|
|
HOMÉLIE XXXV. LE JOUR DU SABBAT, NOUS SORTIMES DE LA VILLE, ET NOUS ALLAMES PRÈS DE LA RIVIÈRE, OU ÉTAIT LE LIEU ORDINAIRE DE LA PRIÈRE. NOUS NOUS ASSIMES ET NOUS PARLAMES AUX FEMMES QUI ÉTAIENT ASSEMBLÉES. IL Y EN AVAIT UNE NOMMÉE LYDIE, DE LA VILLE DE THYATIRE , MARCHANDE DE POURPRE, QUI SERVAIT DIEU. ELLE ÉCOUTA, ET LE SEIGNEUR LUI OUVRIT LE COEUR POUR ÊTRE ATTENTIVE AUX PAROLES DE PAUL. (CHAP. XVI, VERS. 13, 14, JUSQU'AU VERS. 24.)
ANALYSE. 1 et 2. Conversion de la marchande de pourpre. Démon chassé du corps d'une servante. Les apôtres battus de verges et mis en prison par les magistrats de Philippes.
2 et 3. Rien de plus inutile que l'homme oisif. Contre la bonne chère.
1. Voilà encore Paul qui se rapproche des habitudes juives, à cause des circonstances de temps et de lieu. On ne priait pas seulement dans la synagogue, mais en dehors; il y avait pour cela comme un rendez-vous, car les usages des Juifs avaient quelque chose de matériel. « Le jour du Sabbat », car il était probable que la foule se rassemblerait ce jour-là , « nous nous assîmes et nous parlâmes aux femelles qui étaient assemblées. Il y en avait une nommée Lydie, de la ville de Thyatire, marchande de pourpre, qui servait Dieu. Elle écouta, et le Seigneur lui ouvrit le coeur pour être attentive aux paroles de Paul ». Tout cela est bien modeste. Il s'agit d'une femme de condition obscure, comme on le voit par sa profession, mais voyez quelle sagesse elle possède. Ou lui rend d'abord ce témoignage qu'elle craignait Dieu et qu'elle invita les apôtres. « Après qu'elle eut été baptisée, et sa famille avec elle, elle nous fit cette prière : « Si vous me croyez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison et y demeurez; et elle nous y força (15) ». Voyez comment elle les persuade tous ; remarquez aussi la prudence avec laquelle elle supplie les apôtres, l'humilité de ses paroles et sa grande sagesse. « Si vous me jugez », dit-elle, « fidèle au Seigneur». Rien n'est plus puissant pour persuader. Qui ne serait touché de semblables paroles? Ce n'étaient pas seulement des instances, des supplications, c'était de la contrainte, puisqu'on ajoute : « Elle nous y força »; c'est-à-dire, par ces paroles. Voyez quels fruits précoces, et comme elle apprécie l'importance de sa conversion. Vous, me jugez fidèle, vous l'avez prouvé en me confiant de pareils mystères, car vous ne l'eussiez pas fait sans avoir confiance en moi. Elle n'osa pas les inviter avant d'avoir été baptisée , ce qui prouve qu'elle n'aurait pu les t'engager, avant cela. Pourquoi Paul et ses compagnons hésitaient-ils, refusaient-ils, au point de se faire contraindre? Pour exciter le zèle de cette femme ou bien pour la raison que dit le Christ : « Quand vous entrerez dans une ville, informez-vous (174) si quelqu'un mérite de vous recevoir et demeurez chez lui ». (Luc, X, 8.) Ainsi la Providence conduisait tout.
