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DISCOURS SUR LE PSAUME LXXI (1). LE VRAI SALOMON OU LE CHRIST. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXII. SERMON AU PEUPLE (1). VANITÉ DES BIENS TERRESTRES. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIII. SERMON AU PEUPLE.LA FOI PASSE DES JUIFS AUX GENTILS. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIV. SERMON AU PEUPLE. LHUMILITÉ DE LA CONFESSION. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXV. SERMON AU PEUPLE.LA JUDÉE OU LÉGLISE DE DIEU. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVI. SERMON AU PEUPLE, LINTÉRIEUR DU CHRÉTIEN. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVII.LES FIGURES DE LANCIENNE LOI. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVIII.LES PERSÉCUTIONS DE JÉRUSALEM. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIX.SERMON AU PEUPLE.LA VIGNE DU SEIGNEUR. DISCOURS SUR LE PSAUME LXXX.SERMON AU PEUPLE DE CARTHAGE. LES PRESSOIRS DANS LÉGLISE.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXI (1).LE VRAI SALOMON OU LE CHRIST.
Cest le Christ qui nous donne la véritable paix avec Dieu. Il a reçu le pouvoir de juger et de sauver ceux qui sont humbles, pauvres selon lesprit divin, qui ne prétendent point tenir la justice deux-mêmes. Cest de Dieu que vient le jugement ou la droiture, la justice. Cest aux montagnes ou aux hommes de recevoir et de maintenir la paix, aux collines dobéir aux montagnes, mais sans les préférer alu Christ, comme font les schismatiques. Les premières nous réconcilient avec Dieu, lobéissance des collines arrive au perfectionnement. Le démon ou calomniateur sera humilié quand Jésus nous donnera la grâce, mourra et ressuscitera, régnera avec le soleil ou sassiéra à la droite de Dieu, tandis que la lune ou lEglise quil a devancée dans le ciel, réparera par les générations successives les pertes de la mort. Il descend par la grâce comme la pluie sur la toison. La lune ou lEglise sera élevée. Conversion des Ethiopiens ou Gentils, schismes. Le Christ nous arrache au puissant ou au démon, nous pardonne, nous rachète de lusure ou du châtiment, nous fait grandir à ses yeux, vit éternellement, recueille lor de lArabie on la sagesse des convertis, affermit les montagnes ou accomplit les promesses des saintes Ecritures, sélève au-dessus du monde par le fruit de la chaulé, qui est le froment et qui domine le u onde. Que son nom soit béni, puisque de lui nous vient la bénédiction.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXII.SERMON AU PEUPLE (1).VANITÉ DES BIENS TERRESTRES.
Dans lAncien Testament était caché le Nouveau, comme le fruit dans sa racine. De cette racine Dieu a retranché des branches pour y greffer les Gentils qui doivent craindre et persévérer dans le bien. Les promesses temporelles, figures des promesses spirituelles, nétaient que pour un temps, non plus que les hymnes de David, ou ce culte de la synagogue, mère des Apôtres ou des chefs du bercail. Ce peuple tiré de la servitude, puis errant dans le désert, et introduit dans la terre promise, était la figure du peuple chrétien, délivré par le baptême. Toutefois la terre promise qui finit pour les Juifs, les force à chercher une terre sans fin. La synagogue servait Dieu pour les biens du temps et se scandalisait de voir ces biens entre les mains des impies Elle ne bénit plus le Seigneur, elle laccuse, puis arrive à comprendre quil faut chercher Dieu lui-même. Le Prophète a failli ségarer en voyant la prospérité des impies, qui pèchent dans labondance et non par nécessité, qui haïssent tout avertissement, qui se glorifient du mal sans penser à leur fin. Mais la mort changea les rôles pour Lazare et pour le mauvais riche. Le vrai fidèle se demande si Dieu na pas soin des choses dici-bas ; il se rassure par lautorité des livres saints, qui prêchent la providence et la justice ; il méprise des biens que Dieu donne h ses ennemis. il sunit à Dieu pour voir, à la lueur du jugement, que lélévation des impies nest quune vaine fumée, leur félicité, celle dun songe quil ny a quà nous laisser mener par la main à la possession de Dieu, seul et souverain bien.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIII.SERMON AU PEUPLE.LA FOI PASSE DES JUIFS AUX GENTILS.
