QU'IL PUISSE ÊTRE TOUCHE, DUNE . JUSTE COMPASSION POUR. CEUX QUI PÉCHENT PAR IGNORANCE ET PAR ERREUR, COMME ÉTANT LUI-MÊME ENVIRONNÉ DE FAIBLESSE. ET C'EST CE QUI L'OBLIGE A OFFRIR LE SACRIFICE DE L'EXPIATION DES PÉCHÉS AUSSI BIEN POUR LUI-MÊME QUE POUR LE PEUPLE. (V, 1, 2, 3, JUSQU'A LA FIN DU CHAPITRE.
QUITTANT DONC LES INSTRUCTIONS QUE L'ON DONNE A CEUX QUI NE FONT QUE COMMENCER A CROIRE EN JÉSUS-CHRIST, PASSONS A CE QU'IL Y A DE PLUS PARFAIT, SANS NOUS ARRÊTER A ÉTABLIR DE NOUVEAU CE QUI N'EST QUE LE FONDEMENT DE LA RELIGION, LA PÉNITENCE DES OEUVRES MORTES, LA FOI EN DIEU, ET CE QU'ON ENSEIGNE TOUCHANT LES BAPTÊMES, L'IMPOSITION DES MAINS, LA RÉSURRECTION DES MORTS ET LE JUGEMENT ÉTERNEL. ET C'EST CE QUE NOUS FERONS, SI DIEU LE PERMET. (VI, 1, 2, 3, JUSQU'A 6.)
LORSQU'UNE TERRE, SOUVENT ARROSÉE PAR LA PLUIE, PRODUIT DES HERBAGES UTILES A CEUX QUI LA CULTIVENT, ELLE REÇOIT LA BÉNÉDICTION DE DIEU; MAIS QUAND ELLE NE JETTE QUE DES ÉPINES ET DES RONCES, C'EST UNE TERRE RÉPROUVÉE QUI EST MENACÉE DE LA MALÉDICTION DU SEIGNEUR, ET A LAQUELLE IL FINIT PAR METTRE LE FEU. (VI, 7, 8, JUSQU'À-12.)
CAR DIEU, DANS LA PROMESSE QU'IL FIT A ABRAHAM, N'AYANT POINT DE PLUS GRAND QUE LUI PAR QUI IL PUT JURER, JURA PAR LUI-MÊME. (VI, 13, JUSQU'À 19.)
CAR CE MELCHISÉDECH, ROI DE SALEM, PRÊTRE DU DIEU TRÈS-HAUT, QUI VINT AU-DEVANT D'ABRAHAM LORSQUE CELUI-CI REVENAIT DE LA DÉFAITE DES ROIS, QUI LE BÉNIT, A QUI ABRAHAM DONNA LA DIME DE TOUT CE QU'IL AVAIT PRIS, QUI S'APPELLE, SELON L'INTERPRÉTATION DE SON NOM, PREMIÈREMENT ROI DE JUSTICE, PUIS ROI DE SALEM, C'EST-A-DIRE ROI DE PAIX, QUI EST SANS PÈRE ET SANS MÈRE, SANS GÉNÉALOGIE, QUI N'A NI COMMENCEMENT DE SES JOURS NI FIN DE SA VIE, ÉTANT AINSI L'IMAGE DU FILS DE DIEU, DEMEURE PRÊTRE POUR TOUJOURS. (VII, 1, 2, 3, JUSQU'A 10.)
SI LE SACERDOCE DE LÉVI, SOUS LEQUEL LE PEUPLE A REÇU LA LOI, AVAIT PU RENDRE LES HOMMES PARFAITS, EUT-IL ÉTÉ BESOIN QU'IL PARUT UN AUTRE PRÊTRE, APPELÉ PRÊTRE SELON L'ORDRE DE MELCHISÉDECH, ET NON PAS SELON L'ORDRE D'AARON ? (VII, 11, JUSQU'A LA FIN DU CHAPITRE.)