« Or, il arriva que, comme nous allions au lieu de la prière, nous rencontrâmes une servante qui , ayant un esprit Pythien, apportait un grand gain à ses maîtres , en devinant (76). Elle se mit à nous suivre, Paul et nous , en criant : Ces hommes sont des serviteurs du Dieu Très-Haut, qui nous annoncent la voie du salut (17) ». Pourquoi le démon dit-il de pareilles choses, et pourquoi Paul s'y oppose-t-il ? C'était malignité d'un côté et prudence de l'autre, car le diable voulait ainsi empêcher les apôtres d'être dignes de foi. En effet, si Paul avait accepté son témoignage, le démon aurait trompé les fidèles en se prévalant d'une pareille approbation, car le démon ne les vante que pour s'établir à leur place et ne s'humilie que pour les perdre. Aussi Paul se contenta d'abord de ne pas accepter ce témoignage et de le repousser, ne voulant point prodiguer les miracles : mais comme le démon persévérait plusieurs jours et dévoilait ses intentions en disant toujours : « Voilà les hommes du Dieu Très-Haut qui nous annoncent la voie.du salut; il lui commanda de sortir. Paul, ayant peine à le souffrir, se tourna vers elle et dit à l'esprit : « Je te commande au nom de Jésus-Christ de sortir de cette fille, et il sortit à l'heure même (18). Mais les maîtres de cette fille , « voyant qu'ils avaient perdu l'espérance de leur gain , se saisirent de Paul et de Silas ; et les ayant emmenés dans la place devant ceux qui commandaient dans la ville (19), ils les présentèrent aux magistrats, en leur disant : Ces hommes troublent toute notre ville, car ce sont des Juifs (20) qui veulent établir une manière de vivre qu'il ne nous est point permis de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains (21) ». Ainsi l'argent cause du mal partout. O cruauté des païens ! Ils voulaient que cette servante restât possédée , afin de leur rapporter de l'argent. « Ils se saisirent de Paul et de Silas , et ils disaient: Ces hommes troublent toute notre ville ». Que faisaient-ils pour cela ? Pourquoi ne pas les avoir arrêtés plus tôt? « Car ce sont des Juifs », tant ce nom avait une mauvaise réputation. « Ils veulent établir une manière de vivre qu'il ne nous est point permis de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains ». Ils en font un crime de lèse-majesté. « La foule se jeta sur eux (22). » O folie ! Ils n'examinent point, ils ne réfléchissent pas; tandis qu'après un pareil miracle, on aurait dû se prosterner devant les apôtres et les regarder comme des bienfaiteurs et des sauveurs. Si vous voulez des richesses , pourquoi ne pas vous empresser de recueillir ces immenses trésors? N'est-il pas plus beau de pouvoir chasser les démons que de leur obéir? Voilà des miracles, mais l'amour de l'argent l'emporta.
« Les magistrats firent déchirer leurs habits et commandèrent qu'ils fussent battus de verges; et, après qu'on leur en eut donné plusieurs coups, ils les mirent en prison et ordonnèrent au geôlier de les garder sûrement (23) ». Ainsi, c'était Paul qui avait tout fait, les miracles et la prédication; cependant Silas partagea ses dangers. Pourquoi dit-on que Paul « eut peine à souffrir ces paroles? » C'est à cause de la malice du démon, dont il dit ailleurs : « Nous n'ignorons point ses pensées. » (II Cor. II, 11.) Pourquoi les habitants ne disent-ils pas : Ils ont chassé un démon, ils ont été impies envers Dieu? Pourquoi font-ils de cela un crime de lèse-majesté? c'est qu'autrement ils se seraient avoués vaincus. C'est ainsi que l'on disait à propos du Christ: « Nous n'avons d'autre roi que César ». (Jean, XIX, 15.) « Quiconque se prétend roi est l'ennemi de César. (Ibid. 12.) Ici ils les mirent en prison », tant était grande leur fureur. « Le geôlier ayant reçu cet ordre, les mit dans un cachot et leur serra les pieds dans des ceps (24) ». Observez qu'il les met dans un cachot, et cela est encore providentiel. Comme il allait se produire un grand miracle, tout se passa en dehors de la ville, dans l'en. droit le plus convenable, et à l'abri de toute tentative et de tout danger. Remarquez combien l'historien s'attache à tout indiquer. Comme on était dans le calme, on faisait d'autant plus d'attention à ce qui se disait. car Philippes n'était pas une grande cité. Nous-mêmes , apprenons par là à ne rougir de personne. Pierre demeure chez un corroyeur, Paul chez une marchande de