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PSAUMES CXI A CXVII
DISCOURS SUR LE PSAUME CXI.SERMON AU PEUPLE.LE TEMPLE SPIRITUEL.
Linscription du titre porte : Conversion dAggée et de Zacharie. Ces prophètes, bien postérieurs à lépoque des Psaumes, ont prédit la reconstruction du Temple après les soixante-dix années de captivité. Mais ce temple est lEglise, par qui lhomme est renouvelé et entre comme pierre vivante dans sa construction. Tel est le temple que prophétisaient Aggée et Zacharie, et dont le couronnement sera la sagesse qui commence par la crainte du Seigneur. Cest au Seigneur quil appartient de juger lhomme qui se fait un bonheur daccomplir sa loi, dont la postérité sera puissante sur la terre , puisquelle pourra, par de bonnes oeuvres, acquérir la vie éternelle. Loin de nous dagir pour un motif humain, et de perdre la gloire qui demeure de siècle en siècle. Dieu nous a tirés de la vie ténébreuse pour nous apprendre à mériter le ciel par le pardon et le bienfait. Lhomme doux, du Psaume, pardonne et prête; et il y a dans le pardon une gloire plus pure que dans la vengeance, dans le bienfait une richesse plus solide que celle de la terre. La gloire donc et les richesses sont pour le coeur juste. Régler nos paroles pour le jugement, cest aussi régler nos oeuvres qui nous défendront alors ; de là cette bénédiction pour la race des justes, tandis que leurs ennemis nont voulu que les biens périssables, et seront loin du Verbe de Dieu.
DISCOURS SUR LE PSAUME CXII.SERMON AU PEUPLE.LHUMILITÉ.
Cest lenfance que le Prophète invite à louer le Seigneur, ou plutôt cest nous qui sommes invilés à redevenir enfants, alors que, notre âme étant sans orgueil, notre louange soit plus pure. Les enfants nont point cet orgueil qui cherche sa propre gloire et non celle de Dieu. Louons-le dès cette vie quand on nous le prêche, et toujours, parce quil est toujours et que son nom est grand partout. Cest lui qui domine les cieux, qui regarde ce quil y a dhumble dans le ciel , cest-à-dire les âmes humbles qui lui forment un trône sublime, et quil a grandies , et les humbles de la terre ou ceux qui, vivant ici-bas, conversent dans le ciel. Ou bien encore les cieux seraient les saints qui siégeront sur des trônes pour juger avec le Christ, et la terre désignerait ces élus qui seront à droite ; car les uns et les autres ont compris quils doivent tout à la grâce, et telle est lhumilité. Leur grandeur et leur justice leur viennent de ce quils ont reconnu que Dieu les a tirés de la poussière et du fumier des convoitises charnelles. Mais ils sont nombreux aussi ces enfants de lépouse jadis stérile, et qui se sont fait des amis avec la monnaie de liniquité. Ainsi se réalise la promesse que les enfants dAbraham seront nombreux comme les étoiles du ciel, dans ceux qui jugeront sur les trônes, et comme le sable de la mer, dans ceux qui seront à droite.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME CXIII.PREMIÈRE PARTIE DU PSAUME.LE BAPTÊME DANS LA MER ROUGE.
Le but du Psaume est moins de raconter le passé que dannoncer lavenir. Les faits étaient prophétiques, le Psaume lest aussi. Voilà pourquoi sa narration diffère quelque peu de lhistoire qui ne dit rien de ces tressaillements des montagnes et des collines. Par la foi nous sommes enfants dAbraham, père de toutes les nations qui seront bénies dans le Christ. Or, lEgypte doù sortit Israël est la maison de laffliction, la figure du monde oppresseur dont il faut nous séparer, et toutefois avec le secours de Dieu. Le prophète Michée nous montre aussi quil sagit de nous, en nous parlant de péchés à submerger, et ces péchés sont les ennemis qui nous poursuivent quand nous abjurons le monde, La mer qui senfuit quand nous nous consacrons à Dieu, ce sont les obstacles qui saplanissent. Ce Jourdain qui retourne en arrière figure lhomme qui tournait le dos à Dieu, et qui retourne par la conversion à son créateur. Les montagnes et les collines qui bondissent sont les Apôtres et les prédicateurs qui sapplaudissent de nous avoir engendrés à Jésus-Christ ; parce qualors la terre sest ébranlée , en présence du Seigneur, qui nous a ouvert, dans la pierre ou dans le Christ, les sources de la grâce.
