ACTES

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FRAGMENT DE LA 2e HOMÉLIE SUIS LE COMMENCEMENT DES ACTES.

 

AVERTISSEMENT ET ANALYSE.

 

A la fin du troisième volume des Oeuvres complètes de saint Chrysostome, édition des Bénédictins, l'on trouve un texte intitulé Sur l'Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ et sur le commencement des Actes. Ce n'est pas une homélie, ce n'est qu'un centon où se trouvent juxtaposés plusieurs fragments d'homélies différentes et même de différents auteurs. Dans l'édition Bénédictine, cette compilation est distribuée en 16 numéros. Les numéros 8, 9 et 10 contiennent une notable partie d'une homélie dont nous avons regretté la perte, c'est la 20 sur le commencement des Actes. Voyez dans ce même volume l'avertissement placé en tète des homélies sur le commencement des Actes Il est à peu près certain que ce fragment est de saint Jean Chrysostome, mais il ne l'est pas moins que tous les autres sont indignes de mi et ne sauraient en aucune façon lui être attribués. Voilà pourquoi on trouve ici la traduction des numéros 8, 9 et 10 du texte In ascensionem Domini, et pourquoi nous n'avons pas jugé à propos de traduire le reste.

 

1. Je veux donc aborder le livre des Actes et le suivre pas à pas dès le commencement; il faut que je puise avec vous à cette source divine, il faut que nous allions ensemble à la découverte des trésors de la sainte Ecriture, cherchant l'or de la vérité, avides de nous enrichir des biens de la piété. Actes des Apôtres, tel est ce titre, et ce titre montre toute l'importance du sujet, et le début est l'annonce de tout l'ouvrage. Dans ce livre toutefois ne sont pas racontés les Actes de tous les apôtres. A l'exception de quelques mots seulement sur le compte des autres apôtres, la première partie tout entière est consacrée à raconter les miracles de Pierre ainsi que son enseignement, puis dans le reste de l'ouvrage il n'y a de place que pour Paul. Pourquoi donc ce titre d'Actes des Apôtres donné à un livre qui ne fait l'histoire que de Pierre et de Paul? C'est que, comme l'affirme Paul lui-même, lorsqu'un membre est glorifié, tous les autres membres sont glorifiés avec lui; voilà pour quelle raison l'historien n'a pas intitulé son livre Actes de Pierre, Actes de Paul, mais Actes des Apôtres, estimant que les oeuvres de ces deux apôtres sont à la gloire de tout le choeur apostolique.

Nous recherchons donc quel est l'auteur du livre des Actes. Sur cette question, l'ignorance a produit la diversité des sentiments; les uns ont dit que c'était Clément le Romain, les autres ont prétendu que c'était Barnabé , d'autres enfin soutiennent que c'est Luc l'Evangéliste. Dans une telle divergence d'opinions, il ne nous reste qu'à consulter l'auteur lui-même. Demandons-lui donc qui il est, et ce qu'il fait, voyons ce qu'il dit de lui-même : J'ai fait, dit-il, un premier discours de tout ce que Jésus a fait et enseigné. Ces termes : un premier discours, nous avertissent aussitôt de nous enquérir de quel discours il est ici question. Si l'auteur n'avait fait que les Actes des Apôtres, évidemment il ne dirait pas :  (553) J'ai fait un premier discours. Il se trouve donc que le livre des Actes ne vient qu'en seconde ligne après un autre ouvrage du même auteur. Quel est cet autre ouvrage qui a précédé celui qui nous occupe? L’auteur n'a pas oublié de nous le dire : J'ai fait un premier discours, ô Théophile , de tout ce que Jésus a fait et enseigné. (Act. I, 1.) Ce texte nous montre dans l'auteur des Actes un homme qui avait composé un évangile avant de composer les Actes. L'Evangile d'abord, les Actes ensuite; en effet, il ne dit pas : j’ai fait un premier discours de tout ce que Pierre et Paul ont fait et enseigné, mais bien de tout ce que Jésus a fait et enseigné. N'est-il pas évident que l'auteur des Actes ne peut être que l'évangéliste Luc?

