Sr SIMPLICIENNE
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RECUEIL DE CE QUE NOTRE BIENHEUREUX PÈRE DIT A NOTRE SOEUR CLAUDE-SIMPLICIENNE, RELIGIEUSE EN NOTRE MONASTÈRE D’ANNECY (1)

 

Vous dites que vous feriez ce que je ferais si j’étais là-dedans, ma chère fille. Et que c’est que 2 je ferais? Je n’en sais rien : qu’en peux-je savoir? Je ne ferais pas si bien que vous, car je suis un poltron, je ne vaux rien moi ; mais il m’est avis qu’avec la grâce de Dieu, je me rendrais si attentif à la pratique des vertus et menues observances qui sont introduites là-dedans, que par ce moyen je tâcherais de gagner le coeur de Notre-Seigneur. Je ferais bien le silence, et parlerais aussi quelquefois au silence, je veux dire toujours quand la charité le requerrait, mais non pas autrement. Je parlerais bien doucement et bas toujours; j’y ferais attention particulière parce que les Constitutions l’ordonnent. Oh! de cela 3 il m’est avis que je le ferais. J’ouvrirais et fermerais les portes bien doucement, parce que notre Mère l’a ainsi ordonné, car nous voulons bien

 

1. Cette Religieuse, qui avait reçu le voile en qualité de Soeur converse à la Visitation d’Annecy, le 2 juillet 1614, mérita par son innocence et sa candide simplicité la spéciale bienveillance de saint François de Sales. (Voir sa biographie dans Les Vies de VII Religieuses de l’Ordre de la Visitation Sainte Marie, par la Mère de Chaugy ; Annecy, Jacques Clerc, 1659.)

2. qu’est-ce que — 3. cela

 

faire tout ce que nous savons qu’elle veut que l’on fasse. Je porterais la vue si basse parmi 4 la maison, et marcherais bien doucement. Ma chère fille, Dieu et ses Anges nous regardent toujours et aiment extrêmement ceux qui font bien.

Il m’est avis que si je m’étais donné une bonne fois à Notre-Seigneur en cette sorte, comme on fait lorsqu’on fait Profession, que je lui laisserais bien tout le soin de moi-même et de tout ce qui me regarde; je le laisserais faire de moi tout ce que l’on voudrait, au moins ce me semble. Si on m’employait à quelque chose, ou que l’on me donnât une charge, je l’aimerais bien et tâcherais de bien faire tout ce à quoi je serais employé, et si on ne m’en donnait point, qu’on me laissât là, à cette heure je ne me mêlerais de rien que de bien faire l’obéissance et bien aimer Notre-Seigneur; il m’est avis que je l’aimerais bien de tout mon coeur. Partout là où je me trouverais j’y appliquerais bien mon esprit le plus qu’il me serait possible, et à bien observer les Règles et Constitutions. Oh ! cela il nous le faut bien faire le mieux que nous pourrons, car à cette heure, nous deux nous nous faisons Religieux pour cela : n’est-il pas bien vrai? Je suis bien aise qu’il y ait une Soeur Claude-Simplicienne, car je l’aime de tout mon coeur ma Soeur Claude-Simplicienne. Elle veut tenir ma place et toujours mieux faire. Voulons-nous pas bien faire nous deux ? Tâchons de faire du mieux 5 que nous pourrons.

Pour bien faire, entreprenons de bien mortifier

 

4. dans —5. le mieux

 

nos humeurs et inclinations un peu bien à la bonne foi et tout de bon, car nous n’avons rien autre qui nous puisse empêcher de bien faire que cela. Rien ne nous doit empêcher de bien faire tout ce qui est marqué en nos Constitutions; avec la grâce de Dieu, nous le pouvons et devons faire. Jamais nous ne nous devons étonner ni décourager pour être sujettes à faire des fautes; nous en ferons toujours, Dieu le permettant ainsi pour nous faire pratiquer l’humilité: de nous-mêmes nous ne pouvons rien autre chose.

Il m’est avis que si j’étais là-dedans je serais bien joyeux; je serais si content d’avoir tous mes exercices marqués! Mais je ne m’empresserais jamais, oh! non; cela je le ferais encore bien, ce me semble, car dès à cette heure 6 je ne m’empresse jamais, je fais déjà cela.

Je m’humilierais en faisant les pratiques de vertu et d’humilité même, selon les rencontres; et si je ne savais pas m’humilier, je m’humilierais encore de ce que je ne saurais pas m’humilier. Et toujours je tâcherais, le mieux que je pourrais, de faire toutes mes actions en la présence de Dieu, avec le plus d’humilité et d’amour qu’il me serait possible, car on apprend céans à faire ainsi, n’est-il pas vrai? Et qu’avons-nous à faire nous autres que cela? Rien du tout. Il m’est avis que je me tiendrais bien bas et petit au prix 7 des autres. Si nous avons bien eu le courage de quitter ce que nous avions au 8 monde, il en faut bien plus avoir pour nous quitter nous-mêmes. C’est bien peu ce que nous laissons au monde, mais

 

6. dès maintenant — 7. en comparaison — 8. dans le

 

puisque c’est tout ce que nous pouvions avoir, c’est tout quitter. A cette heure 9 nous n’avons rien à faire que ce qui est écrit pour nous. Commençons tous les jours à mieux faire.

Je lirais bien souvent le chapitre De l’Humilité et De la Modestie : et vous, ne les lisez-vous pas bien souvent? Quelquefois ? Nous ferons prou, je le sais bien moi, et Dieu nous aidera. Faisons bien, nous avons bon courage.

 

DIEU SOIT BÉNI !

 

9. maintenant

 

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