PSAUME XII
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EXPLICATION DU PSAUME XII. POUR LA FIN, PSAUME POUR DAVID. — D'APRÈS UN AUTRE CHANT DE VICTOIRE DE DAVID. — SUIVANT UN AUTRE : POUR UNE VICTOIRE : « JUSQUES A QUAND, SEIGNEUR, M'OUBLIEZ-VOUS CONIPLÉTEMENT ?  JUSQUES A QUAND DÉTOURNEZ-VOUS VOTRE VISAGE DE MOI. » D'APRÈS UN AUTRE : « CACHEZ-VOUS? — JUSQUES A QUAND PLACERAI-JE DES PROJETS (OU RANGERAI-JE DES PENSÉES DANS MON AME, DES « CHAGRINS DANS MON COEUR NUIT ET JOUR ? AUTREMENT : « MES INQUIÉTUDES DANS MA PENSÉE CHAQUE JOUR? »

 

9

 

ANALYSE.

1. De l'oubli de Dieu. —- En quoi il consiste. — Qu'il est lui-même une marque de la bonté divine.

2. Trois motifs allégués dans la prière de David. — Fondement de sa confiance,

3. Joie de la délivrance. — Devoirs de l'âme délivrée.

 

1. Ce n'est pas un médiocre avantage que de s'apercevoir de l'oubli de Dieu. Cet oubli n'est pas un mal sensible, mais un pur abandon. Du moins beaucoup de ceux qui sont oubliés l'ignorent et ne songent pas à s'en plaindre. Notre bienheureux au contraire, non-seulement connaissait son malheur, mais encore il en calculait la durée. Cette expression « jusc ques à quand » indique un temps prolongé voila pourquoi David s'afflige et gémit. Veuillez considérer ici que ce ne sont jamais des choses mondaines comme l'argent ou la gloire qui causent ses pleurs, mais partout lu grâce divine. Et à quoi s'aperçoit-il, dira-t-on, que Dieu l'a oublié? C'est qu'il savait aussi quand Dieu se souvenait de lui, et qu'Il connaissait parfaitement ce qu'est le souvenir, ce qu'est l'oubli. Il n'était pas semblable au vulgaire des hommes qui croient que Dieu se souvient d'eux quand ils sont riches, honorés du monde, et que tout réussit selon leurs vceux : cette erreur les empêche de s'apercevoir quand ils sont oubliés. Car ceux qui ne savent point à quels signes on reconnaît le souvenir, sont également incapables de discerner l'oubli. Ignorant les caractères de l'amitié, ils ne distinguent pas davantage ceux de l'inimitié. Dieu oublie souvent, oublie surtout ceux qui jouissent de ces biens fragiles : au contraire il se souvient fréquemment de ceux qui vivent dans l'adversité. Car rien n'appelle plus sûrement le souvenir de Dieu que les bonnes couvres, la sagesse, la vigilance, la pratique de la vertu comme il n'est pas d'autre part, de motif d'oubli aussi efficace que le péché, l'injustice, les empiètements sur le bien d'autrui. Ainsi donc, mon très-cher frère, ce n'est pas quand vous êtes dans l'infortune qu'il faut dire : Dieu m'a oublié : c'est quand vous êtes dans le péché, et que tout marche selon vos souhaits. Si vous êtes bien convaincu de cette vérité, vous aurez hâte de renoncer à ces détestables pratiques.

