PSAUMES LXXI-LXXX
Précédente Accueil Remonter Suivante


rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

Accueil
Remonter
PSAUMES I - X
PSAUMES XI - XX
PSAUMES XXI - XXX
PSAUMES XXXI - XL
PSAUMES XLI - L
PSAUMES LI - LX
PSAUMES LXI-LXX
PSAUMES LXXI-LXXX
PSAUMES LXXXI-XC
PSAUMES XCI-C
PSAUMES CI-CX
PSAUMES CXI-CXVII
PSAUME CXVIII
PSAUMES CXIX - CXXX
PSAUMES CXXXI-CXL
PSAUMES CXLI-CL

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXI (1). LE VRAI SALOMON OU LE CHRIST.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXII. SERMON AU PEUPLE (1). VANITÉ DES BIENS TERRESTRES.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIII. SERMON AU PEUPLE.LA FOI PASSE DES JUIFS AUX GENTILS.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIV. SERMON AU PEUPLE. L’HUMILITÉ DE LA CONFESSION.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXV. SERMON AU PEUPLE.LA JUDÉE OU L’ÉGLISE DE DIEU.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVI. SERMON AU PEUPLE, L’INTÉRIEUR DU CHRÉTIEN.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVII.LES FIGURES DE L’ANCIENNE LOI.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVIII.LES PERSÉCUTIONS DE JÉRUSALEM.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIX.SERMON AU PEUPLE.LA VIGNE DU SEIGNEUR.

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXX.SERMON AU PEUPLE DE CARTHAGE. LES PRESSOIRS DANS L’ÉGLISE.

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXI (1).

LE VRAI SALOMON OU LE CHRIST.

 

C‘est le Christ qui nous donne la véritable paix avec Dieu. Il a reçu le pouvoir de juger et de sauver ceux qui sont humbles, pauvres selon l’esprit divin, qui ne prétendent point tenir la justice d’eux-mêmes. C’est de Dieu que vient le jugement ou la droiture, la justice. C’est aux montagnes ou aux hommes de recevoir et de maintenir la paix, aux collines d’obéir aux montagnes, mais sans les préférer alu Christ, comme font les schismatiques. Les premières nous réconcilient avec Dieu, l’obéissance des collines arrive au perfectionnement. Le démon ou calomniateur sera humilié quand Jésus nous donnera la grâce, mourra et ressuscitera, régnera avec le soleil ou s’assiéra à la droite de Dieu, tandis que la lune ou l’Eglise qu’il a devancée dans le ciel, réparera par les générations successives les pertes de la mort. Il descend par la grâce comme la pluie sur la toison. La lune ou l’Eglise sera élevée. Conversion des Ethiopiens ou Gentils, schismes. Le Christ nous arrache au puissant ou au démon, nous pardonne, nous rachète de l’usure ou du châtiment, nous fait grandir à ses yeux, vit éternellement, recueille l’or de l’Arabie on la sagesse des convertis, affermit les montagnes ou accomplit les promesses des saintes Ecritures, s’élève au-dessus du monde par le fruit de la chaulé, qui est le froment et qui domine le u onde. Que son nom soit béni, puisque de lui nous vient la bénédiction.

 

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXII.

SERMON AU PEUPLE (1).

VANITÉ DES BIENS TERRESTRES.

 