TOUT CE QUE NOUS VENONS DE DIRE SE RÉDUIT A CECI : LE PONTIFE QUE NOUS AVONS EST SI GRAND, QU'IL EST ASSIS DANS LE CIEL A LA DROITE DU TRONE DE LA SOUVERAINE MAJESTÉ. CHAPITRE VIII EN ENTIER.
CETTE PREMIÈRE ALLIANCE A EU DES LOIS ET DES RÈGLEMENTS TOUCHANT LE CULTE DE DIEU, ET UN SANCTUAIRE TERRESTRE. (IX, JUSQU'A 15.)
AUSSI EST-IL LE MÉDIATEUR D'UN NOUVEAU TESTAMENT, AFIN QUE SA MORT INTERVENANT POUR LE RACHAT DES INIQUITÉS QUI SE COMMETTAIENT SOUS LE PREMIER TESTAMENT, CEUX QUI SONT APPELÉS DE DIEU REÇOIVENT L'HÉRITAGE QU'IL LEUR A PROMIS. (IX, 15, JUSQU'A 23.)
CAR JÉSUS-CHIST N'EST POINT ENTRÉ DANS CE SANCTUAIRE FAIT DE MAIN D'HOMME, QUI N'ÉTAIT QUE LA FIGURE DU VÉRITABLE, MAIS IL EST ENTRÉ DANS LE CIEL MÊME, AFIN DE SE PRÉSENTER MAINTENANT POUR NOUS DEVANT LA FACE DE DIEU. (IX, 124, JUSQU'A X, 7.)
VOUS N'AVEZ POINT VOULU ET VOUS N'AVEZ POINT AGRÉÉ LES HOSTIES, LES OBLATIONS, LES HOLOCAUSTES ET LES SACRIFICES POUR LE PÉCHÉ, TOUTES CHOSES QUI S'OFFRENT SELON LA LOI. (X, 8, JUSQU'A 18.)
AYANT DONC, MES FRÈRES, LA CONFIANCE QUE NOUS ENTRERONS DANS LE SANCTUAIRE PAR LE SANG DE JÉSUS, PAR CETTE VOIE NOUVELLE QUI MÈNE A LA VIE, ETC. (X, 20, JUSQU'A 26.)
SI NOUS PÉCHONS VOLONTAIREMENT APRÈS AVOIR REÇU LA CONNAISSANCE DE LA VÉRITÉ, IL N'Y A DÉSORMAIS PLUS D'HOSTIE POUR NOS PÉCHÉS ; IL NE NOUS RESTE QUE L'ATTENTE EFFROYABLE DU JUGEMENT ET D'UN FEU ARDENT QUI DOIT DÉVORER LES ENNEMIS DE DIEU. (X, 27, JUSQU'À 32.)
RAPPELEZ EN VOTRE MÉMOIRE CE PREMIER TEMPS OÙ, APRÈS AVOIR ÉTÉ ILLUMINÉS PAR LE BAPTÊME, VOUS AVEZ SOUTENU DE GRANDS COMBATS DE SOUFFRANCES, ETC. (X, 32, JUSQU'A XI, 3.)
C'EST PAR LA FOI QUE NOUS SAVONS QUE LES SIÈCLES ONT ÉTÉ CRÉÉS PAR LA PAROLE DE DIEU, ET QUE TOUT CE QUI ÉTAIT INVISIBLE A ÉTÉ FAIT VISIBLE. (XI, 3, JUSQU'À 7.)
C'EST PAR LA FOI QUE NOÉ, DIVINEMENT AVERTI, ET APPRÉHENDANT CE QU'ON NE VOYAIT PAS ENCORE, BÂTIT L'ARCHE POUR SAUVER SA FAMILLE, ET EN LA BÂTISSANT CONDAMNA LE MONDE, ET DEVINT HÉRITIER DE LA JUSTICE QUI NAIT DE LA FOI. (CHAP. XI, 7-12)
TOUS CES SAINTS SONT MORTS DANS LA FOI, N'AYANT POINT REÇU LES BIENS PROMIS, MAIS LES VOYANT ET COMME LES SALUANT DE LOIN, ET CONFESSANT QU'ILS ÉTAIENT ÉTRANGERS ET VOYAGEURS SUR CETTE TERRE. (XI, 13-17.)
