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rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

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SERMOM CLXXXI. NUL ICI-BAS SANS PÉCHÉ (1).

 

ANALYSE. — L'apôtre saint Jean dit en termes formels que se croire sans péché c'est se faire illusion. Les Pélagiens toutefois se prétendent sans péché et ils s'appuient sur le texte de saint Paul où il est dit que le Christ a voulu se faire une Eglise sans tache et sans ride. Mais, 1° ne confessent-ils pas souvent qu'ils sont pécheurs, et s'ils ne croient pas ce qu'ils disent, n'est-ce pas une preuve que réellement ils sont pécheurs ? 2° L'Oraison dominicale nous oblige tous de demander pardon de nos fautes; nous y obligerait-elle si nous n'en avions pas? 3° S'il est dit que Jésus-Christ a voulu se former une Eglise qui fût sans tache et sans ride, c'est que ce but est réellement le sien ; il prétend que cette Eglise emploie sur la terre les moyens de sanctification qu'il lui a octroyés, surtout la confession des péchés, la prudence dans la conduite, le pardon des ennemis et la prière fervente et c'est ainsi qu'elle parviendra à être sûrement au ciel et sans tache et sans ride.

 

1. Le bienheureux apôtre Jean, dont les écrits sont aussi salutaires que vrais, dit entre autre choses : « Si nous prétendons être sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous. Mais si nous avouons nos fautes, Dieu est fidèle et juste pour nous les remettre et pour nous purifier de toute iniquité». Ce langage du bienheureux Jean, ou plutôt de Notre-Seigneur Jésus lui-même, qui parlait par sa bouche, nous enseigne que dans cette chair, que dans ce corps corruptible, que sur cette terre, au milieu de ce siècle pervers et dans cette vie pleine de tentations, personne n'est exempt de péché. La pensée est absolue et ne demande point d'explication: «Si nous prétendons, dit-il, être sans péché». Eh ! qui donc en est exempt? « Pas même l'enfant qui n'est que depuis un jour sur cette terre», dit l'Ecriture (2). Cet enfant, il est vrai , n'en a point commis lui-même, mais il a hérité de ses parents. D'où il suit que personne ne peut prétendre avoir été toujours exempt de péché. Il y a plus : l'âme

 

1. I Jean, I, 8, 9. — 2. Job, XIV, 4, selon Sept.

 

fidèle est entrée avec foi dans le bain régénérateur et toutes ses fautes lui ont été pardonnées; maintenant elle vit dans la grâce et dans la foi, elle est devenue un membre du Christ et le temple de Dieu; mais tout membre du Christ et tout temple de Dieu qu'elle soit, si elle prétend alors être sans péché, elle s'illusionne et la vérité n'est point en elle; oui, elle ment, si elle ose dire : Je suis juste.

2. Il y a toutefois des outres enflées, des hommes pleins d'orgueil, des hommes qui n'ont pas de grandeur réelle, mais qui s'enflent et se gonflent misérablement jusqu'à oser dire qu'il est des hommes sans péché, qu'il est dans cette vie des justes qui n'en ont absolument aucun. Ces hommes sont des hérétiques nommés Pélagiens ou Célestiens. Leur répond-on : Que prétendez-vous? Quoi ! est-il un seul homme qui vive ici sans péché, qui n'en commette absolument aucun, ni d'action, ni de parole, ni de pensée? Avec l'orgueil venteux dont ils sont remplis, ils répondent aussitôt. Mieux vaudrait pourtant qu'ils en finissent avec cet esprit d'orgueil, qu'ils le rejetassent tout entier pour garder le silence, en (139) d'autres termes, pour devenir humbles au lieu d'être enflés comme ils sont. Ils répliquent donc: Non, ces hommes saints et fidèles à Dieu ne peuvent se rendre coupables d'aucun péché absolument, ni en action, ni en parole, ni en pensée même. Ajoute-t-on : Mais quels sont ces hommes justes exempts de tout péché? L'Eglise entière, répliquent-ils. Je pourrais m'étonner d'en rencontrer un, deux, trois, dix, autant qu'en cherchait Abraham, car de cinquante Abraham descendit jusqu'à dix (1). Pour toi, hérétique, tu m'assures que l'Eglise entière est juste. Comment le prouveras-tu? — Je le sais. — Donne tes preuves, je t'en conjure, car tu me feras grand plaisir si tu parviens à me démontrer que l'Eglise tout entière, que chacun des fidèles' est exempt de tout péché. — Voici mes preuves. — D'où les tires-tu ? — Dés paroles de l'Apôtre. — Que dit l'Apôtre. — « Le Christ a aimé l'Eglise ». — Je t’entends, je reconnais ces mots comme étant bien de l'Apôtre. — « La purifiant par le baptême d'eau avec la parole de vie, pour la rendre à ses yeux une, Église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable (2) ». Voilà de grands coups de tonnerre éclatant dans la nue. L'Apôtre est comme une nuée du ciel et le bruit de ses paroles nous fait trembler.