Dans l’Ancien Testament était caché le Nouveau, comme le fruit dans sa racine. De cette racine Dieu a retranché des branches pour y greffer les Gentils qui doivent craindre et persévérer dans le bien. Les promesses temporelles, figures des promesses spirituelles, n’étaient que pour un temps, non plus que les hymnes de David, ou ce culte de la synagogue, mère des Apôtres ou des chefs du bercail. Ce peuple tiré de la servitude, puis errant dans le désert, et introduit dans la terre promise, était la figure du peuple chrétien, délivré par le baptême. Toutefois la terre promise qui finit pour les Juifs, les force à chercher une terre sans fin. La synagogue servait Dieu pour les biens du temps et se scandalisait de voir ces biens entre les mains des impies Elle ne bénit plus le Seigneur, elle l’accuse, puis arrive à comprendre qu’il faut chercher Dieu lui-même. — Le Prophète a failli s’égarer en voyant la prospérité des impies, qui pèchent dans l’abondance et non par nécessité, qui haïssent tout avertissement, qui se glorifient du mal sans penser à leur fin. Mais la mort changea les rôles pour Lazare et pour le mauvais riche. Le vrai fidèle se demande si Dieu n’a pas soin des choses d’ici-bas ; il se rassure par l’autorité des livres saints, qui prêchent la providence et la justice ; il méprise des biens que Dieu donne h ses ennemis. il s’unit à Dieu pour voir, à la lueur du jugement, que l’élévation des impies n’est qu’une vaine fumée, leur félicité, celle d’un songe  qu’il n’y a qu’à nous laisser mener par la main à la possession de Dieu, seul et souverain bien.

Haut de la page

 

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIII.

SERMON AU PEUPLE.

LA FOI PASSE DES JUIFS AUX GENTILS.

 

C‘est la synagogue ou le peuple Juif qui parle dans ce psaume, lequel parait faire suite au précédent, car il s’agit de la disparition des figures de l’Ancien Testament, de la destruction de la ville et du temple, qui étaient des monuments de la promesse de Dieu. Aujourd’hui que l’homme céleste a paru, l’homme terrestre a dû disparaître. Dieu fit d’abord des promesses temporelles à l’homme encore enfant ; puis des promesses spirituelles à l’homme devenu adulte. Les premières ont dû disparaître avec l’Ancien Testament, pour feire place aux promesses du ciel. Pour s’être attachés aux premières, tes Juifs ont perdu et les biens temporels et les biens célestes. — Néanmoins la synagogue est l’héritage de Dieu, héritage délivré par Moïse dont la houlette figurait le Christ, et recruté parmi les Juifs et parmi les Gentils. En réprimant ces derniers, Dieu leur a fait connaître le Christ. Dès lors les figures devaient disparaître. Rome alors exécuta contre Jérusalem la volonté de Dieu sans la connaître, puis crut au Messie, que la synagogue attend toujours. Toutefois les Juifs sortis du sein de Dieu, et lépreux comme la main de Moïse, y rentreront après la conversion des Gentils, ils seront guéris par le serpent d’airain. Le Seigneur a donc affermi la mer ou converti les Gentils, et détruit la puissance du démon, qu’il a donné en pâture à ses adorateurs, comme Moïse fit boire à Israël la tête du veau d’or, réduite en poussière et jetée dans l’eau. Ces peuples sont incorporés au Christ, comme les serpents des magiciens de Pharaon furent absorbés par celui de Moïse. — C’est Dieu qui fait jaillir, et l’eau de la vie éternelle, et celle qui passe avec la rapidité du torrent, c’est-à-dire la doctrine pure, qui fait taire le démon et l’orgueilleux, qui a fait le jour on la doctrine des parfaits, et la nuit on celle des moins parfaits, l’homme spirituel et l’homme charnel. Toutefois le Prophète implore le pardon de son peuple coupable, qui n’a point adoré les faux dieux, qui a fait pénitence à la parole de Pierre, qui comprendra enfin le salut. Humilité du chrétien. — Nécessité de la foi aux promesses de Dieu.

Haut de la page

 

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIV.

SERMON AU PEUPLE.

HUMILITÉ DE LA CONFESSION.