pourpre; est-ce là de l'orgueil ? Prions donc Dieu pour qu'il ouvre notre coeur : du reste, Dieu ouvre tous les coeurs qui s'y prêtent; mais on en voit qui s'y refusent. Mais revenons à ce qui précède. « C'était une femme marchande de (175) pourpre, à qui Dieu ouvrit le coeur pour qu'elle « fût attentive aux paroles de Paul ». Ouvrir le coeur regardait Dieu , l'attention dépendait de cette femme; ainsi, c'était une couvre à la fois divine et humaine. « Après avoir été baptisée, elle pria en disant : Si vous m'avez jugée ». Vous le voyez, elle est baptisée et elle reçoit les apôtres en leur faisant cette supplication, plus instante que celle d'Abraham. Elle ne donne pas d'autre gage que celui de son salut. Elle ne dit pas : si vous m'avez jugée une femme d'une condition supérieure et pieuse, mais quoi? « Fidèle au Seigneur ». Je le serai de même pour vous, si vous n'hésitez pas à me suivre. Elle ne dit point : chez moi; mais : « Restez dans ma maison », pour montrer qu'elle agissait ainsi de tout son coeur, tant sa foi était grande !
Mais, dites-moi, quel était ce démon? C'était le dieu Pythien; on l'appelle ainsi parce qu'on était en Grèce. Vous voyez donc qu'Apollon était un démon; il cherchait à tenter les apôtres pour les exciter au mal : voilà pourquoi il faisait parler la servante.
2. O monstre de perversité ! puisque tu sais qu'ils annoncent la voie du salut, pourquoi ne sors-tu pas de toi-même? Ce que voulait Simon, quand il disait : « Accordez-moi que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit » (Act. VIII, 19) ; le démon le fait également ici : comme il voyait que l'on accueillait les apôtres, il dissimule, espérant qu'ils le laisseront dans ce corps s'il les célèbre lui-même. Mais si, quand il s'agit d'un homme, « la louange n'est pas. agréable dans la bouche d'un pécheur » (Eccli. XV, 9) , elle l'est encore bien moins de la part du démon. Si le Christ n'a pas besoin d'un témoignage humain , pas même de celui de Jean , il réclame encore moins celui du démon. La prédication ne vient pas des hommes , mais du Saint-Esprit. Plusieurs habitants poussaient des clameurs insolentes, espérant troubler les apôtres par leurs cris, et disaient : « Ce sont des hommes qui troublent notre ville ». Que dites-vous? N'êtes-vous pas esclaves du démon? pourquoi ne l'écoutez-vous plus maintenant? Il dit lui-même que « ce sont là les serviteurs du Dieu Très-Haut » ; et vous dites : «Ils troublent notre ville ». Le démon dit «Ils annoncent la route du salut », et vous dites : « Ils nous enseignent une manière de vivre que nous ne devons pas suivre ». Vous
voyez qu'ils n'écoutent même plus le démon et qu'ils ne songent qu'à une chose: l'amour de l'argent. « Ils les menèrent dans la place, devant ceux qui commandaient la ville, et le « peuple se jeta sur eux ». Observez que les apôtres ne répondent rien et ne se défendent pas: ce qui les rend encore plus admirables. Car il est écrit : « Quand je suis faible, c'est alors que je suis puissant: ma grâce te suffit, car ma force se montre tout entière dans la faiblesse ». (II Cor. XII, 10 et 9.) Ainsi leur douceur leur méritait une nouvelle admiration. Plus leur prison était étroite, plus le miracle fut éclatant. Sans doute les magistrats voulaient éviter une sédition. Pour contenter là foule furieuse, ils firent immédiatement frapper les apôtres; s'ils les firent mettre en prison et garder soigneusement, c'était pour les juger ensuite. « On leur serra les pieds « avec des ceps », qui remplaçaient les cordes. Que de larmes ne devons-nous pas verser sur ce qui se passe aujourd'hui ! Voilà ce qu'ils souffraient patiemment, tandis que nous vivons dans le luxe et au milieu des fêtes, et dans les théâtres. Aussi arrivons-nous à notre ruine et à notre perte, tout en cherchant partout le plaisir, lorsque nous craignons d'être insultés pour le Christ ou même de défendre sa cause. Rappelons-nous souvent, je vous en conjure , leurs souffrances et leur constance, leur calme et leur courage. Voilà ce qu'ils supportaient pour accomplir l'oeuvre de Dieu. Ils ne disaient pas : Pourquoi Dieu ne nous secourt-il pas quand nous annonçons sa parole ? Mais ces épreuves même leur étaient utiles, et, même quand ils n'étaient pas secourus, ils en sortaient plus fermes, plus forts et plus audacieux. « La tribulation donne la patience ». (Rom. V, 4.)