Mais appliquons-nous et voyons de plus près si c'est bien lui. J'ai fait un premier discours de tout ce que Jésus a fait et enseigné jusqu'au jour où confiant au Saint-Esprit l'instruction des apôtres qu'il avait choisis, il s'éleva ait ciel, c'est-à-dire j'ai raconté les actes du Sauveur et ses enseignements jusqu'au jour de son Ascension. Soutenez votre attention. Mon premier ouvrage, dit-il, embrasse les œuvres du Seigneur et ses enseignements, et il va jusqu'à l'Ascension. Or il est aisé de constater que ni Matthieu, ni Marc, si ce n'est incomplètement, ni Jean, n'ont conduit le récit évangélique jusqu'à l'Ascension. Luc seul l'a fait. Saint Matthieu termine ainsi son évangile. Les onze disciples s'en allèrent sur la montagne de Galilée, selon que leur avait commandé Jésus. Il leur apparut, et ils l'adorèrent, et il leur dit : Allez, enseignez toutes les nations. Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles. Il s'arrête là et ne dit rien de l'Ascension. Saint Marc dit : Les femmes sortirent du tombeau, et ne dirent rien à personne, car elles craignaient. Puis après quelques autres paroles, il s'exprime ainsi, en bref, sur le sujet de l'Ascension : Le Seigneur, après leur avoir parlé, s'éleva dans le ciel et s'assit à la droite de Dieu. Pour eux, ils s'en allèrent et prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux et confirmant leur parole par les miracles qui la suivaient. Amen. Telle est la fin de l'évangile de saint Marc, donc pas de récit développé de l'Ascension dans saint Marc. Saint Jean raconte l'apparition du Sauveur sur le bord du lac de Tibériade, apparition dans laquelle le Seigneur dit à Pierre : Pierre, m'aimes-tu? etc., vous savez la suite. Saint Jean s'arrête là, il ne mentionne même pas l'Ascension, voici ses dernières paroles : Jésus a fait encore d'autres miracles, et en si grand nombre que si on voulait les raconter tous en détail, le monde, je crois, ne contiendrait pas tous les livres que l'on écrirait. Ainsi donc saint Matthieu et saint Jean ne parlent en aucune façon de l'Ascension, saint Marc ne le fait qu'en abrégé. Saint Luc seul a poussé sa narration d'une manière développée jusqu'à l'Ascension. Voilà pourquoi il dit : J'ai fait un premier discours de tout ce que Jésus a fait et enseigné, jusqu'au jour où confiant au Saint-Esprit l'instruction des apôtres qu'il avait choisis, il s'éleva au Ciel.

2. Quel est ce Théophile? C'était un gouverneur de province qui se convertit étant en charge. De même que le proconsul de l'île de Chypre avait, dans l'exercice de sa charge, reçu la foi de la bouche de saint Paul, de même le gouverneur Théophile avait, étant encore en fonction, embrassé la foi de Jésus-Christ à la voix de saint Luc. Et le disciple pria son maître de composer pour son usage un récit des actes des Apôtres. Vous m'avez enseigné les oeuvres du Sauveur, enseignez-moi encore les oeuvres de ses disciples : c'est pourquoi saint Luc lui dédia son second livre, comme il avait déjà fait du premier, car l'évangile selon saint Luc est adressé à Théophile. Il n'en faut pas chercher loin la preuve, saint Luc lui-même la fournit : Plusieurs ont entrepris de composer le récit des événements accomplis au milieu de nous, comme nous les ont transmis ceux qui dès le principe ont été témoins oculaires et ministres de la parole; néanmoins, il m'a semblé bort, moi aussi, d'écrire pour toi, excellent Théophile, le récit exact et suivi de ces événements, en remontant jusqu'à l'origine, afin que tu voies la certitude des enseignements que tu as reçus. (Luc, I, 1-4.)

Très-excellent équivaut à illustrissime, telle était alors la formule en usage. En voulez-vous la preuve? Le gouverneur Festus dit à saint Paul: Tu délires, Paul, et celui-ci répond : Je ne délire pas, très-excellent Festus; c'est donc à une personne de la même qualité que saint Luc s'adresse ici, en disant : Très-excellent Théophile. Ayant donc rappelé son évangile et la dédicace qu'il en avait faite à Théophile, saint Luc parle de son second ouvrage (554) et le dédie encore à Théophile. Quel est ce second ouvrage? J'ai fait mon premier discours sur toutes les choses que Jésus a faites et enseignées. Et jusqu'où l'as-tu conduit ce premier discours? Jusqu'au jour où, confiant aux enseignements du Saint-Esprit les apôtres qu'il avait choisis, il s'éleva au ciel. Il y a une hyperbate dans le texte original. Cela revient à dire : J'ai écrit l'Évangile depuis le commencement jusqu'au jour où Jésus s'éleva après avoir prescrit à ses apôtres, soutenez votre attention, je vous prie, ses apôtres, auxquels il se présenta vivant après sa passion. Remarquez l'exactitude de l'évangéliste, cri écrivant les Actes des Apôtres, il se souvient qu'il a écrit l'Évangile, il ne dit pas auxquels il apparut, ruais se présenta vivant. — Détruisez ce temple, avait dit le Sauveur, et en trois jours je le relèverai. — Auxquels il se présenta vivant après sa passion, en beaucoup de preuves, se faisant voir à eux pendant quarante jours, et les entretenant du royaume de Dieu.