Cest la synagogue ou le peuple Juif qui parle dans ce psaume, lequel parait faire suite au précédent, car il sagit de la disparition des figures de lAncien Testament, de la destruction de la ville et du temple, qui étaient des monuments de la promesse de Dieu. Aujourdhui que lhomme céleste a paru, lhomme terrestre a dû disparaître. Dieu fit dabord des promesses temporelles à lhomme encore enfant ; puis des promesses spirituelles à lhomme devenu adulte. Les premières ont dû disparaître avec lAncien Testament, pour feire place aux promesses du ciel. Pour sêtre attachés aux premières, tes Juifs ont perdu et les biens temporels et les biens célestes. Néanmoins la synagogue est lhéritage de Dieu, héritage délivré par Moïse dont la houlette figurait le Christ, et recruté parmi les Juifs et parmi les Gentils. En réprimant ces derniers, Dieu leur a fait connaître le Christ. Dès lors les figures devaient disparaître. Rome alors exécuta contre Jérusalem la volonté de Dieu sans la connaître, puis crut au Messie, que la synagogue attend toujours. Toutefois les Juifs sortis du sein de Dieu, et lépreux comme la main de Moïse, y rentreront après la conversion des Gentils, ils seront guéris par le serpent dairain. Le Seigneur a donc affermi la mer ou converti les Gentils, et détruit la puissance du démon, quil a donné en pâture à ses adorateurs, comme Moïse fit boire à Israël la tête du veau dor, réduite en poussière et jetée dans leau. Ces peuples sont incorporés au Christ, comme les serpents des magiciens de Pharaon furent absorbés par celui de Moïse. Cest Dieu qui fait jaillir, et leau de la vie éternelle, et celle qui passe avec la rapidité du torrent, cest-à-dire la doctrine pure, qui fait taire le démon et lorgueilleux, qui a fait le jour on la doctrine des parfaits, et la nuit on celle des moins parfaits, lhomme spirituel et lhomme charnel. Toutefois le Prophète implore le pardon de son peuple coupable, qui na point adoré les faux dieux, qui a fait pénitence à la parole de Pierre, qui comprendra enfin le salut. Humilité du chrétien. Nécessité de la foi aux promesses de Dieu.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIV.SERMON AU PEUPLE.LHUMILITÉ DE LA CONFESSION.
Le but auquel nous devons tendre, cest la fin, ou Jésus-Christ qui doit nous juger, et accomplir ainsi ses promesses. Mais pour arriver à Dieu, il faut nous humilier, car Dieu ne sapproche du pécheur que quand celui-ci fait laveu de ses fautes ; et laveu est une humiliation volontaire, il purifie le temple où doit venir le Seigneur. Le Prophète redouble ici ses expressions, afin de confirmer sa pensée. Il a donc fait laveu de ses fautes, et seulement après cet aveu il invoque le Seigneur. Cest lEglise qui parle ici dans son chef et dans ses membres, quand il sagit de la prédication; dans son chef seulement quand il sagit de juger les justices. Le Christ les jugera quand le temps sera venu. Le temps sera pour celui qui gouverne le temps, parce quil viendra dans son humanité. La terre sest effondrée sous les péchés des hommes, le Christ en a raffermi les colonnes ou les Apôtres que la résurrection confirma dans la foi, et qui prêchèrent lEvangile. Cest par eux que le Christ nous avertit de pratiquer la justice, dit aux coupables de ne point senorgueillir, mais de shumilier par laveu. Gardons-nous de blasphémer le Seigneur par nos murmures, de prendre sa patience pour limpunité. Ne murmurons pas même intérieurement, car Dieu pénètre les pensées les plus intimes de notre coeur. Nous lui échappons en nous réfugiant en lui par la confession. Il abaisse lorgueilleux ou le Pharisien, il élève lhumble ou le Publicain qui avoue ses fautes. Dans sa coupe est le vin pur du décalogue, les Gentils le boivent et sont raffermis ; et le vin trouble les enveloppes figuratives, que boivent les Juifs, et ils saffaissent. Il brisera les impies dont nous devons mépriser les honneurs, élèvera les justes dont lhumilité doit nous plaire.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXV.SERMON AU PEUPLE.LA JUDÉE OU LÉGLISE DE DIEU.