 

Le but auquel nous devons tendre, c’est la fin, ou Jésus-Christ qui doit nous juger, et accomplir ainsi ses promesses. Mais pour arriver à Dieu, il faut nous humilier, car Dieu ne s’approche du pécheur que quand celui-ci fait l’aveu de ses fautes ; et l’aveu est une humiliation volontaire, il purifie le temple où doit venir le Seigneur. Le Prophète redouble ici ses expressions, afin de confirmer sa pensée. Il a donc fait l’aveu de ses fautes, et seulement après cet aveu il invoque le Seigneur. C’est l’Eglise qui parle ici dans son chef et dans ses membres, quand il s’agit de la prédication; dans son chef seulement quand il s’agit de juger les justices. Le Christ les jugera quand le temps sera venu. Le temps sera pour celui qui gouverne le temps, parce qu’il viendra dans son humanité. La terre s’est effondrée sous les péchés des hommes, le Christ en a raffermi les colonnes ou les Apôtres que la résurrection confirma dans la foi, et qui prêchèrent l’Evangile. C’est par eux que le Christ nous avertit de pratiquer la justice, dit aux coupables de ne point s’enorgueillir, mais de s’humilier par l’aveu. Gardons-nous de blasphémer le Seigneur par nos murmures, de prendre sa patience pour l’impunité. Ne murmurons pas même intérieurement, car Dieu pénètre les pensées les plus intimes de notre coeur. Nous lui échappons en nous réfugiant en lui par la confession. Il abaisse l’orgueilleux ou le Pharisien, il élève l’humble ou le Publicain qui avoue ses fautes. Dans sa coupe est le vin pur du décalogue, les Gentils le boivent et sont raffermis ; et le vin trouble les enveloppes figuratives, que boivent les Juifs, et ils s’affaissent. Il brisera les impies dont nous devons mépriser les honneurs, élèvera les justes dont l’humilité doit nous plaire.

Haut de la page

 

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXV.

SERMON AU PEUPLE.

LA JUDÉE OU L’ÉGLISE DE DIEU.

 

Dieu est connu en Judée ou chez les hommes qui sont entrés dans la famille d’Abraham, par la foi. Parmi les douze fils de Jacob, Juda donna des rois à la nation, et Lévi des prêtres. Ceux-ci n’eurent point de partage dans la terre de Chanaan, et alors Joseph forma deux tribus. Comme l’avait prédit Jacob, le Christ est venu de Juda; c’est le vrai roi que les Juifs n’ont vu que pour le crucifier, que les Gentils ont adoré sans l’avoir vu. La Judée est dès lors dans l‘Eglise. Judée en effet signifie confession, et l’homme qui fait l’aveu de ses fautes est en accord avec Dieu. Jusque-là nous sommes en guerre, et il nous faudra combattre avec les armes de Dieu, jusqu’à la pacification définitive de la résurrection, qui détruira nos convoitises ; et alors nous verrons Dieu en Sion où il renverse les puissances ennemies. — Dieu répand sa lumière par les montagnes, ou par les prédicateurs de la vérité . Mais cette vérité ne leur appartient pas ; dès lors il ne faut suivre ni Donat, ni Maximien, ni même Paul ou Céphas, mais le Christ, et l’homme n’est rien qu’en s’attachant à lui. Nous séparer de l’Eglise, c’est nous séparer de Dieu. A la prédication de l’Evangile les orgueilleux se sont endormis pour se réveiller les mains vides, ils n’ont pas compris, comme Zachée, l’avantage qu’ils pouvaient tirer de leurs richesses pour la vie éternelle. Les cavaliers ou les orgueilleux se sont endormis, comme Pharaon, par un effet de la colère de Dieu, et ne s’éveilleront que pour regretter vainement leur vie. Mais l’homme qui voudra son salut, se confessera comme Paul, le persécuteur; ce sera là sa première pensée, et sa seconde, ou les restes de sa pensée, sera de regretter son péché, de bénir Dieu qui noue tes pardonne. Dans cette ferveur, nous faisons des voeux, mais alors il fait les accomplir. Les voeux sont une perfection, maie ne regardons point en amère comme la ferme de Loth. La vérité est le partage de tous, ce n’est pas à nous que nous devons de la connaître, mais à Dieu. Soyons humbles devant lui.

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVI.

SERMON AU PEUPLE.