« Jusques à quand détournez-vous votre visage de moi? » Voilà le dernier degré de l'oubli. Il emprunte ses images à la nature humaine afin de dépeindre les actes de la divinité, sa colère, ses vengeances. Dieu détourne son visage quand nous ne vivons pas conformément à ses préceptes. « Quand vous étendrez vos mains, » est-il écrit, « je (10) détournerai mes yeux de vous. » En voici maintenant la raison : « Car vos mains sont pleines de sang. » (Isaïe, I, 15.) Mais la sollicitude divine éclate jusque dans l'abandon; si Dieu détourne son visage, c'est afin de nous ramener plus sûrement. C'est ainsi qu'un amant passionné délaisse, abandonne l'objet de son amour, quand celui-ci lui témoigne trop de dédain : non qu'il le bannisse de sa pensée; il veut seulement le ramener et se l'attacher. Après ce visage qui se détourne, voici maintenant l'oubli avec ses conséquences. Quelles sont-elles? Celles qu'il nous fait connaître ensuite : « Jusques à quand placerai-je des projets dans mon âme ? » Ainsi que le nautonnier égaré loin du port erre à l'aventure, ainsi que l'homme privé de la lumière, se heurte contre tous les obstacles : de même l'homme oublié de Dieu est livré à des soucis, des inquiétudes, des douleurs sans fin. Et ce n'est pas un faible moyen d'appeler sur soi l'attention de Dieu, que ces soucis, ces inquiétudes mêmes, que ces douleurs dont on est consumé, que de réfléchir à son délaissement. Ainsi Paul dit de lui-même en ! écrivant aux Corinthiens : « Et qui est celui qui me réjouit, sinon celui qui est contristé à cause de moi.» (II Cor. II, 2.) Non, ce n'est pas, mon cher auditeur, un mince avantage, que de s'apercevoir que Dieu se détourne de nous, d'en souffrir, de nous en affliger. C'est par là que nous le. ramènerons le plus promptement à nous. « Jusques à quand mon ennemi sera-t-il élevé au-dessus de moi ? » (3.) « Regardez-moi , exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. Eclairez mes yeux, afin que je ne m'endorme jamais dans la mort. » (4.)

Si la présence et l'assistance de Dieu écarte loin de nous tout ce qui pourrait nous chagriner; son absence, son oubli, déchire notre âme, attriste notre coeur, nous abandonne aux insultes de nos persécuteurs, multiplie sous nos pas les rochers et les précipices. Mais ce sont autant de bienfaits qui ont. pour but d'encourager les indifférents, par toutes ces souffrances, à remonter avec plus de hâte à l'endroit d'où ils sont tombés. « Ta désertion t'instruira, » est-il écrit, « et ton vice te confondra. » (Jér. II, 16.) L'abandon de Dieu est donc lui-même une forme de la Providence. Quand sa sollicitude et sa tendresse rie rencontrent que le mépris, il s'éloigne pour un temps, il délaisse les tièdes, afin qu'ils secouent leur nonchalance et deviennent plus zélés. Regardez, dit-il. voyez mon ennemi qui s'élève contre moi : et si ce n'est en considération de mon infortune, du moins à cause de son orgueil et de sa jactance, écoutez-moi. Et que demandes-tu donc? A vaincre tes ennemis? Non pas, mais que mon coeur soit éclairé, que les ténèbres répandues sur mon discernement soient dissipées, que la lumière se fasse dans mon intelligence. Voici ce que je demande : « Eclairez mes yeux. Afin que jamais mon ennemi ne dise » en me voyant précipité dans la mort du péché : « Ainsi j'ai eu l'avantage sur lui (i). » Je l'ai vaincu , ce que je voulais voir s'est réalisé. Qu'est-ce à dire : « J'ai eu l'avantage sur lui ? » C'est-à-dire qu'il a été fort par rapport à moi, quelle que soit d'ailleurs sa force, à parler absolument. Notre défaite lui donne des forces, le rend robuste, redoutable, invincible.

2. Voyez-vous bien que nos péchés n'ont pas seulement pour effet de nous déshonorer, de nous perdre, de nous plonger dans la mort, mais encore de proclamer, par notre défaite, la force et la puissance dé nos ennemis : Que dis-je ? De les mettre en allégresse et en joie. Ali l quelle folie, quel aveuglement de s'allier avec ses ennemis contre soi-même, de donner lieu de se réjouir et de se féliciter à ceux qui persécutent et oppriment notre âme ! Voyez que d'absurdités ! Au lieu de vaincre notre ennemi « ses glaives se sont affaiblis à la fin, » est-il écrit, « et l'impie a succombé (Ps. IX, 7-6) : » au lieu de vaincre , nous sommes vaincus. Ce n'est pas tout, nous rendons notre ennemi robuste et vigoureux, et là ne s'arrête pas encore notre clémence, notre inconcevable maladie; nous lui procurons encore des sujets d'allégresse et de joie. C'est vraiment le comble de l'ivresse, le comble des maux que le péché.