Dieu est connu en Judée ou chez les hommes qui sont entrés dans la famille dAbraham, par la foi. Parmi les douze fils de Jacob, Juda donna des rois à la nation, et Lévi des prêtres. Ceux-ci neurent point de partage dans la terre de Chanaan, et alors Joseph forma deux tribus. Comme lavait prédit Jacob, le Christ est venu de Juda; cest le vrai roi que les Juifs nont vu que pour le crucifier, que les Gentils ont adoré sans lavoir vu. La Judée est dès lors dans lEglise. Judée en effet signifie confession, et lhomme qui fait laveu de ses fautes est en accord avec Dieu. Jusque-là nous sommes en guerre, et il nous faudra combattre avec les armes de Dieu, jusquà la pacification définitive de la résurrection, qui détruira nos convoitises ; et alors nous verrons Dieu en Sion où il renverse les puissances ennemies. Dieu répand sa lumière par les montagnes, ou par les prédicateurs de la vérité . Mais cette vérité ne leur appartient pas ; dès lors il ne faut suivre ni Donat, ni Maximien, ni même Paul ou Céphas, mais le Christ, et lhomme nest rien quen sattachant à lui. Nous séparer de lEglise, cest nous séparer de Dieu. A la prédication de lEvangile les orgueilleux se sont endormis pour se réveiller les mains vides, ils nont pas compris, comme Zachée, lavantage quils pouvaient tirer de leurs richesses pour la vie éternelle. Les cavaliers ou les orgueilleux se sont endormis, comme Pharaon, par un effet de la colère de Dieu, et ne séveilleront que pour regretter vainement leur vie. Mais lhomme qui voudra son salut, se confessera comme Paul, le persécuteur; ce sera là sa première pensée, et sa seconde, ou les restes de sa pensée, sera de regretter son péché, de bénir Dieu qui noue tes pardonne. Dans cette ferveur, nous faisons des voeux, mais alors il fait les accomplir. Les voeux sont une perfection, maie ne regardons point en amère comme la ferme de Loth. La vérité est le partage de tous, ce nest pas à nous que nous devons de la connaître, mais à Dieu. Soyons humbles devant lui.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVI.SERMON AU PEUPLE.LINTÉRIEUR DU CHRÉTIEN.
Idithun, ou celui qui devance, bondit jusquà ce quil arrive à la fin de la loi qui est le Christ, et en dehors de qui tout est affliction. Il demande à Dieu, non les biens de cette vie, ce serait reculer, mais Dieu lui-même, quil appelle en lui au jour de la tribulation. Cette tribulation, cest la vie qui est une épreuve. Lhomme qui devance cherche Dieu par de bonnes oeuvres, il le cherche la nuit ou dans cette vie, qui est ténèbres, puisque nous avons besoin de la lumière des Ecritures, mais qui est lumière en comparaison de la vie des infidèles. Cest en cette vie quil faut chercher Dieu par des oeuvres incessantes, et le chercher en sa présence pour éviter la déception. Le Prophète est dans la tristesse, à la vue des pécheurs qui abandonnent la loi de Dieu ; pour se consoler des scandales, il se souvient de Dieu et cherche en lui le repos. Partout il rencontre des pièges, et il sabrite dans le silence pour méditer les années éternelles, non point ces années dans lesquelles nous navons que le moment où, nous parlons, encore nous échappe-t-il avec chaque syllabe. Dans le silence de son âme il comprend que Dieu ne nous repoussera point éternellement, car sil y a en nous quelque pitié, elle vient de lui. En sélevant au-dessus de lui-même, il arrive aux délices pures, et se complaît dans les oeuvres de Dieu, dans Dieu lui-même, qui est la sainteté, la grandeur, qui opère seul des merveilles, et fait connaître son Christ aux Juifs et aux Gentils. Alois les peuples ont confessé le Seigneur, à ta voix des nuées ou des Apôtres, dont la prédication a transpercé les coeurs, et qui ont converti le monde entier à cette lumière du Christ, dont les Juifs ont méconnu les traces.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVII.LES FIGURES DE LANCIENNE LOI.