3. Soutenez votre attention, je vous prie; en beaucoup de preuves, se faisant voir à eux pendant quarante jours, et les entretenant du royaume de Dieu. Il ne se faisait pas voir tous les jours pendant cet espace de quarante jours. Après sa résurrection, il avait donné à sa chair une vertu très-efficace pour produire la conviction, afin de n'avoir pas à se montrer constamment, ce qui aurait pie diminuer, dans l'esprit des apôtres, le prestige de sa grandeur. Il souvenait qu'une fois ressuscité il se montrât avec les marques de la divinité, sans se manifester trop fréquemment aux regards: c'est pourquoi l'auteur dit : En beaucoup de preuves pendant quarante jours. Il ne se rendait pas toujours invisible aux yeux du corps, ruais il y avait parfois des signes qui attestaient sa présence. Il prenait une autre voix, une autre forme, un autre extérieur. Il se présenta plus d'une fois aux apôtres sans être reconnu. Ainsi il vint trouver Pierre et ses compagnons, qui péchaient, et il leur dit : Mes petits enfants, n'avez-vous rien à manger? (Jean, XXI, 5.) Et. ils ne reconnurent ni sa figure ni sa voix. Puis il leur dit encore : Jetez le filet du côté droit de la barque et vous trouverez. Ils jetèrent le filet et tirent une pêche abondante. Alors celui que leurs yeux ne voyaient pas, se manifesta par ces marques de sa puissance, et l'évangéliste Jean dit à Pierre: c'est le Seigneur, une marque de puissance et non sa vue le lui avait montré. Voilà ce que signifie cette parole de saint Luc, se manifestant par beaucoup de signes pendant quarante jours. Il ne se rendait pas seulement visible aux yeux , mais il trouvait sa présence de beaucoup d'autres manières. En comptant très-exactement, nous constatons que le Sauveur se fit voir onze fois aux saints apôtres depuis sa résurrection, après quoi il monta vers son père. Pourquoi onze fois? parce qu'il avait onze disciples, depuis que Judas, par son infâme trahison, avait perdu sa place et sa dignité: il apparaît donc onze fois aux onze apôtres, non pas chaque fois à tous ensemble, mais tantôt aux uns, tantôt aux autres; par exemple, il apparaît aux dix en l'absence de Thomas, puis il leur apparaît, Thomas étant présent. Mais ne nous contentons pas de dire qu'il se montra onze fois parce que le nombre des apôtres était de onze; constatons la vérité de ce nombre. Premièrement il apparut à Marie, qui venait visiter le sépulcre, ainsi qu'aux autres femmes. Ce furent cri effet les femmes qui le virent les premières; aussi le prophète Isaïe leur adresse-t-il la parole en s'écriant : Femmes qui venez de voir, venez, annoncez-nous ce que vous avez vu. (Isaïe, XXVII, 11.) Suivez bien de peur que noms ne nous trompions sur le nombre. Première apparition à Marie et aux autres femmes; deuxième à Pierre; troisième à Cléopas et à sort compagnon, sur le chemin d'Emmaüs, lesquels le reconnurent à la fraction du pain. Par où voyons-nous qu'il s'était montré à Pierre, avant de se manifester aux deux disciples d'Emmaüs? le voici : Cléopas et son compagnon se mirent en route dès le soir même pour venir annoncer aux disciples qu'ils avaient vu le Seigneur; or ils trouvèrent les apôtres qui disaient que le Seigneur était réellement ressuscité, et qu'il s'était montré à Simon Pierre. (Luc, XXIV, 34.) Le bruit de l'apparition à Pierre avait donc précédé la nouvelle que les disciples d'Emmaüs apportaient de ce qu'ils avaient vu eux-mêmes. Paul marque la même chose lorsqu'il dit : Je vous ai transmis à vous parmi les premiers ce que j'ai appris, savoir que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures, qu'il est ressuscité, qu'il s'est fait voir à Céphas, puis ensuite aux onze. (I Cor. XV, 3.-5.) D'abord à Pierre, puis aux autres apôtres. Reprenons et comptons. Premièrement il est apparu aux femmes , deuxièmement à Pierre, troisièmement à Cléopas, quatrièmement (555) aux onze, les portes étant fermées et Thomas absent; cinquièmement aux onze , Thomas étant présent; sixièmement, à cinq cent frères assemblés comme saint Paul nous l'apprend : Ensuite il s'est montré une fois ci plus de cinq cents frères assemblés dont la plupart sont encore vivants; septièmement, aux sept qui pêchaient sur le lac de Tibériade; huitièmement à Jacques, comme le témoigne Paul; neuvièmement, aux soixante-dix; dixièmement sur la montagne de Galilée; onzièmement sur la montagne des Oliviers.

 

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