L’INTÉRIEUR DU CHRÉTIEN.

 

Idithun, ou celui qui devance, bondit jusqu’à ce qu’il arrive à la fin de la loi qui est le Christ, et en dehors de qui tout est affliction. Il demande à Dieu, non les biens de cette vie, ce serait reculer, mais Dieu lui-même, qu’il appelle en lui au jour de la tribulation. Cette tribulation, c’est la vie qui est une épreuve. L’homme qui devance cherche Dieu par de bonnes oeuvres, il le cherche la nuit ou dans cette vie, qui est ténèbres, puisque nous avons besoin de la lumière des Ecritures, mais qui est lumière en comparaison de la vie des infidèles. C’est en cette vie qu’il faut chercher Dieu par des oeuvres incessantes, et le chercher en sa présence pour éviter la déception. Le Prophète est dans la tristesse, à la vue des pécheurs qui abandonnent la loi de Dieu ; pour se consoler des scandales, il se souvient de Dieu et cherche en lui le repos. Partout il rencontre des pièges, et il s’abrite dans le silence pour méditer les années éternelles, non point ces années dans lesquelles nous n’avons que le moment où, nous parlons, encore nous échappe-t-il avec chaque syllabe. Dans le silence de son âme il comprend que Dieu ne nous repoussera point éternellement, car s’il y a en nous quelque pitié, elle vient de lui. En s’élevant au-dessus de lui-même, il arrive aux délices pures, et se complaît dans les oeuvres de Dieu, dans Dieu lui-même, qui est la sainteté, la grandeur, qui opère seul des merveilles, et fait connaître son Christ aux Juifs et aux Gentils. Alois les peuples ont confessé le Seigneur, à ta voix des nuées ou des Apôtres, dont la prédication a transpercé les coeurs, et qui ont converti le monde entier à cette lumière du Christ, dont les Juifs ont méconnu les traces.

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVII.

LES FIGURES DE L’ANCIENNE LOI.

 

Le Prophète nous avertit de chercher un sens caché dans ces figures que tous les enfants de la synagogue n’ont pas comprises. Le Prophète, s’adressant au peuple, parle au pluriel, parce que tous doivent écouter la loi, et avec humilité. Ce peuple ou la génération venir, c’est l’Eglise formée des Juifs et des Gentils. Evitons les châtiments consignés par te Prophète, châtiments figuratifs bien au-dessous de la réalité, Il dit les énigmes dès le commencement, c’est-à-dire depuis la délivrance d’Egypte. Dieu commence à parler lui-même, puis il se sert d’un homme pour parler en son nom. Pour cet homme, le  commencement c’est l’Ancien Testament que domine la crainte ; la fin, c’est le Nouveau avec la grâce et la charité. Dans l’un tout est promesse figurative, dans l’autre tout s’accomplit. La loi est un témoignage parce qu’elle a mis en évidence le péché; les Juifs l’ont reflue pour la faire connaître aux chrétiens sans l’avoir eux-mêmes comprise, parce qu’ils n’avaient pas le coeur en haut, ni la foi en Dieu : ils ne s’attachaient point à Dieu pour faire le bien par sa grâce. Ils comptaient sur leurs oeuvres, et ont tourné le dos an jour du combat; eux, les privilégiés de Dieu, les premiers n’ont point gardé son alliance, et dais les oeuvres extérieures leur coeur, qui n’était pas en Dieu, n’était pas d’accord avec les mains. Ils ont oublié les merveilles opérées en présence de Moïse, d’Aaron, des anciens qui étaient en Israël, comme saint Paul pour les premiers fidèles. L’Egypte est pour nous le monde, Tanis l’humilité. Dieu, qui retint les eaux, peut arrêter nos convoitises coupables, éclairer notre marche, nous abreuver de l’Esprit-Saint. Ils eurent soif, Ou mieux, leur coeur n’avait aucune sève, ils demandaient de la nourriture sans croire pie Dieu pût leur en donner. Dieu leur en donna d’abord, puis les châtia. La foi leur est donné le Verbe qui eût ouvert les nuées ou tu bouche des prédicateurs pour en faire tomber la parole de l’Evangile, ce mène pain qui nous vient par saint Paul. Notre indocilité provoque la colère du Seigneur qui n’épargne -pas même ses élus. Les Juifs recherchaient Dieu par crainte de la mort, et non pour lui-même; ils attendaient de sa bonté L’impunité de leurs crimes. Dieu pardonne sans doute, mais en cette vie, comme il fit tant de fois pour ce peuple qui aurait dû profiter des plaies d’Egypte. Dieu se servit des mauvais anges pour exercer sa justice, comme il se sert quelquefois des bons. Quant aux incrédules, ils, sont la propriété des démons. L’endurcissement des Egyptiens est l’effet de l’abandon de Dieu, abandon qui les portait à haïr son peuple. Telle est la domination des mauvais anges, dont nous délivre la grâce de Dieu seulement, qui nous arrache à la puissance des ténèbres pour nous transporter au ciel, comme ce peuple arriva à la terre promise. Nous sommes alors les brebis du Seigneur, qui chasse devant nous les erreurs, nous met à la place des auges rebelles. Irrité de nouveau, Dieu rejeta le tabernacle de Silo, permit que l’arche fût prise, puis frappa les Philistins comme il frappe toute âme lâche. Il rejette en grande partie le peuple juif, choisit Juda d’où naquit le Christ; de là le peuple chrétien fondé pour les siècles, enfanté par les églises juives, issu des Gentils, que Dieu fait paître dans la foi et dans l’innocence.