Le Prophète nous avertit de chercher un sens caché dans ces figures que tous les enfants de la synagogue nont pas comprises. Le Prophète, sadressant au peuple, parle au pluriel, parce que tous doivent écouter la loi, et avec humilité. Ce peuple ou la génération venir, cest lEglise formée des Juifs et des Gentils. Evitons les châtiments consignés par te Prophète, châtiments figuratifs bien au-dessous de la réalité, Il dit les énigmes dès le commencement, cest-à-dire depuis la délivrance dEgypte. Dieu commence à parler lui-même, puis il se sert dun homme pour parler en son nom. Pour cet homme, le commencement cest lAncien Testament que domine la crainte ; la fin, cest le Nouveau avec la grâce et la charité. Dans lun tout est promesse figurative, dans lautre tout saccomplit. La loi est un témoignage parce quelle a mis en évidence le péché; les Juifs lont reflue pour la faire connaître aux chrétiens sans lavoir eux-mêmes comprise, parce quils navaient pas le coeur en haut, ni la foi en Dieu : ils ne sattachaient point à Dieu pour faire le bien par sa grâce. Ils comptaient sur leurs oeuvres, et ont tourné le dos an jour du combat; eux, les privilégiés de Dieu, les premiers nont point gardé son alliance, et dais les oeuvres extérieures leur coeur, qui nétait pas en Dieu, nétait pas daccord avec les mains. Ils ont oublié les merveilles opérées en présence de Moïse, dAaron, des anciens qui étaient en Israël, comme saint Paul pour les premiers fidèles. LEgypte est pour nous le monde, Tanis lhumilité. Dieu, qui retint les eaux, peut arrêter nos convoitises coupables, éclairer notre marche, nous abreuver de lEsprit-Saint. Ils eurent soif, Ou mieux, leur coeur navait aucune sève, ils demandaient de la nourriture sans croire pie Dieu pût leur en donner. Dieu leur en donna dabord, puis les châtia. La foi leur est donné le Verbe qui eût ouvert les nuées ou tu bouche des prédicateurs pour en faire tomber la parole de lEvangile, ce mène pain qui nous vient par saint Paul. Notre indocilité provoque la colère du Seigneur qui népargne -pas même ses élus. Les Juifs recherchaient Dieu par crainte de la mort, et non pour lui-même; ils attendaient de sa bonté Limpunité de leurs crimes. Dieu pardonne sans doute, mais en cette vie, comme il fit tant de fois pour ce peuple qui aurait dû profiter des plaies dEgypte. Dieu se servit des mauvais anges pour exercer sa justice, comme il se sert quelquefois des bons. Quant aux incrédules, ils, sont la propriété des démons. Lendurcissement des Egyptiens est leffet de labandon de Dieu, abandon qui les portait à haïr son peuple. Telle est la domination des mauvais anges, dont nous délivre la grâce de Dieu seulement, qui nous arrache à la puissance des ténèbres pour nous transporter au ciel, comme ce peuple arriva à la terre promise. Nous sommes alors les brebis du Seigneur, qui chasse devant nous les erreurs, nous met à la place des auges rebelles. Irrité de nouveau, Dieu rejeta le tabernacle de Silo, permit que larche fût prise, puis frappa les Philistins comme il frappe toute âme lâche. Il rejette en grande partie le peuple juif, choisit Juda doù naquit le Christ; de là le peuple chrétien fondé pour les siècles, enfanté par les églises juives, issu des Gentils, que Dieu fait paître dans la foi et dans linnocence.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVIII.LES PERSÉCUTIONS DE JÉRUSALEM.
Sous la forme du passé, le Prophète ne plaint à Dieu de ce que le Seigneur lui découvre pour lavenir, et an nom de ceux qui vivront alors, sil est question de la ruine de Jérusalem sous Titus, car alors lhéritage du Seigneur serait un peuple qui aurait rejeté le Christ, quoique les premiers fidèles en soient issus, ainsi que les premières Eglises qui appartiennent à cet héritage par leur foi, mais non le reste du peuple. La Jérusalem du Prophète serait lEglise formée de la gentilité et de la circoncision; le temple détruit se dirait des fidèles égorgés, pierres vivantes de lEglise : Jérusalem est une hutte abandonnée, puisque les martyrs ou les fruits que lon y gardait sont retournés au ciel. Le sang coula dans le monde entier, et la terreur empêchait que lon donnât la sépulture. Le Prophète appelle colère la vengeance que Dieu tire de linjustice, et son zèle le soin de notre âme; mais Dieu est toujours calme. Cette colère se répandra sur les ennemis de Dieu La maison de Jacob, cest lEglise dont plusieurs membres effrayés retourneront au paganisme. Mais comme les persécuteurs nont de pouvoir que selon la permission de Dieu, le Prophète implore son secours et sa délivrance, afin que les nations voient la puissance du Seigneur et se convertissent. Sil appelle la vengeance divine, cest par amour de cette justice, ou qui corrige limpie, ou qui détourne de limpiété, ou qui du moins fait éclater léquité du juge ; il ne déteste que le vice. Les chaînes dans lesquelles il veut que Dieu lentende, sont les infirmités qui font gémir les bons, on les liens de la sagesse. Le sang des martyrs a fait vivre lEglise an lieu de la détruire ; elle voit la réprobation des persécuteurs, et chante les louanges de Dieu, jusquà la fin des siècles.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIX.SERMON AU PEUPLE.LA VIGNE DU SEIGNEUR.