3. Avant toutefois d'examiner dans quel sens l'Apôtre a parlé ainsi, dites-nous , oui, dites-nous si vous êtes justes ou si vous ne l'êtes pas. — Nous sommes justes, répondent-ils. — Ainsi vous êtes sans péché? Ni jour ni nuit, jamais vous ne faites, vous ne dites jamais, jamais vous ne pensez rien de mal? — Ils n'osent pas l'affirmer. Et que répondent-ils? II est vrai, nous sommes pécheurs, mais nous parlons des saints et non pas de nous. — Pourtant êtes-vous chrétiens? Je ne vous demande pas: Etes-vous justes, mais : Etes-vous chrétiens? — Ils n'osent le nier; nous sommés chrétiens, répondent-ils. — Vous êtes donc fidèles? -Vous êtes donc baptisés? — Sans aucun doute. — Alors tous vos péchés vous ont été remis? — Oui. —Comment donc êtes-vous encore pécheurs? — Pour vous réfuter cet argument me suffit. Vous êtes chrétiens, vous êtes baptisés, vous êtes fidèles, vous êtes membres de l'Eglise, et vous avez encore des taches et des rides? Comment expliquer que

 

1. Gen. XVIII, 24-32. — 2- Ephés. V, 25-27.

 

l'Eglise est maintenant sans ride ni tache, puisque vous en êtes et la tache et la ride? Voudriez-vous ne reconnaître d'autre Église que celle qui serait exempte de ride et de tache? Alors séparez-vous de ses membres, séparez-vous de son corps avec vos taches et vos rides. — Mais pourquoi leur dire encore de se séparer de l'Eglise, quand ils l'ont déjà fait? Dès qu'ils sont hérétiques, ils sont hors de son sein, ils sont séparés d'elle avec leur impureté. Ah ! revenez et écoutez, écoutez et croyez.

4. Peut-être direz-vous dans votre coeur gonflé et enflé : Pouvions-nous avancer que nous sommes justes? Et l'humilité ne nous obligeait-elle pas à nous avouer pécheurs? — Ainsi c'est l'humilité qui te fait mentir? Tu es juste, tu es sans péché, et par humilité tu te dis pécheur. Comment t'accepter comme fidèle témoin pour autrui, quand tu es pour toi un faux témoin ? Tu es juste, tu es sans péché, et tu te dis pécheur; n'est-ce pas être faux témoin contre toi? Dieu n'agrée pas cette humilité menteuse. Examine ta vie, ouvre ta conscience. Comment? tu es juste et tu ne peux que t'avouer pécheur? Ecoute Jean; il va te répéter encore ce qu'il vient de dire avec tant de vérité : « Si nous prétendons être sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous ». Pour toi, tu es sans péché et tu te prétends pécheur; la vérité n'est pas en toi. Jean en effet n'a pas dit: « Si nous prétendons être sans péché », l'humilité n'est point en nous, mais: « Nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous ». Ainsi nous mentons, si nous prétendons être sans péché. Jean redoutait le mensonge; tu ne le redoutes donc pas, toi, puisqu'étant juste, tu te dis pécheur? Comment alors t'accepter à titre de témoin dans une cause étrangère, quand tu ments pour ta propre cause? Ce sont les saints mêmes que tu représentes comme coupables, en déposant faussement contre toi. Que feras-tu pour autrui, si tu te diffames de la sorte? Qui pourra échapper à tes calomnies, lorsque tu élèves contre toi-même des accusations mensongères ?

5. Nouvelles questions : Es-tu juste ou pécheur? — Pécheur, réponds-tu. — Tu ments, puisque ta bouche ne dit pas de toi ce qu'en pense ton coeur. Conséquemment, en admettant que tu n'eusses pas été pécheur, dès que tu ments, tu commences à l'être. C'est par (140) humilité, dis-tu, que nous nous avouons pécheurs; mais Dieu voit que nous sommes justes. Tu ments donc par humilité, et il s'ensuit que si auparavant tu n'étais pas pécheur, ton mensonge te rend tel. La vérité n'est en toi que si en te disant pécheur tu reconnais l'être ; et la vérité en elle-même demande que tu dises ce que tu es. Comment, maintenant, voir l'humilité là où règne la fausseté ?

