Ce cerf altéré désigne les membres de lEglise, qui sont les fils de Coré ou du Calvaire. Le désir de la vie éternelle a de lanalogie avec les moeurs des cerfs qui sont agiles, qui tuent les serpents, ce qui leur occasionne une grande soif, qui se soulagent mutuellement du fardeau de leur tête. Le cerf du psaume se nourrit de ses larmes, quand on lui dit : Où est ton Dieu? Il le trouve dans les régions spirituelles de la méditation, en sélevant jusquaux saintes harmonies qui lui font désirer le ciel. Il safflige dêtre encore ici-bas, il seffraie des abîmes. Il veut aller au ciel par lespérance, par lhumilité et surtout par la prière, qui est le meilleur des sacrifices.
Ce discours fut prêché un jour de jeûne, dans laprès-midi. Saint Augustin y relève les gémissements du bon grain mêlé à la paille, et demandant à Dieu den être séparé par le jugement. Cest Dieu qui nous donne le courage de les supporter ici-bas; qui nous donnera la lumière, nous fera approcher de son autel pour fortifier lhomme nouveau. Appliquons-nous à la justice, confessons le Seigneur, faisons les oeuvres sanctifiantes de laumône, du jeûne, de la prière, et Dieu nous exaucera.
Les fils de Coré sont les martyrs qui en appellent à Dieu dans leurs tourments, qui comparent aux maux quils endurent les merveilles de Dieu en faveur de son peuple délivré, puis établi dans la terre promise. Dieu demeure sourd à nos demandes, pour que nous apprenions à lui demander les biens éternel : quil naccorde pas en cette vie. Les merveilles du Seigneur étaient leffet gratuit de sa bonté qui nous délivrera des maux dici-bas. Entre la gloire du passé et celle de lavenir, il y a la peine du présent, épreuve nécessaire pour nous faire connaître si nous servons Dieu par amour, et dont Dieu nous délivrera par sa grâce.
Ce psaume est pour les fils de Coré ou du Chauve; mais à ce propos, gardons-nous de ressembler aux enfants qui insultaient à Elisée, soyons enfants, mais par linnocence. Ce psaume est pour ceux qui se convertiront et pour le bien-aimé. Ce bien-aimé est le Verbe fait chair, sa beauté, sa bonté, sa puissance créatrice, sa promptitude, la grâce de ses lèves, son glaive ou sa parole, qui divise le fils contre le père, son humanité qui nous attire, sa justice, sa vérité, sa douceur, son trône éternel, son sceptre qui nous redresse, lonction qui le fait le Christ. Vêtement de lEpouse ou de lEglise, une dans sa foi; avec la variété des langues, elle est la bonne odeur du Christ pour la vie et pour la mort. Ses palais ou les coeurs des saints. Les filles des rois sont les filles des Apôtres converties ou engendrées au Christ. Beauté intérieure de la reine. Les filles des rois viennent après elle avec des présents ou des oeuvres de charité. Les évêques successeurs des Apôtres. Beauté extérieure, ou bon exemple.
Ce Psaume est pour les fils de Coré ou du Calvaire, et dès lors pour nous, et le Christ est notre fin, puisque nous unir à lui cest arriver au dernier terme de la gloire. Dieu est pour nous un refuge, parce quil habite notre conscience, à moins que le péché ne len bannisse ; le péché nous ferme alors cet asile, et où recourir ? Cest une créance que Dieu a sur nous, et que lon ne solde que par la douleur. Les fils de Coré sont les Juifs convertis à la voix de Pierre, quand le Saint-Esprit descendit. ils trouvèrent le calme dans la foi. Les montagnes transportées dans la mer, ce sont les Apôtres an milieu des nations qui sébranlent, se convertissent, reçoivent la rosée de la grâce, tandis quIsraël demeure stérile, se heurte contre la petite pierre qui devient montagne. Paix avec Dieu.
Les fils de Coré ou les chrétiens doivent imiter la simplicité des enfants, en éviter lirréflexion. Ils doivent chanter ce roi des Juifs et de tous les peuples, qui sélève au milieu des jubilations, au bruit des trompettes, mais le chanter avec intelligence, ou plutôt avec la foi qui est la lumière du coeur. Il sélève au ciel, doù nous devons croire quil viendra pour le jugement. Il est assis à la droite de Dieu et veut sasseoir dans nos coeurs. Pour cela il nest pas nécessaire dêtre enfant dAbraham, il faut avoir la foi du centenier et éviter lorgueil des Juifs.