Ce psaume est pour ceux de la synagogue qui doivent se convertir au Christ. Joseph, dont il est ici question, fut déshonoré chez les siens, mis en honneur chez les étrangers; il est limage du Christ, et cest de son bercail que nous devons faire partie. Le Dieu qui sassied sur les Chérubins viendra sasseoir en nous, si nous avons la charité. Quil se montre en face du peuple Juif qui a boité comme autrefois Jacob, dune part méconnaissant le Christ à la croix, dautre part lui donnant les Apôtres, puis après sa résurrection et son ascension les Eglises primitives. Dieu na donc point rejeté la prière de son serviteur. Les nations ont insulté ces serviteurs dans la personne des martyrs, puis les insulteurs se sont ou convertis ou cachés. Ainsi la vigne du Seigneur est sortie de la servitude, pour être plantés chez les nations vaincues Cette vigne qui fut dabord le peuple juif, est aujourdhui lEglise qui domine toutes les grandeurs. La première vigne ayant mis à mort et rejeté lhéritier, celui-ci en a brisé la clôture pour y faire entrer les nations qui ont détruit le royaume des Juifs. Toutefois cette Vigne est de la race dAbraham, affermissez-la dans lhomme de votre droite, qui détruira en nous le péché de la crainte et le péché de la convoitise, nous fera tourner cette créature et cet amour du côté de Dieu, afin que nous méprisions toute créature pour nous attacher au Créateur.
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXX.SERMON AU PEUPLE DE CARTHAGE.LES PRESSOIRS DANS LÉGLISE.
On foule un pressoir et il en sort dune part une huile que lon conserve, dautre part un mare que lon rejette. En cette vie lolive pend à larbre qui porte ainsi le marc et lhuile, la séparation aura lieu au jugement, linjustice est le marc, la charité lhuile, et il y a aujourdhui injustice et charité. Le psaume est au cinquième jour de la semaine, au jour où Dieu tira des eaux les créatures, comme il tire les chrétiens des eaux du baptême, alors laffliction et le baptême préparent le discernement dès ici-bas. Recevez donc les biens den haut et donnez ceux den bas, à la prédication joignez loeuvre temporelle; prêchez fortement à chaque nouvelle lune ou nouvelle vie. Tel est le précepte pour Jacob et pour Joseph. Or, Joseph, qui signifie accroissement, saccrut en effet après le passage de la mer Rouge, fleuve du baptême, et par le baptême le Christ prit son accroissement chez les Gentils, en leur parlant une langue inconnue pour eux. Israël fut délivré dune dure servitude, comme les Gentils du péché. Toutefois nous sommes éprouvés aux eaux de la contradiction, et ces eaux sont les peuples qui barrèrent le passage à Samson ou au Christ, et dont la fureur fut brisée, voilà pour lhuile Voyons le marc. Il y a des dieux récents chez les païens, chez les hérétiques ariens et manichéens qui, divisés en apparence sont daccord à défigurer Dieu. Ce sont des renards se ménageant toujours une issue. Jésus tendit aux Pharisiens leurs pères un piège sur chacune des issues. Oui peut prendre au même piège les Manichéens, et attacher ces renards par la queue, ou par une doctrine postérieure, et y mettre le feu pour les incendier. Alors il ny aura plus dautre Dieu que celui qui est Israël ingrat a été livré aux désirs du coeur, de là tout ce qui est honteux, la servitude, la foi mentie, et le châtiment éternel. En vain on se rassure parce que lon appartient au Christ ; les crimes nentreront point dans le ciel. Le Christ fera donc le discernement, Ceux qui auront pris le Christ pour base, et bâti avec le crime seront exclus ; ceux qui bâtissent avec lor, largent, sont les élus ; ceux qui bâtissent avec le bois, la paille, ou avec des affections terrestres mais en demeurant attachés au Christ, seront sauvés. Avec le froment et le miel de la sagesse, les ennemis du Seigneur sont demeurés en arrière.
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