C'EST PAR LA FOI QU'ABRAHAM OFFRIT SON FILS ISAAC, LORSQUE DIEU LE VOULUT TENTER, ET QU'IL LUI OFFRIT SON FILS UNIQUE, LUI QUI AVAIT REÇU LES PROMESSES DE DIEU. (CHAP. XI, 17-19.)
C'EST PAR LA FOI QU'ISAAC DONNA A JACOB ET A ÉSAÜ UNE BÉNÉDICTION QUI REGARDAIT L'AVENIR. C'EST PAR LA FOI QUE JACOB BÉNIT LES ENFANTS DE JOSEPH, ETC. (CHAP. XI, 20-28.)
C'EST PAR LA FOI QUE MOISE CÉLÉBRA LA PAQUE ET QU'IL FIT L'ASPERSION DU SANG DE L'AGNEAU, AFIN QUE L'ANGE QUI TUA TOUS LES PREMIERS-NÉS, NE TOUCHAT POINT LES ISRAÉLITES. (CHAP. XI. 28-30.)
LES SAINTS ONT ÉTÉ VAGABONDS, COUVERTS DE PEAUX DE CHÈVRES ET DE BREBIS, MANQUANT DE TOUT, AFFLIGÉS, PERSÉCUTÉS. (CHAP. XI, 37 , JUSQU'À XII, 3.)
VOUS N'AVEZ PAS ENCORE RÉSISTÉ JUSQU'AU SANG, EN COMBATTANT CONTRE LE PÉCHÉ. (CHAP. XII, DU VERSET 4 AU VERSET 11 .)
TOUTE DURE DISCIPLINE, QUAND ON LA SUBIT, SEMBLE ÊTRE UN SUJET DE TRISTESSE ET NON DE JOIE, MAIS ENSUITE ELLE FAIT RECUEILLIR LES FRUITS PACIFIQUES DE LA JUSTICE A CEUX QUI ONT ÉTÉ AINSI EXERCÉS. (CHAP. XII, 11-13.)
EFFORCEZ-VOUS D'AVOIR LA PAIX AVEC TOUT LE MONDE, COMME AUSSI LA SAINTETÉ, SANS LAQUELLE PERSONNE NE VERRA DIEU. (CHAP. XII, 14-17.)
TOUS NE VOUS ÊTES PAS APPROCHÉS MAINTENANT D'UNE MONTAGNE SENSIBLE ET TERRESTRE, NI D'UN FEU BRULANT, D'UN NUAGE OBSCUR ET TÉNÉBREUX, DES TEMPÊTES, ETC. (CHAP. XII, 18-20).
C'EST POURQUOI, COMMENÇANT A POSSÉDER CE ROYAUME IMMUABLE, CONSERVONS LA GRACE, PAR LAQUELLE NOUS PUISSIONS RENDRE A DIEU UN CULTE QUI LUI SOIT AGRÉABLE, ÉTANT ACCOMPAGNÉ DE RESPECT ET DE PIÉTÉ. CAR NOTRE DIEU EST UN FEU DÉVORANT. (CHAP. XII, 28 ET 29 JUSQU'A XIII, 16.)
OBÉISSEZ A VOS CONDUCTEURS ET SOYEZ-LEUR SOUMIS, AFIN QU'AINSI QU'ILS VEILLENT POUR LE BIEN DE VOS AMES, COMME DEVANT EN RENDRE COMPTE, ILS S'ACQUITTENT DE CE DEVOIR AVEC JOIE, ET NON EN GÉMISSANT; CE QUI NE VOUS SERAIT PAS AVANTAGEUX. (XIII, 17 JUSQU'A LA FIN.)
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