DISCOURS SUR LE PSAUME CXIV.SERMON AU PEUPLE.LA DÉLIVRANCE.
Lespérance que le Seigneur nous exaucera attise notre amour pour lui; et cette espérance est fondée sur la foi, car tout ce quil fait pour nous allume le flambeau de notre croyance en sa bonté. Les jours dans lesquels nous invoquons le Seigneur, sont les jours du vieil homme, et de léloignement du Seigneur. Mais ayant rencontré cette affliction qui vient de la considération de nos misères spirituelles, et qui est un gage de salut, jai invoqué le Seigneur qui est miséricordieux, puisquil nous appelle au salut, et quil ne nous châtie que pour nous pardonner si nous nous redressons. Reposons-nous dans celui qui nous a délivrés de cette mort de limpie qui est un labeur sans fin, pour nous donner un repos accompagné de vigilance. Le Seigneur nous a donc délivrés de la mort des impies ou de la mort éternelle quand il nous a délivrés du péché; cest au péché que notre corps doit mourir pour que nous plaisions au Seigneur.
DISCOURS SUR LE PSAUME CXV.SERMON AU PEUPLE.CHANT DES MARTYRS.
Prêcher le Christ, cest conformer ses moeurs à la foi, autrement on aurait la vérité à la bouche, le mensonge dans le coeur; cest encourir la réprobation. Dautres croient sans prêcher, retiennent le talent sans le faire fructifier, et sont aussi réprouvés. Le fidèle serviteur croit et prêche; sa parole lui vaut de nombreuses persécutions sans que la vérité en souffre aucune atteinte. Dans son extase il a compris quil ne pouvait compter sur lui-même, parce que lhomme est menteur et que Dieu seul peut donner la vérité. Mais que rendra-t-il au Seigneur en échange de cette vérité? Ce qui vient de lui, le calice du salut, ou la force de souffrir. De lui-même il nest que lesclave, mais en servant de bonne volonté, il devient le fils de la Jérusalem libre, ou de lEglise. Alors il se glorifie en Dieu qui a brisé ses tiens ; il soffre lui-même au milieu de cette Jérusalem ou de lEglise répandue par toute la terre, comme le prouve le psaume suivant: Peuples, célébrez tous les louanges du Seigneur, qui demeure ferme dans ses promesses comme dans ses menaces.
DISCOURS SUR LE PSAUME CXVI.SUITE DU SERMON PRÉCÉDENT.
DISCOURS SUR LE PSAUME CXVII.SERMON AU PEUPLE.CONSTANCE DE LÉGLISE.
Cette confession dont le Prophète nous parle est une confession de louanges, dans le sens que lui a donné le Sauveur lui-même. Confessons donc le Seigneur parce quil est bon, cest-à-dire que la bonté est son premier attribut, et parce que sa miséricorde est éternelle. Que les grands et les petits, la maison dAaron, la maison dIsraël, que tous ceux qui craignent le Seigneur publient la bonté du Seigneur. Avec son secours nous navons à craindre ni les hommes ni le démon; notre confiance sera en Dieu seul. Les nations ont environné lEglise, et les Juifs assailli le Christ, et lun et lautre ont été délivrés. Comme les abeilles environnent la ruche pour y déposer le miel, ils ont mis dans le Sauveur la douceur du miel, ils se sont enflammés comme des épines, à sa passion, et en persécutant les martyrs que soutenait le Seigneur, et dont la confiance na pas été ébranlée. Cette Eglise quils voulaient perdre raconte les louanges du Seigneur, qui nous a guéris, qui est lui-même la santé, la pierre angulaire de lédifice, et le jour où il est devenu cette pierre est vraiment son jour. Bénissons alors celui qui nous a éclairés, établissons une fête éternelle et un éternel alleluia.
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