Ne recherchons donc pas une vie molle et, dissolue. Nous venons de voir que les apôtres recueillaient un double avantage, parce qu'ils se fortifiaient et que leur récompense en devenait plus grande; de même, une manière de vivre opposée a un double inconvénient, parce qu'elle amollit sans cesse et parce qu'elle ne promet aucune récompense, mais plutôt une punition. Rien de plus inutile que l'homme qui passe tout son temps dans le luxe et la dissolution. Celui qui n'a pas été éprouvé est réprouvé, non-seulement pour les luttes spirituelles, mais pour toutes les autres. La paresse n'est bonne à rien, et l'amour du plaisir ne
(176) réussit même pas à le procurer, car il n'en résulte que le dégoût. Il n'y a pas tant d'agréments dans la gourmandise et la volupté; tout cela passe et disparaît. Gardons-nous de les rechercher. Si nous examinons quel est le plus heureux, de l'homme qui travaille et se fatigue, ou de celui qui vit dans le luxe et l'oisiveté, nous trouverons que c'est encore le premier. Le second a un corps énervé et lymphatique, ses sens eux-mêmes, loin d'être sains et intacts, restent languissants et émoussés; dans un pareil état, on n'a même pas le plaisir de la santé. Lequel faut-il préférer pour un cheval? L'oisiveté ou l'exercice? Pour un navire? de pourrir au port, ou de voguer dans la mer ? Pour l'eau ? de rester stagnante ou de s'écouler? Pour le fer? le repos ou le mouvement? Ne voit-on pas que d'une façon il brille et ressemble à l'argent, tandis que de l'autre il est rongé par la rouille, hors d'usage et perd quelque chose de sa substance? Voilà ce qui arrive à une âme oisive, la rouille l'envahit et lui ôte son éclat ainsi que toutes ses autres qualités. Par quel procédé peut-on enlever cette rouille? En l'aiguisant au moyen des fatigues; ce sont elles qui rendent à l'âme sa puissance et son activité. Comment, dites-moi, si elle restait émoussée, inerte comme du plomb, pourrait-elle arracher les vices et blesser le démon? A qui peut plaire l'homme qui nourrit son obésité et se fait traîner comme un phoque?