Ce psaume est pour le deuxième jour de la semaine, celui où fut formé le firmament par Jésus-Christ ressuscité. Ce firmament est limage de 1Eglise, qui est la cité du grand roi, la montagne sainte sur laquelle Dieu exauce nos prières, et qui remplit le monde entier; Elle est un seul édifice formé néanmoins de la circoncision et de la gentilité, deux murailles unies par le Christ, qui est la pierre de langle. La gentilité, figurée par laquilon, dépose son orgueil, vient avec ses rois recevoir la grâce. Mélange des bons et des méchants; les bons sont le froment parfois recouvert de paille. La force de Sion, cest la charité qui nous fait proclamer Jésus-Christ comme notre Dieu.
Limpie jouissant du bonheur temporel, et le juste qui en est privé, voilà pour beaucoup la pierre de scandale. Les nations désignent les impies; les habitants de la terre, les justes. Les riches peuvent être pauvres, sils ne comptent pas sur leurs richesses, et les pauvres sont riches quand ils les désirent. Ecoutons de manière à comprendre et nous verrons Dieu pour jouir de lui, non pour le fuir, comme ceux qui ont compté sur leur force, sur leur bien, sur leurs amis, qui se sont fait de magnifiques tombeaux pour y demeurer, mais dont lâme va au feu éternel, et qui laissent leurs biens à des étrangers ou à ceux qui ne peuvent les secourir.
Les pécheurs auront pour pasteur la mort, ou le diable qui a introduit la mort dans le monde; de même que la vie ou Jésus-Christ est le pasteur des fidèles. Déjà ces fidèles habitent le ciel par la foi et surtout par la charité; cest là quest leur coeur. Cest de là que leur vient la vie, car la vie du temps nest pas la vie proprement dite. La vie des justes paraît une folie, et un jour ils domineront les méchants qui les prennent aujourdhui pour des insensés. Cette vie des justes consiste dans lunion au Créateur, qui ne promet que pour lavenir. Travaillons au salut de notre âme, acceptons la douleur comme un redressement, une perfection.
Le Dieu qui appelle à la foi la terre entière et non lAfrique seulement, est le Dieu des dieux, cest-à-dire des anges et des saints, qui sont les cohéritiers de Jésus-Christ, qui doivent entrer en participation de sa gloire, aussi bien que le Dieu des démons, qui à leur tour sont les dieux des nations. Il a parlé et fait éclater sa gloire à Jérusalem dabord, puis dans les nations par le moyen des Apôtres. Mais pendant sa vie et à la croix, il était caché et parlait miséricorde; à sa résurrection il parut un Dieu même à Thomas ; tel il viendra au grand jour parler justice. Le feu qui le précède nest quun châtiment vulgaire, le plus terrible cest la privation de Dieu. Alors se fera la séparation ; les uns, figurés par les cinq vierges sages, les cinq frères du mauvais riche, les cent cinquante-trois poissons, monteront en haut pour juger avec Dieu. Ils ont fait miséricorde et ont offert le sacrifice de louanges, non avec des animaux, mais avec la sainteté du coeur et des oeuvres. Ce sacrifice, le pécheur ne peut loffrir. Crime du scandale, de la détraction. Glorifions-nous, mais en Dieu.
Culpabilité des chrétiens au théâtre, et prière à Dieu de les ramener comme David. La faute dun si grand homme nest un encouragement que pour les méchants. Profit quen doivent tirer les âmes de bonne foi. Danger de la prospérité, David persécuté demeure juste. Précaution contre le désespoir. David na point péché par ignorance, mais il implore la miséricorde et se fait justice à lui-même. Parabole de Nathan. La brebis du pauvre. La femme adultère obtient son pardon; comme pour David, son péché est toujours sous ses yeux. Dieu seul est sans péché. Souillure universelle. Dieu pardonne à quiconque se châtie. Les Ninivites. Lhysope on lhumilité aide à nous purifier. Lhomme humble écoute comme Jean-Baptiste. Dieu châtie en cette vie pour épargner en lautre. David en face dAbsalom et de Séméi. Union à lEsprit-Saint, au Verbe de Dieu. Sacrifice de la loi nouvelle; prière pour lEglise. Réprimons le péché dans nous et dans les autres.
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