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVIII.

LES PERSÉCUTIONS DE JÉRUSALEM.

 

Sous la forme du passé, le Prophète ne plaint à Dieu de ce que le Seigneur lui découvre pour l’avenir, et an nom de ceux qui vivront alors, s’il est question de la ruine de Jérusalem sous Titus, car alors l’héritage du Seigneur serait un peuple qui aurait rejeté le Christ, quoique les premiers fidèles en soient issus, ainsi que les premières Eglises qui appartiennent à cet héritage par leur foi, mais non le reste du peuple. La Jérusalem du Prophète serait l‘Eglise formée de la gentilité et de la circoncision; le temple détruit se dirait des fidèles égorgés, pierres vivantes de l’Eglise : Jérusalem est une hutte abandonnée, puisque les martyrs ou les fruits que l’on y gardait sont retournés au ciel. Le sang coula dans le monde entier, et la terreur empêchait que l’on donnât la sépulture. Le Prophète appelle colère la vengeance que Dieu tire de l’injustice, et son zèle le soin de notre âme; mais Dieu est toujours calme. Cette colère se répandra sur les ennemis de Dieu La maison de Jacob, c’est l’Eglise dont plusieurs membres effrayés retourneront au paganisme. Mais comme les persécuteurs n’ont de pouvoir que selon la permission de Dieu, le Prophète implore son secours et sa délivrance, afin que les nations voient la puissance du Seigneur et se convertissent. S’il appelle la vengeance divine, c’est par amour de cette justice, ou qui corrige l’impie, ou qui détourne de l’impiété, ou qui du moins fait éclater l’équité du juge ; il ne déteste que le vice. Les chaînes dans lesquelles il veut que Dieu l’entende, sont les infirmités qui font gémir les bons, on les liens de la sagesse. Le sang des martyrs a fait vivre l’Eglise an lieu de la détruire ; elle voit la réprobation des persécuteurs, et chante les louanges de Dieu, jusqu’à la fin des siècles.

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXIX.

SERMON AU PEUPLE.

LA VIGNE DU SEIGNEUR.