« Ils se réjouiront si je suis ébranlé. » Le Prophète allègue trois raisons pour émouvoir le Seigneur, pour attirer ses regards, le déterminer à tourner son visage vers lui, à exaucer sa prière : la force et la puissance de ses ennemis; en second ou plutôt en premier lieu leur orgueil, leur insolence; enfin leur joie, leur allégresse. C'est à peu près comme s'il disait

Si ce n'est pas assez de ma prière, assez de mon infortune pour appeler vos regards, Seigneur, du moins que la jactance de mes ennemis, que la présomption dont leur puissance les pénètre attire votre attention : ils (11) triomphent de mes maux, ils se rient de ma chute. « Exaucez-moi, éclairez mes veux.» Chassez ce lourd sommeil du péché, ce sommeil dont j'ai dormi presque jusqu'à la mort de mort âme. Pour peu que la sécurité dont je jouis auprès de vous soit ébranlée, c'est un sujet de joie et de forfanterie pour eux ; c'est à leurs yeux une preuve de leur force; ils en conçoivent de l'orgueil, titi orgueil insupportable. Que ne feraient-ils pas, si je venais à périr? Vous voyez que le Prophète regardé comme un malheur affreux, comparable au supplice et au châtiment, de réjouir l'ennemi commun, de le voir grandir et prendre des forces. En effet, s'il n'avait pas vu là un mal horrible et intolérable, il n'aurait pas usé d'un pareil moyen pour fléchir Dieu et pour se concilier sa bienveillance. Suivons son exemple : donnons toute notre attention, tous nos efforts, à ne pas exalter notre ennemi, à ne pas le fortifier, à ne pas le réjouir; tout au contraire, à l'humilier, à le ravaler, à l'affaiblir, à lui causer de la honte et de la tristesse. C'est ce qui arrive dès qu'il voit des pécheurs rentrer dans la bonne voie. « Mais moi, j'ai espéré dans votre miséricorde (6). »

Qu'as-tu donc fait pour demander ces grâces, que Dieu retourne les yeux vers toi, qu'il exauce ta prière, qu'il éclaire les yeux de ton intelligence? Quels sont tes titres? Si d'autres en ont à produire, répond le Prophète, qu'ils les produisent. Moi je ne sais, je ne dis qu'une chose, je fonde en une chose toute mon espérance, je ne fais valoir qu'un motif, votre miséricorde, votre bonté. « Mais moi, j'ai espéré dans votre miséricorde. » Voyez-vous l’humilité du Prophète? Voyez-vous la sagesse de ses pensées? En dépit de tous ses mérites, bien suffisants par eux-mêmes, pour émouvoir Dieu, il les passe sous silence, il se borne à invoquer la miséricorde divine. De là il résulte que lorsqu'il parle de ses bonnes oeuvres, par exemple, en disant: « Si j'ai fait cela, si j'ai rendu le bien, » et autres paroles du même genre, il n'emploie ce langage que parce qu'il y est forcé : quand la nécessité ne le contraint pas, il se tait sur ce sujet, et se borne pour toute supplication à rappeler la miséricorde et la bonté de Dieu. Ensuite, persuadé qu'il ne sera point frustré dans son espérance, il ajoute « Mon coeur se réjouira à cause du salut que vous me procurerez. »

Voyez-vous la confiance de cette âme? Elle demande: et avant d'être exaucée, elle remercie comme si elle l'était, elle chante les louanges de Dieu, elle se comporté en un mot comme on l'a vu plus haut. D'où venait donc au Prophète cette confiance? De ses bons sentiments, de la ferveur avec laquelle il adressait sa prière : il savait qu'on est toujours entendu de Dieu, quand on l'invoque du fond du coeur par une ardente et vive prière. —Aussi, tandis que les hommes qui prient avec tiédeur et relâchement, même exaucés ressentent à peine le bienfait qu'ils ont reçu: ceux qui adressent leur requête avec zèle et recueillement, sont sensibles à la faveur avant même qu'elle leur soit accordée, par un effet de leurs excellentes dispositions, et la grâce divine leur fait éprouver par avance la satisfaction d'être exaucés ils témoignent leur reconnaissance, et se rapprochent par là du moment qui doit combler leurs vœux. « Mon coeur se réjouira à cause du salut que vous me procurerez. » Voilà, veut-il dire, ce qui réjouit mon âme, c'est d'être sauvé par vous; ce qui la contente, c'est que vous voyez vous-même son salut.