6. Laissons enfin les paroles de saint Jean. Tu dis que l'Eglise n'a ni tache, ni ride, ni rien de semblable, et qu'elle est sans péché. Or, viendra pour cette Eglise l'heure de la prière, toute l'Eglise va prier. Tu n'es pas de son corps, viens pourtant à la prière que lui a enseignée le Seigneur même, viens examiner, viens, dis « Notre Père qui êtes aux cieux ». Continue :. « Que votre nom soit sanctifié; que votre règne arrive ; que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel; donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour». Poursuis encore : « Remettez-nous nos dettes». Dis-moi, hérétique, quelles sont tes dettes ? Aurais-tu emprunté quelque argent à ton Dieu? — Non. — Je ne pousserai pas plus loin mes questions à ce sujet : le Seigneur va nous expliquer quelles sont ces dettes dont nous demandons la remise. Lisons ce qui suit : « Comme nous remettons à ceux qui nous doivent ». Expliquez, Seigneur. « Car, si vous remettez aux hommes leurs péchés »; ainsi vos dettes sont vos péchés, « votre Père aussi vous remettra les vôtres ». O hérétique, que cette prière enfin te ramène, puisque tu t'es montré sourd aux vrais enseignements de la foi. « Remettez-nous nos dettes »: dis-tu cela, oui ou non? Si tu ne le dis pas, c'est en vain que ton corps est dans l'Eglise, tu es réellement séparé d'elle. Cette prière est en effet la prière de l'Eglise ; c'est un enseignement émané de l'autorité de Dieu même; car c'est lui qui a dit : « Priez de cette manière (1) » ; et il l'a dit à ses disciples, il l'a dit à ses Apôtres, il nous l'a dit à nous, faibles agneaux, tout en le disant aux béliers de son troupeau sacré. Ah ! considérez donc quel est celui qui parle ainsi et à qui il parle. C'est la Vérité même qui parle à ses enfants, le Pasteur des pasteurs aux béliers du troupeau. « Priez ainsi : Remettez-nous nos dettes, comme nous remettons à ceux qui nous doivent ». C'est le Roi qui

 

1. Matt. VI, 9-14.

 

s'adresse à ses soldats, le Seigneur à ses serviteurs, le Christ à ses Apôtres, la Vérité aux hommes, la Grandeur même aux petits. Je sais ce qui se passe en vous, dit-il; je vous soulève, je vous pèse à ma balance, oui, je vous dis ce qui se passe en vous, car je le sais bien mieux que vous ne le savez. Dites donc : « Remettez-nous nos dettes, comme nous remettons à ceux qui nous doivent».

7. A toi maintenant; homme juste et saint, sans tache et sans ride, réponds-moi: Cette prière de l'Eglise est-elle pour les fidèles on pour les catéchumènes? Elle est sans aucun doute pour les chrétiens régénérés, c'est-à-dire baptisés; mieux encore, pour les fils de Dieu, Si elle n'était pas pour les fils de Dieu, de quel front y oserait-on dire : « Notre Père, qui êtes aux cieux? » Eh bien ! vous, justes et saints, où êtes-vous ? Etes-vous, oui ou non, des membres de l'Eglise? Vous en étiez, mais vous n'en êtes plus, Ah ! plaise à Dieu que dans votre état malheureux vous entendiez nos rai sons et reveniez à la foi ! Considérez : si toute l'Eglise répète : « Remettez-nous nos dettes», il s'ensuit que ne prononcer pas ces paroles, c'est être réprouvé. Il est vrai, nous qui redisons cette demande, nous sommes réprouvés aussi, en ce sens que nous sommes pécheurs, jusqu'à ce que nous soyons exaucés; mais en faisant ce que vous ne faites pas, c'est-à-dire, eu confessant nos péchés, nous nous en purifions, pourvu toutefois que nous pratiquions ces autres paroles : « Comme nous remettons à ceux qui nous doivent ». Que deviens-tu donc, ô hérétique, qu'on te nomme Pélagien ou Célestien ? L'Eglise entière s'écrie : « Remettez-nous nos dettes ». C'est une preuve qu'elle porte des taches et des rides.

Mais cet aveu aplanit ces rides et lave testa. cher. L'Eglise se soutient par la prière, elle se purifie par l'aveu qu'elle y fait, et tant qu'il aura vie sur la terre elle se soutiendra parce moyen. De plus, lorsque chaque fidèle aura quitté son corps, Dieu lui remettra tout ce qu'il avait à remettre. Les prières de chaque jour éteignent ces dettes; voilà pourquoi le fidèle sort purifié et pourquoi l'Eglise entre comme un or affiné dans les trésors divins, où elle est véritablement et sans tache et sans ride. Or, si c'est là qu'elle n'a ni ride ni tache, que faut-il ici demander? Le pardon. Le pardon efface la tache et aplanit la ride. Où Dieu étend-il cette ride pour l'aplanir? Le dirai-je ? (141) sur la perche du divin soutien, sur la croix du Christ. N'est-ce pas sur cette croix, sur cette perche que pour nous il a répandu son sang ? O fidèles, vous savez quel témoignage vous rendez à ce sang après l'avoir reçu, puisque vous répondez : AMEN. Vous savez quel sang a été versé pour vous obtenir la rémission de vos fautes.