 

Ce psaume est pour ceux de la synagogue qui doivent se convertir au Christ. Joseph, dont il est ici question, fut déshonoré chez les siens, mis en honneur chez les étrangers; il est l’image du Christ, et c’est de son bercail que nous devons faire partie. Le Dieu qui s’assied sur les Chérubins viendra s’asseoir en nous, si nous avons la charité. Qu’il se montre en face du peuple Juif qui a boité comme autrefois Jacob, d’une part méconnaissant le Christ à la croix, d’autre part lui donnant les Apôtres, puis après sa résurrection et son ascension les Eglises primitives. Dieu n’a donc point rejeté la prière de son serviteur. Les nations ont insulté ces serviteurs dans la personne des martyrs, puis les insulteurs se sont ou convertis ou cachés. Ainsi la vigne du Seigneur est sortie de la servitude, pour être plantés chez les nations vaincues Cette vigne qui fut d’abord le peuple juif, est aujourd’hui l’Eglise qui domine toutes les grandeurs. La première vigne ayant mis à mort et rejeté l‘héritier, celui-ci en a brisé la clôture pour y faire entrer les nations qui ont détruit le royaume des Juifs. Toutefois cette Vigne est de la race d’Abraham, affermissez-la dans l’homme de votre droite, qui détruira en nous le péché de la crainte et le péché de la convoitise, nous fera tourner cette créature et cet amour du côté de Dieu, afin que nous méprisions toute créature pour nous attacher au Créateur.

Haut de la page

 

DISCOURS SUR LE PSAUME LXXX.

SERMON AU PEUPLE DE CARTHAGE.

LES PRESSOIRS DANS L’ÉGLISE.

 

On foule un pressoir et il en sort d’une part une huile que l’on conserve, d’autre part un mare que l’on rejette. En cette vie l’olive pend à l’arbre qui porte ainsi le marc et l’huile, la séparation aura lieu au jugement, l’injustice est le marc, la charité l’huile, et il y a aujourd’hui injustice et charité. Le psaume est au cinquième jour de la semaine, au jour où Dieu tira des eaux les créatures, comme il tire les chrétiens des eaux du baptême, alors l‘affliction et le baptême préparent le discernement dès ici-bas. Recevez donc les biens d’en haut et donnez ceux d’en bas, à la prédication joignez l’oeuvre temporelle; prêchez fortement à chaque nouvelle lune ou nouvelle vie. Tel est le précepte pour Jacob et pour Joseph. Or, Joseph, qui signifie accroissement, s’accrut en effet après le passage de la mer Rouge, fleuve du baptême, et par le baptême le Christ prit son accroissement chez les Gentils, en leur parlant une langue inconnue pour eux. Israël fut délivré d’une dure servitude, comme les Gentils du péché. Toutefois nous sommes éprouvés aux eaux de la contradiction, et ces eaux sont les peuples qui barrèrent le passage à Samson ou au Christ, et dont la fureur fut brisée, voilà pour l’huile Voyons le marc. Il y a des dieux récents chez les païens, chez les hérétiques ariens et manichéens qui, divisés en apparence sont d’accord à défigurer Dieu. Ce sont des renards se ménageant toujours une issue. Jésus tendit aux Pharisiens leurs pères un piège sur chacune des issues. Oui peut prendre au même piège les Manichéens, et attacher ces renards par la queue, ou par une doctrine postérieure, et y mettre le feu pour les incendier. Alors il n’y aura plus d’autre Dieu que celui qui est Israël ingrat a été livré aux désirs du coeur, de là tout ce qui est honteux, la servitude, la foi mentie, et le châtiment éternel. En vain on se rassure parce que l’on appartient au Christ ; les crimes n’entreront point dans le ciel. Le Christ fera donc le discernement, Ceux qui auront pris le Christ pour base, et bâti avec le crime seront exclus ; ceux qui bâtissent avec l’or, l’argent, sont les élus ; ceux qui bâtissent avec le bois, la paille, ou avec des affections terrestres mais en demeurant attachés au Christ, seront sauvés. Avec le froment et le miel de la sagesse, les ennemis du Seigneur sont demeurés en arrière.

Haut de la page

 

Précédente Accueil Suivante