3. Voyez-vous ces deux sortes de joie? joie des ennemis causée par la chute, joie de l'âme causée par son propre salut? L'une est celle du malin, l'autre est propre à ceux qui sont sauvés. —  L'une est la perte, et de celui qui croit l'éprouver, et de celui qui la cause; l'autre est le salut et la consolation de celui qui la ressent. C'est cette dernière joie, c'est ce contentement-là qu'il faut rechercher pour nous-mêmes: quant à l'autre, fuyons-le, ayons-en horreur. « Je chanterai en l'honneur du Seigneur qui m'a comblé de ses bienfaits, et je célébrerai le nom du Seigneur Très-Haut. » En commémoration de ce bienfait, veut-il dire, je consacrerai un chant au Seigneur, qui m'a comblé de ses grâces, a humilié mon ennemi, l'a rempli de confusion, l'a convaincu de faiblesse; qui a exaucé ma prière, a tourné vers moi son visage, après avoir dissipé les ténèbres et l'obscurité que je traversais pour aller à la mort: heureux du salut qu'il m'a procuré, je lui consacre ce cirant comme un monument indestructible de ses bontés pour moi; et ce n'est pas aujourd'hui seulement que je le célèbre, que je rappelle ses bienfaits; dans la suite encore je chanterai, je célébrerai le nom du Seigneur, et je conserverai gravé dans mon âme en traits ineffaçables le souvenir de son infinie bienfaisance. Une pareille âme (12) obtient facilement d'être sauvée des maux qui peuvent l'assaillir. Mais ce n'est pas tout: elle se garantit encore de la manière la plus efficace contre le retour de semblables infortunes. Car si elle conserve dans sa mémoire le souvenir du bienfait reçu, il est clair qu'elle ne saurait pas davantage oublier les épreuves dont le bienfait l'a tirée. — Dès lors, gardant souvenir de ses maux, on se remémore avec soin quelle a été l'origine, la cause d'une pareille infortune; et grâce à ces réflexions, on se fortifie de toutes parts pour l'avenir, de manière à ne pas retomber dans de semblables adversités. — Et en même temps que l'on règle ainsi, que l'on amende sa conduite, on témoigne une vive reconnaissance à son sauveur, en le priant de devenir le gardien de celui dont il a été le libérateur.

Imitons cette manière d'agir, et si nous nous sommes laissé entraîner à quelque faute, ayons hâte de revenir à nous, faisons de notre chute un motif de sûreté, une raison de ne plus faillir. Comment donc faire? Vous avez un maître en David. Vous avez péché? Ne vous endormez point sur votre péché; levez-vous, songez aussitôt que Dieu a détourné de vous son visage, qu'il vous a oublié; après cela pleurez, gémissez, baignez chaque nuit votre lit de vos larmes, fuyez loin de ceux qui opèrent l'iniquité. Telles sont les leçons nouvelles que vous pouvez encore recevoir de David. Dites avec lui : « Jusques à quand, Seigneur, m'oublierez-vous toujours ? Jusques à quand détournerez-vous votre visage de moi? » Dites cela, non des lèvres, mais avant tout du coeur. Dites encore tout ce que David fait valoir à l'appui de sa prière. Quand vous aurez tout dit, espérez dans la miséricorde de Dieu; espérez, ne doutez pas. « Celui qui doute,» est-il écrit, « ressemble au flot de la mer qui est battu des vents. Que celui qui est tel, ne pense pas obtenir quelque chose de Dieu. Car c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies. » Espérez donc dans la miséricorde divine, sans jamais douter, et vous ne manquerez pas de voir votre prière exaucée, et une fois exaucé ne devenez pas ingrat, n'oubliez pas votre bienfaiteur, consacrez le souvenir de son bienfait par un monument, par un hymne de reconnaissance au Seigneur. Peut-être êtes-vous incapable d'en composer un vous-même. Eh bien ! convoquez les pauvres, empruntez leurs langues et servez-vous en pour cet usage. Sachez bien que l'hymne de David a été moins agréable à l'oreille de Dieu, que ne le sera celui que ces voix-là feront entendre en votre nom. En effet, de même que l'harmonie produite par des sons divers fait une musique plus agréable que n'est une simple mélodie, ainsi les voix des pauvres charmeront Dieu comme un délicieux concert. Elevez donc, et à Dieu et à vous-même, un pareil monument, afin de rappeler sa bienfaisance et, tout à la fois, de marquer votre reconnaissance et votre gratitude, par ce signe du souvenir éternel qui doit rester au fond de votre coeur et, de là, diriger votre vie. Oui, dirigeons tous ainsi notre vie, afin que nous devenions dignes, nous aussi, de l'héritage des .biens éternels, en J.-C. N. S., à qui gloire et puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Traduit par M. X***.

 

 

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