Voilà comment l'Eglise perd ses taches et ses rides, comment elle s'étend après avoir été purifiée sur l'arbre de la croix. C'est dans cette vie même que peut s'accomplir cette transformation; c'est maintenant que le Seigneur se fait une Eglise glorieuse, sans ride ni tache ; mais c'est au-delà de ce monde qu'il la fait paraître dans toute sa beauté. Son but est donc de dissiper en nous et les taches et les rides. Grand ouvrier, il est a la fois excellent médecin et artiste incomparable. Après nous avoir ôté nos taches en nous lavant, il nous étend sur le bois sacré pour aplanir nos rides. Quoique sans ride et sans tache, n'y a-t-il pas été étendu lui-même? Mais c'était pour nous et non pour lui, c'était afin de nous rendre sans tache et sans ride. Ah ! demandons-lui d'achever son oeuvre, de nous placer ensuite dans ses greniers, dans ces lieux heureux où nous. n'aurons plus à être foulés.

8. Pour toi, qui élevais la voix, tu es bien sans tache et sans ride ? Alors, que fais-tu dans l'Eglise, puisqu'elle dit : « Remettez-nous nos dettes? » Elle avoue qu'elle a des dettes à remettre. Ne pas l'avouer, ce n'est pas pour cela n'en point avoir, c'est empêcher que la remise en soit faite. Donc ce qui nous guérit, c'est la confession, c'est la réserve et l'humilité de la vie, c'est la prière faite avec foi, c'est la contrition du coeur, ce sont ces larmes sincères qui jaillissent du fond de l'âme pour obtenir le pardon de ces fautes sans lesquelles il nous est impossible de vivre.

Oui, la confession nous guérit; l'apôtre Jean ne dit-il pas: « Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les a remettre et pour nous purifier de toute iniquité? » Cependant, de ce que je rappelle que nous ne pouvons être ici-bas sans péché, il ne s'ensuit pas que nous devions nous livrer ni à l'homicide, ni à l'adultère, ni à ces autres péchés mortels qui tuent du premier coup. Ces crimes sont étrangers à tout chrétien animé de la vraie foi et d'une sainte confiance; il ne commet que des fautes qui peuvent s'effacer par l'oraison de chaque jour. Ainsi redisons chaque jour avec humilité et dévotion : « Remettez-nous nos dettes ». Mais c'est à la condition que nous pratiquerons en même temps ce qui suit : « Comme nous remettons nous« mêmes à ceux qui nous doivent ». Ce contrat est sérieux, c'est un engagement véritable, une condition arrêtée avec Dieu. O homme, si on te doit, tu dois aussi. Mais Dieu, dont tu t'approches pour lui demander la remise de ce que tu lui dois, ne doit rien, et on lui doit, à lui. Cependant voici ce qu'il te dit : Je n'ai pas de dettes, tu en as; tu me dois en effet, et ton frère te doit. Tu es mon débiteur, tu as aussi un débiteur. Tu es mon débiteur, pour avoir péché contre moi; ton frère est ton débiteur, pour t'avoir offensé. Eh bien ! ce que tu feras envers ton débiteur, je le ferai avec le mien ; si tu lui fais remise, je te la fais ; si tu tiens à ce qu'il te doit, je tiens aussi à être payé. Mais toi, en ne pardonnant pas, tu fais ton malheur.

Ainsi donc, que nul ne prétende être sans péché ; mais aussi gardons-nous d'aimer le péché, haïssons-le, mes frères ; si nous ne pouvons en être complètement exempts, ne laissons pas de le haïr. Evitons d'abord les péchés graves, évitons aussi de toutes nos forces les péchés légers. Pour moi, dit je ne sais qui, je suis sans péché. — Dupe de toi-même, la vérité n'est pas en toi. — Prions avec zèle pour obtenir de Dieu notre pardon; mais pratiquons aussi ce que nous répétons, et remettons à ceux qui nous doivent, puisqu'on nous remet alors. En redisant et en accordant chaque jour cette grâce, nous l'obtenons pour nous chaque jour. Incapables de vivre ici sans péché, nous en sortirons exempts.

 

 

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