3. Je ne vous parle pas de ceux dont c'est la conformation naturelle, mais de ceux qui se sont rendus tels que je le dis par leur gourmandise, tandis que la nature les avait destinés à être dispos. Le soleil s'est levé , il a répandu partout ses rayons éclatants, il a éveillé chaque homme pour l'envoyer à ses travaux; le laboureur a saisi son hoyau, le forgeron son marteau, tous les ouvriers manient les instruments de leur profession ; la femme a repris sa quenouille ou sa toile; mais le paresseux, bien avant dans la matinée, se lève comme un porc pour remplir son ventre, et ne songe qu'à bien dîner. Car, même parmi les animaux, les seuls qui ne se réveillent qu'après le jour et pour se repaître, sont ceux qui ne sont bons qu'à être mangés eux-mêmes; tandis due les bêtes de somme et celles qui rendent quelque service, ont aussi leur travail, même la nuit. Il sort de table quand le soleil éclaire déjà toute la place, et il se lève en se détirant comme un porc engraissé, après avoir passé la meilleure partie du jour dans l'ombre. Il reste longtemps assis, accablé sous le poids de l'ivresse; c'est là sa principale occupation. Puis il se fait parer et va promener sa honte, n'ayant plus rien de l'homme et ne montrant qu'une brute sous forme humaine, Ses yeux sont chassieux, sa bouche sent le vin, sa pauvre âme semble elle-même abattue par une indigestion, il traîne une masse de chair comme un.éléphant. Puis il. s'assied près d'autres personnes, mais sa conversation et ses actions sont telles, qu'il, vaudrait mieux pour lui dormir qu'être éveillé. Une mauvaise nouvelle le trouve plus faible qu'une jeune fille; une bonne, plus vain qu'un enfant; il bâille à chaque instant. Il a tout à craindre de toutes les attaques, sinon de la part des hommes, au moins de celle des passions; un pareil homme est facilement entraîné par la colère, la volupté, la jalousie, par tout enfin. Chacun le flatte, le caresse, amollit encore son âme; aussi son état devient-il pire de jour en jour. S'il se présente une difficulté d'affaires, il n'est plus que cendre et que poussière, et ses habits de soie ne lui servent à rien. Ce n'est pas sans raison que nous vous parlons ainsi, mais pour vous empêcher de vivre oisifs et inutiles. L'oisiveté et les plaisirs sont inutiles dans toutes professions et ne servent qu'à la vanité et à la mollesse. Comment un pareil homme ne serait-il point condamné par tout le monde, domestiques, amis et parents? Qui est-ce qui n'a pas le droit de dire : C'est un fardeau de la terre, c'est un être inutile au monde? Non-seulement il est inutile, mais il se fait tort à lui-même, il fait son malheur et celui des autres. On se demande ce qu'il y a de plus doux que le repos? Voilà à quoi aboutit ce que l'on cherche tant, l'inaction et l'oisiveté. Qu'y a-t-il de plus déplaisant qu'un homme qui n'a rien à faire, de plus gênant, de plus malheureux? Ne vaudrait-il pas mieux être chargé de chaînes, que de s'asseoir dans la place pour bâiller et regarder les passants ? L'âme est destinée par sa nature à une activité continuelle; elle ne souffre pas le repos. Dieu a fait tout être vivant pour agir; sa nature particulière détermine son genre d'action, mais sa nature générale lui interdit le repos. Ne prenons pas exemple sur les malades, mais consultons l'expérience. Rien de plus pénible que la nonchalance, que l'inaction; aussi Dieu nous (177) a imposé la nécessité du travail. Le repos prolongé nuit à tout ce qui existe et à notre corps lui-même. Si l'il est inactif, de même que la bouche, l'estomac ou toute -autre partie du corps, celui-ci est bientôt réduit à l'extrémité, mais cela est surtout vrai pour l'âme. Du reste, ce n'est pas seulement l'oisiveté qui est nuisible, mais aussi toute occupation mal choisie. Les dents souffrent si elles ne broyent rien, mais elles s'émoussent si elles cherchent à broyer ce qui est trop dur. De même l'âme s'affaiblit, soit qu'elle reste inactive, soit qu'elle se livre à des occupations qui ne lui conviennent pas. Nous devons donc fuir ces deux écueils : l'oisiveté et les actions plus nuisibles que l'oisiveté. Quelles sont-elles ? Celles qui inspirent l'avarice; la colère, la calomnie, les disputes, le meurtre, la jalousie et tous les autres vices. Voilà ce que nous ne devons pas faire, tandis que nous devons rechercher de toute notre force les actions inspirées par les vertus, afin d'obtenir les biens qui nous sont promis, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, ainsi qu'au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et à jamais, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
|